lundi 15 février 2016

Amants

   Il est un homme qui, par grand succès auprès des femmes et ce dès son plus jeune âge, se complût dans un état de béatitude à l'observation attentive des mœurs féminines. Son premier élan amoureux se porta, tout naturellement, sur sa mère, cette seule femme qui puisse lui tripoter le zizi sans provoquer autre chose qu'un pipi sur elle.
   Puis, avec les boutons et l'air éminemment intelligent que donne l'adolescence du mâle frétillant, nombreuses furent les prétendantes, cependant que certaines allaient jusqu'à se prétendre. Quelques balbutiements plus tard, son chemin croisa le regard de celle qui, comme par ensorcellement, lui était destinée.
   Ils se le tenait pour dit, bien qu'entre eux régna le silence, puisqu'ils ne firent que se rapprocher au fil d'années étudiantes. Ils étaient grisés d'un amour aussi platonique que mutuellement ignoré.
   La soudaine, mais inévitable, séparation les menace, c'est alors que s'ouvrent et s'épanchent leurs cœurs. Ils sont emportés par une vague plus forte qu'un raz de marée. La conscience profonde de ce quelque chose qui, tous deux dans la même union les tenait, effraya leur jeunesse. Fut-ce par défi ou par abandon, leurs destins s'écartèrent de plus en plus.
   Elle, comme le veut la coutume lorsque l'on est éconduite, se réfugia auprès de ce dieu de Rome, qui semble n'être qu'amour et bonté et plus attractif que le dieu de La Mecque. Comment pourrait-il croire en l'un ou l'autre quand c'est lui laisser le cœur de celle qu'il aime.
   Lui, prit le chemin ardu du combattant athée contre des infidèles qui croient en un dieu unique. Il se rend compte que le combat est injuste, ces hommes croient dans un même dieu et ne se battent que parce qu'ils l'ont nommé différemment. Alors, avec ses canons, il se vend au dieu de qui le paiera le mieux, peu lui chaut, tant qu'il s'enrichit.
   C'est ainsi que leurs cœurs se détruisirent ou s'endurcirent, c'est ainsi que naquit un séduisant parti, pour peu que l'on n'exige qu'un peu d'amour et du respect. Mais à cœur vagabond, nulle étape ne saurait être une arrivée.
   Tandis qu'au loin, dans ces terres abandonnées de la plus noire Afrique, elle prenait conscience que là n'était pas sa voie. L'enfermement religieux ne saurait suffire, elle voulut alors Le servir autrement et elle revint vers cette ville si capitale.
   A si peu s'écrire que l'on ne saurait qu'en dire, leurs deux cœurs se déchirent. Chacun sa ou ses vies, le chemin tracé est celui que l'on suit lorsque l'on a pas voulu le créer.
   De retour sur ses terres, il trouva femme qui lui donna une enfant, mais il ne pouvait être heureux, cela ne dura pas et il s'en fut. Puis, il trouva une autre femme, ils eurent deux enfants mais, là encore, son insatisfaction était telle qu'il se mettait dans des colères sombres et violentes. Elles étaient si naturelles qu'il crut qu'elles lui venaient d'un lointain héritage familial. Sans plus chercher d'excuses, il faisait vivre les siens dans la terreur.
   Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle avait fini par se résoudre à trouver un père pour les enfants qu'elle désirait tant, un garçon et une fille eussent dû la satisfaire. Mais, en un coin perdu de son être, quelque voix se faisait entendre, lui susurrant que là n'était pas sa place, l'empêchant d'être aussi épanouie et heureuse qu'elle l'avait espéré.
   Nulle paix, nulle tranquillité dans ces vies qu'ils croyaient s'être choisies, avoir tout pour être heureux et n'être jamais heureux, voila donc ce qui les attendait, pour le restant de leurs jours.
   Mais le destin est espiègle, qui peut, d'une simple pichenette, renverser le cours d'une vie. Ce jour là, par le plus grand des hasards, leurs chemins se croisèrent, leurs regards s’emmêlèrent, leurs cœurs s'emballèrent, eux qui les croyaient éteints à jamais. Plus de colère, plus de tristesse, l'élue était de retour, l'élu était revenu, tous leurs problèmes s'effacèrent devant la force de cet amour si beau qui, jamais ne les avait quittés. Même leurs enfants furent touchés et éprouvèrent une forme de joie, de sérénité, un parent heureux est un parent qui rassure, quels que soient les déchirements provoqués.
   Chacun est à sa place, l'amour les unit à nouveau, ils n'auront pas d'autres enfants, mais ils vieilliront ensemble et peut on imaginer plus belle fin.
  

