vendredi 20 mars 2020

Un matin pas comme les autres.

   Ce matin mon dos a décidé de jouer les capricieux et m'a réveillé dès cinq heures du matin, je n'ai eu d'autre choix que de me lever et d'aller marcher. Mais le dépit qui m'habitait a très vite laissé place à une joie que je  n'avais pas connue depuis longtemps, j'ai découvert un monde nouveau. Les forces de l'ordre ne me laissent d'autre choix que de tourner sur l'ovale de l'hippodrome voisin, là encore la tristesse s'est transformée en une grande joie. Il était six heures du matin lorsque je suis arrivé sur les lieux de mes ébats pédestres, le silence y régnait comme dans les rues adjacentes d'ailleurs, seul le chant des oiseaux annonçant l'arrivée du jour troublaient ce calme. Aucune des habituelles activités humaines ne venaient troubler ce calme de la nature lorsqu'elle s'éveille, j'ai pu profiter pleinement de ses bruissements annonçant un jour nouveau, me ramenant à une adolescence passée en campagne.
   Même les plantes chantaient leur joie de n'être plus troublées par cette si encombrante humanité, la nature vraie, la nature belle à nouveau, ce virus par elle générée n'est donc pas dû au hasard. Elle a trouvé un moyen, même provisoire, de reprendre enfin ses droits, libérée enfin de ces animaux qui prétendent la dominer et la maîtriser, nous les hommes. Même ses odeurs ont réapparu, parfumant cette aurore silencieuse, les plantes s'étiraient pour s'éveiller de leur torpeur nocturne laissant leurs fleurs printanières exhaler leurs parfums, appelant les insectes butineurs qui assureront leur pérennité. Là aussi, elles criaient leur bonheur de n'être plus concurrencées par les exhalaisons polluées de ces si encombrants et nuisibles véhicules et usines dont les humains pensent ne plus pouvoir se passer dans leur course échevelée vers la destruction de leur propre lieu de vie, est-ce le coronavirus qui nous ouvrira les yeux? La nature sauvage semble le croire puisqu'elle tente de se débarrasser de ses plus nuisibles habitants, cela nous ramène à notre vraie valeur, des animaux qui se croient plus évolués et forts qu'un monde qui a mis des milliards d'années à trouver l'équilibre parfait et fragile qui nous a permit de naître à notre tour.
   Ces moments de profonde réflexion me laisseraient croire en un dieu imbécile qui aurait créé l'humanité pour son bon plaisir, un  dieu destructeur et malsain qui jalouse Mère Nature et sa perfection. Il ne nous a fait apparaître que pour nuire à un monde d'équilibres aussi fragiles qu'aboutis. Il est difficile de constater que depuis que nous avons cessé d'essayer de nous autodétruire dans ces guerres fratricides passées, nous consacrons nos forces à détruire la Terre sans prendre conscience que c'est à nous que nous nuisons le plus.
   Toutes ces lumières nocturnes que nous n'allumons que pour nous rassurer, nuisant à notre juste sommeil, nous empêchant d'admirer ce ciel étoilé qui nous ramènerait à notre juste valeur, l'insignifiance !!! Nous ne sommes que des microbes, à l'instar de ce virus qui tant nous effraye tant alors qu'il n'est qu'une dérisoire leçon qqui devrait nous apprendre que le pire est à venir.
   Cela nous promet un futur très compromis, plutôt que de comprendre notre vanité nous nous enfermons volontairement pensant arrêter l'épidémie. Lorsque les vraies catastrophes arriveront, comme l'inéluctable montée des eaux, nous achèterons des bouées au lieu de construire des arches de Noé mais, par dessus tout, nous continuerons à mener une vie destructrice.
   La messe serait-elle dite à l'avance quand même les écrits les plus anciens nous en préviennent, le manque de respect à la nature n'est que notre propre manque de respect pour nous même. Il ne nous reste qu'à exprimer nos plus plates excuses à la Terre en espérant qu'elle les accepte.

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