mercredi 4 juillet 2012

Parcs et jardins.

   Ma décision est prise, plus rien ne m'en detournera, je vais recommencer à m'occuper de paysager les jardins de la région. Les raisons qui me poussent à ce choix sont multiples, tout d'abord j'aime beaucoup ce métier, ensuite, j'ai fait une évaluation de mes envies et désirs auprès d'une fort aimable psychologue et le bilan est sans appel, je ne puis plus travailler pour un patron, quel qu'il soit! Je vais créer mon entreprise et tenter de faire mon trou, au milieu d'une concurrence aussi nombreuse que déloyale puisque la plupart des paysagistes déclarés ne sont que des simili professionnels.
   J'ai deux ou trois idées qui devraient me permettre de me démarquer de mes rivaux, afin de me faire ma place au soleil. En attendant, je me fais mettre le pied à l'étrier par une charmante dame de notre voisinage à qui je rendis quelques menus services de temps en temps. Chaque don appelle un retour, je le savais déjà, mais là, je dois avouer que je n'aurais pu mieux choisir la personne à aider, elle connaît un grand nombre de personnes et sait m'en faire profiter tout autant que d'en tirer profit.
   C'est ainsi, qu'il y a quelques jours, nous partîmes tous deux dans sa décapotable, s'il vous plaît, pour rencontrer un couple dans le désarroi le plus complet face à l'ampleur des travaux d'entretien de leur grande et magnifique propriété. J'ai repris contact avec la profession de la plus belle des manières, un parc intelligemment planté d'essences diverses et variées, mariées avec goût et sans surcharge. De magnifiques arbres étalant leur splendeur au dessus de massifs d'arbustes adaptés à leur situation ombragée. Les allées, elles même, participent à l'agrément du lieu, elles louvoient entre les massifs, afin de nous faire mieux découvrir les charmes cachés du lieu et nous cheminons tranquillement jusqu'à un étang qui ne se dévoile qu'au dernier instant.
   C'est en cette place que s'effectuera l'essentiel de mon intervention, il s'agit de redonner son lustre à un étang noyé sous  par lentilles d'eau et dont les rives sont envahies de mauvaises herbes et d'arbustes n'ayant d'autre vocation que l'envahissement et l'occupation stérile de l'espace. C'est un tâche titanesque qui m'attend, mais j'imagine déjà la joie et la fierté que j'éprouverai quand elle sera menée à bien. De plus, j'ai réussi à négocier l'enlèvement des lentilles en me faisant aider par les garçons, mon fils et celui de Cathy, leur prime étant des grillades organisées par les propriétaires et l'accès autorisé à leur piscine pour le reste de l'après-midi.
   Voilà, pour un pied à l'étrier, c'est une réussite, je suis heureux de reprendre ce métier que je n'aurai jamais dû abandonner, dans ma nouvelle vie ce sera la cerise sur le gâteau, paysagiste je serai puisque c'est ce que j'aime, puisque je n'ai même jamais cessé de l'être.