dimanche 29 mars 2020

Infidèle.

   Une conversation avec ma fille aînée a déclenché l'idée de ce titre, elle m'a ouvert les yeux sur une vision erronée que les gens pouvaient avoir de mes comportements. Je suis un infidèle a n'en pas douter mais ce n'est pas celle à laquelle tout un chacun peut penser, il y a d'abord la religion, au sens musulman du mot, je ne crois en aucun dieu, si ce n'est Zeus qu'il m'arrive souvent d'interpeler par mon fameux juron: "nom de Zeus de pute vierge", cette dernière m'ayant été inspirée par mon Papy.
   Ensuite, il y a cette infidélité pathologique aux divers emplois qu'il m'est arrivé de rencontrer, j'avais toujours une bonne raison de changer, n'en déplaise aux esprits chagrins, dix-huit métiers pratiqués dans quarante-deux entreprises différentes que je n'ai parfois que traversées ne sont pas un gage de stabilité dans la norme actuelle, surtout de ma génération. Que ce soit par respect de mes principes ou par l'enfermement lié à l'activité, il est des endroits où seuls les lâches peuvent rester et je ne suis pas un lâche. Alors, plutôt que de voyager loin de cette France que j'aime tant, j'ai déambulé dans le monde du travail, de lieu en lieu ma vie est bien plus riche de savoirs et de rencontres diverses que celle de la majorité. Mais la majorité n'a pas toujours raison, j'en veux pour preuve les différents présidents élus qui n'ont jamais respecté leurs engagements, monsieur De Gaulle excepté.
   Il est cependant une infidélité que je ne puis ni expliquer ni me pardonner, celle à mes amitiés, jamais je n'ai été capable de maintenir ces liens, parfois très forts, tissés au fil d'une si riche vie. Jamais je n'ai été capable de maintenir ne serait-ce qu'un contact, comme pour l'emploi, il arrive un moment où il faut que je parte vers de nouvelles rencontres, même  s'il n'est pas question de lassitude. D'ailleurs je me suis arrangé à chaque fois pour partir sans laisser de regrets aux autres, je m'efface come un tableau noir, il ne doit pas rester une seule trace. Ca a marché au-delà de mes espérances puisque rares, voire très rares, sont ceux qui ont tenté de me joindre ou me donner des nouvelles. Il en était pourtant de belles dans ces amitiés passées, des gens qui m'ont aidé, des gens que j'ai aidés selon le moment de l'histoire, mais seule l'infidélité est une constante chez moi.
   Ne reste donc que cette infidélité à laquelle tout un chacun pense lorsqu'elle est mentionnée, celle du couple, épouses ou époux qui sont incapables de s'aimer suffisamment pour ne pas aller visiter d'autres personnes. C'est là, je crois, que j'ai achoppé dans mes infidélités chroniques, jamais, sauf une unique fois, je n'ai trompé les trois femmes qui ont croisé mon chemin, les mères de mes enfants tout comme Cathy, la première a m'avoir fait découvrir l'Amour vrai. C'est totalement inconcevable pour moi et ce ne sont pas les nombreuses occasions qui ont manqué, ce n'est que le fait de mon respect pour la femme avec qui je cheminais, j'ai peut-être un côté un peu prude !!!
   Cela va même plus loin puisque je n'ai eu que ces trois femmes dans ma vie d'adulte, j'excepte l'adolescence qui fut une période très agitée et qui m'a sans doute poussé à faire preuve de plus de respect envers les femmes. Contrairement à l'idée reçue qu'un homme au physique avantageux doit passer son temps à courir la gueuse, je n'ai jamais été un "chaud lapin", je ne peux que faire l'amour, en aucun cas "baiser".
   Voilà, je me devais de dévoiler ce pan de ma vie pour rétablir la vérité et que cesse la légende d'un foutriquet incapable de maîtriser son "outil", d'ailleurs la meilleure preuve est que je m'appelle Fleuriquet et ne tire que des coups de canons !!!

jeudi 26 mars 2020

Faux départ.