Si tu veux voir ta femme dans vingt ans, regarde ta belle-mère!

   Je sais que ce titre, à lui seul, risque de provoquer une levée de boucliers de la part de mon lectorat féminin. Je dois bien avouer ne pas être un grand adepte des adages populaires mais, dans ce cas particulier, force m'est de reconnaître qu'il contient une grande part de vérité.
   Tant pis pour les féministes, dont les poils vont se hérisser, encore qu'aujourd'hui, à part les cils, il ne leur en reste plus beaucoup! La chasse aux poils est devenue une telle mode que même les hommes semblent s'y mettre!
   Mais revenons à notre sujet du jour, nos chères et tendres épouses-compagnes-concubines, enfin toutes ces charmantes personnes qui nous empêchent de sombrer dans une totale et profonde décadence masculine. Vous savez, ces gentilles façons de nous obliger à suivre leurs si précieux "conseils":
-- Mais tu ne vas pas sortir habillé comme ça!!!!!!!!(?)
-- Je t'ai pris rendez-vous chez le coiffeur.....
 Évidemment, elles ne le diront jamais de façon aussi abrupte, tant elles aiment les circonvolutions, après tout, elles sont toutes en courbes nos chères et nos tendres femmes. Ce qui ne nous empêchera pas, nous les mâles virils, de faire attention au choix des vêtements, lors de la prochaine sortie, voire plus simplement, leur demander directement s'il faut absolument mettre cette horrible chemise!
   Décidément, je n'arrête plus de digresser, revenons en à notre sujet et adage du jour, les ressemblances mères-filles.
   Cela commence dès l'enfance, pour peu que l'on soit observateur. Dès l'âge de sept-huit ans, les filles copient leurs mamans dans leur style vestimentaire, à moins que ce ne soit les mères qui imposent leurs points de vue, je n'ai jamais réussi à faire la part des choses.
   Bien sûr, il y a des exceptions, mais elles n'existent que pour confirmer la règle!
   Ensuite, en grandissant, il y a une légère période de rejet, c'est la fameuse crise d'adolescence mais cela ne dure pas et les similitudes réapparaissent .
   Il faut bien noter que, fille ou garçon, force est de constater que l'amour de la mère est plus intense que celui du père. Avec lui, nous irons vers une forme de complicité, avec elle, ce sera une forme de dévotion. Seulement, il faut bien avouer qu'il nous est difficile, à nous les garçons, de tomber dans l'imitation de nos mamans, même si nous avons pu hériter de leur caractère!
   Plus la vie avance et plus cette ressemblance fille-mère se fait visible, jusqu'à un mimétisme physique troublant, quelquefois! Regardez bien autour de vous, observez les familles que vous croisez et vous en ferez aussi le constat. Même les changements de mode, la participation plus active des papas, les pseudo-modèles de l'irréaliste télé réalité, rien n'y fait, chassez le naturel, il revient au galop!!!
   Allez, mesdames et mesdemoiselles, vous avez le droit de récriminer, de m'agresser, de me traiter de tous les noms d'oiseaux qui vous soient inspirés par ces lignes, vous ne pourrez me faire plus de mal que ne m'en fera ma chère compagne lorsqu'elle découvrira ce texte!
   Et pourtant....

jeudi 4 février 2016

Fichtre, que Dinan est belle.

   Ce soir, chemin faisant pour acheter le pain quotidien, qui est sensé nous être distribué par un certain dieu, mais bon, il n'a jamais dit que ce serait gratuit.
   Or donc, l'heure était grise, vous savez, entre chien et loup, lorsque les lumières s'allument mais que l'on ne veut pas encore clore les volets, gardant ou plutôt regardant encore un peu de cette lumière céleste, l'hypothétique rayon vert.
   Cela offre un double charme à l’œil, les façades éclairées surmontées de ces fenêtres lumineuses. Conviant nos regards, ces jolies demeures nous offrent leurs intérieurs, nulle envie de détailler un décor plutôt qu'un autre tant il y a de richesse dans la variété.
   Puis, le regard redescend vers la rue, vers ces pavés illuminés des reflets de lampadaires, lumières magnifiées par cette vivifiante humidité qui nous est si chère, Bretons que nous sommes.
   Revenir sur ses pas avec son pain, croiser deux aimables voisins, flâner en un mot. L’œil toujours dressé, regardant à droite, mirant à gauche, admirant au milieu, toujours enchanté.
   De ma maison me voici déjà au seuil,  je jette un dernier coup d’œil sur ma rue en deuil qui, bientôt, sera d'un bel accueil.
   Voila, plutôt que de m'irriter d'accents circonflexes déplacés, j'ai préféré écrire.