mercredi 30 décembre 2020

Solidaires solitaires.

   Les errances pédestres, qu'autorise encore le peu de liberté qui nous est laissé par la situation actuelle, me permettent de croiser de nouvelles personnes plus disertes qu'à l'habitude, plus nous sommes enfermés moins nous sommes renfermés, c'est une bonne nouvelle pour un bavard comme moi. Plus nos dirigeants nous exhortent à l'isolement, plus nous allons vers les autres, ce pourrait être un lieu commun en France où la désobéissance semble une seconde nature, mais ce n'est pas le cas.

   Tout le monde porte ce masque tant critiqué, j'ai même le sentiment que beaucoup d'entre nous y prennent plaisir, comme un nouveau moyen de vivre caché dans cette société qui exhibe tout. Il y a un autre côté positif, nous nous regardons dans les yeux lors des conversations, c'est une habitude que beaucoup d'entre nous avaient perdue. Cette pandémie aura des retombées positives, la peur de mourir nous apprend à vivre en nous rappelant que notre voisin est aussi un être humain, que le respect  dû aux personnes âgées est un devoir et que le mot entraide n'est pas vain. 

   Nous ne faisions plus que nous croiser, les contacts étaient de plus en plus rares, les promenades de plus en plus solitaires ont laissé la place à des promenades de plus en plus solidaires. Il est surprenant de constater qu'une maladie contagieuse pousse les gens à être plus ouverts aux autres. Plus nos décideurs font preuve d'incertitude, plus nous réagissons par nous-même, il nous faut une crise sanitaire pour développer notre esprit critique à nouveau et cesser enfin de subir les décisions ineptes de nos gouvernants sans réaction. Tout notre système de valeurs est remis en cause, à commencer par les règles de savoir-vivre, mais aussi dans nos modes de consommation, de déplacement, voire de travail. 

   Cependant, ce qui me séduit le plus dans ces échanges avec les personnes croisées est la prise de conscience écologique qu'entraîne cette situation particulière. Bizarrement l'humain prend conscience que c'est son comportement qui a permis le développement de cette maladie et qu'il est enfin temps de respecter cette nature comme la mère qu'elle est, nous devons cesser d'être son enfant capricieux. Ce qui me gène le plus est que c'est la peur qui pousse à agir une majorité de personnes, comme pour la pandémie. 

   Mais, pour l'instant, cela ressert les liens entre nous, nous réapprend la solidarité et le respect, le savoir-vivre ensemble. Finalement l'ombre de la mort nous rappelle que la vie est courte et que nos voisins sont, eux-aussi, des êtres humains que nous croisons tous les jours et, surtout, que nous ne sommes pas seuls.

jeudi 29 octobre 2020

La marche du déclin.

    Depuis le confinement du printemps est apparue une nouvelle espèce de promeneurs, ils sont facilement reconnaissables car c'est une seule tranche d'âge qui est concernée, celle des plus de soixante-dix ans. Il y a un autre moyen de les reconnaître, il s'agit de leurs tenues vestimentaires colorées et moulantes qui permettent de les voir arriver de loin. Ils semblent ne pas s'être remis des marches forcées que leur imposait l'heure impartie pendant l'emprisonnement sanitaire. Ils restent sur le même rythme quand bien même ils disposent de la journée.                                                                                                            

   Ils n'arrivent plus à ralentir, le rythme est pris, c'est décidé ils vont devenir de grands sportifs. D'ailleurs ils ont déjà adopté les tenues sportives et certains déambulent avec le casque sur les oreilles, là je ne suis pas certain qu'ils écoutent de la musique. Il semble que ce soit surtout un moyen de n'avoir pas à parler car, essoufflés comme ils le sont, il ne peuvent émettre que des ahanements de cheval cacochyme. Mais ils continuent de courir ou, pour le moins, de marcher vite surtout s'il y a du monde pour les regarder, dès qu'ils se croient seuls le rythme retombe, ils ne semblent motivés que par le regard des autres.

   Alors, bien sûr, j'entends déjà les esprits chagrins récriminer, le sport est bon pour la santé et c'est bien de s'entretenir, certes mais il faut savoir raison garder. Mais là, il est question de la façon de pratiquer, aucun encadrement, pas d'accompagnement, ils ne sont renseignés que par les applications de leurs téléphones. Ils adoptent des tenues si moulantes que même de jeunes sportifs n'oseraient porter, en fait ils sont en pleine crise de retour d'âge, ils ne veulent pas s'entretenir, ils veulent rajeunir, femmes et hommes compris, l'égalité enfin obtenue !!!

   Elles et ils n'hésitent pas à mater, voire à allumer, tout ce qui a moins de cinquante ans, moulés qu'ils sont dans ces tenues trop étroites qui laissent apercevoir jusqu'à ce qui ne se montre pas. Ils n'ont plus même le respect d'eux-même, moins encore des autres, ils ont l'air de se croire immortels comme tout ceux de cette génération de baby-boomer. ils ont pourri la planète, ont imposé leurs points de vue et ils prétendent continuer de nous emmerder le plus longtemps possible.

   Alors faites comme moi, n'hésitez pas à provoquer de cette abominable représentation de l'être humain, aussi nuisible à la nature qu'à l'humanité. Ne leur tendez surtout pas la main, tendez le pied pour les faire trébucher, dans l'état de décrépitude avancée où ils se trouvent cela devrait suffire à nous en débarrasser avant qu'ils ne nuisent à leurs petits enfants, déjà qu'ils n'ont pas hésité à sacrifier leurs propres enfants !

  

lundi 21 septembre 2020

A un détail près.

   Il est surprenant de constater à quel point un simple détail peut tout changer dans l'art qu'a développé la vie de s'adapter aux conditions imposées. Il est vrai qu'il suffit de ce petit rien pour changer beaucoup de choses. Ainsi le naïf que je suis se réjouissait déjà de voir de plus en plus de peuples réclamer leurs simples droits à des pouvoirs devenus aveugles à autre chose que l'enrichissement d'une minorité. Même les pseudo-démocraties, telle la notre, devaient faire face à ces mouvements inattendus de révoltés contre l'inhumanité des décisions gouvernementales. J'entends par là le peu d'attention que prêtent les décideurs aux risques d'atteinte à la condition humaine lorsqu'ils ont besoin de donner un coup de pouce à leur système déclinant. Ils s'accrochent à une bouée percée et pensent pouvoir s'en sortir en la regonflant de temps en temps, c'est qu'ils ne manquent pas d'air les bougres !!!
   Le système économique actuel semblait donc en danger, entre l'écologie et les révoltes de plus en plus nombreuses, mais voilà que surgit un simple virus comme nous en avons tant connu, auxquels l'humanité a survécu quoiqu'il arrive, même la peste noire n'a pas eu raison de nous. Ce virus n'aurait pas fait plus de dégâts si nos autorités l'avaient laissé suivre son cours habituel, à n'en pas douter, tuant son lot de personnes qui n'avaient plus de résistance à offrir puisque déjà malades ou en fin de vie. Ce n'est donc qu'un petit détail à l'échelle du monde vivant, un détail qui tue certes, mais que des humains et en petit nombre de surcroît. Pourquoi nos autorités auraient-elles décrété l'urgence absolue et totale pour nous en protéger puisqu'elles ne s'inquiètent pas même de voir mourir de faim certains de leurs concitoyens ? 
   C'est leur dernière façon de regonfler leur bouée sans doute, ils ont décidé de réutiliser la peur comme moyen de maintenir leur dictature en place, la dictature de l'enrichissement avant tout. Tous les régimes dictatoriaux se sont servis de cette arme pour tenter de se maintenir en place, jamais aucun pourtant n'a duré beaucoup plus longtemps que les autres. Heureusement que ceux qui pensent diriger notre planète sont de plus en plus idiots, c'est dû sans doute à la consanguinité à force de ne plus vouloir se mélanger avec le peuple, et ils sont si tournés vers l'avenir qu'ils en oublient les leçons du passé, plus dure sera la chute !!! 
   Tout ceci devrait réjouir le révolté que je suis, la révolution se fera quoiqu'il arrive, qu'elle soit de source humaine ou imposée par mère nature elle aura bien lieu, c'est aujourd'hui une certitude même pour ces immondes décideurs. Il leur reste pourtant un moyen ultime de continuer de vivre comme s'ils étaient seuls au monde, le déclenchement d'une guerre par exemple ou encore l'utilisation "ciblée" de virus, faisant alors des millions de morts, voire même des milliards, nous n'en sommes plus à un détail près, n'est-ce pas ?
   
   
   

vendredi 31 juillet 2020

L'ombre a besoin de lumière pour exister.

   Il est des moments de la vie qui apportent la lumière, elle resplendit d'autant plus quand on sort d'un tunnel. Le plus surprenant dans ces périodes de renouveau est qu'elles sont toujours inattendues, pour ne pas dire inespérées puisqu'elles effacent le désespoir. Tout à coup, sans coup férir cependant, une lueur fugace apparaît, puis son intensité augmente jusqu'à éclairer les recoins les plus sombres de l'âme, jusqu'à ce que le regard lui-même s'éclaire, jusqu'à redonner l'envie d'avoir à nouveau envie et de se prouver que l'on est encore en vie.
   C'est à se demander si ce n'est pas un clin d'oeil du destin, nous laisser sombrer pour mieux nous ramener à la vie, pour réapprendre à apprécier les moments de bonheur passés inaperçus aux yeux de ceux qui les vivent, au moment où ils les vivent. Comme s'il fallait irrémédiablement tomber pour savoir se relever, s'effondrer pour savoir se reconstruire. Alors seulement, chaque instant fait surgir un bonheur et une joie retrouvés, en appréciant chaque détail fut-il fugace.
   Nous pouvons alors entreprendre la reconstruction de ce que l'on a soit même détruit, pierre par pierre mais sans y mettre le moindre ciment, afin de mieux se rappeler que l'éternité ne nous appartient pas. La simple locution "toujours" devient désuète, un "pour la vie" ne paraît qu'une vaine promesse. La joie ne peut-être que fugace pour être réelle, les larmes qu'elle engendre sont aussi celles de la tristesse, moins amères sans doute mais aussi pleines du sel de la vie, puisque quelle que soit leur forme elles sont la vie. Pour en avoir pleinement conscience la lumière doit se faire afin de mieux faire briller ces larmes, alors elles se transforment en espoir face à cette vie si capricieuse qu'elle en devient parfois brouillonne.
   Souvent c'est la magie de l'amitié qui en est l'interrupteur, plus encore que la famille car c'est la gratuité du geste qui le rend si lumineux. C'est dans le regard des autres que l'on voit le mieux ses propres reflets, illuminés qu'ils sont par l'attention des amis. Là réside la vraie lumière, celle de l'amitié qui est contrainte à plus de concessions que celle de la famille afin de rester vraie et sincère. Certes les retrouvailles sont moins fréquentes mais elles en sont d'autant plus intenses et passionnées, ce sont ces moments qui rappellent au distrait que la vie est belle, quel que soit le sens qu'elle prenne.
   On sort toujours grandi des rencontres entre amis, des "tu n'as pas changé" aux "tu as pris un coup de vieux, dis donc" ce ne sont qu'échanges pleins de sincérité et d'amour. Car telle est la finalité des amitiés, apprendre à dire je t'aime pour mieux apprendre, ou réapprendre, à dire je m'aime. Alors l'ombre s'efface devant le soleil et nous pouvons sans crainte atteindre le zénith.
                    A mes amies et amis, toutes et tous.

mercredi 8 juillet 2020

Jésus crie.