   C'était décidé, le départ était programmé, ce devait être à la fin du mois d'avril mais, une fois encore, les éléments en ont décidé autrement. Cette ville maudite où je vis actuellement semble ne plus vouloir me lâcher, après l'épilepsie voilà ce fichu virus, c'est comme si un destin était tout tracé, c'est ici que je dois vivre ou mourir d'ailleurs. Depuis cinq ans je ne fais qu'enchainer les problèmes de santé et j'ai cru que j'arrivais au terme de ma vie de fou, comme si une punition divine m'était infligée alors même que je ne crois pas en ce dieu créateur.
   Je ne demande qu'à quitter ces lieux de vie où je me sens devenu étranger, nulle attache ne devait me retenir, mes enfants ayant approuvé mes choix, mais rien n'y fait, pas même mon énergie retrouvée. J'étais prêt à un décollage, mes ailes ayant repoussé mais je n'arrive toujours pas à les déployer, alors je me retrouve coincé sur un perchoir devenu trop petit, aussi petit que ma vie actuelle. Je ne sers plus à rien, je  n'arrive plus à m'adapter aux situations qui s'enchaînent, loin de baisser les bras je continue à les agiter mais ils ne font plus que brasser de l'air, alors je dois partir c'est une question de survie.
   Je suis face à une course d'obstacles qui sont toujours plus difficiles à passer, à chaque franchissement se présente une nouvelle barrière, plus haute que la précédente. Je n'étais qu'égaré, me voici perdu dans le labyrinthe du Minotaure mais je ne suis plus Thésée, j'ai perdu la corde magique et l'art du combat, je n'arrive plus à me tenir droit et affronter les éléments, je suis devenu vain et vaincu par l'adversité. Il n'est nulle échappatoire qui se dessine et je n'ai plus la force de reprendre mes crayons pour changer ce destin contraire, je me sens abandonné par la chance qui me souriait et me permettait de sortir la tête haute des épreuves de ma vie.
   Alors se succèdent les questionnements, suis-je devenu l'un de ces moutons que tant j'ai vilipendé, ne suis-je plus qu'un objet malmené que l'on finit par abandonner, faute de pouvoir le réparer ? Je n'ai plus de réponse à apporter, plus aucune idée de génie, l'envie me quitte peu à peu par une porte qui s'est entrouverte et que, loin de pouvoir fermer, je laisse s'ouvrir toujours plus, me retrouvant face à un gouffre qui, de plus en plus, m'attire. Je franchirais bien le seuil de cette porte pour me laisser tomber dans ce trou béant, qui ne mène que vers les ténèbres, mais il y a cette flamme qui refuse de s'éteindre malgré les évènements contraires.
   Si encore cette lueur éclairait mon chemin, je saurais vers où me diriger, mais elle n'illumine plus  mon âme, c'est comme si un destin m'attendait ailleurs que cet ailleurs que je prétendais rejoindre. Je ne peux pas me laisser aller au point d'attenter à mes jours, cette immortalité dont je me glorifiais me refusant cette échappatoire, il me faut continuer de vivre sans abandonner l'espoir que des jours meilleurs sauront succéder à tout ces évènements qui paralysent mes envies.
   De faux départ en faux départ il arrivera bien un moment où je sauterais de ce perchoir, espérant que mes ailes auront la force de m'emmener plus loin, toujours plus loin vers ces ailleurs qui ne sont nulle part et partout à la fois.

lundi 23 mars 2020

Le début du recommencement.

   Il est des signes qui ne peuvent tromper, nos autoritaires autorités montrent déjà la voie, après les pauvres ce sont les travailleurs qu'ils entendent mettre au ban, voire au pilori. Tous ces salariés que l'incivisme pousse à rester cloîtrés chez eux avec leurs familles, alors que l'économie est en pleine débâcle, seront les prochains responsables de l'effondrement s'ils persistent à ne plus travailler. Les risques sanitaires ne sont plus une excuse pour ces gouvernants toujours plus avides de pouvoir absolu, annonçant avant même la fin de l'épidémie qu'il convient de sauver ce système financier plutôt que les vies. Non contents de sacrifier nos soignants, il leur faut sacrifier d'autres professions qui n'ont pourtant rien d'essentiel à la survie de l'humanité, si ce n'est l'argent qu'ils rapportent à ces avides investisseurs. 
   Tout est déjà en place pour que continue la course à l'échalotte, seule la survie des investisseurs, donc des plus riches est importante, sinon les scientifiques n'auront plus les moyens de poursuivre leurs recherches sur la façon de se passer de la nature et de ses lois fondamentales. La survie de l'humanité ne peut se faire qu'au détriment de la majorité de cette humanité, pour le bien-être et la potentielle immortalité de la minorité.
   Ils n'auront donc pas même attendu la fin de l'épidémie mais il reste un espoir, le peuple se révolte malgré le confinement et ça n'est qu'un début. Sur internet les rangs se resserrent déjà et les messages critiquent de moins en moins les autres citoyens, les vrais coupables se dénoncent d'eux même et ce ne sont ni les pauvres, ni les inconscients qui sortent.
   C'est l'inconscience autant que l'inconsistance des dirigeants qui déclenchent les justes colères, le peuple aura eu besoin d'un enfermement pour comprendre enfin qui sont les seuls coupables de l'état déplorable de ce monde, le capital et ses tenants, politiques ou pas. Ces naïfs pensent que tout va reprendre comme avant dès l'épidémie passée et qu'ils passeront pour les sauveurs de l'humanité, mais c'est bel et bien une révolution qui paraît devoir arriver. Une majorité des citoyens de ce monde va leur faire ravaler leur morgue et n'hésitera plus à exprimer ses colères, plus le confinement sera long, plus violente sera la réaction, des têtes vont tomber et ce ne sera pas forcément au sens figuré.
   Les vraies natures se dévoilent enfin officiellement, les chefs sont d'ignobles exploiteurs et les peuples des vaches à lait qu'il convient de traire jusqu'au sang, ceux qui préféraient fermer les yeux les ont ouverts et risquent bien de ne plus les fermer. Alors nous devrons fêter les victimes du virus comme les combattants des guerres passées, afin que leur sacrifice ne soit pas vain et que nous soyons sûrs que ce soit un commencement plutôt qu'un recommencement. Finalement, messieurs les décideurs, ce n'est que le début de la fin, mais seulement pour vous, nous allons vous jeter dans une fosse commune afin de survivre, vous ne serez jamais immortels, afin que nous, peuples de la Terre, vivions vraiment, enfin !!!

dimanche 22 mars 2020

Quel monde merveilleux.

