mardi 31 octobre 2017

Tais-toi, Manu!

   Monsieur le président, puisqu'il nous faut ainsi vous nommer, "je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps"? Je me permets cet emprunt à monsieur Vian car c'est bel et bien en résistant que je prétends vous parler.
   Il est temps, monsieur, de vous rappeler que si vous avez été élu démocratiquement, ce n'est, loin s'en faut, pas par une majorité d'électeurs. D'ailleurs, vos premières semaines semblent prouver que tous ces abstentionnistes du deuxième tour savaient qu'il ne fallait pas vous cautionner d'une trop large victoire, imbu de vous même comme vous l'êtes. Pour l'instant vous me faites plus penser à Mitterrand et sa royale morgue qu'à un président de tous les Français, élu par la gauche et gouvernail à droite, serait-il votre idole?
   Voila pour la partie respectueuse du discours, je vais maintenant m'adresser à ce que tu représentes à mes yeux, citoyen Emmanuel, car c'est en égal que notre constitution me permet de te parler.
   Tu me sembles être intelligent, vraiment, tu sembles avoir une vision pour l'avenir tel que le construit la mondialisation, peut-être légèrement financière pour moi, mais il semble que je sois une exception!
   Là où tu me poses problème, c'est par ta posture lorsque l'on est pas d'accord avec ta vision du monde, tu ergotes tel un jeune coq. Puis ton regard fuit, dès que tu penses avoir été suffisamment cinglant, tel un jeune capricieux.
   Mais, sans vouloir jouer les psychologues de bas-étage, de te savoir marié avec une femme qui a l'âge d'être ta mère n'a rien de rassurant quant à ton degré de confiance en toi! Tu me fais l'effet d'un capricieux qui a été trop dorloté, mais nous ne sommes pas tous amoureux de toi!
   Il serait aussi intéressant que tu entendes les personnes que tu consultes, même intelligent, tu n'as pas la science infuse et ce n'est pas parce que tu veux t'aligner sur les autres pays qui ont paupérisé leurs peuples que tu as raison.
   Notre pays est toujours celui qui a résisté et les faits nous donnent raison puisque nous sommes toujours une grande puissance. Alors, Manu, il faut que tu sortes du système scolaire, il n'est pas adapté à la France, et si tu veux vraiment gouverner comme tu le prétends, trouves-toi un autre pays!

dimanche 29 octobre 2017

Logos.

   "Rationalité suprême, conçue comme gouvernant le monde dans certaines philosophies", nous dit le dictionnaire, plus simplement nous l'avons ramené au sens d'étude. Pourquoi me fais-je si docte tout à coup, c'est en réponse à la médecine, justement!
   Mes dernières rencontres avec le corps médical m'ont fait prendre conscience d'une terrible réalité, toutes les professions qui se terminent par la locution "logue", définissent celles qui sont toujours étudiantes. Ainsi, psychologues, rhumatologues, neurologues pour ne citer que ceux que j'ai eu à fréquenter, ont le droit d'être aussi maladroits!
   Il faut dire que la définition à elle seule est tout un programme, psychologue: étudie l'ensemble des processus conscients et inconscients propres à chaque individu, tout est dit! Je prends conscience qu'il faut être inconscient pour s'attaquer au sujet! Le dernier que j'ai croisé me pousse cependant à la modération de mes critiques, la perplexité affichée par ses prédécesseurs y a même trouvée une explication!
   Pour mon deuxième sujet d'étude, je ne serais enclin à aucune pitié, ces gens-là ne méritent en aucun cas le titre de docteur, c'est une certitude. Ils sont sensés être les spécialistes des problèmes articulaires et des os, en fait de rhumatologues, ils feraient mieux de ne s'occuper que de rhumes, voir de rhum! Tous m'ont maltraité, certains m'ont traité de simulateur, certains se sont dissimulés derrière les médications, aucun jamais ne m'a soigné. L'incompétence de trois d'entre eux a même été prouvée par un rebouteux, ils ne soignaient pas le bon endroit! Un seul a eu le courage de la bonne foi, reconnaissons lui cette qualité.
   Là, j'ai déjà eu l'occasion de vous parler de mes deux neurologues et de leur apparente originalité, mais il faut avouer qu'exercer "une spécialité médicale consacrée à l'étude et au traitement des maladies touchant le système nerveux central (cerveau, moelle épinière) ou périphérique (racines et nerfs)", ne doit pas rendre ses diagnostics toujours très assurés!!
   Bon, il me reste une dernière spécialité qui me pose problème, j'en ai souvent entendu parler, mais je n'en ai jamais rencontré. Je ne vois pas en quoi il est utile d'étudier les catastrophes médicales, les catalogues ont pourtant une existence avérée! J'ai mon sujet d'étude, spécialiste des mots en "logue", je serais un vocablologue, mais je crains  de devoir d'abord le faire accepter aux dictionnaires!

Ni Breton, ni Français, Malouin suis...