   Être athée n'empêche pas la réflexion religieuse, au contraire, se libérer des contraintes d'une religion imposée permet d'élargir le champ des possibles. Cela permet de voir tous ces pseudo-prophètes d'un hypothétique dieu pour ce qu'ils sont, de minables profiteurs qui ont permis l'asservissement des peuples.
   Il n'en est qu'un seul qui ne s'est pas comporté ainsi, qui voulait créer un monde d'amour et de respect,  hors des contraintes imposées par un potentiel créateur dictatorial de notre si belle planète, je veux parler de Jésus. Sans doute le premier véritable hippie, le premier révolté contre l'ordre établi par les schizophrènes inhumains ayant créé des règles que personne ne peut respecter, pas même la nature.
   Jésus s'est élevé contre ces lois, contre les dictateurs, pour la liberté et le respect de l'être humain, il est le premier écologiste, le premier révolutionnaire. Mais il est surtout la première victime de ces lois qui ont créé le monde d'aujourd'hui, où l'inégalité est l'absolue nécessité d'un équilibre précaire, où une minorité décide pour, et contre, la majorité. En fait de fils de dieu, il serait plutôt l'aïeul de Yasser Arafat, un homme simple et juste qui s'élève contre les abus de pouvoir d'une caste hébraïque qui voulait imposer son âpreté au gain et à l'exploitation de l'homme par l'homme.
   Il semble qu'il ait su dès le début que son combat serait vain puisqu'il a refusé de rester dans une tombe où il n'aurait cessé de se retourner. Aucun de ses préceptes n'a été respecté, à aucun moment les décideurs n'ont voulu accorder la moindre valeur à ses idées, pire encore, ils ont osé utiliser son nom pour mieux pressurer les peuples. Comment peut on croire que ses messages n'aient été écrits par ses disciples qu'un siècle après sa disparition sans qu'ils aient été déformés, voire dévoyés, par des "illuminés", tel ce fameux Paul, Saül en réalité, qui prétendit créer une église qui aujourd'hui encore nous met sous son joug, même contre notre volonté.
   Les chrétiens ont été les premiers à prendre la mesure du pouvoir que pouvait leur conférer le pseudo-rattachement à des messages d'amour, n'hésitant pas à faire usage de la force et de la torture pour convaincre les peuples de s'aimer ! Les musulmans, manipulés par Mahomet, ont repris allègrement le flambeau, en le mâtinant des idées lubriques d'un homme avide de domination et de règne sans partage, poussant ses adeptes dans des guerres sans fin, même entre frères.
   Dans tout les cas de figure, le véritable message de Jésus n'a été utilisé que pour nuire à l'espèce humaine et, par voie de conséquence, à la nature dans son ensemble, la domination de l'homme sur la nature sauvage a été ordonné par des brutes sanguinaires dont l'aboutissement est la domination de l'homme par l'homme.
   Alors oui, Jésus crie et fait entendre sa vraie voix par la nature qui se rebelle contre ces humains inhumains. Cela s'appelle l'écologie, la vraie, la seule, celle qui permettra à Mère nature de se débarrasser de l'humanité avant que tout ne soit détruit, avant que la planète n'implose, il y eut les dinosaures, bientôt nous pourrons dire qu'il y eût l'humain, à ce moment là, Jésus, enfin, pourra cesser de crier puisqu'il n'y aura plus personne pour l'entendre. 
   Il convient donc de se débarrasser des religions pour sauver ce qui peut encore être sauvé, la véritable humanité.
   

lundi 1 juin 2020

Inconstance n'est pas inconcistance.

   Un simple jeu de mots pour titre, c'est pourtant une belle histoire que je veux conter ici, un de ces hasards dont la vie seule sait le pourquoi mais peut-on parler de hasard quand l'inconstance vous revient en mémoire. C'est une boîte de Pandore qui s'est ouverte hier soir par une rencontre inattendue, mais qui arrive au bon moment de cette étrange histoire qu'est ma vie. Mon départ de ce monde qui n'est plus le mien semblait prendre un mauvais départ et voilà qu'une anecdote me rappelle que je n'y ai plus ma place. Ma place est, définitivement, partout mais ailleurs le doute ne m'est plus permit, il faut que je parte, laissant derrière moi un passé qui n'est plus qu'un souvenir.
   C'est justement un souvenir qui me pousse à nouveau vers la découverte du voyage sans but qui m'attend, qui m'appelle de plus en plus fort. Hier soir sont arrivés trois jeunes marcheurs, dont l'un est d'origine Sénégalaise, il vient des îles du Siné Saloum, ce lieu où les bras de mer séparent les villages tout en resserrant les liens entre les habitants du lieu. Mon service militaire m'avait amené vers cet endroit par un drôle de hasard, encore un, c'était un cadeau offert par la marine nationale pour me récompenser de mes grandes qualités de militaire, ne riez pas, c'est une histoire vraie !
   Me voici donc embarqué avec de vrais militaires pour acheminer des canalisations nécessaires à la mise en place de puits d'eau douce, en cet endroit où l'eau retrouve sa vraie valeur de source de vie. Nous sommes traités comme des personnes de grande valeur, accueillis comme des princes par une fête dont seuls les Africains ont le secret, la joie y est patente et communicative. Hébergés par les habitants du lieu, nous avons pris notre petit déjeuner sous les yeux de la famille, toute la famille, jusqu'à ce que la lumière se fasse, ce n'était pas "notre" petit déjeuner mais bel et bien le leur que nous mangions sous leurs regards emprunts d'amour et de respect. Le pire étant qu'il faut tout manger sous peine d'être offensant, j'étais avec l'infirmier du bord, devant lui servir d'aide pour les soins gratuits qu'il venait apporter aux autochtones qui me l'avait expliqué.
   Après ce moment mémorable, malgré la gêne ressentie, nous nous mîmes donc à l'ouvrage et il y avait de quoi faire vu qu'il n'y avait pas même un simple dispensaire. Nous étions devenus les "monsieur docteurs", mais je n'avais pas encore compris qu'au delà du titre c'était une marque d'immense respect qu'ils avaient pour notre rôle. Être considéré comme un bienfaiteur de l'humanité à vingt ans est un moment inoubliable, je l'avais pourtant relégué au fin fond de ma mémoire comme un vieux souvenir empoussiéré, la vie a su le ramener sur le devant de ma scène, plus de trente ans après !!!
   Il aura suffi de la rencontre avec ce jeune sénégalais, trop jeune pour m'avoir connu au moment des faits. C'est au cours d'une simple conversation où je me rappelais les lieux grâce à lui qu'a surgi cette magie si propre à l'Afrique. Lorsque je fis mention des faits précités, son regard s'éclaira et il m'appela Benny, le nom dont m'avait affublé mes amis marins parce que je ressemblais à Benny Hill avec le bonnet de marin. Imaginez ma surprise d'apprendre que mon nom était encore cité dans ces anecdotes dont les vieux Africains ont le secret, le regard emprunt de magie du jeune homme rajoutait à mon ébahissement.
   Je suis devenu le héros d'un conte africain, en compagnie de mon "monsieur docteur" nous hantons encore les soirées du lieu, ce n'est plus de la simple magie mais bel et bien une légende ! Le jeune homme originaire de ces îles isolées entrepris alors de raconter l'anecdote à ses deux amis présents, me faisant passer à leurs yeux pour un sauveur de vies, apportant soins et sourires en même temps puisque mes farces servaient d'anesthésiant pour ces enfants blessés que nous devions soigner à vif. Je me suis redécouvert en leur compagnie, je ne connaissais plus cette facette de ma personnalité, l'ayant mise sous l'éteignoir de ma vie, elle est pourtant bien réelle et ne m'a, peut-être, jamais quitté mais je me la refusais. 
   Voilà, je ne veux pas m'étendre plus sur cette anecdote, elle n'appartient qu'à moi, mais il me faut y voir un clin d'œil du destin, je sais maintenant pourquoi je dois aller finir mes jours sur ce continent, c'est là qu'est ma vraie vie, c'est là que je suis le vrai Alain, même déguisé sous le sobriquet de Benny.
Alors je vais partir là-bas et je laisserai le destin seul décider de mon cheminement, aidé qu'il sera par cette magie africaine qui semble m'y protéger de tout ennui et, surtout, de ce moi qui n'est pas Moi.

vendredi 22 mai 2020

Tomber les masques.

   L'épidémie du coronavirus semble décliner, nous avons été relâchés de nos prisons virtuelles atteignant enfin ce fabuleux "jour d'après". Les réactions pendant le confinement ont prouvé à quel point ce monde est devenu vain, les promesses de révolution, de têtes qui doivent tomber, d'un monde nouveau où nous deviendrions vertueux quand au respect de la nature, ne resteront que des vœux pieux. Les actes ne sont plus que de minables commentaires sur les réseaux sociaux ou chacun y va de sa vertueuse diatribe, mais n'agit surtout pas, ou alors dans son unique intérêt nous retranchant dans cet égoïsme devenu art de vivre.
   Dès le début de la liberté retrouvée les voitures se sont remises à circuler dans tous les sens, chacun trouvant un bon prétexte de la sortir et de rouler toujours plus, toujours plus vite, c'est qu'il y a du retard à rattraper, n'est-ce pas? Les inconditionnels du confinement ayant été bien conditionnés, chacun porte son masque et dévisage celui qu'il croise avec autant de défiance que s'il était devenu un ennemi, finies les amabilités, il convient de considérer l'autre comme un pestiféré, il faut descendre marcher sur la route pour laisser le trottoir à ces mal-éduqués qui ne nous remercient même pas du geste, les automobilistes n'hésitant pas à raser celui qui s'est décalé, imbus qu'ils sont de leurs voitures trop larges pour les voies de circulation. 
   Puis vient le Week-end, ensoleillé à souhait,  invitant à la déambulation, rendant les masques insupportables même aux plus peureux. La nature humaine reprend ses droits, oubliant la nature et le respect qui lui est dû, les masques tombent, à l'endroit où se trouvent ces goujats qui sont incapables d'attendre la prochaine poubelle, jonchant les trottoirs de ces déchets quasi indestructibles et potentiellement porteurs de ce virus invisible. Les habitudes d'antan redeviennent des réflexes, manger de la merde, semer sa merde et continuer de critiquer ceux qui osent encore marquer leurs différences, c'est à se demander comment la Mère nature a pu permettre à l'homme de se développer, le dieu des imbéciles doit vraiment exister pour que nous ayons notre place en ces lieux, un dieu aussi inhumain que nous le sommes devenus.
   Ensuite viennent ces révolutions populaires que tout le monde appelait de toutes ses forces, là encore ce n'est qu'un vœu pieu. La peur des forces de l'ordre du mini dictateur, homosexuel refoulé et mari de sa mère, ont réussi à  empêcher toute velléité de manifester, pour notre bien assurent-ils, cachés derrière leurs boucliers et armés face à leurs propres concitoyens. La peur du virus est remplacée par la peur de l'autorité, le plus terrible est que ça fonctionne, les traumatisés restent de vaines personnes enfermées dans leurs peurs irrationnelles. 
   La révolution n'aura donc pas lieu, nous en avons aujourd'hui la preuve, les moutons sont retournés dans leurs enclos et les transforment en forteresse à l'instar des seigneurs du moyen-âge, oubliant que cet enfermement nuit d'abord à leurs propres vies. Les déchets et la pollution ont encore de bonnes raisons de se répandre toujours plus, les animaux sauvages sont remplacés par les animaux de compagnie de tous ces hypocrites hypocondriaques, pour qui c'est au tour de la nature sauvage de retourner dans son confinement.
   Nous avons la mémoire courte, quand il nous reste de la mémoire, nous avons plusieurs fois appris que la nature est vengeresse même si elle prend son temps, elle saura nous faire payer notre arrogance et cela risque de devenir de plus en plus violent, c'est le prix à payer pour notre irrespect de nous même.
   Les masques tombent mais ce n'est que pour mieux dévoiler notre vilénie, notre laideur humaine, masquées derrière leurs apparences de perfection qui n'est, finalement que de la perversité.  
   Nous sommes au stade d'espérer la disparition de l'humanité, juste pour que la nature retrouve "figure humaine" !!!

jeudi 21 mai 2020

Miroir, ô mon miroir.

