lundi 28 mars 2016

Faire le pied de grue.

   Mon dos a décidé qu'il était temps de ne plus faire d'effort, je suis donc contraint de trouver un emploi adapté afin de soulager un disque vertébral défaillant. Il m'a fallu chercher un emploi qui me soit accessible.
   Vu mon piètre niveau d'étude, l'enseignement m'a semblé hors de propos, c'est pourtant le travail le moins exigeant, dans tous les sens du terme d'ailleurs!
   Ensuite, j'ai pensé que l'environnement était un secteur en plein développement, naïf que je suis, non seulement il n'y a que très peu de postes, mais ils sont très mal rémunérés, sans compter une fois encore que le niveau d'étude requis est très au dessus du mien.
   C'est une cruelle constatation que de se rendre compte que les boulots où on ne travaille que très peu sont réservés à des gens qui ont travaillé à l'école, si j'avais su, j'aurai sacrifié mes jeunes années!    Mais les faits sont là, je n'ai plus le choix, il me faut trouver un travail pas trop physique au salaire qui ressemble à autre chose qu'une aumône. J'ai, alors, demandé à saint google de m'aider dans ma recherche, qui a le plus embauché en 2015 fut ma question.
   La réponse m'a d'abord inquiété, ouvriers d'usines inhumaines, torcheur de vieux culs et autre "agent d'entretien"(homme de ménage quoi!), puis la lumière a jaillit, je vois s'afficher ce qui pourrait être une solution.
   Un métier où je serai en haut de l'échelle, où je pourrai enfin décoller de ce sol si terre à terre, en un mot, prendre mon envol.
   Je vais devenir grutier ou essayer en tout cas! Je me suis donc renseigné sur les formations possibles et, ô joie, il se trouve qu'il y en a une qui démarre rapidement et pas trop éloignée de chez moi. Je passe sur le forcing qu'il m'a fallu faire auprès de nos chers conseillers de pôle emploi, ceux qui ont eu à fréquenter ces aimables personnes jugeront mieux que moi!
   Bref, je me suis rendu insupportable au point qu'ils ont cédé et, afin d'être sûrs de se débarrasser de moi, ils m'ont même assuré le financement! Bon, rendez-vous est pris, je n'ai plus qu'à me convaincre que ce n'est pas une montagne à escalader, puisque c'est d'une grue qu'il s'agit ( je n'ai pas fait d'études mais je reste fin psychologue!).
   Bon, je n'épiloguerais pas sur le stage, il n'a duré que trois semaines mais qui furent bien remplies. Je savais que le principal ennemi du grutier en devenir est le vertige, ce dont je ne souffre pas. Ce fut cependant plus laborieux que prévu et sur les trois candidats à la réussite, je fus le seul admis, me voici grutier en titre, un dix septième métier, qui l'eut cru?!
   Le plus difficile reste à faire, trouver un emploi rapidement, c'est que je ne voudrais pas, maintenant que j'ai la capacité, faire le pied de grue!

J'aime les Canadiens.

   Tout arrive, ce peuple qui m'était totalement inconnu il y a quelques années se dévoile peu à peu, au fil de mes pérégrinations. Il aura suffi de deux articles simultanés pour me convaincre que je me devais de l'écrire afin que soit gravé dans le marbre ce sentiment d'amitié que j'éprouve pour les Canadiens.
   Dans nos esprits, parfois légèrement obtus, de bons Français chauvins, il existe deux visions de ce pays. Soit nous y voyons de lointains cousins qui parlent un français d'un autre temps (tabernacle!), soit nous les percevons comme des sous Américains du nord, alors même qu'ils sont au-dessus! Un pays que les anglo-saxons (dont je ne tairais jamais assez ma haine) ont envahi reléguant les francophones dans un Québec réduit à peau de chagrin et exportant ce qu'il a de pire (Céline Fion, euh, Dion, pardon mes doigts ont fourché). Bon, on leur a rendu Robert Charlebois, chacun son tour de souffrir!
   Bien, maintenant que nous avons rétabli l'égalité artistique, entrons dans le vif du sujet. Ce grand pays à la feuille d'érable, empli de grands espaces, où la nature est aussi sauvage que pleine de charme (la beauté pas l'arbre!). Quelques inquiétudes m'envahirent quand, cédant aux sirènes de la surconsommation, ils ont commencé à chercher du gaz de schiste, encore leur héritage anglo-saxon de l'appât du gain. Heureusement leur bon sens francophone a repris le dessus et ils ont décidé de créer des zones sanctuarisées, préservant la nature d'une destruction catastrophique.
   Politiquement, ils semblent corrects, leur chef du moment a un nom à consonance française, Trudeau, ça fleure bon la Creuse un nom pareil! Il semble être un homme sensé, ce qui est rare concernant les hommes de pouvoir. Il a mis fin à l'intervention stérile de ses troupes armées en Irak, les économies réalisées lui permettant d'accueillir 25000 réfugiés, avouez que ça pose son homme!
   Leur ouverture d'esprit devrait être un exemple pour nous, habitants du "pays des droits de l'homme", ils ouvrent réellement leurs portes et leurs cœurs, sans arrières pensées. Obtenir un emploi se fait au mérite, pas aux nombres d'années d'études, c'est la valeur propre de chacun qui en fait un atout pour une société, puissent nos dirigeants s'en inspirer.
   Mais ce sont surtout les grands espaces qui, à mes yeux, font le véritable attrait de ce pays, des forêts gigantesques, des lacs grands comme des mers et des animaux sauvages à profusion. La Nature, tout simplement, dernier pays civilisé à bénéficier de parcs naturels où l'on peut se perdre, au sens propre! De plus, ils ont de la neige en hiver et du soleil l'été, avouez que ça laisse rêveur, surtout un Breton!
   Voilà, ce texte est aussi court qu'il est sincère, je n'ai donc pas besoin d'en rajouter. Encore un atout pour les Canadiens!