   Je vous rassure tout de suite, je ne me sens pas concerné du tout, plutôt cerné de cons, sans vouloir tomber dans une vulgarité de bas-étage. En fait, j'ai voulu profiter de "Quai des bulles" pour améliorer ma vision de Saint-Malo et de ses habitants, c'est pour ça que ce texte a attendu si longtemps pour paraître.
   C'était peine perdue mais je voulais refuser la réalité, garder une lueur d'optimisme, me dire que certain quartier me rendrait ce lieu viable. C'est à Saint-Servan que j'avais cru trouver cet endroit, les lumières, les vues, les espaces verts, les couchers de soleil me laissaient penser que j'y pourrais vagabonder quelque peu. Cela se confirme, tous les jours mes pas me ramènent vers ce quartier, comme inconsciemment orientés.
   Seulement voila, je suis bavard, j'ai un besoin essentiel de communiquer, c'est un héritage familial, mais je ne sais pas duquel de mes parents! C'est là que le bât blesse, les Malouins, pour n'être ni Bretons, ni Français, ne parlent que le Malouin et c'est une langue malheureusement très limitée! Toute conversation est bloquée par un certain manque de vocabulaire, les mots doivent être simples, mais les idées émises aussi. Je sais ce que vous allez penser, je fais de l'élitisme, ou je ne fréquente pas les bons milieux.
   C'est pour ça que j'ai attendu ce jour pour écrire ce texte, j'ai été à la rencontre des gens cultivés en diverses occasions et sur des sujets très diversifiés. Outre le petit nombre de personnes rencontrées, il en est très peu qui aient affiché une passion suffisante pour vouloir, simplement, en parler. Jusqu'à ce public amateur de bandes dessinées de ce jour, ai-je voulu croire, mais hormis celle des créateurs, je n'ai pas ressenti l'envie propre à ce genre de lieux.
   Comme si vivre dans une ville en cul de sac, donnait un esprit en cul de sac, les ancêtres étaient des pirates, alors nous sommes des pirates?
   Bon, cela offre un avantage indéniable, si vous avez besoin d'isolement et de calme, il suffit d'aller dans un lieu de culture. Ainsi, la si chère médiathèque d'une ville de quarante-cinq mille habitants est elle souvent aussi fréquentée qu'une église un matin de semaine! J'ai réussi, malgré tout, à nouer quelques liens amicaux avec deux ou trois passionnés de cultures, incultes comme moi, ce doit être pour cette raison que nous nous entendons, puisque nous en parlons!
   Voila, pas Malouin, Breton et Français suis...en attendant de connaître les autres sources!!!

samedi 28 octobre 2017

Foutu médicament.

   Je reviens déjà, mais je n'y suis pour rien cette fois-ci encore, je crois avoir fait mention de ma relation ambiguë avec le traitement imposé par mes nouvelles fantaisies médicales. Je traverse des moments très intenses de tristesse, je ne saurais le définir autrement.
   J'ai toujours été un être emprunt de sensibilité, même si ça ne sautait pas forcément aux yeux, je puis vous le concéder, preuve supplémentaire de ma sensibilité s'il en était besoin! Mais là, il y a un laps de temps dans l'action du médicament où je ne maîtrise absolument plus le flot de mes émotions, et je ne parle pas innocemment de flot! Si ça dure trop longtemps, je vais finir par me déshydrater par les yeux, mais la médecine a l'air de ne pas trop s'inquiéter, je devrais m'habituer, me voila rassuré!
   En attendant, je trouve surprenant le peu d'attention dont font preuve les professionnels de la médecine que j'ai pu croiser. Je suis de nature joyeuse et optimiste, mais j'ai traversé des périodes où j'avais des pensées morbides, le terme n'est pas exagéré et seule la notice du médicament m'en avait alerté. Non, je suis de mauvaise foi, la pharmacienne m'a dit de ne pas hésiter à venir lui parler de troubles liés à la prise "d'un produit très actif", textuellement.
   Imaginons un instant que la découverte de cette nouvelle maladie m'ait affecté au point de me démoraliser. Je peux y arriver aisément, si j'écris ce texte à la bonne heure, celle de "l'effet secondaire".
   C'est alors que je sentis une immense lassitude m'envahir, chaque partie de mon corps me semblait pesante, ma tête plus particulièrement. Je décidais qu'il me fallait me poser afin de laisser cet étrange trouble passer, c'est alors que ma vue se brouilla, envahie par un flot incontrôlable de larmes. Une tristesse aussi intense qu'inexpliquée s'insinua en moi, sans que je ne puisse y opposer la moindre résistance.
   Alors, je n'ai pas résisté, laissant les émotions s'abreuver de ces larmes qu'elles provoquaient, les laissant orienter mes pensées afin d'y mieux puiser leur source. Ce furent des images du passé, du présent, du futur, de tous les instants si cruellement délicieux de mes vies, qui en ont forgé l'âme en usant leurs forces. Je me retrouve confronté à mes défaillances par la défaillance de ma santé, mais je ne sais pas être triste, ce doit être ce qui me rend triste, foutue pharmacopée!
   J'en arrive à me demander si je ne ferais pas mieux de me rouler un bon gros pétard d'herbes "médicinales", au moins saurais-je pourquoi je rigole comme un gland!

vendredi 27 octobre 2017

Féminimisation.

