mardi 28 mai 2013

J'aime les matins calmes.

   Ce week-end a été synonyme de retour aux sources, afin de fêter les anniversaires de mes parents, non, ils n'ont pas plusieurs anniversaires chacun mais chacun le sien, ça en fait donc deux, d'où le pluriel! Papa fêtait ses soixante-dix printemps et Maman, je ne sais plus, toutes les femmes sont hors d'âge, chacun sait cela, enfin s'il veut avoir une chance de vivre vieux!
   Je tiens à ouvrir une première parenthèse à l'attention de mes parents, vous aurez noté les dates, deux anniversaires, la fête des mères et, bientôt, la fête des pères. Évidemment, aujourd'hui cela a une moindre importance, mais, lorsque nous étions enfants, les tirelires explosaient en cette période du mois de mai! Voilà, c'est dit, j'espère que vous penserez à naître à des dates plus appropriées, je ne sais pas moi, un vingt quatre décembre, par exemple!
   Bon, ceci étant dit, nous avions, donc, une réunion de famille chez mon grand frère qui vit à l'endroit même où s'est déroulée la plus belle part de notre enfance-adolescence,c'est un lieu-dit composé de trois demeures, perdu en pleine campagne et en cul-de-sac, pour assurer définitivement la tranquillité des habitants. L'emplacement idéal pour qui veut vivre en campagne, entouré de champs et d'animaux.
   Je passerai outre la fête, il vous suffit de savoir qu'elle fut une réussite et que nous avons bien mangé, bien bu, merci petit Jésus comme le dit si bien la fameuse chanson! Outre le boire et le manger, nous avons aussi rempli nos ventres de rigole tant l'ambiance était bonne, nous étions repus à tous les sens du terme. Les bougies furent soufflées, nous fûmes soufflés, le vent seul a peu soufflé, ce qui était heureux, ce fut donc une heureuse réunion de gens heureux.
   A propos d'heureux, il était un hasard qui ne le fut pas moins, ma chère et tendre aimée devait partir plus tôt que tout le monde pour des raisons qui ne nous regardent en rien et dont je ne dirais rien de plus, logique! Bref, ce qui importe ici est que je bénéficiais d'un temps supplémentaire en la place, puisque je me faisais raccompagner le lendemain par la maman de ma belle sœur.
   C'est le lundi matin que m'a été inspiré ce texte, je me levais plus tôt que les autres. Alors, pour patienter jusqu'à leur réveil, je décidais de m'en aller promener le long de ces sentiers de mon enfance. Il est une question que mon petit frère et moi nous sommes souvent posée :"comment le grand frère fait il pour vivre dans ce village perdu de notre enfance?". Je dois bien le reconnaître, cette balade matinale est un élément de réponse.
   Le chant des oiseaux, quelques petits lapins gambadant dans l'herbe fraîche, une biche, la jument et l'âne de mon frère qui me tinrent compagnie un moment. Tout cela au milieu d'une magnifique et verdoyante campagne. Ces chemins, si souvent empruntés, qui faisaient resurgir mille souvenirs oubliés. Quelle bouffée d'air frais, quel bonheur aussi simple qu'intense, voilà la réponse éclatante du pourquoi est il resté!
   Voilà, j'ai profité de ce matin calme pour ramener en ma mémoire ce passage heureux de ma vie. Cela me permet de continuer d'avancer sereinement vers mon avenir, car je me suis rappelé là, en ces instants, que les griefs que je pouvais conserver de mon passé n'étaient, somme toute, que dérisoires par rapport à tous les bonheurs que j'y ai connu.

lundi 20 mai 2013

Albert avait raison.