   La technologie est de plus en plus présente dans nos vies, quand bien même l'on voudrait s'y refuser, elle s'impose naturellement au fil du temps nous éloignant toujours plus des réalités. Il suffit d'un seul exemple, le téléphone portable, mais mérite-t-il encore cette dénomination? Il a commencé par s'imposer comme nécessité absolue, il fallait non seulement en posséder un mais, en plus, répondre au moindre appel toutes affaires cessantes, peu importe le répondeur intégré la question est toujours la même, pourquoi n'as-tu pas répondu à mon appel? Comme si la possession d'un tel appareil nous en rendait l'esclave.
   Puis les réseaux sociaux y ont été intégrés, permettant à tout un chacun d'y étaler sa vie qui, même misérable, en devenait incontournable pour ces amis qui n'en sont pas toujours, comment a-t-on pu laisser ainsi galvauder un terme qui exprime un lien aussi fort que la fraternité. Ensuite sont apparues des applications dont certaines devinrent très vite essentielles, voire vitales, transformant notre modeste téléphone en console de jeux, journaux en temps réel et centre de stockage pour nos mémoires défaillantes qui le deviennent de plus en plus puisque nous ne les faisons plus travailler, rendant l'outil absolument indispensable.
   L'apparition de l'appareil photo nous éloignait plus encore du téléphone, le mode autoportrait, ou selfie pour les anglophiles, permettant de s'immortaliser devant n'importe quel lieu, les visages déformés masquant le plus beau des lieux photographiés, mais c'est la preuve nécessaire pour que l'on prouve "qu'on y a été" !!!
   Durant toute ces évolutions notre téléphone, puisque c'est bien de lui qu'il s'agit, sert de moins en moins à se parler, les coups de fil deviennent de plus en plus rares, pourquoi s'appeler puisque tout est déjà dit sur les réseaux sociaux. La communication se fait par images, agrémentées de commentaires pétris de fautes d'orthographe, alors même qu'il y a un correcteur intégré.
   L'objet prend tout à coup une importance vitale, porte monnaie, carte bancaire, clef de contact, reléguant la téléphonie au second plan, il devient un membre supplémentaire du corps humain et il vaut mieux perdre une main que son téléphone, il nous en restera une pour le tenir. Il devient difficile d'avoir une conversation soutenue puisque le moindre bip peut, à tout moment, interrompre un échange.
   Il est cependant une utilité que les constructeurs de cette diabolique machine n'ont pas créée, à laquelle ils n'ont pas même songé, il est devenu un bouclier contre le monde extérieur, ce qui est un paradoxe pour un objet de communication. Là, sans sexisme aucun, ce sont surtout les femmes qui se servent de cette parade, il suffit d'observer leurs comportements dans la rue, dès qu'elles voient qu'elles vont devoir croiser un homme, hop l'objet, qui ne quitte plus leur main, devient un miroir où le regard est concentré afin de ne pas avoir à croiser le regard des autres. Il y en a même qui font semblant de recevoir un appel, cela s'entend bien avec un peu d'attention, tout ça pour se donner le sentiment d'être protégées par cet instrument de non communication.
   Dans cette période d'isolement contraint, où tout devait changer dès le jour d'après, il devient un masque aussi vain que son utilité réelle puisque, rappelons le  une dernière fois, ce n'est qu'un téléphone qui ne sert plus à téléphoner !!!

vendredi 8 mai 2020

Allez comprendre.

   Une vision de la solitude est un bon exercice en ces temps difficiles, il en est beaucoup pour qui ce confinement correspond à isolement, bien que l'on  puisse adorer la foule, on peut aussi aimer ces moments de répit qu'accorde la solitude, allez comprendre. Ainsi, être seul  avec soi-même se posant des questions existentielles, face à la mer qui de pleine va devenir basse, allez comprendre. Face surtout au soleil décroissant qui éclaire la ville de Saint-Malo sous un nouveau jour, les lumières du couchant transformant cette ville maudite en lieu de magie, allez comprendre.
   Nous y voilà, prendre un grand plaisir à être seul quand on aime pas la solitude, allez comprendre, puis, l'heure avançant, le soleil vient s'éteindre sur la ligne d'horizon en s'y fondant, allez comprendre. Alors apparaît un très jeune couple, à cet âge de l'adolescence où l'on n'ose pas encore se toucher, mourant pourtant d'envie de s'étreindre, allez comprendre, tandis que le grand disque jaune n'en finit plus de rougir les flots, les faisant briller de mille feux, ils n'en voient que les reflets dans les yeux de l'être aimé, allez comprendre.
   Puis le soleil disparaît, éteint par la ligne d'horizon mais ses lumières éclairent encore ces écrits, allez comprendre. Je quitte ma niche solitaire rêvant d'avenirs radieux bien que plus proche de mon coucher de soleil, allez comprendre. Les dernières lumières irradiant encore de mes yeux, je rencontre la vie sous la forme d'un jeune père, tenant sa fille de huit mois harnachée de vêtements chauds, dont seul le visage était visible orné en son milieu par deux billes rondes encore brillantes des lumières solaires, le coucher de soleil servant à l'éveil de ses sens, allez comprendre.
   Puis je reprenais le chemin de ma cellule, je ne puis l'appeler autrement, avec ses barreaux qui, pour virtuels qu'ils soient, n'en laissent pas moins de traces dans les esprits mais aussi sur les corps, allez comprendre. Cheminant sur les trottoirs à ce moment où la terre rend les premières chaleurs cumulées dans la journée, rendant l'air agréable, je rencontrais des personnes engoncées dans des vêtements hermétiquement fermés, dûment gantées et masquées, allez comprendre. Ce ne sont que les "vrais" confinés, ceux qui ne sortaient qu'en cas d'absolue nécessité, ils ont le regard inquiet dès qu'il perçoivent une forme en mouvement et approchant d'eux, là, au lieu de sympathie pour une rencontre humaine, ils changent de trottoirs en fixant comme de dangereux pestiférés les personnes croisées, allez comprendre. Ils ne répondent même plus à l'aimable salut de la personne qui s'écarte la première, plus de bonjour plus de merci, juste un regard effrayé, allez comprendre. Le déconfinement pourrait bien ressembler à une déconfiture à ce rythme là !!!
   Heureusement la lune apparut éclairant les rues du reflets du soleil, mais rendant tous ces visages émaciés encore plus pâles que lumineux, allez comprendre. Alors je concentrais mes regards sur cette planète qui toujours nous regarde en face, quelle que soit sa place, allez comprendre. Sa face, bien ronde pour l'heure, ressemblait au visage de la petite fille croisée tout à l'heure mais, en lieu et place de des deux billes rondes admirant le monde, je ne vis que deux fentes, comme si la lune avait mal aux yeux en regardant sa maman la terre, semblant déplorer cette vile façon que nous avons de l'embellir, allez comprendre.
   Voilà, les barreaux viennent de se refermer autour de moi, portant je ne me suis jamais senti aussi libre, allez comprendre.

jeudi 30 avril 2020

Chronique du racisme ordinaire.

   Une conversation avec un homme aux origines visiblement indiennes, fils d'une maman noire de surcroît, m'a éclairé sur ce sujet si délicat du racisme. Il en a souffert tant il a subi de remarques déplacées et de noms d'oiseaux associés, surtout lorsqu'il s'est engagé dans l'armée, ce fut alors continuel m'a-t-il dit. Il me semble difficile de juger ce sentiment puisque je n'ai jamais eu à subir cette vilenie, même lors de mon séjour au Sénégal où je ne me suis jamais fait traité de sale blanc, au contraire, j'étais surnommé l'Africain.
   Une fois n'est pas coutume, je me suis tu, écoutant les doléances de cet homme contre ce qu'il est convenu d'appeler le racisme ordinaire, tant les protagonistes ne semblent pas se rendre compte du mal qu'ils font subir. C'est à la fin de sa virulente diatribe que la conversation a quelque peu achoppé, nous avons parlé de l'Afrique, ce magnifique continent où je prétends aller finir mes jours.
   Ce charmant monsieur a entamé une très violente diatribe contre le peuple africain, sans me laisser développer mes arguments contre ce jugement péremptoire qu'il portait, contre cette vision étriquée et convenue des personnes qui ne jugent que sur les critères occidentaux. Ce discours m'était d'autant plus inadmissible qu'il me donnait là une vision très claire de ce qu'il avait dénoncé au début de notre échange, je me permettais alors de lui en faire la remarque. Ce fut l'ancien militaire qui me répondit, m'expliquant que ces sauvages n'avaient aucune notion de ce qu'est la vie en communauté, prétendant qu'ils passent leur temps à s'entre massacrer sans raisons autres que leur sauvagerie. J'avais l'impression de parler avec un sudiste de l'Amérique des années soixante, lorsque Martin Luther King tentait d'obtenir le simple droit de vivre pour la communauté noire, le racisme dans ce qu'il a de pire.
   Ne pouvant accepter un tel discours sans réagir, je l'accusais de racisme en lui disant que c'était encore plus inadmissible de la part de quelqu'un qui en a souffert. Sa réponse fut très basique, "ma mère est noire, je ne peux pas être raciste", je lui répondais que l'un de mes frères est homosexuel ce qui n'empêchait pas mon autre frère d'être homophobe. Le racisme n'a rien à voir avec l'homophobie me soutint alors mon interloquant interlocuteur, je compris alors que cet homme ne comprenait rien préférant couper court à ce dialogue de sourds.
   L'histoire ne s'arrête pourtant pas là, ce triste personnage étant mon colocataire de la semaine, il alla se plaindre auprès de notre hébergeur en lui demandant de le loger dans une chambre où il ne risquerait plus de me rencontrer. Son argument principal étant...que j'étais un raciste, voilà, je me pensais très tolérant et n'être pas de ceux qui jugent les gens sur leur couleur, ni même sur leur aspect et je me découvre raciste. Je me rassure en me convaincant que je ne suis qu'un raciste envers les cons obtus, mais je dois avouer que cela me fait quelque peu douter de mes certitudes, il va me falloir devenir un anti-raciste pour m'en dédouaner...au risque de devenir raciste !!!

samedi 25 avril 2020

Liberté chérie.

   Comment peut-on cautionner l'incommensurable bêtise de notre gouvernement actuel, ce message est pour tous les imbéciles heureux qui se font les promoteurs d'un confinement sévère, tous ces  potentiels délateurs des gens libres. Les pays qui ont laissé leurs peuples en liberté s'en sortent mieux que ceux qui ont emprisonné leurs citoyens à coup de journaux prônant la peur, les chiffres sont faussés en laissant croire que tous les morts sont des victimes de ce virus chinois, la moitié d'entre eux ne sont victimes que d'une mort naturelle, les humains ne sont pas et ne seront jamais éternels, nous sommes des morts en sursis, quelle que soit la façon de mourir.
   Penser que ce petit virus est un danger pour l'humanité tout en dénigrant le réchauffement climatique est le pire, le tabac et l'alcool font bien plus de victimes, jamais un gouvernement n'a décidé de simplement stopper la vente de ces drogues dures, au contraire ils en tirent profit. Ce refus de la réalité, de la part de moralistes d'un autre temps, n'est qu'une gabégie, il y a eu plusieurs virus aussi mortels dans les vingt dernières années, jamais l'emprisonnement n'a été le frein, il est des maladies et des virus qui vont faire des ravages, réveillés qu'ils seront par le réchauffement climatique mais, là encore, on préfère détourner le regard au profit d'une maladie qui ne fait pas plus de victimes qu'une simple grippe.
   Alors si vous décidez de faire les autruches en restant enfermés chez vous et dans votre incommensurable connerie, assumez et arrêtez de critiquer ceux qui ont un autre mode de pensée. Respectez les gens libres et acceptez de vous faire les victimes d'une dictature de la bien pensance sans vouloir l'imposer aux autres.

samedi 18 avril 2020

La manipulatrice manipulée.

   Il est toujours désagréable pour un homme de reconnaître ses faiblesses, c'est pourtant l'exercice de ce jour pour votre serviteur, je dois me mettre à nu pour exorciser le mal qui m'habite encore. Il m'a fallu préparer le terrain pour me rendre possible ce qui me semblait impossible, d'où ce texte précédent dans lequel je laisse croire qu'un amour profond et total m'habite encore. Je peux l'écrire aujourd'hui, ce n'était qu'une lamentable forfaiture de ma part, afin de mieux faire tomber dans le piège une égocentrique dont j'ai croisé le chemin. J'ai donc manipulé la manipulatrice afin de m'en mieux débarrasser, un ultime cauchemar m'a permit de franchir le cap et achevé de me libérer de cette malsaine emprise qu'elle a  eu sur moi.
   Je peux , en toute sérénité, tourner cette page qui a failli me détruire, je m'étais cru un roc tant j'avais eu d'épreuves à traverser dans cette vie, mais la roche a ses failles dont a su profiter cette femme qui ne vit que pour elle-même. Elle a su y insinuer ses outils de destruction et n'a eu qu'à attendre que les lois de la nature fasse leur travail de sape, juste pour ne pas se sentir la responsable de tels dégâts, une maladie perverse m'a empêché de m'en rendre compte avant ce jour, mais me voici enfin libéré de ce joug.
   Me voici à nouveau  libre de mes choix et de mes pensées, je peux redevenir ce fou que je n'aurais jamais dû cesser d'être, ne plus me laisser diriger par une personne qui ne me veut pas que du bien et qui pense que seuls ses choix sont viables. Les mensonges qu'elle a pu utiliser pour ne pas me nuire, à ses dires en tout cas, ne servaient en fait qu'à lui permettre de s'en dédouaner, l'amour n'est pas régner sur le cœur de l'autre, il ne peut être qu'un partage sincère de deux personnalités. Ce dont cette impératrice de la manipulation est totalement incapable, plutôt que de m'en plaindre, c'est elle que je plains, tellement prisonnière de ses certitudes qu'elle finira seule, mais pas par choix.
   Voilà, ce texte, pour bref qu'il soit, est ma médication contre la méchanceté et le manque de scrupules d'une femme indigne, peu m'importera sa réaction à ces écrits, ils ne sont que les vecteurs de ma liberté et de ma joie de vivre retrouvées.
   Je suis à nouveau un homme libre, à bon entendeur salut.
 