   Je sais bien que le mot n'existe pas, ce n'est pas une raison pour ne pas l'inventer, surtout que je n'y suis pour rien, c'est à cause du féminisme abusif. Depuis quelques mois, il est impossible de ne pas profiter de l'éclairage d'une femme sur telle ou telle information, la bonne opinion ne peut être émise que par une représentante de la gente féminine.
   Je n'ai rien contre ce phénomène, tant que les informations sont justes, peu m'importe que la source soit d'un genre ou d'un autre. Là où je me sens heurté, c'est par ce vent de féminisme extrême qui souffle de plus en plus fort, à tel point qu'il impose la vision féminine comme la seule d'avenir. Même les découvertes du passé eussent été mieux exploitées par les femmes, quand elles ne leur ont pas été usurpées par ces brutes de mecs! Mais, il est un point où elles restent intransigeantes, c'est de la féminité et pas du féminisme, hurlent en cœur toutes ces féministes!
   Soit, appelons cela féminité, après tout ce n'est qu'une histoire de filles!
   Les émissions de radio sont investies par les femmes, elles ne sont pas plus nombreuses qu'avant mais certaines semblent croire qu'elles sont les chefs, du coup l'ambiance n'est plus du tout la même! D'ailleurs, les informations données toutes les heures ont une autre valeur lorsqu'elles sont égrenées par une voix féminine, qu'elle soit d'une femme ou d'un homme efféminé, il ne manquerait plus qu'elles deviennent sexistes, en plus!
   Même les artistes "mâles" qui sont reçus n'ont l'air de l'être que parce qu'ils revendiquent leur homosexualité, à croire qu'il faut être gay pour pouvoir émettre un avis autorisé de garçon. Tant que l'on exprime sa féminité, nous avons le droit de nous comporter en hommes, le moindre signe de virilité semble être devenu une agression sexuelle!
   Alors, évidemment, ce n'est encore que par les médias que passe le message, mais j'ai le sentiment qu'il va vite gagner la rue. Déjà, les garçons semblent ne plus oser l'être, ils oscillent entre deux genres, ils ne savent plus s'ils doivent ressembler à leurs mères ou à leurs pères! Les filles, quand à elles, ont déjà choisi de ressembler à leurs pères, s'ils s'étaient habillés comme leurs mères!
   C'est ce que je trouve dommageable à cette situation, du coup les filles sont vulgaires et agressives "comme des hommes", aurais-je tendance à écrire, Et les garçons continuent à se comporter comme des benêts, puisque quoique l'on fasse, on reste un homme avec tous les inconvénients liés! En fait de féminité, c'est une émasculinisation que l'on nous propose, d'où le titre de ce soir.
   Ce qui pourrait prouver que le néologisme n'est pas toujours une preuve de créativité!

A la recherche du médecin perdu.

   En cette période de troubles de ma santé, je suis contraint de courir les différents spécialistes médicaux de la ville de Saint-Malo. Cela n'a l'air de rien mais c'est un exercice difficile, pour ne pas dire périlleux! Je ne sais pas si ce sont les malades qui sont trop nombreux ou les professions médicales qui font défaut, mais les faits sont là, une urgence peut prendre un peu de temps!
   Mon périple a commencé dès la sortie de l'hôpital, il me fallait trouver un médecin généraliste pour le dosage de mon médicament et, potentiellement, devenir mon médecin traitant.
   Cinq cabinets médicaux, représentant dix-huit médecins en tout, m'auront été nécessaires avant de trouver mon Graal, et encore n'est-ce dû qu'à l'installation prochaine d'une nouvelle praticienne!
   Bon, cette urgence est réglée, ce sera le six novembre mais j'ai un rendez-vous, j'en suis déjà heureux! Mon deuxième motif d'inquiétude était mon épaule douloureuse suite à ma dernière crise d'épilepsie, c'est l'infirmière qui me l'a dit en me proposant des anti-douleurs. Ayant un certain sens pratique, je signale à l'infirmière qu'il me semblerait plus efficace qu'un spécialiste de ce genre de problèmes vienne au moins constater les dégâts. Mais j'ai passé une semaine enfermé et à aucun moment je n'ai obtenu la moindre attention pour mon épaule, une seule réponse a court: "vous voulez un efferalgan?!".
   Ce n'est que lors de ma libération que ma neurologue m'a remis une ordonnance pour une radio, des fois que l'épaule serait cassée! Bon, muni du précieux papier, je me précipite le jour même dans un cabinet de radiologie, bien m'en a pris, le rendez-vous, compte tenu de l'urgence est pris une semaine après! La douleur s'estompant lentement, je me doutais qu'il n'y aurait pas de fracture, mais l'échographie également recommandée par ma neurologue n'aura lieu que dans un mois!
   En attendant, la solution proposée par la médecine est une sur-consommation médicamenteuse dosée par la note que j'attribue sur dix à ma douleur! Cela peut devenir ludique, à partir de quelle note ai-je droit aux produits codéinés et à combien la dose de morphine?! Déjà que le traitement de cheval lié à l'épilepsie aurait tendance à pousser au suicide, si en plus je finis accro aux dérivés de l'opium, quand je viendrais faire l'échographie de mon épaule je n'aurai plus mal nul part!!!
   Voila, je crois que je vais aller voir mon ostéopathe ou un quelconque guérisseur, ce ne sera pas plus risqué et je n'aurais peut-être pas à attendre aussi longtemps!

jeudi 26 octobre 2017

Explosions.

