mardi 31 juillet 2018

Un conte de faits.

   Le bilan d'une vie se doit d'être affiché pour acquérir sa valeur, ne pas rester lettre morte et apporter des éclairages sur les zones d'ombre. Il s'agit d'une vie à raconter, sans racontars, je ne dois compter que sur ma mémoire, même si elle est moins fiable que celle des autres protagonistes de ma vie,  c'est moi qui conte!
   Les premiers souvenirs sont diffus, la caserne de gendarmerie Ganeval à Strasbourg, l'école primaire, "Sainte Aurélie", mme Le Moal, melle Brunner, mes copains, Nicolas, Fanfan, "ma" Toutoune. Tout ça partagé avec mes deux frères, surtout le grand.
   Puis vint le déménagement dans la grande banlieue de Strasbourg, plus en campagne, plus d'espaces et de libertés! Mais ce n'était que le début, quelques années plus tard, c'était le Grand départ pour la Bretagne, j'allais avoir douze ans.
   Exit la gendarmerie, bonjour l'horticulture qui offrit l'avantage de nous plaire à mon grand frère et moi, ce sont mes parents qui ont choisi, c'est nous qui sommes tombés dedans!
   Paysagiste ne sera que la première de la longue liste des diverses professions que j'ai eu l'opportunité de visiter, voire de pratiquer pour certaines d'entre elles! Mais le premier métier que je peux revendiquer comme tel est vendeur de plantes sur les marchés, nous étions devenus de vrais professionnels, le frangin et moi.
   Puis, vers dix-neuf ans, mon cher géniteur m'ayant prestement invité à ne pas passer mes vacances scolaires sous son toit, ni même à ses frais, j'eus la chance de me rendre compte que je n'étais pas fait pour le métier de serveur. Ce n'est qu'en septembre, à la rentrée, que je pris conscience de n'être pas fait pour être fils non plus, un heureux concours de circonstances me permit d'achever une scolarité vaine.
   Ensuite ce fut mon plus bel emploi, vendeur de pommes et arboriculteur, il fallut le service militaire pour me le faire perdre. A mon retour, je m'essayais à la profession de commercial mais je ne voulais pas devenir gros et ne penser qu'à l'argent, alors j'essayais de me mettre à mon compte, comme paysagiste, mais je ne sais définitivement pas compter!
   C'est dans cette période, où il me fallait rembourser pas mal de dettes, que je visitais divers métiers, maçon, électricien, déménageur, vendeur en magasins de bricolage, en jardineries, ouvrier d'usines diverses toujours en contrat à durée déterminée dont je refusais souvent le renouvellement, par goût de la variété!
   Puis, une certaine stabilité étant requise pour l'éducation des enfants, je choisissais le métier le pire de tous ceux croisés, rémunérateur certes, mais éreintant physiquement, l'étanchéité des toitures. C'est pourtant la profession qui a occupé le plus de place en durée, dix-sept années.
   C'est elle qui a fini de pourrir ma santé, les autres ayant déjà bien préparé le terrain, j'ai essayé de me recycler par deux fois, bien que diplômé le poste de grutier n'est pas accessible à un dos dans l'état du mien et le poste de veilleur de nuit m'est interdit par l'épilepsie, il ne me reste plus que la préretraite!
   Mais là, l'histoire tiendrait du conte de fée...
 
 

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