jeudi 29 mars 2012

J'aime le magnétisme.

   C'est un pouvoir mystérieux que le magnétisme, celui d'attirer, voire d'influencer des objets ou des personnes, cela agit comme un aimant sur le métal, on ne peut y résister. Nous avons décidé d'en rencontrer un avec Cathy, il était sensé nous aider à arrêter de fumer, nous étions prêts à nous laisser envoûter même si, vous vous en doutez, je n'étais pas forcément convaincu.
   Nous voici donc à pied d'oeuvre, une petite salle d'attente, toute petite mais bien remplie, les gens présents ayant l'air convaincu de l'efficacité de notre magnétique empêcheur de fumer. Bon, comme tout praticien digne de ce nom, l'heure du rendez vous n'est que de principe, encore avons nous de la chance puisque nous n'attendons qu'une heure, c'est bon signe!
   Notre tour arrive enfin, Cathy décide de passer la première, je ne crois pas qu'elle soit plus courageuse ou plus motivée que moi, je pense qu'elle en a assez d'attendre! Une demi heure plus tard, la porte s'ouvre enfin pour moi, je me retrouve face à un petit bonhomme, pieds nus et à l'air béat. Il me demande quelles sont mes raisons d'arrêter de fumer, puis il prend une cigarette qu'il va brandir comme une baguette magique pendant tout l'entretien.
   La conversation se déroule très normalement, il m'expose les raisons qui doivent me motiver, il m'explique que je dois me comporter comme si je n'avais jamais fumé et me fait quelques tours de passe-passe. Il me bloque la jambe avec la cigarette qu'il tenait, puis il expulse le tabac de mon corps en remontant ses mains le long de mon ventre, jusqu'à ma gorge. Sur ce, il me dit que c'est fini, que je n'aurai plus envie de fumer et que je lui dois trente cinq euros!
   Je ressors de son cabinet et rejoins ma Cathy, nous nous regardons puis nous nous posons la question: "alors, ça te fait quelque chose?", la réponse est la même pour les deux, aucun ressenti mais aucune envie de fumer, même si j'ai des cigarettes dans ma sacoche. Nous ne fumons jamais en voiture alors je ne suis pas encore totalement convaincu que c'est le magnétiseur qui est la cause de cette "non-envie".
   Nous prenons la route de Rennes où nous devons récupérer une amie grande fumeuse, ce sera un bon test, grandeur nature. Bon, il faut le reconnaître, le magnétisme a agi, malgré les efforts de notre amie, ni l'un ni l'autre n'éprouve le moindre désir de tabac, nous semblons totalement débarrassés du tabac.
   Alors, évidemment, il y a eu des hauts et des bas, depuis ( cela fait deux semaines maintenant), mais nous n'avons pas replongé et ne sommes pas plus nerveux qu'avant, nous en arrivons à nous demander si nous avons fumé un jour et, surtout, ce qui nous a pris de vouloir fumer un jour! J'aime donc le magnétisme, je suis sous le charme, même si ce n'est pas un envoûtement!

mercredi 21 mars 2012

J'aime fulminer.

   Quelques jours après avoir annoncé que j'allais arrêter de grommeler, j'annonce que j'aime exprimer de façon violente ma colère, je ne suis plus à un paradoxe près, ,mais je vous rassure, je ne cherche que le jeu de mot par le titre de ce soir. Fulminer peut aussi vouloir dire lancer la foudre ou tonner, être fumant en quelque sorte, c'est ce que je ne suis plus, justement, j'ai arrêté de fumer, au sens propre!
   Ceux qui me connaissent un peu doivent se dire qu'effectivement, je fulmine en ces moments de sevrage tabagique, que nenni, j'ai trouvé la parade. Nous avons été consulter un magnétiseur avec la femme de ma vie, vous savez, un de ces personnages étranges, bien nous en a pris, même un incorrigible matérialiste comme votre serviteur doit se rendre à l'évidence, ça marche!
   J'ai donc arrêté de fumer, sans tempêter, sans me mettre en colère, sans même pester! Je n'ai ni détoné, ni explosé ce qui est un véritable paradoxe pour un artilleur aussi explosif que votre Boutefeu. Le pire est qu'il faut que je garde un briquet par devers moi pour bouter le feu à la poudre puisque je ne saurai plus le faire d'une cigarette, mais ce ne sera qu'un rappel d'une vie passée, j'ai oublié que j'avais fumé!
   Je puis fulminer tout mon soûl, puisque c'est aussi être hors de soi, ce qui me semble être ma nouvelle réalité tant je me suis détaché de cet encombrant héritage de mon passé, puisque c'est aussi hurler, ce que j'ai envie de faire pour exprimer toute ma joie d'être enfin débarrassé de ce fardeau, je suis libre, totalement libre! Finis les essoufflements malencontreux, les pertes de temps, je me sens léger, je vais pouvoir déchaîner les forces que j'avais mis sous l'éteignoir de mes cigarettes, je vais sortir de mon cendrier de façon éruptive, nous y revenons, je vais pouvoir fulminer!
   J'ai enfumé mon envie de fumer, je vais pouvoir maudire les fumeurs, voire les invectiver, ce sera le point culminant de mon art de fulminer, la fulmination suprême. Je vais vitupérer, ce qui me fera jubiler, je vais déblatérer sur le dos des pauvres hères victimes de leur passion pour le tabac, mais je crois surtout que je vais les prendre en pitié, victimes qu'ils sont de ce syndrome tabagique dont j'étais moi même la victime.
   Je vais donc devoir fulminer contre mes envies de fulminer contre les fumeurs, mais, au moins pourrai je continuer de fulminer... sans fumer!!!