 

mardi 14 avril 2020

Le lendemain.

   Quoique l'on fasse il existe toujours un lendemain, qu'il chante ou qu'il déchante, c'est toujours demain qu'il arrivera. Il a un côté pratique puisqu'il peut servir à reporter un évènement, un travail ou un projet, il est l'arme favorite des indécis, le recours des fainéants, voire l'arbitre d'un conflit. Il a un avenir puisqu'il n'est pas encore, se faisant le digne représentant d'un futur pas toujours proche puisqu'un lendemain cache toujours un après-demain.
   Ainsi en va-t-il de notre confinement, la sortie en est toujours reportée au lendemain nous laissant entendre que ce sera plus sûrement le surlendemain, dans ce cas précis nous ne savons plus où se situe le lendemain, la seule certitude étant que ce n'est pas pour demain. Il faut regarder le positif, cela nous permettra de préparer un autre lendemain, ça tombe bien la nature avait besoin que l'on réfléchisse pour créer un demain différent d'aujourd'hui.
   Ceux qui osent encore sortir de chez eux l'ont déjà compris, le lendemain qui chante est à notre portée, il n'est qu'à écouter les oiseaux, ils chantent haut et fort leur joie de ne plus entendre nos bruyantes activités. Les plantes expriment leur joie par des fleurissements plus fournis, les fleurs sont leurs porte-voix et les fruits qui en découleront seront l'expression de leur reconnaissance, pour peu que l'on ne revienne pas tout gâcher.
   Il ne tient plus qu'à nous, humains, de bâtir l'après-demain en continuant de faire preuve d'humilité dès le lendemain du déconfinement, en n'écoutant pas le chant des sirènes de la surproduction, de la surconsommation, c'est notre surdité qui assurera le lendemain qui chante. Il faut que la frustration actuelle se transforme en une douce voix, celle de la bonne intelligence et du respect, en ne respectant plus les règles imposées par quelques humains dépourvus d'humanité.
   Il convient d'accepter la maladie, nous ne sommes pas des immortels, nous ne sommes que le danger mortel, c'est ce que veut nous rappeler la nature pour s'assurer qu'il existe un lendemain qui peut assurer d'autres lendemains. Le virus, en nous contraignant à ne pas sortir aussi vite que nous le souhaiterions, n'est que le cri d'alarme d'une nature qui se meure, tant que nous ne l'auront pas compris, nous resterons prisonniers de nos peurs de mourir. Alors il faut que nous acceptions que le monde d'aujourd'hui meure, ce n'est qu'ainsi que la nature nous rendra libres de vivre encore d'autres lendemains, il ne tiendra plus qu'à nous de les rendre chantants pour que nos enfants aussi connaissent un lendemain.
   Il n'est aucun dieu pour empêcher les tragédies, nous ne sommes pas des dieux non plus, il n'est qu'une déesse du lendemain, son nom est Nature, à nous d'enfin la respecter dès maintenant et sûrement pas demain, sinon nous n'aurons plus de lendemain.

vendredi 10 avril 2020

Rêvolution.

   Le rêve d'une évolution future, suite à cette crise que traverse le système économique actuel, seule cause de la pandémie virale qui affecte tout les peuples de ce monde. L'expansion de ce virus ne s'est pas faite par les quelques sorties de personnes n'acceptant pas le confinement comme une solution à la disparition de cette maladie sans nom et sans origine connue. Ce sont les commerces internationaux  et les nantis qui peuvent déambuler de par le monde sans respect aucun de la nature, ni des peuples autochtones qu'ils croisent. Ce sont ces deux facteurs conjugués qui sont la cause véritable de la pandémie, mais il est plus facile pour les pouvoirs en place d'incriminer les populations désobéissantes, l'important étant de ne pas nuire à l'enrichissement toujours plus grand de quelques nantis.
   Que penser d'un confinement qui ne fait que favoriser les haines entre les personnes, qui ramène aux pires périodes de l'humanité, jalousies et dénonciations se multiplient, creusant encore plus le fossé entre les différentes catégories sociales, les pauvres étant les premières victimes une fois encore.
   Pendant ce temps, le système continue dans la même voie, il suffit d'aller dans une grande surface commerciale, les fruits et légumes continuent d'affluer de pays qui, tous, prônent le confinement, des pommes du Canada, des melons du Maroc, des agrumes d'Espagne, pour eux point de confinement, c'est qu'il y a des accords commerciaux à respecter, c'est bien plus important que les libertés individuelles.
   Appuyés par des médias aux ordres,  les différents pouvoirs en place en profitent pour tester la volonté des peuples à résister, les faits leur donnant, hélas, raison. Toutes ces personnes surendettées qui sont contraintes de participer au système actuel, sous peine de se voir spoliés de ce qu'ils pensaient être leurs biens, mais qui ne sont que ceux des banquiers qui leur ont prêté de l'argent, les contraignant à ne vivre qu'à crédit. Cette réalité est trop dure à accepter pour ceux qui y ont adhéré aveuglement, alors ils trouvent des boucs émissaires à leurs justes vindictes, ce sont toujours les mêmes, ceux qui se refusent à rester dans les sentiers battus de cet inhumain système capitaliste.
   Les dénonciations se trompent de cibles, les voleurs d'espoir sont ces tenants d'immenses fortunes qui ne donnent jamais rien sans avoir de gros intérêts en retour, qui ne deviennent humanistes que par souci de s''enrichir en se donnant bonne conscience, l'exploitation des masses confine à l'esclavage, mais personne ne veut se révolter, personne ne peut se révolter.
   La justice n'est plus qu'un fantasme d'égalité, il n'est que les riches pour être innocentés des crimes qu'ils ont commis, ceux qui n'ont qu'à peine de quoi vivre ne peuvent se défendre et paient les dettes des véritables tricheurs.
   La question qui se pose est, jusqu'à quand cela sera-t-il admis par les peuples? Jusqu'à ce que leurs proches en meurent sans doute, alors refusons le confinement et sortons mourir pour qu'enfin la révolution ne soit plus un rêve.

mardi 7 avril 2020

Le sophiste paresseux.

   Un nouveau titre m'a été attribué lors d'une discussion sur un réseau social, au prétexte de mon inconscience à continuer de sortir en ces temps de confinement et des réponses apportées à mes contradicteurs. C'est l'avantage des échanges avec des personnes cultivées, cela permet d'enrichir son savoir et, dans ce cas particulier, de nouveaux vocables. Là, je fus accusé de sophisme, étant de nature curieuse je n'ai pu m'empêcher de chercher à comprendre pourquoi j'étais accusé d'aimer les Sophie, bien m'en a pris puisque cela n'a rien à voir avec le prénom.
   En fait, il s'agit de se servir d'une réalité pour la déformer et aboutir à une absurdité difficile à réfuter, là je me retrouve effectivement. Cet art que j'ai appris à développer à l'extrême a donc un nom, ajoutant une qualité supplémentaire à mon panel, je suis maintenant officiellement un sophiste paresseux, à l'instar d'un monsieur Leibniz, chantre de l'optimisme dont je puis me revendiquer être l'un des héritiers, c'est donc un compliment qui m'a été fait.
   En ce qui concerne le sophisme paresseux, il s'agit de penser que ce qui doit arriver arrivera quoique l'on fasse, étant convaincu que notre destin est déjà écrit, je me retrouve dans cette vision de la vie. Je n'adhère pas cependant au terme de paresseux parce que je suis un grand optimiste et que j'essaie malgré tout d'influer sur les évènements qui m'arrivent, bons ou mauvais. J'ai cependant un côté fataliste qui me pousse à penser qu'il ne nous arrive que ce qui doit nous arriver, je suis donc bel et bien un sophiste paresseux, et voilà que je fais du sophisme en essayant de m'en dédouaner. Je comprends enfin pourquoi je n'ai jamais aimé la philosophie (encore une Sophie, décidément, elles sont partout), elle ne fait qu'expliquer ce qui ne peut l'être et entraîne une incompréhension totale des évènements, quels qu'ils soient, ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. Je  suis par trop terre à terre pour apprécier ce mode de pensée, brasser de l'air pour en tirer de grandes conclusions ressemble à la politique moderne, une tentative de tuer la réalité par des écrits incompréhensibles, et c'est moi le sophiste !!!
   Mais je reste un incorrigible optimiste qui pense que demain sera toujours meilleur, puisque nous ne pouvons savoir ce qui arrivera, le pire ne peut être que derrière nous, sinon nous cesserions d'avancer et l'immobilisme est une forme cachée de recul. Mon sophisme n'est donc pas totalement paresseux, il ne consiste qu'à aider le destin à s'accomplir afin de continuer à évoluer, en bien ou en mal, mais évoluer.
   Et là, la lumière se fait jour éclairant mon esprit embrumé, je ne suis pas une exception, au contraire, nous sommes entourés de sophistes patentés. Nos dirigeants ne font rien pour enrayer le cours des évènements, ils réagissent au coup par coup, comme pour l'actuelle pandémie, en cherchant juste à s'adapter du mieux qu'ils le peuvent pour sauver non pas le peuple mais juste les apparences. Alors tout à coup, ce que je prenais pour un compliment et une qualité devient presque insultant, je ne serais qu'un homme politique déguisé en révolutionnaire, ne faisant que confirmer la définition du terme.
   Partant d'une dénomination vraie, le sophisme, j'en arrive à une conclusion si absurde qu'elle ne peut plus être réfutée, en acceptant l'appellation de sophiste je me contrains moi-même à devenir un candidat à l'élection présidentielle, mais est-ce si absurde que ça, finalement !

dimanche 5 avril 2020

Réclusion.

   En cette période de confinement contraint par une simple maladie dont, finalement, personne ne sait rien, vu que chacun y va de sa version, c'est juste un gigantesque capharnaüm. Nous sommes tous en réclusion, condamnés sans avoir fauté à l'enfermement. Les seuls véritables responsables ayant tout loisir de se déplacer grâce à leurs fonctions, il n'est que les travailleurs qui peuvent sortir de chez eux, même si cela comporte des risques, nous allons finir par leur envier leurs situations.
   Il n'est qu'à voir les réseaux sociaux, au début tout le monde y allait de sa version, ensuite ce fut les soutiens aux travailleuses et travailleurs du monde médical, aux commerçants, aux routiers, j'en passe et des meilleures. Aujourd'hui, après vingt jours de confinement, chacun ne parle plus que de soi-même et des problèmes que cause cet emprisonnement, plus quelques voix qui s'élèvent encore contre les responsables de la propagation de l'épidémie, les résistants qui continuent de sortir régulièrement pour ne pas devenir neurasthéniques.
   C'est pourtant une des solutions pour enrayer la spirale infernale dans laquelle nous nous trouvons, apprendre à vivre ensemble dans le respect des autres, l'essentiel de ces résistants sont des personnes âgées qui ne verraient personne de la journée sans sortir. Ils sont les victimes les plus sensibles à la maladie mais semblent préférer mourir de ça que d'ennui, ou d'abandon, ils rencontrent d'autres passants avec qui ils peuvent échanger tout en gardant les distances nécessaires.
   Ne serait-ce pas la solution du problème, devenir respectueux des autres par cette éducation qui nous fait tant défaut, déjà les parents de jeunes enfants prennent conscience de n'avoir jamais éduqué leurs propres enfants, en laissant le soin aux institutrices et instituteurs, aux nourrices et autres. Il ne leur reste plus qu'à se rééduquer eux-même par l'éducation de leurs progénitures. Ils ne sont pas les seuls, loin s'en faut, puisque tous nous prenons des leçons de savoir vivre, en commençant par l'hygiène, combien d'entre nous avaient perdu l'habitude de simplement se laver les mains ?
   Dans les rues, dans les commerces, les gens recommencent à communiquer, à se saluer, il en est beaucoup qui découvrent qu'ils ont des voisins qui sont aimables, pour peu que l'on prenne un peu de temps pour parler et là, force est de reconnaître que nous avons du temps, beaucoup de temps. Tous nous prenons conscience que nous avions cessé de vivre vraiment pour servir ce système économique inhumain, que l'air est de nouveau respirable lorsque l'on utilise pas sa voiture, que le chant des oiseaux nous éveille le matin plutôt que le vrombissement des moteurs.
   Alors, finalement, cette réclusion n'est qu'une simple leçon de savoir vivre ensemble, de redécouverte d'une nature que nous sommes en train de détruire, de rires d'enfants qui, seuls, couvrent le chant des oiseaux, des odeurs des fleurs qui se répandent à nouveau enchantent nos narines et les insectes butineurs peuvent reprendre leurs droits, couvrant l'environnement de fleurs plus nombreuses.
   Il suffisait de nous redonner peur de la mort pour nous rappeler que nous sommes vivants...et en bonne santé, on ne peut que crier "merci au virus" et vive la réclusion.

vendredi 3 avril 2020

Vieille baderne.