   Inspiré par la chanson de Louis Armstrong, j'erre sans but mais en jouissant des beautés de ce monde qui ne part en décrépitude que pour les humains, à peine sommes nous enfermés que la nature prouve sa capacité à guérir de notre nuisible présence rapidement. Notre seul acte volontaire d'arrêter d'utiliser des produits toxiques aux plantes et aux animaux dans les villes aurait pu nous ouvrir les yeux. Mais nul ne sait plus regarder autrement que par l'image, les gens ne s'extasient plus que par photos ou vidéos interposées, elles restent les seules preuves visibles de la nature aux yeux des aveugles que nous sommes devenus. Il m'a fallu la remarque d'une petite fille pour en prendre conscience, nous observions les chauve-souris et avons essayé de les prendre en photo, peine perdue bien évidemment. Là, cette innocente jeune fille m'a dit que ses amis ne la croiraient pas par manque de preuves, provoquant mon éveil à cette incapacité actuelle de croire ce que l'on ne voit pas, adultes compris. 
   Alors j'ai été attentif à nouveau aux surprises que nous réserve la nature, gardant l'essentiel de mes photos que pour mon propre souvenir, en montrant quelques unes pour que les aveugles retrouvent la vue. Mais l'essentiel de mes regards n'ont pas été photographiés autrement que par mes yeux, égoïstement peut-être mais les images n'eussent pas été assez parlantes. De toute façon il n'est que les plantes qui, dans leur immobilité, acceptent de prendre la pose, les animaux refusent d'être immortalisés devenus méfiants à la moindre présence de l'homme, ils se savent mortels et refusent de croire en une quelconque immortalité, fut elle photographique. Seul l'animal le plus idiot se croit au-dessus des lois naturelles et il s'agit de l'humain bien sûr, il est d'ailleurs le seul à prendre la pose n'hésitant pas à s'auto-photographier pour avoir des preuves de sa présence.
   Pendant ce temps il ne profite pas de ce qui l'entoure, il regardera ce qu'il a vu sur ces images qu'il ramène, tel un trésor, de ses explorations. La réalité ne saurait être que figée dans cette immobilité, refusant de voir plus loin que ces clichés garants de sa présence en tel ou tel lieu. 
   Prenant le contrepied de cette mode maladive, je suis sorti des sentiers battus de l'humanité en ne faisant plus qu'ouvrir les yeux devant cette perfection qu'est la nature, quitte à passer pour contre nature en cessant de lutter contre la nature. Je me suis intégré en toute humilité au sein de ces merveilles qui nous entourent, elle m'en remercie à chaque coup d'œil émerveillé que je lui porte. Les fleurs m'enivrent autant par leurs parfums que par leur si fragile beauté, les insectes toujours plus nombreux ne se cachent plus à mes regards, certains même semblent s'exhiber volontairement et les animaux ne craignent plus ma présence. Je peux emplir mes yeux de ces magnifiques créations de la nature jusqu'à l'ivresse déclenchée par la pureté retrouvée de l'air, grâce à ce confinement que nous nous imposons par notre incurie.
   Il faut bien en faire le constat, moins nous sommes présents plus le monde est merveilleux, si nous continuons à nous suicider à un rythme forcené la terre renaîtra très vite et mieux. Nous n'avons plus le choix, soit nous nous intégrons naturellement à cette vie, soit nous disparaitrons définitivement. Seule une humilité retrouvée pourra nous permettre de garder notre place au sein de ce monde, sinon il risque bel et bien de provoquer notre extinction avant qu'il ne soit trop tard, s'il n'est pas déjà trop tard. Mais sommes nous encore capables de retrouver l'innocence de nos si lointains parents, accepterons nous de régresser pour enfin progresser, rien n'est moins sûr.

samedi 21 mars 2020

Le début de la fin.