jeudi 15 mars 2012

J'aime les débats.

   J'aime ces soirées, surtout actuellement, où l'on peut débattre de sujets politiques puisque c'est de saison, c'est l'une de ces conversations qui déclenche l'écriture de ce texte. J'ai dû subir, hier soir, le discours plein de démagogie d'un réactionnaire de droite, avec ce que cela implique de lieux communs. Comme la personne incriminée était notre invité, j'ai été contraint de me taire, ça vous en bouche un coin, hein? C'est pour ça que mon texte de ce soir sera consacré à la politique, je vais écrire ce que l'on m'a interdit de dire.
   Le sujet du monologue de notre ami, était la fuite des cerveaux de notre beau pays à cause de la taxe que veut instaurer le candidat socialiste sur les très hauts salaires. Ces gens de droite sont vraiment dépourvus d'imagination, après les chars russes de 1980, voici que nos intellectuels vont fuir le pays pour que leurs revenus ne soient pas surtaxés! Mais, depuis quand les intellectuels gagnent ils des salaires qui les menacent  de simplement payer des impôts?
   Il me semble bien que c'est notre actuel président qui a ouvert la boîte de Pandore et fait fuir nos têtes pensantes en les maltraitant et en réduisant leurs subventions à peau de chagrin. Mais, comme d'habitude, les électeurs de droite sont d'une mauvaise foi que seuls les électeurs de gauche peuvent leur envier! Alors, ils vont prétendre que la possibilité d'un gouvernement de gauche va nuire au bon développement de notre économie, que tout le système va s'écrouler et que ce sera la déchéance pour notre beau pays. Ils semblent oublier que c'est déjà le cas, le gouvernement du pays n'a qu'une importance relative, qu'il soit de droite ou de gauche, il n'est plus que d'apparat, il ne fait qu'entériner les décisions des entreprises de la bourse.
   Alors, je me fais fi de tous ces militants de groupes politiques qui s'attachent à leurs habitudes, pensant qu'elles les sauveront du naufrage inéluctable de notre société de consommation, c'est pour ça qu'il ne m'est pas difficile de me taire lors d'un débat sur la politique. J'ai décidé que je ne déciderai plus, je voterai blanc et, si les Français avaient un peu de bon sens, ils suivraient tous mon exemple, juste pour signifier aux pitres qui prétendent nous représenter, qu'ils ne servent plus à rien, si ce n'est gesticuler vainement, ce qui est l'apanage des marionnettes faut il le rappeler?!
   VOILà, j'aime les débats, mais seulement lorsqu'ils ne sont pas stériles, là je veux bien m'exprimer, pour peu que l'on me laisse prendre la parole de temps en temps, juste histoire d'apporter ma pierre à l'édification de la bêtise humaine!

dimanche 11 mars 2012

J'aime les grommellements.