   C'est ce qui me menace de plus en plus, je vis un cruel dilemme, j'éprouve un besoin viscéral de changer d'air, de lieu, de vie, mais ma santé me contraint à l'immobilité pour quelques mois au moins. Si c'était la seule épreuve, je ne ferai que devenir invivable pour mon entourage immédiat, sans plus et ils auraient vite fait de m'aider à retrouver mon amabilité.
   Ce qui m'ennuie, dans le cas présent, c'est que mon entourage immédiat semble être tellement plus malade que moi, que j'en arrive à me demander s'ils n'essaient pas de me faire croire que je suis en bonne santé! Mais, s'il est vrai que j'agis facilement ainsi d'habitude, cette fois-ci le problème est autrement plus grave et sérieux que les précédents. Seulement j'ai un horrible sentiment d'être le seul à en avoir pris conscience.
   Il faut continuer de prendre soin des autres, sans même qu'ils s'inquiètent de simplement savoir autre chose que la date de mon départ potentiel! Loin de moi l'idée d'être chouchouté, mais j'éprouve un gros besoin de respect véritable, d'amitié sincère et d'attention réelle. Le pire est que je n'écris ces mots que pour moi puisque aucun des concernés ne lira jamais ces lignes.
   Alors je vais pratiquer l'explosion interne, celle qui vient des entrailles d'un artilleur du quatorzième siècle, cela devrait être une thérapie des plus efficaces! Il faut justement que je fasse un bilan de ce qui pourrait avoir nuit à ma santé durant ma vie, pour ma neurologue, vous imaginez si la conversation a été riche! Le drame est que j'ai été le plus surpris par le nombre de fois où j'avais fait subir des agressions à mon corps.
   Nous avons tous traversé un temps de notre vie où prendre des risques est la seule façon de se sentir en vie. Mais il n'est pas simple d'en accepter les conséquences lorsqu'elles se font sentir, bien que dans mon cas, les premières pistes explorées n'ont pas laissé de traces suffisamment graves pour être mises en cause. Mon épilepsie ne vient pas de mes comportements à risque, je devrai m'en réjouir, seulement il faut chercher l'explication ailleurs et cet ailleurs est vaste!
   Il faut alors chercher quels emplois ont pu nuire à ma santé, d'une façon ou d'une autre. Entre les produits nocifs utilisés sans la moindre précaution, les comportements mettant notre intégrité physique en péril, même de potentielles agressions morales sont à étudier. Mais, avec un tel regard, ma vie deviendrait presque encyclopédique tant j'ai croisé de situations périlleuses lors de ma vie professionnelle, mes vies professionnelles devrais-je dire.
    Ou, peut-être, devrais-je les écrire pour mieux les décrire?

mardi 24 octobre 2017

Péripéties!.

   Une petite voix m'a dit de laisser errer mes doigts sur le clavier, il y a trop longtemps qu'ils ne se sont plus exprimés librement et ils semblent avoir des choses à dire. La vie, dans son immense mansuétude, me permet de traverser une période pleine de nouveautés et d'enrichissements de ma culture médicale. La seule difficulté, pour l'instant, est de se convaincre que c'est bel et bien un enrichissement!
   Déjà, il faut ralentir, ça n'a l'air de rien mais ce n'est pas simple, même une promenade peut vite mal tourner, quand on a pas l'habitude de se promener sur un rythme de promeneur! En fait, il faut apprendre à prendre le temps, rien ne pourra plus se faire que lentement, ce n'est plus l'heure des choix. Il est difficile d'accepter de ressembler à ceux que l'on a toujours honnis, toutes ces personnes qui ne semblent vivre que pour elle-même.
   Je me rends compte qu'être malade se mérite aux yeux des autres, il faut avoir l'air malade si l'on veut être considéré comme tel. C'est là que se tient mon plus grand défi, j'ai toujours pensé qu'il suffisait de ne pas se penser malade pour ne pas l'être. Jusqu'ici, cela semblait suffire, même mon dos par son lâche désistement n'avait pas réussi à arrêter la machine, tout juste la ralentir. Je repartais déjà vers de nouvelles aventures, qui n'auront pas duré longtemps!
   Alors, j'ai décidé de m'arrêter vraiment, il faut que je me convainque que je suis malade et que je ne puis plus éluder la question. Je vais laisser des spécialistes s'occuper de moi, m'ausculter, m'étudier, me tester, me disséquer pourquoi pas, du moment qu'ils trouvent des réponses. Parce que, si je veux bien me comporter en malade, c'est en contrepartie d'une collaboration entre les chercheurs et leur sujet d'étude, accessoirement Moi!!!
   Je veux bien être la victime de l'épilepsie puisqu'elle ne m'en laisse plus le choix, même si je ne m'attendais pas à la double peine qu'elle engendre. La médication utilisée pour lutter contre la maladie est aussi inconfortable que la maladie elle-même, mais elle a moins de conséquences fâcheuses, alors de deux maux...
   Voila où j'en suis, j'accepte la maladie en acceptant d'être malade pour que l'on puisse me soigner, alors même que personne ne sait ce qu'il convient de faire pour me soigner. Il ne me reste qu'à espérer que les médecins seront moins naïfs que moi!!!

dimanche 22 octobre 2017

Observances.