   C'était un jour de la fin de l'hiver, l'air était agréablement chaud pour la saison, cela réjouissait beaucoup de monde, enfin un hiver où il n'était nul besoin de se confiner auprès du feu que l'on avait pas même eu besoin d'allumer. Seuls quelques râleurs patentés s'inquiétaient de cet hiver qui n'en était pas un, les arbustes fleurissaient allègrement, les fleurs que l'on devait abriter d'habitude étalaient avec morgue des fleurs qui refusaient de faner mais il n'était que des écologistes pour s'en préoccuper. La majorité, l'immense majorité ne se plaignant que de ces rabat-joie, écoutant leurs cris de détresse sans sourciller, certains se moquaient sans retenue de ces prophètes annonçant une catastrophe imminente et qui voulaient que chacun change de mode de consommation.
   Les économistes se croyaient plus intelligents dans leur recherche du profit toujours plus grand de cet argent qui, en devenant l'empereur des décideurs, régnait en maître absolu sur toutes les populations de ce monde. Chacun voulait sa part du gâteau et mettait les pauvres au pilori, c'était de leur faute s'il fallait s'acquitter de tant d'impôts que le nirvana financier paraissait inaccessible. Comme pour confirmer le message des écologistes, les pauvres passaient pour les principales pollutions de ce monde paradisiaque que promettaient les financiers. Pour donner l'illusion de réussite à ce peuple de plus en plus exigeant, les biens de consommation furent vendus à crédit laissant chacun dans l'ignorance du prix de ses achats toujours plus nombreux, toujours plus vains, mais le voisin en a un alors je dois aussi en posséder un.
   La consommation paraissait avoir atteint son paroxysme, mais il était toujours une nouveauté qui, malgré sa fatuité, devenait l'objet de convoitise de ce peuple si avide de paraître faute de pouvoir être. Chacun s'endettait assidûment répondant à l'appel des vendeurs avec un argent qu'ils ne possédaient pas, qui n'était pas le leur malgré les apparences, les prix avaient beau s'envoler nul ne s'en souciait et continuait de consommer sans relâche. Tout allait bien dans le meilleur des mondes, pour peu que l'on reste sourd au cris de détresse d'une nature exsangue et de ses derniers défenseurs, aidé en cela par des médias aux ordres du pouvoir.
   Alors Mère nature se décida à se faire mieux entendre et commença à exprimer ses colères de façon parfois violente et meurtrière, mais les humains s'entêtaient dans leur surdité convaincus qu'ils étaient d'être les maîtres absolus de cette Terre. Chacun voulant devenir propriétaire d'une parcelle, même insignifiante, de cette planète qui n'avait pas son mot à dire et devait subir le joug d'une humanité devenue folle de pouvoir. Ainsi, tels des dieux de pacotille, décidèrent-ils de mettre cette nature en cage, au fallacieux prétexte de la mieux préserver, alors qu'il ne s'agissait que d'avoir toujours plus de place pour cette grouillante et trop nombreuse population de moutons à tondre.
   Comprenant que ces vermines ne l'entendraient que si, comme eux, elle se comportait de façon violente et en touchant le cœur de leur vie, à savoir la consommation outrancière, la nature décida de prendre le taureau par les cornes et inventa des maladies contagieuses. Ces maladies se répandirent comme une traînée de poudre à la vitesse de ces échanges commerciaux mondialisés, si juteux pour une infime part de la population.
   Alors l'humanité se renferma dans une coquille qu'elle croyait inviolable, la propriété, et en lieu et place d'une nécessaire et vitale solidarité se mit à chercher des coupables en son sein. Ceux qui refusaient d'adhérer au système en furent les premières victimes, les pauvres, encore, furent mis au ban de l'humanité, pourtant ils n'étaient pas les principales victimes de ces étonnantes maladies contagieuses. Elles frappaient à n'importe quelle porte et entraient sans même y avoir été invitées, causant des dégâts que nul n'avait imaginé et surtout un questionnement qui aurait pu être salvateur pour cette humaine engeance.
   Seulement dans leur soif de pouvoir absolu, les humains trouvèrent des parades qui semblaient les mettre hors d'atteinte de ces épidémies, sauf pour les pauvres puisqu'ils étaient les causes de propagation. Chacun se remit donc à consommer, avec plus d'acharnement encore dans la joie du pouvoir retrouvé, jusqu'à ce que la nature dans sa grande inventivité ne fassent se succéder ces catastrophes sanitaires. Les humains n'eurent d'autre choix que de s'isoler les uns des autres et, surtout d'arrêter leur consommation effrénée déclenchant, bien malgré eux, une diminution de la pollution et des nuisances faites à Dame nature.
   Alors certes la leçon semble avoir porté ses fruits et beaucoup de gens se questionnent enfin et remettent en question cette surconsommation, il ne reste à espérer que ce n'est pas un feu de paille qui s'éteindra avec l'épidémie, mais la joie exprimée de la nature en ces heures sombres laisse penser que sa victoire est acquise, alors faisons lui confiance par notre respect.

vendredi 20 mars 2020

Un matin pas comme les autres.