   Avec le nom dont j'ai affublé mon blog, pourrait il en être autrement? Il me faut pourtant admettre qu'une nouvelle étape de mon évolution se doit d'être franchie, je dois apprendre à cesser de bougonner! Sans doute est ce là un ultime changement, mais il m'est difficile à mettre en oeuvre, tant j'ai aimé ce trait de mon caractère. J'avais déjà essayé de m'en défaire par l'entremise des textes les plus vindicatifs qu'il se puisse trouver en ce lieu de toutes les écritures de mes haines et de mes passions, mais rien n'a su ou pu me détourner de ce trait si particulier de mon caractère.
   Là, j'ai décidé qu'il était temps de finir mon nettoyage intérieur, je vais arrêter de marmonner entre mes dents ces mots que personne n'est prêt à entendre, tant ils exprimaient mes impétuosités les plus secrètes. J'ai bien réussi à atténuer, voire à éteindre mes colères, il ne devrait pas m'être trop difficile de cesser de râler!
   Seulement voilà, c'est un sacerdoce que de ronchonner, de ruminer mes frustrations, je suis un grognon, c'est dans mes gènes, c'est ce qui me gêne! Comment puis je aller ainsi contre ma nature profonde tout en restant moi même? C'est la grande question à laquelle je dois répondre si je veux avoir la moindre chance de voir aboutir mon projet.
   Là, je ne vois qu'une seule réponse, je devrais exprimer tout haut ce que je gardais pour moi, je vais grommeler à haute voix si je puis me permettre cette allégorie! Cela fera scandale, à n'en pas douter, ensuite je tâcherais d'apprendre la diplomatie, ce sera un nouveau pas vers l'évolution censée me conduire vers la perfection! En attendant, je vais me mettre à parler comme j'écris, ne plus avoir de ces bienséantes retenues face à des gens à qui l'on ne saurait dire tout le mal qu'ils nous inspirent, si j'emploie le même vocabulaire que celui utilisé dans ces textes, cela peut ne pas choquer!
   Puisque je n'ai pas de détracteurs dans mes commentaires, je ne devrais pas déclencher de révolution par mes paroles, fussent elles un peu abruptes, alors je pourrais ne plus marmonner un grmblmblm, mais, plus simplement dire: "écoutez, vil olibrius, votre art d'être n'est pas en accord avec mon art de penser, alors cessez, je vous prie, de nuire à ma saine oxygénation par votre encombrante présence et tâchez de n'y plus revenir". Avouez que c'est mieux, quand j'en serais arrivé à ce stade, je pourrais alors écrire le texte qui mettra fin à toute polémique sur mes incessants bougonnements: "je hais les grommellements!", en attendant, grmblmblm de grmblmblm, je vais continuer un peu à écrire mes trop rares mécontentements, ne vous en déplaise!

dimanche 4 mars 2012

J'aime la concupiscence.

   Que voulez vous, je suis un jouisseur des biens matériels de la vie ainsi que des plaisirs de la chair, nul de ceux que je connais ne pourrait dire le contraire. Bon, pour les biens matériels, il est vrai que cela ne se voit pas de prime abord. En fait, si je n'y suis pas attaché, je dois bien avouer que je les aime, le peu de bien que j'ai, j'y tiens, même si ce n'est pas jusqu'à l'avidité!
   Par contre je n'éprouve aucune convoitise envers les biens des autres, je ne sais pas ce qu'est la jalousie de la possession, si d'autres ont plus que moi, c'est qu'ils en ont ou en éprouvent le besoin, grand bien leur fasse! La surconsommation n'est pas mon crédo, je me contente donc de ce que j'ai, ni plus, ni moins, mais j'entends en profiter au maximum!
   Par contre, pour ce qui est des plaisirs de la chair, je dois dire que je puis faire preuve d'une certaine appétence, pour ne pas dire bestialité. Ma soif de plaisir est inextinguible, je n'en suis pas certain, mais je me crois capable de tous les abus pour assouvir mes penchants pour la chair. Ce désir est le plus fort de tous mes sentiments, je cède à mes envies de chair par faiblesse, je suis un concupiscent invétéré.
   La sensualité de cet attrait ne saurait que me pousser à commettre tous les abus possibles et imaginables, la chair me fait perdre le contrôle de ma tempérance. J'en deviens un égoïste prêt à me battre pour ne rien laisser de la part que je pense devoir me revenir, cela frise la luxure! Je suis un incontinent de la chair, je vis ces moments dans l'impudicité la plus totale, je refoule mon humanité pour laisser libre cours à mes plus bas instincts, je le dis sans aucune pudeur, puisque j'aime la concupiscence!
   De vous faire cet aveu soulage ma conscience, maintenant je pourrais me laisser aller à mes appétits de chair sans honte, ni remords. Grâce à ce texte, véritable confession d'un impénitent concupiscent, je vais me laisser aller à mes appétits de chair jusqu'à la cupidité, voire plus! Je vais donc vous laisser là, pour aller me livrer à mon sport favori, manger à m'en faire péter la bedaine!
   Comment, ce n'est pas à cette chair que vous pensiez? Ne seriez vous pas quelque peu concupiscents, mes amis?