   J'ai craqué, j'ai été intra-muros manger une gaufre, il y avait trop longtemps. Ce n'est qu'une fois sur place que j'ai découvert les vraies raisons de ma présence.
   J'ai commencé par une magnifique exposition dont je nous vous dirai rien ici, elle mérite un texte.       C'est au sortir de ce lieu de contemplation que je fus repris par cette envie d'observer à nouveau mon environnement.
   Mon état de santé défaillant m'aide par les instants de faiblesse qui me contraignent au repos. Et il me faut bien ces délais pour prendre conscience d'une triste réalité de ma vie actuelle, je ne prends plus le temps de la contemplation. Vous savez, ces instants de solitude absolue, où vous percevez les autres, tous les autres, alors même qu'ils vous ignorent.
   Il faut arriver à ce stade pour les voir dans leurs réalités. Comme par exemple au moment où j'ai acheté ma gaufre, ces grand-parents qui, dans le même geste que le mien, ouvraient les vacances de la plus traditionnelle manière. Ce furent ensuite des vacanciers dont vous savez qu'ils étaient Malouins...à l'origine, alors ils reviennent à chaque congé, Malouin un jour, Malouin toujours!
   Puis, les vrais touristes, ceux qui ont réservé leur droit d'être là, au mois d'octobre, ils ont l'avantage d'être heureux d'essuyer la première tempête d'automne! Mais je me suis vite désintéressé de ces trop stéréotypés congénères.
   J'ai alors regardé la ville comme si je voulais m'y installer, sans tenir compte d'aucun critère autre qu'un lieu attractif pour y vivre. Une déambulation hasardeuse puisque guidée par mon seul émerveillement potentiel, c'est là que j'ai fait une découverte terrible. Il n'est aucun lieu, quelle que soit la magie du paysage, des couleurs ou des espaces qui me pousse à vouloir m'installer à Saint-Malo.
   Je vais attendre que mon état de santé s'améliore un peu et je vais partir de cette ville, avant qu'elle n'altère définitivement ma santé!

vendredi 20 octobre 2017

Je hais à nouveau!

    Enfin, dirons les plus chagrins!
    Je dois vous avouer que j'ai eu peur de m'égarer, dans tout cet amour que je me voyais dispenser par tous les protagonistes de ma vie.
   Alors mon corps a décidé de m'alerter, mais, comme je suis un peu dur d'oreilles, surtout de celles du cerveau, il a fallu qu'il déploie des trésors d'imagination pour attirer vraiment toute mon attention. Là, je suis parfaitement conscient d'avoir un corps et qu'il est composé de différentes pièces toutes indéfectiblement liées et interdépendantes. Je sais aussi qu'il est une véritable centrale électrique, il ne me reste plus qu'à trouver le moyen de raccorder tout ça au réseau et soit je réalise de substantielles économies, soit je pars plus vite que prévu! En tout cas, ces lignes seront là pour témoigner que ce n'est pas une tentative de suicide mais de la recherche scientifique.
   En attendant, il y a un endroit de ce corps qui a décidé de provoquer quelques court-circuits de temps en temps. Et c'est au moment où l'on se décide à accompagner la médecine dans sa recherche, qu'apparaît la terrible réalité, cet endroit se situe entre le haut du crâne et la plante des pieds, environ! Et il n'y a pas le moindre indice qui puisse éclairer un début de piste, ce qui me charme tant dans la situation, c'est que je découvre les endroits à explorer.
   Pour tout vous dire, il en est même dont j'ignorais l'existence! Mais je vais vous emmener avec moi dans ce voyage qui finit par ressembler à de la science-fiction, il n'est pas si surprenant que mes neurologues paraissent un peu originaux!
   Ce besoin de reconnaissance dont fait preuve mon cerveau ne me surprend pas tant que ça, il a toujours très mal vécu la domination de mes doigts dans l'écriture. Là, il va les obliger à le décrire et à le glorifier, c'est pour ça qu'ils m'ont imposé le titre!
   Allez, embarquons pour un monde fou, plein de délires et de méandres sinueux, le cerveau et ses tuyaux innombrables. Je tiens à vous préciser que je n'utiliserais pas toujours les termes techniques précis, synapses pour le cas présent par exemple, mais que nous devrions nous comprendre, n'est-ce pas l'essentiel?!
   Or donc, ce lieu essentiel à notre bon fonctionnement ne fait pas que réfléchir, il lui arrive de penser, voire de panser, donc d'agir. Pour cela, il utilise l'électricité mais, à l'instar de votre serviteur, ne vous mettez pas d'ampoules dans les oreilles, ça ne marche pas....enfin pas chez moi! De toute façon, ma lumière est à l'intérieur et elle a la forme d'une flamme.
   Bref, nous ne sommes pas aussi parfaits qu'il aurait pu nous le sembler, nous n'avons pas pensé à créer de batterie de stockage pour cette électricité. Notre cerveau est devenu une centrale électrique pour pouvoir communiquer avec les autres morceaux de cet ensemble que compose notre corps. Même vu de l'intérieur, c'est beau l'humain! Les nerfs ne sont que des câbles électriques, ils transmettent les impulsions, les ordres en quelque sorte, et hop, la paupière a cligné et je n'ai pas cillé.
   Du coup, il est des expressions que nous avions cru populaires qui sont de véritables diagnostics médicaux!
" Il a les câbles qui se touchent" n'est pas qu'une expression, j'en suis sûr. "Il est électrique" a un sens plus physique que métaphysique! Quand aux rapports aux connexions, il n'est pas même besoin de les citer, on est en plein langage informatique.
   Voilà, je sais que plusieurs de mes sources d'électricité sont hors de cause dans ces orages internes que sont ces crises d'épilepsie, reste à trouver le responsable, d'autres lieux à découvrir, c'est toujours ça de pris!