   Ce matin mon dos a décidé de jouer les capricieux et m'a réveillé dès cinq heures du matin, je n'ai eu d'autre choix que de me lever et d'aller marcher. Mais le dépit qui m'habitait a très vite laissé place à une joie que je  n'avais pas connue depuis longtemps, j'ai découvert un monde nouveau. Les forces de l'ordre ne me laissent d'autre choix que de tourner sur l'ovale de l'hippodrome voisin, là encore la tristesse s'est transformée en une grande joie. Il était six heures du matin lorsque je suis arrivé sur les lieux de mes ébats pédestres, le silence y régnait comme dans les rues adjacentes d'ailleurs, seul le chant des oiseaux annonçant l'arrivée du jour troublaient ce calme. Aucune des habituelles activités humaines ne venaient troubler ce calme de la nature lorsqu'elle s'éveille, j'ai pu profiter pleinement de ses bruissements annonçant un jour nouveau, me ramenant à une adolescence passée en campagne.
   Même les plantes chantaient leur joie de n'être plus troublées par cette si encombrante humanité, la nature vraie, la nature belle à nouveau, ce virus par elle générée n'est donc pas dû au hasard. Elle a trouvé un moyen, même provisoire, de reprendre enfin ses droits, libérée enfin de ces animaux qui prétendent la dominer et la maîtriser, nous les hommes. Même ses odeurs ont réapparu, parfumant cette aurore silencieuse, les plantes s'étiraient pour s'éveiller de leur torpeur nocturne laissant leurs fleurs printanières exhaler leurs parfums, appelant les insectes butineurs qui assureront leur pérennité. Là aussi, elles criaient leur bonheur de n'être plus concurrencées par les exhalaisons polluées de ces si encombrants et nuisibles véhicules et usines dont les humains pensent ne plus pouvoir se passer dans leur course échevelée vers la destruction de leur propre lieu de vie, est-ce le coronavirus qui nous ouvrira les yeux? La nature sauvage semble le croire puisqu'elle tente de se débarrasser de ses plus nuisibles habitants, cela nous ramène à notre vraie valeur, des animaux qui se croient plus évolués et forts qu'un monde qui a mis des milliards d'années à trouver l'équilibre parfait et fragile qui nous a permit de naître à notre tour.
   Ces moments de profonde réflexion me laisseraient croire en un dieu imbécile qui aurait créé l'humanité pour son bon plaisir, un  dieu destructeur et malsain qui jalouse Mère Nature et sa perfection. Il ne nous a fait apparaître que pour nuire à un monde d'équilibres aussi fragiles qu'aboutis. Il est difficile de constater que depuis que nous avons cessé d'essayer de nous autodétruire dans ces guerres fratricides passées, nous consacrons nos forces à détruire la Terre sans prendre conscience que c'est à nous que nous nuisons le plus.
   Toutes ces lumières nocturnes que nous n'allumons que pour nous rassurer, nuisant à notre juste sommeil, nous empêchant d'admirer ce ciel étoilé qui nous ramènerait à notre juste valeur, l'insignifiance !!! Nous ne sommes que des microbes, à l'instar de ce virus qui tant nous effraye tant alors qu'il n'est qu'une dérisoire leçon qqui devrait nous apprendre que le pire est à venir.
   Cela nous promet un futur très compromis, plutôt que de comprendre notre vanité nous nous enfermons volontairement pensant arrêter l'épidémie. Lorsque les vraies catastrophes arriveront, comme l'inéluctable montée des eaux, nous achèterons des bouées au lieu de construire des arches de Noé mais, par dessus tout, nous continuerons à mener une vie destructrice.
   La messe serait-elle dite à l'avance quand même les écrits les plus anciens nous en préviennent, le manque de respect à la nature n'est que notre propre manque de respect pour nous même. Il ne nous reste qu'à exprimer nos plus plates excuses à la Terre en espérant qu'elle les accepte.

samedi 14 mars 2020

Le courage de partir.

   En cette période de renouveau printanier je suis en train de bourgeonner, mes velléités de départ prennent de plus en plus forme, au gré de ma forme mais pas de mes formes puisque je reste désespérément maigre. Mais les longues marches journalières depuis un mois me prouvent de plus en plus que je dois partir pour où et ce sans plus tarder, avant qu'il ne soit trop tard en quelque sorte et que je reparte encore sans y être préparé.
   Les amitiés que j'ai pu lier à Saint-Malo ne semblaient pas croire cela possible, c'était avant que mon dos ne se redresse et, avec lui, ma tête d'ailleurs je recommence à marcher dans les nombreuses crottes de chiens sur les trottoirs. Seulement ça ne m'irrite pas, au contraire ça prouve que je ne regarde plus où je mets les pieds, ils décident tous seuls de la direction à prendre et de la durée de la randonnée du jour. cela permet à mes yeux de vagabonder au gré des richesses qu'ils découvrent, transmettant à mes doigts la charge de le raconter puisqu'ils ont plus de vocabulaire que mon cerveau. De plus ce dernier est peu en état de fonctionner avec cette foutue épilepsie, alors je préfère me passer de lui, officiellement, afin qu'il n'entrave pas ma démarche.
   L'arrêt du tabac et de ses sous-groupes n'y est pas étrangère, outre l'odorat et le goût le souffle revient lui aussi me permettant à nouveau de ne pas manquer d'air, le même que celui qui va me pousser dans la bonne direction, celle de l'aurevoir. Là est réapparu un personnage que j'avais complètement omis dans l'histoire de ma vie, moi-même. Mais si je ne me suis pas étranger, c'est un nouvel ami qui apparaît à ces personnes qui ne m'ont connu que dans les méandres de la maladie et des luttes internes qu'elle provoque et ils croient enfin que ce pèlerinage n'est pas une lubie ou un rêve.
   Alors le discours suit les idées, ils regardent l'aventure comme un possible et plus comme impossible ou seulement pour eux-mêmes et, donc, me taxent de courageux d'ainsi décider ce que j'entreprends. Mais il n'est nul courage dans une décision, juste une envie de concret, juste une envie d'un départ qui serait le dernier vers un lointain possible, partout mais ailleurs encore une fois, une ultime fois animée par la seule vraie foi, celle que chacun accorde à son pouvoir, décider.
Ce n'est pas même une forme de courage, plutôt une illusion du courage.
   Partir pour être sûr de son courage, celui de quitter, sans doute définitivement, ce monde qui est le notre et qui ne me sied plus, mais il  est d'autres séparations qui demanderont vraiment du courage et de l'honnêteté. Celles des parents des amis et, plus que tout, des enfants qui devront eux aussi faire preuve du courage de me laisser doucement m'effacer de leurs vies, sauf à me rejoindre à certaines étapes de ce grand voyage que je veux faire, partir sous d'autres cieux avant que de partir aux cieux.
   Ce n'est pas le courage de partir qui me fait décoller mais une nécessité du départ, pour faire la seule chose que je puisse faire sans dégâts collatéraux, marcher et encore marcher sans plus arrêter, jusqu'à l'épuisement des dernières velléités et l'extinction de ce feu qui brûlera toujours dans les cœurs de ceux qui m'aiment, ils sauront se reconnaître.
   Moi aussi je vous aime et c'est pour ça que je pars, c'est pour vous protéger de moi que j'ai le courage de partir.