   Pour ceux qui ne connaissent pas l'expression, ce n'est qu'un synonyme de "vieux con", elle permet de n'être point trop vulgaire pour définir cette engeance qui continue, vaille que vaille, à s'entêter dans une vision étriquée du monde. Dans le cas présent, je ne veux parler que de ces ignares qui ont une vision d'un autre temps et qui continuent d'être convaincus ( ou cons vaincus) que l'humain est sur la bonne voie et qu'il conviendrait de cesser de critiquer un système qui lèse la nature et la majorité des humains. Devant leur aveuglement, nous préférons nous taire puisqu'il n'est pas possible de faire changer d'avis à ces pitoyables foutriquets. Quoiqu'il arrive, quelles que soient les preuves, ils trouveront toujours un argument pour se convaincre eux-mêmes qu'ils ont raison, tenant des discours contradictoires à leurs propres idées sans en prendre conscience.
   Souvent favorables à l'autorité en place, pour peu qu'elle affiche les idées qui les confirment dans leurs jugements péremptoires, même s'ils en sont les premiers lésés, ils sont faciles à reconnaître. Il suffit d'aller sur les réseaux sociaux pour les rencontrer, ils dénoncent leurs voisins, ils font la promotion du confinement et critiquent ceux qui sortent de chez eux, ils sont cons pas finement. D'ailleurs, en cette période de crise planétaire, ils continuent de vouer un culte sans bornes à ceux qu'ils ont élu, leur stupidité les confine dans un jugement qu'ils sont les seuls à avoir, mais ils ont raison. Ils ont voté pour le président actuel non pas pour contrer Le pen, mais par conviction que le bébé à sa maman allait réduire la dette en tapant sur les plus pauvres, sur les services publics, omettant que ce sont les nantis qui nous coutent le plus cher. Il se prend pour un roi, peu importe à ces abrutis, il les spolie de ces droits que monsieur De Gaulle a mis en place et se revendiquent des admirateurs de ce grand homme, qui doit s'en retourner dans sa tombe, favorisant un libéralisme débridé ne favorisant que les financiers.
   Ces entêtés imbéciles continuent de penser que la science permettra aux humains de détruire son propre lieu de vie, ils s'en foutent, dans leur incommensurable égoïsme le futur se limite à leurs vies, qu'ils feront durer même décatis à grands frais, quitte à ruiner leurs propres descendants. Mais ça c'est normal, ils sont ces  fameux babyboomers et ont ruiné l'avenir par leurs comportements indécents, là encore c'est normal, la connerie n'a jamais eu de limites.
   Voilà, ce message est destiné à toutes ces vieilles badernes, c'est vous qui nous coutez cher et pas seulement financièrement, votre rôle de destructeurs de l'avenir ne vous apparait même pas. Vivement votre disparition, vous êtes déjà en voie d'extinction, comptez sur vos petits enfants pour finir le travail afin de pouvoir continuer à survivre, juste survivre.
   Monsieur Gainsbourg vous l'a pourtant chanté avec son "Requiem pour un con", il a juste omis que vous étiez si nombreux.
 

jeudi 2 avril 2020

Aimer toujours.

   Il est des histoires sans fin, on pense avoir tourné la page et un détail minime, presque dérisoire, permet de comprendre qu'il est des livres où chaque page raconte le même épisode, l'amour refuse de se laisser effacer. La tête a beau avoir voulut le tuer cet amour refuse d'empêcher le cœur de battre encore, il est des feux que l'on  éteint pas, celui de l'amour vrai est de ceux là. Seule la fuite permet de ne pas devenir le mendiant d'un simple regard, d'une seule attention et là encore il continue de brûler l'âme jusque dans ses tréfonds.
   Il faut pourtant apprendre à vivre autrement, à vivre seul puisqu'il n'est aucune femme qui fera battre ce cœur à nouveau. Devenir un aveugle d'amour, ne plus voir qu'une image mais qui reste la plus belle, la plus forte, la plus intense. L'homme doit affronter seul ses démons, continuer d'avancer sans but, errer comme une âme en peine et ne plus pleurer sur un sort toujours contraire.
   Mais qu'il est difficile d'effacer ce qui n'est plus, le plus beau des rêves est devenu cauchemar sans raison apparente. C'est la raison que l'on perd avec cet amour éteint, une folie que l'on ne peut canaliser envahit tout le corps, le laissant exsangue, vidé de sa substance vitale, tuant la capacité d'aimer encore.
   Il ne reste plus que le départ vers d'autres lieux, d'autres vies qui, peut-être, permettront de ne plus souffrir en cessant d'espérer l'impossible. Choisir une étoile et la suivre pour s'éloigner de ce lieu emprunt de la plus grande tristesse, se laisser guider dans la nuit qu'est devenue la vie sans plus d'amour. Apprendre à aimer de nouveau l'inconnu pour ne plus aimer le connu, n'être plus reconnu afin de revivre malgré cette fièvre qui n'est plus. Faire battre le cœur par la découverte des autres, quels qu'ils soient, où qu'ils soient, mais loin, toujours plus loin.
   Mais il est impossible d'oublier l'inoubliable, ce ne sont plus les pages qui répètent la même histoire, c'est la page qui refuse de se tourner. L'amour est ancré dans le cœur et le maintient au port par une chaîne d'airain, que nul ne saurait plus briser, rendant le départ plus lourd à supporter.il faudra errer avec ce poids, le regard devant mais les épaules basses, malheureux jusqu'au bout du grand voyage que l'homme ne peut se résoudre à écourter. La distance seule peut alléger le fardeau sans avoir la certitude de pouvoir oublier, loin des yeux mais pas du cœur, c'est la seule certitude qui reste.
   Aimer toujours, aimer encore, pour l'éternité, jusque dans les autres vies où il ne sera, peut-être, plus un fardeau, juste un souvenir magnifique, juste le souvenir afin de ne jamais oublier l'inoubliable sans larmes, à jamais.

Le cadet de mes soucis.

   Il est surprenant que le deuxième enfant d'une fratrie soit nommé le cadet, même l'étymologie ne peut l'expliquer si ce n'est comme le titre de ce texte, le mot semble signifier que l'on ne s'en inquiète pas. Il est pourtant totalement inapproprié puisque le terme désigne une personne moins âgée qu'une autre, je suis donc le cadet de mon frère aîné et mon plus jeune frère est mon cadet. Pourtant c'est une erreur importante pour celle ou celui qui est ainsi nommé, ayant déjà "le cul entre deux chaises", il se retrouve affublé d'une dénomination qui ne le représente pas, devenant par conséquent le soldat inconnu d'une fratrie.
   Cette inexistence a souvent des conséquences désastreuses, beaucoup de ces "cadets" ne s'en remettent pas et se créent un personnage afin d'exister au-delà du mot, ce n'est pas toujours une réussite. Placé entre le premier né et le dernier, sa place est ambigüe, l'aîné est l'enfant attendu, voire espéré et le plus jeune est celui qui permettra d'être parents plus longtemps. Il est parfois difficile de trouver sa place au milieu de trois enfants, des questionnements se font jour, quelle place a-t-il  réellement dans le cœur de ses parents, n'est-il qu'un intermédiaire, étant au milieu pourquoi n'est-il pas le centre de l'attention parentale.
   Il en arrive à penser qu'il n'est que la quantité négligeable se sentant le mal-aimé, ne trouvant pas sa place il en arrive souvent à chercher le moyen d'attirer l'attention des parents. C'est là que le bât blesse, pour se faire entendre et se rendre visible son comportement suscite la colère des parents, le convainquant un peu plus qu'il n'est pas à la bonne place voire qu'il n'a pas sa place. Alors la rébellion se fait jour, provoquant une guerre avec des parents dans l'incompréhension de cette étrange façon d'agir.
   Il devient alors rebelle à toute forme d'autorité et, plus encore d'autoritarisme, il lui est difficile de trouver une place où qu'il soit, quelle que soit ses activités, il se victimise sans cesse et finit par partir. De toute façon quoiqu'il fasse il ne correspond pas à ce que ses parents étaient en droit d'attendre de lui, les éloignant plus encore de celui qui se sent le mal-aimé.
   Alors, en fait de cadet, il se sent comme le cadet des soucis de ses propres parents quand bien même ce n'est pas le cas. Je ne connais pas de parents qui n'aiment pas un de leurs enfants, quelle que soit sa place dans le trio, il n'est le deuxième que dans sa tête et, sans doute est-ce pour ça qu'il n'en fait qu'à sa tête !

dimanche 29 mars 2020

Infidèle.

   Une conversation avec ma fille aînée a déclenché l'idée de ce titre, elle m'a ouvert les yeux sur une vision erronée que les gens pouvaient avoir de mes comportements. Je suis un infidèle a n'en pas douter mais ce n'est pas celle à laquelle tout un chacun peut penser, il y a d'abord la religion, au sens musulman du mot, je ne crois en aucun dieu, si ce n'est Zeus qu'il m'arrive souvent d'interpeler par mon fameux juron: "nom de Zeus de pute vierge", cette dernière m'ayant été inspirée par mon Papy.
   Ensuite, il y a cette infidélité pathologique aux divers emplois qu'il m'est arrivé de rencontrer, j'avais toujours une bonne raison de changer, n'en déplaise aux esprits chagrins, dix-huit métiers pratiqués dans quarante-deux entreprises différentes que je n'ai parfois que traversées ne sont pas un gage de stabilité dans la norme actuelle, surtout de ma génération. Que ce soit par respect de mes principes ou par l'enfermement lié à l'activité, il est des endroits où seuls les lâches peuvent rester et je ne suis pas un lâche. Alors, plutôt que de voyager loin de cette France que j'aime tant, j'ai déambulé dans le monde du travail, de lieu en lieu ma vie est bien plus riche de savoirs et de rencontres diverses que celle de la majorité. Mais la majorité n'a pas toujours raison, j'en veux pour preuve les différents présidents élus qui n'ont jamais respecté leurs engagements, monsieur De Gaulle excepté.
   Il est cependant une infidélité que je ne puis ni expliquer ni me pardonner, celle à mes amitiés, jamais je n'ai été capable de maintenir ces liens, parfois très forts, tissés au fil d'une si riche vie. Jamais je n'ai été capable de maintenir ne serait-ce qu'un contact, comme pour l'emploi, il arrive un moment où il faut que je parte vers de nouvelles rencontres, même  s'il n'est pas question de lassitude. D'ailleurs je me suis arrangé à chaque fois pour partir sans laisser de regrets aux autres, je m'efface come un tableau noir, il ne doit pas rester une seule trace. Ca a marché au-delà de mes espérances puisque rares, voire très rares, sont ceux qui ont tenté de me joindre ou me donner des nouvelles. Il en était pourtant de belles dans ces amitiés passées, des gens qui m'ont aidé, des gens que j'ai aidés selon le moment de l'histoire, mais seule l'infidélité est une constante chez moi.
   Ne reste donc que cette infidélité à laquelle tout un chacun pense lorsqu'elle est mentionnée, celle du couple, épouses ou époux qui sont incapables de s'aimer suffisamment pour ne pas aller visiter d'autres personnes. C'est là, je crois, que j'ai achoppé dans mes infidélités chroniques, jamais, sauf une unique fois, je n'ai trompé les trois femmes qui ont croisé mon chemin, les mères de mes enfants tout comme Cathy, la première a m'avoir fait découvrir l'Amour vrai. C'est totalement inconcevable pour moi et ce ne sont pas les nombreuses occasions qui ont manqué, ce n'est que le fait de mon respect pour la femme avec qui je cheminais, j'ai peut-être un côté un peu prude !!!
   Cela va même plus loin puisque je n'ai eu que ces trois femmes dans ma vie d'adulte, j'excepte l'adolescence qui fut une période très agitée et qui m'a sans doute poussé à faire preuve de plus de respect envers les femmes. Contrairement à l'idée reçue qu'un homme au physique avantageux doit passer son temps à courir la gueuse, je n'ai jamais été un "chaud lapin", je ne peux que faire l'amour, en aucun cas "baiser".
   Voilà, je me devais de dévoiler ce pan de ma vie pour rétablir la vérité et que cesse la légende d'un foutriquet incapable de maîtriser son "outil", d'ailleurs la meilleure preuve est que je m'appelle Fleuriquet et ne tire que des coups de canons !!!

jeudi 26 mars 2020

Faux départ.