mercredi 18 octobre 2017

J'épilepsie?

   Il est un fait des plus incroyables, mon absence de quelques jours est due à un particularisme médical qui m'affecte et, figurez vous, son nom est "le haut mal", ou épilepsie pour les plus terre à terre d'entre vous. Mais je préfère cet ancien nom qui lui confère un air de moyen-âge, qu'il n'a pas totalement perdu au vu des difficultés qu'ont les médecins à trouver une justification à la présence aussi soudaine qu'incongrue de cette affection en un corps aussi vieux que le mien.
   Vous vous en doutez, curieux comme je le suis, il me fallait au moins essayer de comprendre, la définition du dictionnaire m'a permis de comprendre....que je n'allais rien comprendre! Ce qui me rassure, c'est que les deux neurologues que j'ai rencontré n'ont pas l'air de comprendre beaucoup plus que moi, et encore n'est-il question que de vocabulaire!
   En fait, dans mon esprit simple, il ne s'agit que d'un problème de connexion électrique, un ou deux accrocs sur la rallonge, vous savez ce que c'est, on met un bout de scotch et c'est reparti! Je veux bien admettre que c'est extrêmement simplifié comme vision, une vulgarisation excessivement excessive de la science médicale, mais les tâtonnements dont ont l'air de faire preuve les professionnels m'y autorisent!!!
   Il n'y a qu'une seule certitude, c'est que la fée électricité a un rôle essentiel dans cette scène, c'est sur sa forme qu'il y a achoppement! Car, autant pour ses déplacements elle peut être comparée à l'électricité domestique, autant pour ses informations elle correspond à l'informatique.
   Finalement, ce sont deux spécialités qui dans leurs créations humaines sont différenciées, à la fois par l'étude et par les différents métiers liés. Pour la médecine, cela ne fait plus qu'une seule spécialité, l'étude des neurones, que ce soit dans leur fonction électrique ou informatique.
   L'avantage pour quelqu'un d'optimiste, c'est qu'au lieu de n'être qu'un malade à soigner, je deviens un cas d'étude, c'est autrement valorisant, n'est-ce pas? J'ai encore un peu de mal à trouver normal que les neurologues n'aient pas une apparence "normale", entre une fan de Disney et un porteur de lunettes roses qui ont l'air d'être factices de surcroît, accordez-moi le droit au doute!
   Enfin, je viens de passer cinq jours à courir les différents services de l'hôpital, faisant autant de rencontres enrichissantes et, je tiens à le souligner, toujours empruntes d'une certaine joie de vivre exprimée par le personnel dans son ensemble. Même si les résultats se font attendre, j'ai pris l'habitude de ne  plus m'inquiéter, si c'est souvent original, ce n'est jamais très grave, ma santé a le sens de l'humour!

jeudi 12 octobre 2017

Tous possédés.

   Le français est une langue extraordinaire, je réponds au texte intitulé "tous posséder", avec le même titre, pour infirmer ou pour confirmer, c'est ce que nous allons découvrir.
   Commençons par le plus grand leurre du moment, notre président qui s'est fait élire par le peuple de gauche pour mieux pratiquer une politique de droite, il devait renouveler, il ne fait que remplacer. Il fait des promesses qu'il contredit à la moindre contrariété, nous finirons bien par comprendre qu'il n'est qu'un enfant capricieux, n'oublions pas qu'il a "épousé sa mère", mais tout ira bien.
   Cette imposture est rendue possible grâce à la collaboration active des journalistes et autres colporteurs de nouvelles ou prétendus tels. "Trop de concurrence tue la concurrence", je ne sais pas quel économiste a dit ça mais les faits lui donnent raison. Il y a tant de canaux d'information qu'ils en sont réduits à la surenchère pour attirer le chaland mais certes pas pour l'informer, plutôt pour vendre de l'espace publicitaire. Ce qui fait allègrement se mêler des images de désastres humanitaires avec des messages pour une nouvelle voiture ou une alarme pour votre belle maison, pour la protéger des migrants qui ne tarderont pas d'affluer, selon les informations en tout cas, donc tout va bien.
   En cette période vertueuse concernant l'alimentation, que penser de cette idée de permettre à un agriculteur de vendre à un juste prix? Du bien, sans le moindre doute, si ce n'est que ce sont les consommateurs qui paieront la surenchère des prix, tandis que les "intermédiaires" se gaveront toujours plus! Mais nous ne verrons plus que des images d'agriculteurs épanouis auprès de vaches sereines, alors tout ira bien.
   Le harcèlement tient aussi beaucoup de place dans les sujets d'importance, on ne peut que se réjouir d'un arrêt de cette goujaterie. Le problème est dans l'excessive énergie dont font preuve les égéries de cette lutte. Là, la moindre tentative de courtiser une femme pourra se terminer en prison, plus de compliments non plus, trop risqué. Alors, les femmes, ne se sentant plus désirées, cesseront d'être aussi attentives à leurs tenues, donc nous les regarderont moins, elles ne se sentiront plus harcelées, alors tout ira bien.
   D'ailleurs, un signe que tout n'est que réalisme dans notre société, l'affaire du vieux vicelard américain que tout le monde découvre avec effarement, surtout ses proches qui ne s'étaient rendus compte de rien!
   Vous voyez que tout va bien!
 