   Les différentes expériences que la vie nous offre permettent, entre autre, d'apprendre à relativiser ce qui nous arrive, cela devient presque vital quand ce sont des malheurs, voire des coups bas. Il faut remettre les événements dans leurs contextes, tenter de réfléchir à l'état d'esprit que nous affichions au moment clé. Ce sont tous les paramètres extérieurs qui décident de la façon que nous aurons de gérer une crise.
   A ce propos, prenons la crise financière que l'on traverse en ce moment, elle a quelque chose de dramatique, nous sommes d'accord, mais elle est vécue de différentes manières, selon la vie que nous avons décidé de nous accorder. Il y a les très riches qui ne sont que peu, ou pas, concernés et il y a les moins riches, dont nous faisons partie (si, si, j'ai interdit l'accès à mon blog aux très riches!). Là encore, nous n'avons pas la même vision du problème, il y a les tenants de la consommation "à tous prix", ils continuent à s'endetter, pensant que, à l'instar des gouvernements, il y aura une embellie et qu'ils arriveront à rembourser et il y a les autres, tous les autres, ceux qui n'ont plus d'argent ou qui entendent garder le peu qu'il leur reste. En fait, quelque soit le choix que l'on fait, nous sommes tous dans la même panade!
   Mais on peut relativiser tout cela, il faut absolument relativiser tout cela, sous peine de sombrer dans une dépression plus profonde que celle de 1929! Voilà, c'est lâché, vous voyez bien que le monde a connu pire que cette petite crise, à l'époque il y a eu des vagues de suicides, aujourd'hui aussi me direz vous, mais ce ne sont plus les mêmes classes sociales qui sautent! Avant, c'étaient les patrons, maintenant ce sont les patrons...qui obligent leurs salariés à sauter pour eux! C'est qu'ils ont su tirer profit de la première grande crise, les bougres!
   Bon, ceci étant dit, j'ai encore besoin d'exprimer quelques colères passagères de temps en temps, mais mon but, en écrivant ce texte, était de vous parler d'un stagiaire que j'ai eu l'opportunité d'employer. Oui, j'aime à pratiquer l'esclavage depuis que j'ai créé ma petite entreprise, nous avons tous une face cachée! Bref, pour tout dire, le jeune homme en question vient d'une de ces structures aidant les gens en souffrance morale (vous avez vu comme c'est bien tourné, j'évolue!) qu'il désire quitter.
   Comme les changements sont tributaires de la loi des séries, il a commencé par un déménagement, auquel je suis venu apporter mon concours ainsi que mon pick-up, ou la réciproque. C'est là, au cours du chargement, que j'ai pris conscience que la théorie de la relativité n'était pas une invention d'un scientifique fou! Des objets que j'aurais jetés à la poubelle, étaient les biens les plus précieux de mon jeune ami, j'en restais coi!
   Après un premier voyage, il ne restait que peu d'objets à emmener, je lui proposais donc d'aller quérir le canapé que sa grand-mère lui avait proposé pour meubler son nouvel appartement plus grand que le précédent. Là, il me dit que sa chère mamie ne le lui donne pas, mais qu'elle le lui vend pour cent euros. Passant outre le fait que la mère grand soit si mercantile, je fait remarquer qu'il est plus simple de ramener l'objet dans mon pick-up que sur la selle de sa motobylette (c'est un croisement entre les deux, une mobylette déguisée en moto, si vous préférez!). Cela ne sera pas possible me dit mon ami avec un air déconfit, il faut que je paie d'abord et c'est une grosse somme, je verrai cela le mois prochain!
   Là, vous comprenez le choc, il a, en une seule phrase, expliqué deux volets de la théorie de la relativité, la vision de la famille et le rapport à l'argent, Albert ne l'aurait pas renié, c'est pourtant une personne que l'on donne pour limitée, vous voyez bien que tout n'est que relativité!

vendredi 17 mai 2013

Le unglaubich modèle allemand.