   C'était décidé, le départ était programmé, ce devait être à la fin du mois d'avril mais, une fois encore, les éléments en ont décidé autrement. Cette ville maudite où je vis actuellement semble ne plus vouloir me lâcher, après l'épilepsie voilà ce fichu virus, c'est comme si un destin était tout tracé, c'est ici que je dois vivre ou mourir d'ailleurs. Depuis cinq ans je ne fais qu'enchainer les problèmes de santé et j'ai cru que j'arrivais au terme de ma vie de fou, comme si une punition divine m'était infligée alors même que je ne crois pas en ce dieu créateur.
   Je ne demande qu'à quitter ces lieux de vie où je me sens devenu étranger, nulle attache ne devait me retenir, mes enfants ayant approuvé mes choix, mais rien n'y fait, pas même mon énergie retrouvée. J'étais prêt à un décollage, mes ailes ayant repoussé mais je n'arrive toujours pas à les déployer, alors je me retrouve coincé sur un perchoir devenu trop petit, aussi petit que ma vie actuelle. Je ne sers plus à rien, je  n'arrive plus à m'adapter aux situations qui s'enchaînent, loin de baisser les bras je continue à les agiter mais ils ne font plus que brasser de l'air, alors je dois partir c'est une question de survie.
   Je suis face à une course d'obstacles qui sont toujours plus difficiles à passer, à chaque franchissement se présente une nouvelle barrière, plus haute que la précédente. Je n'étais qu'égaré, me voici perdu dans le labyrinthe du Minotaure mais je ne suis plus Thésée, j'ai perdu la corde magique et l'art du combat, je n'arrive plus à me tenir droit et affronter les éléments, je suis devenu vain et vaincu par l'adversité. Il n'est nulle échappatoire qui se dessine et je n'ai plus la force de reprendre mes crayons pour changer ce destin contraire, je me sens abandonné par la chance qui me souriait et me permettait de sortir la tête haute des épreuves de ma vie.
   Alors se succèdent les questionnements, suis-je devenu l'un de ces moutons que tant j'ai vilipendé, ne suis-je plus qu'un objet malmené que l'on finit par abandonner, faute de pouvoir le réparer ? Je n'ai plus de réponse à apporter, plus aucune idée de génie, l'envie me quitte peu à peu par une porte qui s'est entrouverte et que, loin de pouvoir fermer, je laisse s'ouvrir toujours plus, me retrouvant face à un gouffre qui, de plus en plus, m'attire. Je franchirais bien le seuil de cette porte pour me laisser tomber dans ce trou béant, qui ne mène que vers les ténèbres, mais il y a cette flamme qui refuse de s'éteindre malgré les évènements contraires.
   Si encore cette lueur éclairait mon chemin, je saurais vers où me diriger, mais elle n'illumine plus  mon âme, c'est comme si un destin m'attendait ailleurs que cet ailleurs que je prétendais rejoindre. Je ne peux pas me laisser aller au point d'attenter à mes jours, cette immortalité dont je me glorifiais me refusant cette échappatoire, il me faut continuer de vivre sans abandonner l'espoir que des jours meilleurs sauront succéder à tout ces évènements qui paralysent mes envies.
   De faux départ en faux départ il arrivera bien un moment où je sauterais de ce perchoir, espérant que mes ailes auront la force de m'emmener plus loin, toujours plus loin vers ces ailleurs qui ne sont nulle part et partout à la fois.

lundi 23 mars 2020

Le début du recommencement.

   Il est des signes qui ne peuvent tromper, nos autoritaires autorités montrent déjà la voie, après les pauvres ce sont les travailleurs qu'ils entendent mettre au ban, voire au pilori. Tous ces salariés que l'incivisme pousse à rester cloîtrés chez eux avec leurs familles, alors que l'économie est en pleine débâcle, seront les prochains responsables de l'effondrement s'ils persistent à ne plus travailler. Les risques sanitaires ne sont plus une excuse pour ces gouvernants toujours plus avides de pouvoir absolu, annonçant avant même la fin de l'épidémie qu'il convient de sauver ce système financier plutôt que les vies. Non contents de sacrifier nos soignants, il leur faut sacrifier d'autres professions qui n'ont pourtant rien d'essentiel à la survie de l'humanité, si ce n'est l'argent qu'ils rapportent à ces avides investisseurs. 
   Tout est déjà en place pour que continue la course à l'échalotte, seule la survie des investisseurs, donc des plus riches est importante, sinon les scientifiques n'auront plus les moyens de poursuivre leurs recherches sur la façon de se passer de la nature et de ses lois fondamentales. La survie de l'humanité ne peut se faire qu'au détriment de la majorité de cette humanité, pour le bien-être et la potentielle immortalité de la minorité.
   Ils n'auront donc pas même attendu la fin de l'épidémie mais il reste un espoir, le peuple se révolte malgré le confinement et ça n'est qu'un début. Sur internet les rangs se resserrent déjà et les messages critiquent de moins en moins les autres citoyens, les vrais coupables se dénoncent d'eux même et ce ne sont ni les pauvres, ni les inconscients qui sortent.
   C'est l'inconscience autant que l'inconsistance des dirigeants qui déclenchent les justes colères, le peuple aura eu besoin d'un enfermement pour comprendre enfin qui sont les seuls coupables de l'état déplorable de ce monde, le capital et ses tenants, politiques ou pas. Ces naïfs pensent que tout va reprendre comme avant dès l'épidémie passée et qu'ils passeront pour les sauveurs de l'humanité, mais c'est bel et bien une révolution qui paraît devoir arriver. Une majorité des citoyens de ce monde va leur faire ravaler leur morgue et n'hésitera plus à exprimer ses colères, plus le confinement sera long, plus violente sera la réaction, des têtes vont tomber et ce ne sera pas forcément au sens figuré.
   Les vraies natures se dévoilent enfin officiellement, les chefs sont d'ignobles exploiteurs et les peuples des vaches à lait qu'il convient de traire jusqu'au sang, ceux qui préféraient fermer les yeux les ont ouverts et risquent bien de ne plus les fermer. Alors nous devrons fêter les victimes du virus comme les combattants des guerres passées, afin que leur sacrifice ne soit pas vain et que nous soyons sûrs que ce soit un commencement plutôt qu'un recommencement. Finalement, messieurs les décideurs, ce n'est que le début de la fin, mais seulement pour vous, nous allons vous jeter dans une fosse commune afin de survivre, vous ne serez jamais immortels, afin que nous, peuples de la Terre, vivions vraiment, enfin !!!

dimanche 22 mars 2020

Quel monde merveilleux.

   Inspiré par la chanson de Louis Armstrong, j'erre sans but mais en jouissant des beautés de ce monde qui ne part en décrépitude que pour les humains, à peine sommes nous enfermés que la nature prouve sa capacité à guérir de notre nuisible présence rapidement. Notre seul acte volontaire d'arrêter d'utiliser des produits toxiques aux plantes et aux animaux dans les villes aurait pu nous ouvrir les yeux. Mais nul ne sait plus regarder autrement que par l'image, les gens ne s'extasient plus que par photos ou vidéos interposées, elles restent les seules preuves visibles de la nature aux yeux des aveugles que nous sommes devenus. Il m'a fallu la remarque d'une petite fille pour en prendre conscience, nous observions les chauve-souris et avons essayé de les prendre en photo, peine perdue bien évidemment. Là, cette innocente jeune fille m'a dit que ses amis ne la croiraient pas par manque de preuves, provoquant mon éveil à cette incapacité actuelle de croire ce que l'on ne voit pas, adultes compris. 
   Alors j'ai été attentif à nouveau aux surprises que nous réserve la nature, gardant l'essentiel de mes photos que pour mon propre souvenir, en montrant quelques unes pour que les aveugles retrouvent la vue. Mais l'essentiel de mes regards n'ont pas été photographiés autrement que par mes yeux, égoïstement peut-être mais les images n'eussent pas été assez parlantes. De toute façon il n'est que les plantes qui, dans leur immobilité, acceptent de prendre la pose, les animaux refusent d'être immortalisés devenus méfiants à la moindre présence de l'homme, ils se savent mortels et refusent de croire en une quelconque immortalité, fut elle photographique. Seul l'animal le plus idiot se croit au-dessus des lois naturelles et il s'agit de l'humain bien sûr, il est d'ailleurs le seul à prendre la pose n'hésitant pas à s'auto-photographier pour avoir des preuves de sa présence.
   Pendant ce temps il ne profite pas de ce qui l'entoure, il regardera ce qu'il a vu sur ces images qu'il ramène, tel un trésor, de ses explorations. La réalité ne saurait être que figée dans cette immobilité, refusant de voir plus loin que ces clichés garants de sa présence en tel ou tel lieu. 
   Prenant le contrepied de cette mode maladive, je suis sorti des sentiers battus de l'humanité en ne faisant plus qu'ouvrir les yeux devant cette perfection qu'est la nature, quitte à passer pour contre nature en cessant de lutter contre la nature. Je me suis intégré en toute humilité au sein de ces merveilles qui nous entourent, elle m'en remercie à chaque coup d'œil émerveillé que je lui porte. Les fleurs m'enivrent autant par leurs parfums que par leur si fragile beauté, les insectes toujours plus nombreux ne se cachent plus à mes regards, certains même semblent s'exhiber volontairement et les animaux ne craignent plus ma présence. Je peux emplir mes yeux de ces magnifiques créations de la nature jusqu'à l'ivresse déclenchée par la pureté retrouvée de l'air, grâce à ce confinement que nous nous imposons par notre incurie.
   Il faut bien en faire le constat, moins nous sommes présents plus le monde est merveilleux, si nous continuons à nous suicider à un rythme forcené la terre renaîtra très vite et mieux. Nous n'avons plus le choix, soit nous nous intégrons naturellement à cette vie, soit nous disparaitrons définitivement. Seule une humilité retrouvée pourra nous permettre de garder notre place au sein de ce monde, sinon il risque bel et bien de provoquer notre extinction avant qu'il ne soit trop tard, s'il n'est pas déjà trop tard. Mais sommes nous encore capables de retrouver l'innocence de nos si lointains parents, accepterons nous de régresser pour enfin progresser, rien n'est moins sûr.

samedi 21 mars 2020

Le début de la fin.