lundi 9 mars 2020

Un refus de vieillir.

   Ce n'est pas forcément un rejet de l'âge grandissant que le refus de vieillir, il s'agit parfois d'une simple façon d'être différent, comme d'un autre temps, il ne s'agit plus alors que du refus de voir "vieillir" notre société. Car le vieillissement est aussi une acquisition d'expériences qui, sensément, servent à ne plus recommettre les mêmes erreurs, sensément?
   C'est une simple conversation avec un couple qui se prenait en photo sur le mode autoportrait de leur téléphone, lorsque je leur ai proposé de les prendre en photo pour ne pas avoir ces têtes bizarres que font apparaître ce mode de photographie. Une fois le cliché pris, ils durent reconnaître que c'était effectivement plus joli, la jeune femme me faisant alors remarquer que je parlais un drôle de langage, ce n'est que du français pourtant mais il convient de parler le langage anglican que tente de nous imposer cette société bizarre. J'avais espéré que le brexit nous débarrasserait de ces foutus Anglais, mais non, ils sont comme la vermine se cachant pour mieux réapparaître dans notre dos, faisant fi de la richesse de notre si belle langue.
   Ainsi, le simple fait de refuser d'adhérer à cette mode du tout anglais serait comme un refus du vieillissement, je refuse à la société de prendre de l'expérience m'accrochant à des fantômes d'un autre temps. Nous devons donc accepter les anglicismes pour enfin vieillir, même si ça n'a rien de très surprenant, il convient de souligner que la cour d'Angleterre use du français lors de ses cérémonies, la monarchie rejette aussi le modernisme, ça me rassure je ne suis plus seul !!!
   En fait le refus de vieillir semble aussi simple d'accès qu'un refus de cette pseudo-évolution que veulent imposer quelques scientifiques décervelés, grassement financés par les états et les riches industriels, ils pensent pouvoir se rendre maître de tout, absolument tout. Dans leurs cerveaux dérangés la nature n'est qu'une nuisance qu'il convient de maîtriser totalement, la mort comprise, et c'est moi qui par mon simple verbe refuserais de vieillir !
   Pourtant les faits semblent leur donner tort, famine, réchauffement climatique, maladies, j'en passe et des meilleures mais la liste de leurs échecs est bien plus grande que celle de leurs réussites. Mais le peuple semble décidé dans sa grande majorité à cautionner ce besoin incessant de progrès, de confort et de luxe, quitte à sacrifier l'avenir de leurs propres enfants, la science résoudra le problème toute seule, c'est évident. Ils ont bien réussi à retarder la mort, enfin dans les statistiques, car je ne suis pas bien sûr que les lieux de concentration où l'on finit par jeter nos vieux ne soient pas une façon de doper les chiffres, mais y sont-ils encore vivants ?
   C'est ce refus de vieillir là que je rejette de toutes mes forces, je veux mourir vivant alors oui, je refuse de vieillir mais pas plus que toutes ces personnes qui continuent de vivre vraiment quel que soit leur âge, hommage à mes parents qui refusent tellement de vieillir qu'ils en restent jeunes. Voilà, mon refus de vieillir ne tient qu'à un mouvement, le mouvement perpétuel n'en déplaise à nos, vieillissants, scientifiques.
 

mercredi 4 mars 2020

Un feu qui ne peut s'éteindre.

