samedi 28 décembre 2013

La lettre à Louise.

   A toi, ma fille aînée, pour toujours aimée,
   Mon manque de poésie m'ayant reproché
   Tandis que tu fêtais ta vingt-cinquième année
   Permets moi de réponse t'apporter

   Te voyant sortir de la gare de Dinan
   Ô ma fleur épanouie, ma belle enfant
   La lumière se fit, mon cœur près d'éclater
   A la joie d'enfin te retrouver

   Quand, dans les rues nous marchions
   Sous les regards d'hommes effrontés
   T'admirant telle une sublime vision
   Augmentant ma grande fierté

   Tes paroles toujours sensées
   Tes mots toujours pesés
   Me touchent jusqu'au cœur
   Éloignant mes ridicules frayeurs

   Tu m'as offert deux beaux livres
   Pour enrichir mes savoirs
   Puis tu es repartie vers tes devoirs
   De grande joie me laissant ivre

   Toi, ma fille que j'aime
   Toi, ma fille qui m'aime
   Puissent ces quelques lignes
   Sceller notre amour si digne.

        Voilà, ma Loulou, un texte si plein de mes maladresses qu'il en est une preuve éclatante de l'amour que je te porte, bisous.
                                                                                       Papa
  

mercredi 25 décembre 2013

Il est né le divin enfant.

   Drôle d'idée que j'eus, ce jour, de sortir du giron protecteur qu'était le ventre de ma maman. Le même jour qu'un illustre prédécesseur, comme si cela eut fait de moi son frère de lai, non, pas son frère de lait. Il eut fallu, pour cela que nous tétions le même sein, non, pas le même saint.
   Certes, Lui est né d'une sainte enceinte, mais non ceinte puisqu'il est né en dehors des murs de Jérusalem, tandis que je naissais d'une pas sainte (pardon maman), mais enceinte et ceinte puisque je suis né à Briançon!
   Me voici donc le frère lai d'une célébrité, pas le frère laid, dans notre famille nous sommes tous beaux, il n'y a pas de Bordes laids, si ce n'est à Bordeaux. Mais nos origines sont charentaises, ou de Jérusalem, je ne sais plus très bien, depuis mes trente trois ans, j'ai un peu perdu la boussole. Je crois que c'est l'Autre qui est né en Palestine, mais comme le hasard médical a fait de moi un circoncis, cela me rend circonspect!
   Nous avons d'autres points communs, tous les deux, il avait les cheveux noirs et le regard foncé, j'eus, en des temps lointains, les cheveux châtains, mais je les ai teints en gris, j'ai toujours le regard bleu, mais le sourcil froncé, là, vous voyez bien que nous nous ressemblons. D'autre part, j'ai souvent les bras en croix, comme Lui! Je n'ai pas de barbe, mais rien ne prouve que si les rasoirs avaient existé à son époque, l'envie ne lui serait pas venue de la raser.
   Nous avons, tous deux, travaillé dans le bâtiment, lui comme charpentier, moi en couverture, appelons cela l'élévation, toujours plus haut, plus près des cieux!Il a passé quarante jours dans le désert, j'ai passé quarante jours sans dessert, nous n'allons pas chipoter pour une simple consonne!
   Mais, que se passe-t-il? Ma source d'information me dit que Celui dont je crois être si proche n'est pas né le vingt quatre décembre, cette date n'a été officialisée que vers l'an 350 de notre ère, par un pape voulant concurrencer les fêtes païennes! Bon, ben, voilà, voilà, voilà, je n'ai plus qu'à rechercher de qui je suis la réincarnation, il y a bien Howard Hughes qui est né un vingt quatre décembre, mais je crains que ce ne soit là le seul point commun! Je vais continuer ma quête de la défunte personne qui a animé mon corps, à moins que ce ne soit...mais oui, cela ne peut être que...je suis la réincarnation de Fleuriquet du Boutefeu, c'est sûr et certain, puisque facebook me l'a dit, nous sommes nés le même jour, à la même heure, il n'y a que l'année qui change. J'ai hérité de l'âme d'un artilleur né il y a 648 ans, je vais pouvoir laisser exploser ma joie, en mettant le feu aux poudres!

dimanche 22 décembre 2013

Le courage.