   C'était un jour de la fin de l'hiver, l'air était agréablement chaud pour la saison, cela réjouissait beaucoup de monde, enfin un hiver où il n'était nul besoin de se confiner auprès du feu que l'on avait pas même eu besoin d'allumer. Seuls quelques râleurs patentés s'inquiétaient de cet hiver qui n'en était pas un, les arbustes fleurissaient allègrement, les fleurs que l'on devait abriter d'habitude étalaient avec morgue des fleurs qui refusaient de faner mais il n'était que des écologistes pour s'en préoccuper. La majorité, l'immense majorité ne se plaignant que de ces rabat-joie, écoutant leurs cris de détresse sans sourciller, certains se moquaient sans retenue de ces prophètes annonçant une catastrophe imminente et qui voulaient que chacun change de mode de consommation.
   Les économistes se croyaient plus intelligents dans leur recherche du profit toujours plus grand de cet argent qui, en devenant l'empereur des décideurs, régnait en maître absolu sur toutes les populations de ce monde. Chacun voulait sa part du gâteau et mettait les pauvres au pilori, c'était de leur faute s'il fallait s'acquitter de tant d'impôts que le nirvana financier paraissait inaccessible. Comme pour confirmer le message des écologistes, les pauvres passaient pour les principales pollutions de ce monde paradisiaque que promettaient les financiers. Pour donner l'illusion de réussite à ce peuple de plus en plus exigeant, les biens de consommation furent vendus à crédit laissant chacun dans l'ignorance du prix de ses achats toujours plus nombreux, toujours plus vains, mais le voisin en a un alors je dois aussi en posséder un.
   La consommation paraissait avoir atteint son paroxysme, mais il était toujours une nouveauté qui, malgré sa fatuité, devenait l'objet de convoitise de ce peuple si avide de paraître faute de pouvoir être. Chacun s'endettait assidûment répondant à l'appel des vendeurs avec un argent qu'ils ne possédaient pas, qui n'était pas le leur malgré les apparences, les prix avaient beau s'envoler nul ne s'en souciait et continuait de consommer sans relâche. Tout allait bien dans le meilleur des mondes, pour peu que l'on reste sourd au cris de détresse d'une nature exsangue et de ses derniers défenseurs, aidé en cela par des médias aux ordres du pouvoir.
   Alors Mère nature se décida à se faire mieux entendre et commença à exprimer ses colères de façon parfois violente et meurtrière, mais les humains s'entêtaient dans leur surdité convaincus qu'ils étaient d'être les maîtres absolus de cette Terre. Chacun voulant devenir propriétaire d'une parcelle, même insignifiante, de cette planète qui n'avait pas son mot à dire et devait subir le joug d'une humanité devenue folle de pouvoir. Ainsi, tels des dieux de pacotille, décidèrent-ils de mettre cette nature en cage, au fallacieux prétexte de la mieux préserver, alors qu'il ne s'agissait que d'avoir toujours plus de place pour cette grouillante et trop nombreuse population de moutons à tondre.
   Comprenant que ces vermines ne l'entendraient que si, comme eux, elle se comportait de façon violente et en touchant le cœur de leur vie, à savoir la consommation outrancière, la nature décida de prendre le taureau par les cornes et inventa des maladies contagieuses. Ces maladies se répandirent comme une traînée de poudre à la vitesse de ces échanges commerciaux mondialisés, si juteux pour une infime part de la population.
   Alors l'humanité se renferma dans une coquille qu'elle croyait inviolable, la propriété, et en lieu et place d'une nécessaire et vitale solidarité se mit à chercher des coupables en son sein. Ceux qui refusaient d'adhérer au système en furent les premières victimes, les pauvres, encore, furent mis au ban de l'humanité, pourtant ils n'étaient pas les principales victimes de ces étonnantes maladies contagieuses. Elles frappaient à n'importe quelle porte et entraient sans même y avoir été invitées, causant des dégâts que nul n'avait imaginé et surtout un questionnement qui aurait pu être salvateur pour cette humaine engeance.
   Seulement dans leur soif de pouvoir absolu, les humains trouvèrent des parades qui semblaient les mettre hors d'atteinte de ces épidémies, sauf pour les pauvres puisqu'ils étaient les causes de propagation. Chacun se remit donc à consommer, avec plus d'acharnement encore dans la joie du pouvoir retrouvé, jusqu'à ce que la nature dans sa grande inventivité ne fassent se succéder ces catastrophes sanitaires. Les humains n'eurent d'autre choix que de s'isoler les uns des autres et, surtout d'arrêter leur consommation effrénée déclenchant, bien malgré eux, une diminution de la pollution et des nuisances faites à Dame nature.
   Alors certes la leçon semble avoir porté ses fruits et beaucoup de gens se questionnent enfin et remettent en question cette surconsommation, il ne reste à espérer que ce n'est pas un feu de paille qui s'éteindra avec l'épidémie, mais la joie exprimée de la nature en ces heures sombres laisse penser que sa victoire est acquise, alors faisons lui confiance par notre respect.

vendredi 20 mars 2020

Un matin pas comme les autres.

   Ce matin mon dos a décidé de jouer les capricieux et m'a réveillé dès cinq heures du matin, je n'ai eu d'autre choix que de me lever et d'aller marcher. Mais le dépit qui m'habitait a très vite laissé place à une joie que je  n'avais pas connue depuis longtemps, j'ai découvert un monde nouveau. Les forces de l'ordre ne me laissent d'autre choix que de tourner sur l'ovale de l'hippodrome voisin, là encore la tristesse s'est transformée en une grande joie. Il était six heures du matin lorsque je suis arrivé sur les lieux de mes ébats pédestres, le silence y régnait comme dans les rues adjacentes d'ailleurs, seul le chant des oiseaux annonçant l'arrivée du jour troublaient ce calme. Aucune des habituelles activités humaines ne venaient troubler ce calme de la nature lorsqu'elle s'éveille, j'ai pu profiter pleinement de ses bruissements annonçant un jour nouveau, me ramenant à une adolescence passée en campagne.
   Même les plantes chantaient leur joie de n'être plus troublées par cette si encombrante humanité, la nature vraie, la nature belle à nouveau, ce virus par elle générée n'est donc pas dû au hasard. Elle a trouvé un moyen, même provisoire, de reprendre enfin ses droits, libérée enfin de ces animaux qui prétendent la dominer et la maîtriser, nous les hommes. Même ses odeurs ont réapparu, parfumant cette aurore silencieuse, les plantes s'étiraient pour s'éveiller de leur torpeur nocturne laissant leurs fleurs printanières exhaler leurs parfums, appelant les insectes butineurs qui assureront leur pérennité. Là aussi, elles criaient leur bonheur de n'être plus concurrencées par les exhalaisons polluées de ces si encombrants et nuisibles véhicules et usines dont les humains pensent ne plus pouvoir se passer dans leur course échevelée vers la destruction de leur propre lieu de vie, est-ce le coronavirus qui nous ouvrira les yeux? La nature sauvage semble le croire puisqu'elle tente de se débarrasser de ses plus nuisibles habitants, cela nous ramène à notre vraie valeur, des animaux qui se croient plus évolués et forts qu'un monde qui a mis des milliards d'années à trouver l'équilibre parfait et fragile qui nous a permit de naître à notre tour.
   Ces moments de profonde réflexion me laisseraient croire en un dieu imbécile qui aurait créé l'humanité pour son bon plaisir, un  dieu destructeur et malsain qui jalouse Mère Nature et sa perfection. Il ne nous a fait apparaître que pour nuire à un monde d'équilibres aussi fragiles qu'aboutis. Il est difficile de constater que depuis que nous avons cessé d'essayer de nous autodétruire dans ces guerres fratricides passées, nous consacrons nos forces à détruire la Terre sans prendre conscience que c'est à nous que nous nuisons le plus.
   Toutes ces lumières nocturnes que nous n'allumons que pour nous rassurer, nuisant à notre juste sommeil, nous empêchant d'admirer ce ciel étoilé qui nous ramènerait à notre juste valeur, l'insignifiance !!! Nous ne sommes que des microbes, à l'instar de ce virus qui tant nous effraye tant alors qu'il n'est qu'une dérisoire leçon qqui devrait nous apprendre que le pire est à venir.
   Cela nous promet un futur très compromis, plutôt que de comprendre notre vanité nous nous enfermons volontairement pensant arrêter l'épidémie. Lorsque les vraies catastrophes arriveront, comme l'inéluctable montée des eaux, nous achèterons des bouées au lieu de construire des arches de Noé mais, par dessus tout, nous continuerons à mener une vie destructrice.
   La messe serait-elle dite à l'avance quand même les écrits les plus anciens nous en préviennent, le manque de respect à la nature n'est que notre propre manque de respect pour nous même. Il ne nous reste qu'à exprimer nos plus plates excuses à la Terre en espérant qu'elle les accepte.

samedi 14 mars 2020

Le courage de partir.

   En cette période de renouveau printanier je suis en train de bourgeonner, mes velléités de départ prennent de plus en plus forme, au gré de ma forme mais pas de mes formes puisque je reste désespérément maigre. Mais les longues marches journalières depuis un mois me prouvent de plus en plus que je dois partir pour où et ce sans plus tarder, avant qu'il ne soit trop tard en quelque sorte et que je reparte encore sans y être préparé.
   Les amitiés que j'ai pu lier à Saint-Malo ne semblaient pas croire cela possible, c'était avant que mon dos ne se redresse et, avec lui, ma tête d'ailleurs je recommence à marcher dans les nombreuses crottes de chiens sur les trottoirs. Seulement ça ne m'irrite pas, au contraire ça prouve que je ne regarde plus où je mets les pieds, ils décident tous seuls de la direction à prendre et de la durée de la randonnée du jour. cela permet à mes yeux de vagabonder au gré des richesses qu'ils découvrent, transmettant à mes doigts la charge de le raconter puisqu'ils ont plus de vocabulaire que mon cerveau. De plus ce dernier est peu en état de fonctionner avec cette foutue épilepsie, alors je préfère me passer de lui, officiellement, afin qu'il n'entrave pas ma démarche.
   L'arrêt du tabac et de ses sous-groupes n'y est pas étrangère, outre l'odorat et le goût le souffle revient lui aussi me permettant à nouveau de ne pas manquer d'air, le même que celui qui va me pousser dans la bonne direction, celle de l'aurevoir. Là est réapparu un personnage que j'avais complètement omis dans l'histoire de ma vie, moi-même. Mais si je ne me suis pas étranger, c'est un nouvel ami qui apparaît à ces personnes qui ne m'ont connu que dans les méandres de la maladie et des luttes internes qu'elle provoque et ils croient enfin que ce pèlerinage n'est pas une lubie ou un rêve.
   Alors le discours suit les idées, ils regardent l'aventure comme un possible et plus comme impossible ou seulement pour eux-mêmes et, donc, me taxent de courageux d'ainsi décider ce que j'entreprends. Mais il n'est nul courage dans une décision, juste une envie de concret, juste une envie d'un départ qui serait le dernier vers un lointain possible, partout mais ailleurs encore une fois, une ultime fois animée par la seule vraie foi, celle que chacun accorde à son pouvoir, décider.
Ce n'est pas même une forme de courage, plutôt une illusion du courage.
   Partir pour être sûr de son courage, celui de quitter, sans doute définitivement, ce monde qui est le notre et qui ne me sied plus, mais il  est d'autres séparations qui demanderont vraiment du courage et de l'honnêteté. Celles des parents des amis et, plus que tout, des enfants qui devront eux aussi faire preuve du courage de me laisser doucement m'effacer de leurs vies, sauf à me rejoindre à certaines étapes de ce grand voyage que je veux faire, partir sous d'autres cieux avant que de partir aux cieux.
   Ce n'est pas le courage de partir qui me fait décoller mais une nécessité du départ, pour faire la seule chose que je puisse faire sans dégâts collatéraux, marcher et encore marcher sans plus arrêter, jusqu'à l'épuisement des dernières velléités et l'extinction de ce feu qui brûlera toujours dans les cœurs de ceux qui m'aiment, ils sauront se reconnaître.
   Moi aussi je vous aime et c'est pour ça que je pars, c'est pour vous protéger de moi que j'ai le courage de partir.

lundi 9 mars 2020

Un refus de vieillir.

   Ce n'est pas forcément un rejet de l'âge grandissant que le refus de vieillir, il s'agit parfois d'une simple façon d'être différent, comme d'un autre temps, il ne s'agit plus alors que du refus de voir "vieillir" notre société. Car le vieillissement est aussi une acquisition d'expériences qui, sensément, servent à ne plus recommettre les mêmes erreurs, sensément?
   C'est une simple conversation avec un couple qui se prenait en photo sur le mode autoportrait de leur téléphone, lorsque je leur ai proposé de les prendre en photo pour ne pas avoir ces têtes bizarres que font apparaître ce mode de photographie. Une fois le cliché pris, ils durent reconnaître que c'était effectivement plus joli, la jeune femme me faisant alors remarquer que je parlais un drôle de langage, ce n'est que du français pourtant mais il convient de parler le langage anglican que tente de nous imposer cette société bizarre. J'avais espéré que le brexit nous débarrasserait de ces foutus Anglais, mais non, ils sont comme la vermine se cachant pour mieux réapparaître dans notre dos, faisant fi de la richesse de notre si belle langue.
   Ainsi, le simple fait de refuser d'adhérer à cette mode du tout anglais serait comme un refus du vieillissement, je refuse à la société de prendre de l'expérience m'accrochant à des fantômes d'un autre temps. Nous devons donc accepter les anglicismes pour enfin vieillir, même si ça n'a rien de très surprenant, il convient de souligner que la cour d'Angleterre use du français lors de ses cérémonies, la monarchie rejette aussi le modernisme, ça me rassure je ne suis plus seul !!!
   En fait le refus de vieillir semble aussi simple d'accès qu'un refus de cette pseudo-évolution que veulent imposer quelques scientifiques décervelés, grassement financés par les états et les riches industriels, ils pensent pouvoir se rendre maître de tout, absolument tout. Dans leurs cerveaux dérangés la nature n'est qu'une nuisance qu'il convient de maîtriser totalement, la mort comprise, et c'est moi qui par mon simple verbe refuserais de vieillir !
   Pourtant les faits semblent leur donner tort, famine, réchauffement climatique, maladies, j'en passe et des meilleures mais la liste de leurs échecs est bien plus grande que celle de leurs réussites. Mais le peuple semble décidé dans sa grande majorité à cautionner ce besoin incessant de progrès, de confort et de luxe, quitte à sacrifier l'avenir de leurs propres enfants, la science résoudra le problème toute seule, c'est évident. Ils ont bien réussi à retarder la mort, enfin dans les statistiques, car je ne suis pas bien sûr que les lieux de concentration où l'on finit par jeter nos vieux ne soient pas une façon de doper les chiffres, mais y sont-ils encore vivants ?
   C'est ce refus de vieillir là que je rejette de toutes mes forces, je veux mourir vivant alors oui, je refuse de vieillir mais pas plus que toutes ces personnes qui continuent de vivre vraiment quel que soit leur âge, hommage à mes parents qui refusent tellement de vieillir qu'ils en restent jeunes. Voilà, mon refus de vieillir ne tient qu'à un mouvement, le mouvement perpétuel n'en déplaise à nos, vieillissants, scientifiques.
 

mercredi 4 mars 2020

Un feu qui ne peut s'éteindre.