   Une flamme qui tout le temps scintille quelque part, ailleurs mais partout, partout mais ailleurs, en tout cas elle permet à la lumière de briller encore. Et le jour s'éclaire à nouveau, sur une magnifique aube qu'un vent léger rend fraîche et vivifiante, mais qui ranime la flamme à nouveau, à sa lumière vient se joindre la chaleur. Celle d'un cœur qui se remet à battre devant deux photographies, deux simples photos par une Mère mises en ligne, pas de belles photos, peut-être, mais d'un réalisme incroyable donnant le sentiment d'être soi-même le photographe de la photo. Deux personnes apparaissent, une sœur et un frère semble-t-il, sur l'une ils se tiennent "comme sur la photo", comme s'ils avaient avalé un manche à balai, mais par le mauvais côté, nous l'avons tous vécu un jour où l'autre cette photo !
   En tout cas c'est une photo qui offre des perspectives différentes, selon que le regard est porté sur l'une avant que de l'être sur l'un. Le profil de l'une ou la face baissée de l'un, le sourire figé de l'une ou le sourire constipé de l'un, tout n'est qu'une question de point de vue, mais pas de cécité tant elle ouvre les yeux cette, finalement, très belle photo.
   Puis apparaît alors cette seconde photo, la bien nommée puisque c'est le temps qu'elle met à être admirée comme le seraient des icônes. Il y a, dans cette lumière qui s'en dégage, le feu qui couve n'attendant plus que la flamme le ranime, c'est lui qui ranime la flamme. Le regard porté sur ce frère et cette sœur devient alors celui de leur Grand-mère, un père peut voir ses enfants par les yeux de sa Maman et avec elle les aimer de cet amour dont seuls des parents peuvent aimer. Les deux ne font plus qu'une, les deux ne sont plus qu'un, Puis de deux, ils redeviennent trois sur les mêmes lieux grâce à la même artiste, mais toujours ils seront uniques. Ils sont adultes et savent ce qu'ils veulent et se donnent les moyens d'y arriver tous les trois, mais pour toujours ils sont d'abord mes enfants que j'aime.
   Mais un feu qui brule finit toujours par partir, en fumée certes, qui ne peut que se laisser porter par ce vent léger et frais de l'aube naissante, pour suivre la direction qu'il lui indiquera et toujours plus loin se dissiper sans se disperser pourtant.
   Mais le feu peut être aussi celui du canon qui, de son puissant souffle, peut s'envoler vers d'autres lieux, ou essayer comme Marie-Jeanne à Malestroit les initiés comprendront, mais cette fois ce n'est plus une tentative de suicide, juste un nouveau départ. Je m'envole en ses lieux et place, tel le boulet disparu mystérieusement qu'elle contenait, je n'en garderai donc que la flamme qui ne s'éteint que lentement et reste brillante jusque dans les yeux de ceux que tant j'aime.
 
 
 

La lettre d'excuse à Chloë.

   J'ai trois enfants magnifiques, cela va de soi, et j'ai toujours cru les aimer de façon égale et équitable pour tant il en est une qui considère que mon amour pour elle était moins exprimé ou plus mal que pour sa soeur ou son frère.
   Alors, mon ange, je prends ma plus belle plume pour tenter de te convaincre qu'il est impossible à un père de ne pas aimer un de ses enfants, ou alors il n'est pas père et ce n'est pas mon cas. Il est vrai que ta lettre vient plus tard que celles de Louise et Tristan, mais tu ne m'as pas facilité la tâche par ton dédain affiché toutes ces années, c'est pourtant cette révolte permanente qui me fait t'aimer plus encore.
   Tu es ma révoltée et, que tu le veuilles ou non, c'est ce trait de caractère qui nous rend plus proches, malheureusement tu ne peux accepter cet état de fait, ressembler à l'homme que tu refuses comme père est très difficile à accepter. Je suis bien placé pour le savoir puisque je suis, moi aussi le deuxième de trois enfants, celui du milieu qui se sent désaimé puisque situé entre l'ainée qui est la préférée et le petit dernier qui est le "chouchou", il est difficile de trouver sa place. Ton cas est pourtant pire que le mien, l'ainée n'étant que celle de ton père et le troisième le garçon tant désiré par ce même père faisant de toi le miracle d'une mère condamnée à n'avoir pas d'enfants par la médecine, mais pas pour ton père. Le cul entre deux chaises dès le début !!!
   Cette lettre que je t'écris, ma fille chérie, doit t'apporter les éclairages nécessaires à une meilleure compréhension de la situation dans laquelle nous nous trouvons et retrouvons, j'ai honni mon père, pour ne pas dire que je l'ai même voué aux gémonies, pendant cinquante trois ans et autant d'années perdues. Je ne puis donc t'en vouloir de m'en vouloir, je veux juste que tu comprennes que je n'ai retrouvé une forme d'équilibre que par le pardon entier et total de ce que je pensais devoir lui reprocher. Ce n'est qu'ainsi que j'ai pu prendre conscience que la violence physique qu'il nous a fait subir n'est rien face aux violences psychologiques que mon père a subi durant son enfance, loin de l'excuser cela autorise certaines erreurs dans la volonté d'être un père s'occupant bien de ses enfants. Seulement un bon père ne peut avoir de réalité qu'aux yeux de ses enfants, il est donc impossible à un père de devenir idéal par la diversité des caractères, ce qui plaît à l'un des enfants est ce qui provoque le rejet des autres et inversement. Comme dit dans un précédent texte, la perfection ne peut être de ce monde et c'est ce qui le rend si parfait. D'ailleurs l'enfant idéal ne peut pas plus exister, nous trouverons toujours des défauts dans la cuirasse alors même que ce sont ces défauts qui font de nous de parfaits imparfaits.
   Toi, ma Chloé, mon enfant chérie, ta perfection est dans cette intelligence instinctive que nous partageons, mon imperfection a été de ne pas le reconnaître plus tôt et d'avoir commis les mêmes erreurs avec toi que celles commises par mon père à mon égard. J'ai moi même du mal à me le pardonner, comment pourrais-je t'en vouloir de ne point le faire, c'est pourtant le seule façon de t'assurer un avenir plus serein que celui que je me suis imposé.
   Car le pardon total et sincère offre l'avantage d'être bénéfique pour les deux partis, c'est en pardonnant à mon père que j'ai pris conscience de ma part de responsabilités dans cette histoire. Je suis le seul responsable de cet état de fait, rien ne peut empêcher la réussite de celui qui la désire vraiment et se laisser croire que ce n'est que pour ne pas apporter de satisfaction à un père qui on ne peut en apporter, par principe. Les psychologues appellent cela le refus de la réussite, je préfère penser que ce n'est qu'une forme de lâcheté, une façon de ne pas se regarder vraiment et de reprocher à un autre ses propres erreurs.
   Je t'écris cette lettre dans l'espoir que tu comprennes qu'en me punissant de ton dédain, c'est d'abord à toi que tu nuis et , en "bon" père, c'est à moi de te sauver de cette haine que tu croies me porter quand ce n'est que le désamour de toi même.
   Ô mon enfant, ma fille, je te prie d'accepter cette lettre pour ce qu'elle est, l'aveu pur et simple de mon impuissance face à cette situation, mon incompétence à être le père que tu voulais, mais le cri de l'amour que je t'ai toujours porté, même maladroit cela reste de l'amour pur que seuls des parents peuvent éprouver pour leurs enfants.
   Voilà Chloé, il n'est ici question que d'un cri, que dis-je, d'un hurlement d'amour d'un père à son enfant chérie, forcément chérie. Je t'aime un point c'est tout.
                                                               

