jeudi 2 avril 2020

Le cadet de mes soucis.

   Il est surprenant que le deuxième enfant d'une fratrie soit nommé le cadet, même l'étymologie ne peut l'expliquer si ce n'est comme le titre de ce texte, le mot semble signifier que l'on ne s'en inquiète pas. Il est pourtant totalement inapproprié puisque le terme désigne une personne moins âgée qu'une autre, je suis donc le cadet de mon frère aîné et mon plus jeune frère est mon cadet. Pourtant c'est une erreur importante pour celle ou celui qui est ainsi nommé, ayant déjà "le cul entre deux chaises", il se retrouve affublé d'une dénomination qui ne le représente pas, devenant par conséquent le soldat inconnu d'une fratrie.
   Cette inexistence a souvent des conséquences désastreuses, beaucoup de ces "cadets" ne s'en remettent pas et se créent un personnage afin d'exister au-delà du mot, ce n'est pas toujours une réussite. Placé entre le premier né et le dernier, sa place est ambigüe, l'aîné est l'enfant attendu, voire espéré et le plus jeune est celui qui permettra d'être parents plus longtemps. Il est parfois difficile de trouver sa place au milieu de trois enfants, des questionnements se font jour, quelle place a-t-il  réellement dans le cœur de ses parents, n'est-il qu'un intermédiaire, étant au milieu pourquoi n'est-il pas le centre de l'attention parentale.
   Il en arrive à penser qu'il n'est que la quantité négligeable se sentant le mal-aimé, ne trouvant pas sa place il en arrive souvent à chercher le moyen d'attirer l'attention des parents. C'est là que le bât blesse, pour se faire entendre et se rendre visible son comportement suscite la colère des parents, le convainquant un peu plus qu'il n'est pas à la bonne place voire qu'il n'a pas sa place. Alors la rébellion se fait jour, provoquant une guerre avec des parents dans l'incompréhension de cette étrange façon d'agir.
   Il devient alors rebelle à toute forme d'autorité et, plus encore d'autoritarisme, il lui est difficile de trouver une place où qu'il soit, quelle que soit ses activités, il se victimise sans cesse et finit par partir. De toute façon quoiqu'il fasse il ne correspond pas à ce que ses parents étaient en droit d'attendre de lui, les éloignant plus encore de celui qui se sent le mal-aimé.
   Alors, en fait de cadet, il se sent comme le cadet des soucis de ses propres parents quand bien même ce n'est pas le cas. Je ne connais pas de parents qui n'aiment pas un de leurs enfants, quelle que soit sa place dans le trio, il n'est le deuxième que dans sa tête et, sans doute est-ce pour ça qu'il n'en fait qu'à sa tête !

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