   On nous rebat les oreilles, depuis plusieurs mois, à propos des Allemands et de leur florissante industrie, de leur sens du devoir économique exemplaire. Bref, c'est le modèle à suivre si on veut sortir de la crise. Bon, je parle un peu la langue, c'est un bon début, il ne me reste plus qu'à adopter leur philosophie!
   Il me faut, tout d'abord, étudier le pourquoi de cette extraordinaire réussite Teutonne, alors je cherche, je tâtonne quoi! Mais, il semble y avoir quelque chose qui ne va pas, je ne trouve que des critiques virulentes contre ce système qui permet, pourtant, à ce grand pays industriel et industrieux de maintenir son classement mondial. Je reste optimiste et me dit que ce ne sont là que quelques rancœurs françaises contre la réussite.
   Je vais donc consulter des avis d'experts allemands, eux doivent être fiers de leurs dirigeants et de la façon dont ils ont redressé les finances nationales. Là, je dois bien avouer que je tombe des nues, la méthode, pour efficace qu'elle soit, est d'une radicalité toute... Allemande! Diantre, fichtre, mein Gott, si je puis me permettre, ils ont tout pris au peuple, toutes les économies de nos malheureux voisins y sont passées! Ils ont aussi diminués les salaires de façon drastique, c'est dramatique!
   De plus, ils mentent sur leurs résultats et trichent autant que des banquiers sur la réalité financière de leur économie, c'est pour cela qu'ils se pavanent avec leur dette qui est si minime, selon eux. Car dans la réalité, ils ne vont pas mieux que nous, la seule différence est qu'ils se croient sortis de la panade quand ils ne font que s'y enfoncer. Ils transforment leurs travailleurs chevronnés en esclave dans une forme de nivellement par le bas.
   Bon, je retire ce que je disais en début de texte, en fait leur réussite est unglaubich, absolument, totalement, elle n'est qu'un leurre. D'ailleurs, il est une petite anecdote qui m'est arrivée aujourd'hui même, drôle de hasard! J'étais entré dans un magasin de l'enseigne allemande "LIDL", ce n'est pas que je cautionne l'exploitation de l'homme par l'homme, mais certains de leurs produits sont très nettement moins chers qu'ailleurs. Bref, j'arrive en ce lieu en même temps qu'un car de jeunes touristes allemands, à la caisse, je me retrouve derrière deux charmantes jeunes filles qui conversent dans leur langue, que je comprends un peu.
    Cela m'a permis de m'immiscer, subrepticement, dans leur conversation, en fait elles se plaignaient du manque de salariés aux caisses du magasin, arguant que chez elles, il y avait de nombreux salariés dans ce genre de lieux. Fort des connaissances, récemment acquises, sur leur méthodes de lutte contre le chômage, je leur expliquais, qu'en France, nous continuons de donner un salaire relativement digne aux travailleurs (même si les salariés de ce type de commerce ne doivent pas gagner grand chose!).
   Là où il faut s'inquiéter, c'est lorsque leur professeur est intervenu pour me dire que je me trompais et que ce que disaient les journaux n'était pas la réalité, que les gens, en Allemagne, ne se plaignent pas et que leur économie florissante allait de mieux en mieux, tirant l'Europe derrière elle. Je n'ai pas eu à lui répondre, ce sont ses élèves qui s'en sont chargés et, même si je n'ai pas tout compris du brouhaha déclenché, il me semble qu'il n'était pas à la fête, herr professor!
   Voilà, je crois que je vais faire confiance aux nouvelles générations pour faire les r'évolutions nécessaires au bien-être des peuples du futur!

dimanche 12 mai 2013

Paris.