dimanche 1 mars 2020

Vos papiers, s'il vous plaît !

   Je marche beaucoup en cette période d'inactivité, déambulant dans les rues de Saint-Malo à longueur de journées j'ai constaté que, quelque soit le quartier, il y avait des déchets abandonnés partout. Il semblerait que les habitants, comme les touristes d'ailleurs, n'ayant pas envie de promener leurs déchets n'attendent pas de croiser une poubelle, fort peu nombreuses il faut bien le dire. Alors, le plus discrètement possible, ils les jettent à l'envi quelque soit le lieu où ils se trouvent, rues, bords de mer, voire à côté des rares poubelles. Des déchets qui, pour beaucoup, ressemblent étrangement à du plastique ou à des mégots de cigarettes, la municipalité avait pourtant orchestré une campagne d'affichage prévenant les contrevenants du risque de verbalisation.
   Pourtant jamais je n'ai vu l'intervention de forces de l'ordre assurant un respect de la loi imposée puisque cela ne vient pas naturellement aux citoyens, les policiers semblant, eux aussi, insensibles au sujet de l'écologie de base. Et si, par malheur, l'envie vous vient de manifester votre mécontentement, la seule réponse est "vos papiers, s'il vous plaît", qu'ils devraient pourtant utiliser contre ceux qui préfèrent les jeter plutôt que de les présenter. Le vent quotidien sur cette fabuleuse côte d'émeraude se chargeant de disperser toute cette variété de déchets, macdo en étant le principal pourvoyeur d'ailleurs, après les cigarettiers bien évidemment, il n'y a pas d'antiaméricanisme dans mon propos.
   Alors, profitant de la campagne pour les élections municipales, je hante les réunions politiques, sans parti pris puisque je ne me sens absolument pas Malouin, où je dénonce les faits. Les réponses, dans leurs immenses variétés, étant toujours consensuelles, je ne puis m'empêcher de faire dans le Fleuriquet et pousser le vice jusqu'à la provocation, j'y excelle certains le savent déjà. Force m'est de constater mon impuissance à être perçu autrement qu'un écologiste intégriste, surtout par les autres citoyens présents qui préfèrent s'inquiéter de ce virus chinois envahissant, ou du manque de places où garer leurs similis 4x4. Les déchets étant le cadet de leurs soucis, j'aborde alors l'état de délabrement, voire le manque de trottoirs où se promener en toute sérénité, ainsi que les pistes cyclables définies par un trait de peinture sur des routes déjà  trop étroites, ainsi que la mauvaise organisation des transports en commun. Là encore, la levée de bouclier vient des fanatiques du tout voiture qui ne veulent pas même marcher pour rejoindre leurs camions déguisés en véhicules de tourisme.
   Heureusement que les candidats à l'élection semblent très sensibles à mes argumentations et se promettent de réagir de manière effective. Il faut bien reconnaître leurs sensibilités au sujet d'une écologie de proximité qui, pour paraître désuètes, sont un point de départ à l'acceptation d'un changement de comportement et de consommation par cette fange de citoyens, souvent les plus nantis et les plus vieux. Il faut donc commencer par éduquer ces irrespectueuses personnes qui privilégient leur bien-être personnel avant le bien commun. Ils sont parents ou grand-parents d'enfants dont ils détruisent l'avenir, surtout qu'à cet argument ne fut opposé qu'un silence quasi religieux, mais l'idée d'une éventuelle verbalisation ne reçut pas le même accueil bien sûr.
   Il me semble pourtant que c'est par ces points de discorde que pourrait commencer leur acceptation d'un changement d'habitudes, qui permettra la prise de conscience d'un réchauffement climatique de plus en plus inquiétant et de plus en plus perceptible.
   Et que cette expression "vos papiers s'il-vous-plaît" ne soit plus réservée qu'à ceux qui les jettent par terre !!!