lundi 9 octobre 2017

Chassons le naturel...

   ...il revient au galop.
   Depuis quelques temps, la vie m'a contraint à une grande période de réflexion sur les causes des différentes fantaisies de mon corps. Contraindre, le verbe est bien choisi, ma dernière alerte m'a ouvert les yeux.
   Tous les jours nous subissons des contraintes, cela est acquis et admis, en tout cas accessible et admissible. Là où le bât blesse, c'est au moment où elles deviennent servitudes par le nombre imposé. Notre société multiplie les astreintes au point que ce qui n'était que de simples règles de savoir-vivre tourne à une forme de paranoïa.
   Nous avons oublié nos instincts primitifs, enfin nous avons essayé de les omettre mais ils semblent faire de la résistance.
   Au commencement, il y avait une femme et un homme, ils se respectaient mutuellement, par de simples gestes. La cuvette des toilettes, les poils qui traînaient, les nombreux flacons rangés, il suffisait de peu. Aujourd'hui, les poils doivent même avoir disparu du corps, les toilettes doivent toujours sentir bon et rutiler, les flacons sont devenus trop nombreux pour prétendre être rangés.
   Puis viennent les enfants, là encore des accords se mettaient naturellement en place et, si les pères devaient évoluer, les contraintes étaient partagées. Il suffit d'observer les enfants dans nos rues, pour se rendre compte que les rôles ont évolué vers une forme d'asservissement parental. A tel point que les enfants en perdent leurs repères, ils n'ont plus du tout le sens des contraintes justement!
   Mais nous y reviendrons, car la vie continue, il nous faut intégrer la société, la famille, les amis, les voisins, le travail, autant de nouvelles entraves à nos désirs personnels. Encore une fois, ces efforts sont nécessaires à notre juste intégration. Mais notre société a décidé de faire de l'image ce qui est le plus important, à chaque rang social son look, sa voiture, sa maison, son conjoint, ses enfants et tout le reste, s'il en reste. La contrainte du stéréotype jusqu'à la barbe mal rasée...dois-je en rajouter?
   Notre vie n'est plus qu'une lutte contre nos instincts, à tout instant, il convient d'être attentif à chaque acte, à chaque parole. Ce n'est plus très humain comme comportement, perdrions nous notre humanité?
   Mais en fait, depuis les années soixante, les bien-pensants disent aux parents qu'il convient de laisser l'enfant exprimer tous ses potentiels, de ne lui imposer qu'un minimum de contraintes. Il faut bien faire le constat que plus les générations qui arrivent au pouvoir ont été libérées des contraintes, plus elles nous en imposent!
   Alors parents d'aujourd'hui, durcissez le ton avant que vos enfants ne deviennent les dictateurs de demain.

vendredi 6 octobre 2017

Délirants dirigeants.

   Avez-vous remarqué que nous sommes victimes d'une épidémie pernicieuse? Elle gagne du terrain petit à petit, nous habituant à sa présence afin de nous apparaître une normalité. Elle a commencé par la télévision, puis s'est étendue jusqu'à gagner les couches dites supérieures de notre société.
   Je veux parler des paroles et comportements étranges de nos dirigeants qui font, de plus en plus souvent, la preuve d'une incommensurable bêtise.
   A tout seigneur, tout honneur, le maître incontesté des imbéciles est le grand échalas de Donald la trompe, sans le moindre doute, même si le Coréen Kim jongle-un fait de gros efforts pour reprendre la première place. Mais ces deux-là ne sont que les paravents qui masquent un peu les autres.
   Si on se penche d'un peu plus près sur le sujet, il en est de nombreux autres qui essaient de rattraper le temps perdu. Nous sommes en droit de penser que monsieur Ra(ba)joy a plus réagi en Espagnol un peu sanguin qu'en dirigeant réfléchi, mais que dire du silence assourdissant des autres dirigeants!
   Je pense qu'il n'est pas utile d'épiloguer sur la situation de Thérésa May(je n'ai rien fait moi) et de ses assesseurs empêtrés dans leur bonne idée de séparation. Les Catalans semblent pourtant trouver que c'est une bonne idée, l'épidémie s'étend!
   Bon malheureusement, ils ne sont pas tous drôles, il y a un groupe de dictateurs qui se met en place. Ils sont souvent plus malades mentaux qu'idiots mais ils ont le pouvoir et savent s'en servir. Que ce soit Vlad Proutine avec ses reconquêtes des territoires soviétiques, Air-dogue-âne avec ses velléités de retour de l'empire Ottoman, l'affreux gnome coréen et ses trépignations, la junte birmane déguisée en démocratie cautionnée par un Nobel de la paix, il existe de plus en plus de lieux de restrictions des libertés. Peu de responsables semblent s'en inquiéter, laissant faire jusqu'à ce que cela aille trop loin, le problème est que ce trop loin est de plus en plus lointain!
   Et il y a ceux nous pourrions appeler les naïfs, dont notre cher président, ils sont toujours souriants, ont réponse à tout, paraissent tout maîtriser mais ne font que paraître. Ils passent leur temps entre promenades et saillies verbales, étant plus jugés sur leurs paroles que leurs actes.
   En fait, nos dirigeants ne sont plus des êtres humains normaux, si nous prenions la peine de regarder les réalités en face. Même dans les démocraties les plus aguerries, les élections ne sont plus que d'apparat. Entre la trompe élu par des grands électeurs contre l'avis du peuple, le notre, élu par à peine un quart des votants, d'autres exemples abondent, les peuples ont perdu leur seul véritable mode d'expression, le vote!

