lundi 27 janvier 2020

La relativité de la vérité.

   Il me faut bien l'avouer, mon précédent texte est des plus ambigus, il semble que mes propos aient été mal compris ou mal dits d'ailleurs, d'où cette relativité dans la vérité. Alors je dois présenter des excuses pour n'avoir pas su mieux exprimer les raisons de mon départ précipité de cette vie dont de nombreuses personnes rêvent, ils y consacrent toute leur énergie sans toujours aboutir.
   Je ne suis pas de ceux-là et je suis responsable de mon départ de ce nid douillet, je ne l'ai jamais remis en question mais je me dois d'avouer ici que je n'ai pas utilisé une méthode respectable, voire même ai-je été vulgaire. J'ai donné le bâton pour me faire battre en quelque sorte, ça non plus je ne le conteste pas.
   Mais c'est sur ce point pourtant que la relativité intervient, c'est le rejet qui en a découlé que le petit oiseau a mal accepté, affaibli par une santé devenue fragile, il n'a pas trouvé d'autres moyens d'exprimer cette immense solitude qui s'est abattue sur lui. La méthode a un côté positif puisqu'elle a enfin déclenché une réaction, même si elle était offusquée.
   Car, et c'est la force de la vérité, les réactions sont souvent proportionnelles aux réalités de celle-ci sans la moindre relativité cette fois. Alors je ne saurais m'excuser d'avoir écrit un texte qui semble à ce point gêner les protagonistes. Je n'ai pas plus de regrets de la vie que j'ai fui, elle n'était pas mienne et ne pouvait pas le devenir, je suis par trop révolté contre ce système qui est responsable de toutes les nuisances de l'humanité contre l'humanité. Là encore, je n'ai jamais été un adepte de cette fameuse relativité dans mes propos et dans mes actes, comment aurai-je pu accepter de vivre et ainsi de cautionner une telle vie?
   L'Amour m'a rendu aveugle et a semblé me pousser à accepter de m'assoir sur ma personnalité vraie, pour mieux vivre ce changement profond. S'il est une vérité que nul ne saurait contester, c'est que le naturel ne peut être chassé sans le risque de le voir revenir au galop, pour fracasser une vie qui n'était qu'un mensonger aperçu du bonheur. Le rejet qui s'en est suivi n'est qu'une confirmation que ce sentiment était partagé, là non plus il n'y a pas de relativité dans cette vérité. Je n'étais aimé que pour mon énergie et mon hyperactivité, dès que j'ai montré des signes de fatigue la relation est devenue ambigüe et ne pouvait que conduire à une rupture, dont acte!
   Pour conclure, je dois accepter que ma vérité ne soit pas la vérité des autres, que mes propos puissent être blessants puisque interprétés dans cette relativité des points de vue et demander d'accepter de m'excuser à celle qui se sent le plus concernée.
   Cela ne m'empêchera pas de continuer à asséner mes vérités, même si elles ne le sont que pour moi!
 
 

lundi 20 janvier 2020

Un petit oiseau.

   Déjà dans l'air des prémices de printemps se faisaient sentir, même si son heure n'aurait dû survenir si tôt, l'instinct s'installa tout de même avec les premières fleurs et quelques bêtes se mirent à tournoyer dans la lumière, il ne s'agissait que d'insectes certes, mais très motivés et dont les bourdonnements éveillèrent d'autres instincts, plus faméliques ceux-là!
   Car, aux bourdonnements d'insectes ripailleurs, il fut répondu un gazouillis, si magnifique pour l'oreille béotienne, il n'est que le "à table" du petit moineau qui fait là son apparition pour se rendre ripailleur d'insectes. Pour eux, le printemps, en plus d'être précoce, fut bref, mais notre cher oiseau à peine repu se mit à gazouiller dans tous les sens et à tue-tête. Impossible de contenir ce flot de pensées confuses, alors elles sortaient comme elles pouvaient, jusqu'à ce que le vieil hibou irascible qui ne manque jamais d'être là lui intime de se taire, alors il cessa de chanter.
   Mais le processus était enclenché et plus rien ne saurait l'arrêter d'autre qu'une jolie oiselle en quête d'amour. Les chants de notre moineau l'ayant attirée, elle se mit à lui répondre afin qu'ils se retrouvent plus vite. Dès que ce fut chose faite, ils se mirent à reconstruire le nid de la charmante oiselle afin d'y pouvoir fonder leur famille en s'y installant durablement. Notre petit oiseau ne ménageait pas ses efforts, entre la récupération des matériaux et leur assemblage pour que sa belle puisse s'installer en toute tranquillité.
   Ayant terminé de retaper leur lieu de vie, notre héros entrepris de faire valoir ses droits au logement et à l'amour. Cela dura quelques temps avant que l'ambiance ne se dégrade, la charmante, désireuse de soigner son image, commença à nouer des relations avec le voisinage, surtout celui de "qualité", à savoir ceux qui étaient établis là depuis longtemps. Notre moineau n'y trouvait plus sa place, épris de liberté et d'espace il se mit à étouffer en ce lieu si confortable pourtant.
   Rien ne fut entrepris pour le retenir, au contraire semble-t-il, il fut discrètement poussé vers la sortie car il n'avait pas l'image requise pour s'intégrer à ce milieu fermé des immobiles. Alors, il commença par voleter à droite et à gauche, pour reprendre possession de cette liberté chérie qui lui manquait tant dans cette cage dorée, jusqu'à comprendre enfin qu'une cage, même parfaitement aménagée, restait une prison.
   Il lui restait cependant l'amour de sa belle qui, lui, ne semblait pas devoir s'émousser, mais c'était sans compter sur l'importance de l'image que la demoiselle désirait donner. Il ne lui était pas possible d'accepter une telle situation, le mâle doit être là, même si ce n'est que pour faire de la figuration la présence de notre petit oiseau était essentielle.
   Mais son image a été tellement entachée par la médisance de celle qui était sensée l'aimer, qu'il préféra disparaître totalement afin de ne pas nuire à celle qu'il continuait d'aimer malgré tout. Seulement l'amour, lorsqu'il n'est plus partagé, ressemble à de la pitié, jusqu'à ce qu'enfin la vérité se fasse jour et que notre héros comprit enfin qu'il n'avait été utilisé qu'à des fins pratiques. La jolie oiselle, en effet, ne semblait l'avoir rejoint que pour profiter de sa grande capacité à construire le nid, après il devint vite évident que sa présence n'était plus nécessaire, voire gênante, alors il s'enfuit de cette vie cloisonnée.
   C'est à ce moment là qu'il prit conscience qu'il n'était même plus aimé, s'il l'avait réellement été un jour, son élue du cœur lui ayant tant menti qu'il ne savait plus ce qui avait été réel dans cette si étrange relation.
   Alors il a prit son envol, après un décollage raté il réussit enfin à s'éloigner de ce lieu devenu, pour lors, maudit. L'envie de liberté remplace l'envie d'amour au bout d'un certain temps et permet enfin à notre héros de s'affranchir des chaînes que cela lui imposait.
   Il est enfin libre de toute contrainte, affranchi de cet esclavage du cœur qu'est l'amour, sans cependant savoir si l'amour le laissera en paix mais ce n'est plus une épée de Damoclès, juste un espoir peut-être?