   Bon, j'y reviens, j'ai attendu plusieurs mois car il faut bien ce délai pour digérer un passage dans la capitale. Cette fois-ci je vais y passer quatre jours, cela pourrait me paraître long mais le programme des visites à effectuer est bien rempli, je ne devrais pas avoir le temps de respirer, ce qui est salutaire dans cette ville saturée de pollution!
    Je commence prudemment mon périple, arrêt à Neuilly, Nicolas n'y est pas, je ne prends pas de risques! Il n'y a que de riches snobinards qui se prennent pour des Parisiens, mais rien de bien méchant. Il y a  quelques arbres qui ressemblent à des arbres et j'entends même, sporadiquement bien sûr, le chant de quelques courageux oiseaux qui s'égosillent à qui mieux-mieux.
   Bon, je n'ai que quatre jours, prenons la direction du cœur de la ville, nous commencerons nos déambulations par Montparnasse, le quartier, pas la gare, sinon nous serions venus en train! De là, nous dérivons très vite vers le Luxembourg, le quartier, pas la ville, soyez attentifs à la fin. Nos pas nous mènent vers les majestueux bâtiments des représentants de l'état. Là, force est de reconnaître que, pour des personnes qui prétendent nous obliger à serrer nos ceintures, le déballage de luxe et l'apparence de désuète richesse du sénat et de l'assemblée nationale sont comme une insulte au peuple. Bref, je ne suis pas là en tant qu'artilleur, je vais donc me contenter d'une promenade romantique dans les très jolis jardins du Luxembourg, en compagnie de ma bien aimée.
   Ensuite, nous nous dirigeons vers l'église du saint Sulpice dont la visite est un supplice! C'est dans ce type de lieu que l'on prend conscience de la médiocrité dont fait, parfois, preuve la religion Chrétienne. Elle est plus austère que tous les programmes politiques des six dernières années, c'est vous dire la tristesse de cette église! L'avantage qu'offre cette visite est, qu'après coup, le moindre monument vous arrachera des cris d'extase!
   Il faut dire que cette ville regorge de surprises et de beauté, jusqu'à une petite pensée (la fleur, pas l'idée!) qui, dans son apparente fragilité, a percé le bitume et a fleuri au mépris de la pollution environnante.
   La visite de Notre Dame, l'église, pas la femme, parachèvera ces moments de joie, me réconciliant, si cela est possible, avec la vision mercantile de la foi prônée par la religion.
   Aujourd'hui, vendredi, nous décidons de consacrer la journée au roi, en effet, nous sommes à Versailles pour visiter ses magnifiques jardins. Nous avions décidé de cela avant que d'être aux portes du palais, bien nous en a pris car il y avait une queue de mille à mille cinq cent personnes devant les caisses! Bon, nous prenons l'entrée des artistes et découvrons les sublimes perspectives dégagées par monsieur Le Nôtre, respect Monseigneur, même si je n'ai que peu d'attrait pour cette régularité géométrique dans le jardin, c'est du Grand Chef-d’œuvre. Après une petite colère de mon Amoureuse devant les trop nombreuses entrées payantes, nous décidons de changer de lieu. Mais je vous l'ai dit, c'est une journée consacrée au roi, c'est donc vers Saint Denis que nous mènent nos pas, enfin plutôt les roues de la voiture, mais vous m'aviez compris, n'est-ce pas?
   Je n'ai jamais caché mon attirance pour les lieux saints, dont quelques uns m'ont marqué par "l'âme" qui les habite. Là, le sentiment est différent, certes la hauteur et le nombre de vitraux impressionnent. On se sent peu de chose au cœur de ce chœur incroyablement haut. Mais la présence des dépouilles des rois, reines et hauts personnage du temps jadis efface le côté religieux de l'édifice. On se sent plus dans un musée, voire un mausolée que dans une cathédrale. Certes, le fait que l'histoire se soit chargée de mélanger les os de certains rois (Louis XIV y côtoie Henry IV!) donne un côté quelque peu ironique, jamais l'expression : "ils se sont rejoint dans la tombe" n'aura été aussi appropriée! Mais je n'épiloguerais pas sur cette visite, faites là, ne serait ce que pour le paradoxe créé par l'urbanisation irréfléchie de la ville qui entoure ce haut lieu du passé de notre pays, c'est tout ce que je puis vous dire.
   Nous sommes samedi, il ne fait pas très beau ce matin, c'est le moment d'entrer au musée. Nous optons pour les arts premiers au quai Branly, il n'y a pas besoin de réfléchir, ni d'avoir de connaissances particulières, c'est, sans doute, pour cette raison qu'il était le préféré du grand Jacques! Cette visite ne m'a pas laissé de souvenirs marquants, si ce n'est que le contenant a créé, chez moi, plus d'émotions que le contenu. L'ensemble de la construction, jardins compris, est magnifique et pensé avec intelligence, c'est un véritable écrin. D'écrin à crins, il n'y a qu'un pas que je franchirais allègrement pour vous parler de l'exposition sur les cheveux qui ne saurait laisser insensible, j'y ai été très récep-tif!
   En bons nécrophiles que nous sommes devenus depuis la visite des cimetières de Montmartre, nous décidâmes d'aller visiter le célèbre " père Lachaise". C'était aussi l'occasion de retrouver mon cher frère, non, je sais ce que vous pensez mais c'est beaucoup plus simple, il vit dans le quartier voisin! Nous avons entamé notre visite par un pique-nique sous les yeux, souvent amusés, parfois réprobateurs des autres visiteurs. Puis, David nous ayant rejoints, nous déambulâmes au hasard entre les tombes, sans plus se fier à ces plans sensés nous orienter dans une hypothétique quête des dernières demeures de gens célèbres. Bien nous en prit puisqu'au détour d'un chemin, ma chère et tendre s'exclamait : "oh, on dirait une fontaine!", ce qui déclencha la surprise d'un homme présent face au monument concerné. Il confirma à Cathy le bien fondé de sa remarque et enchaîna sur plusieurs explications  historiques sur ce fabuleux cimetière. Rencontre aussi fortuite que passionnante avec l'un de ces guides amoureux de leur métier, nous avons pris rendez-vous pour une visite complète de ce lieu mythique à une date ultérieure, je vous écrirai un texte, promis!
   Voilà, le séjour prend fin, sans véritable regret, dois je l'avouer? Nous avons retrouvé notre chère Bretagne avec son air pur et vivifiant, ne laissant de notre passage à Paris que ces quelques lignes.