dimanche 1 octobre 2017

Immortel.

   Que voulez vous penser d'autre, à l'instar d'un certain Jésus je suis devenu immortel, mais je fais ça de mon vivant, j'ai plus de sens pratique, chacun sa qualité! Je tiens à vous rassurer tout de suite, je n'ai aucune intention d'aller prêcher la bonne parole de mon père.
   Surtout que je ne suis pas certain que mon papa ne m'ai transmis que de bonnes paroles!
   Les plus attentifs auront constaté que j'ai eu une légère défaillance technique dernièrement, lors de cet épisode il m'a fallu faire le bilan de mes précédents manquements à l'envie de vivre. C'est toujours surprenant de repenser un événement passé, avec la distance s'y ajoute une certaine réflexion. Ce qui n'est, au départ, qu'un simple accident de vie prend une autre dimension, le sentiment diffus que l'on aurait pu éviter certaines épreuves.
   Mais ce n'est pas ce qui saute en premier aux yeux, c'est surtout le nombre de raisons de mourir que peuvent fournir cinquante ans de présence. Je n'ai plus le moindre doute, ou j'ai énormément de chance, ou j'ai la vie (mortellement!!!) chevillée au corps. Le plus simple pour avoir une réponse précise était de tester ma chance. J'ai donc été payer mes impôts à la française des jeux, la bonne réponse étant que j'ai la vie chevillée au corps mais en restant pauvre!
   De toute façon, comme je n'aime pas les riches c'est mieux ainsi. Ce qui importe ici, c'est d'être en vie, pleinement en vie, plein d'envies, mais pas trop, n'oublions pas que je dois rester pauvre!
   Une vie nouvelle se doit de commencer en plein air, surtout à Saint-Malo, donc direction la côte, on y est vite c'est pratique. Comme le plein air est très plein, nous sommes peu nombreux à affronter les éléments. Malgré mon "retour à la vie", je me sens d'humeur chagrine, je décide de limiter encore plus les rencontres en prenant des chemins de traverse. Je ne croise effectivement que des champignons mais, comme ils refusent de se présenter, je ne vais pas plus loin dans l'échange, être immortel n'exclut pas une certaine prudence! Puis, m'approchant de l'embouchure de la Rance, je surplombais de magnifiques petites criques me tendant les bras. Le chemin d'accès en est un peu ardu, comme tout ce qui se mérite car, arrivé sur les lieux, toute contrainte s'oublie.
   Le rayon de soleil vient couronner cet instant de douce félicité, un de ces instants privilégiés pour le regard du curieux. Les jeux de lumière générés par les vagues éclairent les lieux de mille feux, la vierge Marie sur son îlot semble briller tandis que même Dinard apparaît belle! Je me laisse envahir par la beauté de l'endroit afin d'éveiller le poète qui sommeille en moi, quand je suis interrompu par des cris.
   Le temps de me retourner, de lever les yeux vers la source du tintamarre, je vois apparaître un ange, une petite boule blonde qui surgit deux mètres au-dessus de moi! Le temps de tendre les bras et je réceptionnais le projectile qui, à en croire les hurlements venant de plus haut, répondait au doux nom de Manon! Incroyable, au bon endroit, au bon moment!
   Je vous épargne la panique des parents qui ne m'avaient pas vu au moment de l'envol de leur ange, alors que Manon, quatre ans, et moi étions tout sourire! Je suis sûr qu'elle sera plus prudente dorénavant, elle s'est fait une belle frayeur, sans gravité, c'est l'essentiel. Par contre, ses parents, pour reconnaissants qu'ils étaient, n'avaient pas l'air convaincus par mon immortalité qui créerait une zone de protection pour les autres.
   Bon, je n'y crois pas moi-même, je vous rassure, mais c'est rigolo de se permettre de le penser. Alors, merci le destin qui m'a envoyé une petite Manon pour chasser les derniers doutes qui subsistaient..... je suis vraiment immortel, hé, hé, hé!