   Ce mot inspire facilement à penser à l'héroïsme, il en existe pourtant une grande variété de définitions. Je ne veux, ici, que visiter une forme de courage qui ne laisse pas de m'impressionner, je veux vous parler d'un voisin, un homme cultivé et fort sympathique, mais à qui la vie a tendu un piège, il est atteint d'un cancer de la moelle osseuse.
   Loin de s'effondrer et de pleurer sur son sort, qu'il sait inéluctable, notre homme a décidé de réagir, il se prépare à partir en laissant tout ce qu'il faut pour que sa femme puisse continuer sa route, sans lui. J'ai eu la chance de croiser son chemin et de l'aider dans quelques uns de ses préparatifs.
   Son énergie m'a impressionné, certes, faite de hauts et de bas mais jamais il ne s'est plaint, tout juste consentait-il à trouver une occupation moins physique dans ses moments de grande fatigue, s'excusant de ne pouvoir m'aider! C'est une leçon de vie magistrale à laquelle j'ai eu le privilège d'assister. Quel problème de la vie pourrait ne pas apparaître comme dérisoire face à un tel destin?
   Tel un chevalier dont le seul but était de défendre les siens face à l'adversité, à aucun moment il n'a failli à la mission qu'il avait à mener. Même la douleur ne semble pas avoir prise sur son indéfectible volonté, l'inéluctable fin, loin de le miner, lui a inspiré la force et le courage d'aller de l'avant.
   Mais voilà, la maladie reste la plus forte, Pierre-Yves s'en est allé, mais il nous reste le souvenir vivant de ce courage qui si bien le définit, il sera à jamais gravé et présent dans les têtes de ceux qui ont croisé sa route. N'ayant pas même eu le temps de devenir ses amis, il nous reste le sentiment d'avoir été ses amis et c'est en amis que nous irons saluer son départ pour une autre vie.
    "L'absence de son regard, plus que tout, me fut le signe de son éloignement, de cet envol vers l'autre temps de la vie, qui n'a de poids et de vérité dans le monde visible que par l'effort de mémoire des vivants que nous sommes" ( Marek Halter).
   Au revoir, Pierre-Yves, l'ami courage.

mardi 17 décembre 2013

Des primes.

   Il nous faut des primes, clame le peuple, sinon nous allons sombrer dans la déprime, ils s'adressent aux primesautiers patrons qui se prennent pour des prima donnas alors même qu'ils refusent de donner!
   Ce qui prime, disent ils, c'est d'accorder la primauté aux actionnaires, mais, répond le peuple, si l'on ôte la prime des investisseurs, à qui ira-t-elle? S'ils ont la primeur, nous allons quérir des primeurs pour les en bombarder!
   Il est primordial d'entamer le dialogue, ces gens n'ont pas la primogéniture leur donnant droit à une meilleure prime, ils ne devraient bénéficier d'aucune suprématie, devrons nous lancer le cri primal?
   D'ailleurs, la primatologie nous enseigne que les primitifs étaient les premiers et, qu'à ce titre, la prime devrait leur être attribuée au primidi. Le patron qui aura la prime primipare deviendra le primipilaire de tous les dirigeants.
   Que ces mots soient imprimés avant que certains ne les suppriment ou ne les compriment. Nous allons planter une primevère dans le jardin du primat des primates afin qu'il ait la primeur de la nouvelle et que sa primatie ait la primarité de la distribution de primes.
   Hélas, nous comprîmes très vite que la déprime des primes n'en était qu'au stade primaire et que les patrons voyaient la première prime comme une primo-infection de leurs gains. Ils étaient sous pression et craignaient un effet de primage, ils ne nous ont donc accordé qu'une réprimande!