   Une flamme qui tout le temps scintille quelque part, ailleurs mais partout, partout mais ailleurs, en tout cas elle permet à la lumière de briller encore. Et le jour s'éclaire à nouveau, sur une magnifique aube qu'un vent léger rend fraîche et vivifiante, mais qui ranime la flamme à nouveau, à sa lumière vient se joindre la chaleur. Celle d'un cœur qui se remet à battre devant deux photographies, deux simples photos par une Mère mises en ligne, pas de belles photos, peut-être, mais d'un réalisme incroyable donnant le sentiment d'être soi-même le photographe de la photo. Deux personnes apparaissent, une sœur et un frère semble-t-il, sur l'une ils se tiennent "comme sur la photo", comme s'ils avaient avalé un manche à balai, mais par le mauvais côté, nous l'avons tous vécu un jour où l'autre cette photo !
   En tout cas c'est une photo qui offre des perspectives différentes, selon que le regard est porté sur l'une avant que de l'être sur l'un. Le profil de l'une ou la face baissée de l'un, le sourire figé de l'une ou le sourire constipé de l'un, tout n'est qu'une question de point de vue, mais pas de cécité tant elle ouvre les yeux cette, finalement, très belle photo.
   Puis apparaît alors cette seconde photo, la bien nommée puisque c'est le temps qu'elle met à être admirée comme le seraient des icônes. Il y a, dans cette lumière qui s'en dégage, le feu qui couve n'attendant plus que la flamme le ranime, c'est lui qui ranime la flamme. Le regard porté sur ce frère et cette sœur devient alors celui de leur Grand-mère, un père peut voir ses enfants par les yeux de sa Maman et avec elle les aimer de cet amour dont seuls des parents peuvent aimer. Les deux ne font plus qu'une, les deux ne sont plus qu'un, Puis de deux, ils redeviennent trois sur les mêmes lieux grâce à la même artiste, mais toujours ils seront uniques. Ils sont adultes et savent ce qu'ils veulent et se donnent les moyens d'y arriver tous les trois, mais pour toujours ils sont d'abord mes enfants que j'aime.
   Mais un feu qui brule finit toujours par partir, en fumée certes, qui ne peut que se laisser porter par ce vent léger et frais de l'aube naissante, pour suivre la direction qu'il lui indiquera et toujours plus loin se dissiper sans se disperser pourtant.
   Mais le feu peut être aussi celui du canon qui, de son puissant souffle, peut s'envoler vers d'autres lieux, ou essayer comme Marie-Jeanne à Malestroit les initiés comprendront, mais cette fois ce n'est plus une tentative de suicide, juste un nouveau départ. Je m'envole en ses lieux et place, tel le boulet disparu mystérieusement qu'elle contenait, je n'en garderai donc que la flamme qui ne s'éteint que lentement et reste brillante jusque dans les yeux de ceux que tant j'aime.
 
 
 

La lettre d'excuse à Chloë.

   J'ai trois enfants magnifiques, cela va de soi, et j'ai toujours cru les aimer de façon égale et équitable pour tant il en est une qui considère que mon amour pour elle était moins exprimé ou plus mal que pour sa soeur ou son frère.
   Alors, mon ange, je prends ma plus belle plume pour tenter de te convaincre qu'il est impossible à un père de ne pas aimer un de ses enfants, ou alors il n'est pas père et ce n'est pas mon cas. Il est vrai que ta lettre vient plus tard que celles de Louise et Tristan, mais tu ne m'as pas facilité la tâche par ton dédain affiché toutes ces années, c'est pourtant cette révolte permanente qui me fait t'aimer plus encore.
   Tu es ma révoltée et, que tu le veuilles ou non, c'est ce trait de caractère qui nous rend plus proches, malheureusement tu ne peux accepter cet état de fait, ressembler à l'homme que tu refuses comme père est très difficile à accepter. Je suis bien placé pour le savoir puisque je suis, moi aussi le deuxième de trois enfants, celui du milieu qui se sent désaimé puisque situé entre l'ainée qui est la préférée et le petit dernier qui est le "chouchou", il est difficile de trouver sa place. Ton cas est pourtant pire que le mien, l'ainée n'étant que celle de ton père et le troisième le garçon tant désiré par ce même père faisant de toi le miracle d'une mère condamnée à n'avoir pas d'enfants par la médecine, mais pas pour ton père. Le cul entre deux chaises dès le début !!!
   Cette lettre que je t'écris, ma fille chérie, doit t'apporter les éclairages nécessaires à une meilleure compréhension de la situation dans laquelle nous nous trouvons et retrouvons, j'ai honni mon père, pour ne pas dire que je l'ai même voué aux gémonies, pendant cinquante trois ans et autant d'années perdues. Je ne puis donc t'en vouloir de m'en vouloir, je veux juste que tu comprennes que je n'ai retrouvé une forme d'équilibre que par le pardon entier et total de ce que je pensais devoir lui reprocher. Ce n'est qu'ainsi que j'ai pu prendre conscience que la violence physique qu'il nous a fait subir n'est rien face aux violences psychologiques que mon père a subi durant son enfance, loin de l'excuser cela autorise certaines erreurs dans la volonté d'être un père s'occupant bien de ses enfants. Seulement un bon père ne peut avoir de réalité qu'aux yeux de ses enfants, il est donc impossible à un père de devenir idéal par la diversité des caractères, ce qui plaît à l'un des enfants est ce qui provoque le rejet des autres et inversement. Comme dit dans un précédent texte, la perfection ne peut être de ce monde et c'est ce qui le rend si parfait. D'ailleurs l'enfant idéal ne peut pas plus exister, nous trouverons toujours des défauts dans la cuirasse alors même que ce sont ces défauts qui font de nous de parfaits imparfaits.
   Toi, ma Chloé, mon enfant chérie, ta perfection est dans cette intelligence instinctive que nous partageons, mon imperfection a été de ne pas le reconnaître plus tôt et d'avoir commis les mêmes erreurs avec toi que celles commises par mon père à mon égard. J'ai moi même du mal à me le pardonner, comment pourrais-je t'en vouloir de ne point le faire, c'est pourtant le seule façon de t'assurer un avenir plus serein que celui que je me suis imposé.
   Car le pardon total et sincère offre l'avantage d'être bénéfique pour les deux partis, c'est en pardonnant à mon père que j'ai pris conscience de ma part de responsabilités dans cette histoire. Je suis le seul responsable de cet état de fait, rien ne peut empêcher la réussite de celui qui la désire vraiment et se laisser croire que ce n'est que pour ne pas apporter de satisfaction à un père qui on ne peut en apporter, par principe. Les psychologues appellent cela le refus de la réussite, je préfère penser que ce n'est qu'une forme de lâcheté, une façon de ne pas se regarder vraiment et de reprocher à un autre ses propres erreurs.
   Je t'écris cette lettre dans l'espoir que tu comprennes qu'en me punissant de ton dédain, c'est d'abord à toi que tu nuis et , en "bon" père, c'est à moi de te sauver de cette haine que tu croies me porter quand ce n'est que le désamour de toi même.
   Ô mon enfant, ma fille, je te prie d'accepter cette lettre pour ce qu'elle est, l'aveu pur et simple de mon impuissance face à cette situation, mon incompétence à être le père que tu voulais, mais le cri de l'amour que je t'ai toujours porté, même maladroit cela reste de l'amour pur que seuls des parents peuvent éprouver pour leurs enfants.
   Voilà Chloé, il n'est ici question que d'un cri, que dis-je, d'un hurlement d'amour d'un père à son enfant chérie, forcément chérie. Je t'aime un point c'est tout.
                                                               

dimanche 1 mars 2020

Vos papiers, s'il vous plaît !

   Je marche beaucoup en cette période d'inactivité, déambulant dans les rues de Saint-Malo à longueur de journées j'ai constaté que, quelque soit le quartier, il y avait des déchets abandonnés partout. Il semblerait que les habitants, comme les touristes d'ailleurs, n'ayant pas envie de promener leurs déchets n'attendent pas de croiser une poubelle, fort peu nombreuses il faut bien le dire. Alors, le plus discrètement possible, ils les jettent à l'envi quelque soit le lieu où ils se trouvent, rues, bords de mer, voire à côté des rares poubelles. Des déchets qui, pour beaucoup, ressemblent étrangement à du plastique ou à des mégots de cigarettes, la municipalité avait pourtant orchestré une campagne d'affichage prévenant les contrevenants du risque de verbalisation.
   Pourtant jamais je n'ai vu l'intervention de forces de l'ordre assurant un respect de la loi imposée puisque cela ne vient pas naturellement aux citoyens, les policiers semblant, eux aussi, insensibles au sujet de l'écologie de base. Et si, par malheur, l'envie vous vient de manifester votre mécontentement, la seule réponse est "vos papiers, s'il vous plaît", qu'ils devraient pourtant utiliser contre ceux qui préfèrent les jeter plutôt que de les présenter. Le vent quotidien sur cette fabuleuse côte d'émeraude se chargeant de disperser toute cette variété de déchets, macdo en étant le principal pourvoyeur d'ailleurs, après les cigarettiers bien évidemment, il n'y a pas d'antiaméricanisme dans mon propos.
   Alors, profitant de la campagne pour les élections municipales, je hante les réunions politiques, sans parti pris puisque je ne me sens absolument pas Malouin, où je dénonce les faits. Les réponses, dans leurs immenses variétés, étant toujours consensuelles, je ne puis m'empêcher de faire dans le Fleuriquet et pousser le vice jusqu'à la provocation, j'y excelle certains le savent déjà. Force m'est de constater mon impuissance à être perçu autrement qu'un écologiste intégriste, surtout par les autres citoyens présents qui préfèrent s'inquiéter de ce virus chinois envahissant, ou du manque de places où garer leurs similis 4x4. Les déchets étant le cadet de leurs soucis, j'aborde alors l'état de délabrement, voire le manque de trottoirs où se promener en toute sérénité, ainsi que les pistes cyclables définies par un trait de peinture sur des routes déjà  trop étroites, ainsi que la mauvaise organisation des transports en commun. Là encore, la levée de bouclier vient des fanatiques du tout voiture qui ne veulent pas même marcher pour rejoindre leurs camions déguisés en véhicules de tourisme.
   Heureusement que les candidats à l'élection semblent très sensibles à mes argumentations et se promettent de réagir de manière effective. Il faut bien reconnaître leurs sensibilités au sujet d'une écologie de proximité qui, pour paraître désuètes, sont un point de départ à l'acceptation d'un changement de comportement et de consommation par cette fange de citoyens, souvent les plus nantis et les plus vieux. Il faut donc commencer par éduquer ces irrespectueuses personnes qui privilégient leur bien-être personnel avant le bien commun. Ils sont parents ou grand-parents d'enfants dont ils détruisent l'avenir, surtout qu'à cet argument ne fut opposé qu'un silence quasi religieux, mais l'idée d'une éventuelle verbalisation ne reçut pas le même accueil bien sûr.
   Il me semble pourtant que c'est par ces points de discorde que pourrait commencer leur acceptation d'un changement d'habitudes, qui permettra la prise de conscience d'un réchauffement climatique de plus en plus inquiétant et de plus en plus perceptible.
   Et que cette expression "vos papiers s'il-vous-plaît" ne soit plus réservée qu'à ceux qui les jettent par terre !!!