dimanche 10 juillet 2011

L'extraordinaire peut il devenir ordinaire?

  Grande question, quand on est confronté à une histoire extraordinaire, on se dit que ce qui arrive est invraisemblable et on se trouve même des excuses pour réfuter la réalité de cette aventure. Nous essayons de planter solidement nos pieds dans le sol afin de garder un semblant d'équilibre et se dire que ce n'est qu'un rêve impossible, voir un fantasme. Nous refusons l'extraordinaire en le rendant immatériel, reniant jusqu'à son existence, nous trouvons tous les prétextes possibles et imaginables pour refuser de s'engager dans cette invraisemblable histoire.
  Puis le temps passe, à force de laisser traîner les choses, l'espoir revient de vaincre cette folie qui s'est emparée de nous, chaque protagoniste s'enfermant dans l'idée qu'une telle histoire ne peut exister que dans les livres où, invariablement, elles se terminent mal. Alors nous nous convainquons du bien fondé de mettre fin à cette si belle histoire qu'elle en est, forcément, impossible et nous lui tournons le dos, nous fermons les yeux, se disant qu'elle va disparaître et ne laissera qu'un souvenir légèrement amer.
  Seulement, voilà, une histoire extraordinaire l'est parce qu'elle décide du chemin qu'elle va faire suivre à ses protagonistes, c'est elle qui décide de tout, même de la fin. Nous voici donc relancés sur ses chemins tortueux, subissant ses caprices, essayant de lutter contre des éléments que nul ne peut contrôler, hormis l'histoire elle même. Nous sommes des victimes d'un sort qui s'acharne, de sentiments trop forts pour être humains, ballottés de gauche à droite pour, finalement, commencer à accepter les évènements afin de les moins subir.
  C'est là que, tout à coup, quand l'acceptation du déroulement devient totale, que l'histoire extraordinaire prend un tournant et semble devenir juste une histoire complètement folle. En acceptant de lutter avec les éléments plutôt que contre eux, les victimes deviennent acteurs de leur aventure et pensent pouvoir, si ce n'est maîtriser, jouer avec les rocambolesques évènements qui s'enchaînent. Alors, comme un cheval sauvage qui s'essoufflerait sous son cavalier, l'histoire paraît moins tumultueuse, peut être même se convainc t on que c'est nous qui décidons du déroulement.
  Très vite, il apparaît évident que l'on ne peut maîtriser une telle histoire, c'est elle qui décide, quoiqu'il arrive! Mais le fait de ne plus subir chaque avancée comme des victimes nous fait accepter la succession d'évènements comme un passage obligé, quand bien même ils sont irrationnels, nous commençons à accorder une certaine normalité à des successions de coups du sort, ou de coups de chance.
  Et puis, à un moment donné il y a comme un emballement dans l'histoire, il est tel qu'il ne nous laisse que deux choix, l'acceptation ou la déchéance. Mais on s'est tellement engagé dans cette histoire que l'on sait qu'il n'y a que l'acceptation qui puisse nous assurer un avenir, même s'il reste incertain dans sa finalité. C'est le point de non retour, à partir de ce moment l'histoire change de statut, d'extraordinaire, elle ,devient ordinaire, c'est le seul moyen de ne pas en subir le cours puisque de toute façon, quoiqu'il se passe nous devons l'accepter et nous l'acceptons.
  S'ensuit un enchaînement de hasards heureux, de détresses soudaines, de joies immenses suivies de moments de doute, emprunts d'une grande tristesse, mais ce sont des évènements qui sont devenus normaux, ordinaires pour les gens concernés mais que des témoins regardent effarés. Pas de doute, il faut accepter l'extraordinaire comme quelque chose d'ordinaire, c'est le secret pour qu'une histoire ordinaire débouche sur une conclusion extraordinaire, absolument extraordinaire.
  Voilà, vous pouvez éteindre votre ordinateur et aller vous coucher afin de faire des rêves un peu fous, mais complètement ordinaires!

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