vendredi 31 juillet 2020

L'ombre a besoin de lumière pour exister.

   Il est des moments de la vie qui apportent la lumière, elle resplendit d'autant plus quand on sort d'un tunnel. Le plus surprenant dans ces périodes de renouveau est qu'elles sont toujours inattendues, pour ne pas dire inespérées puisqu'elles effacent le désespoir. Tout à coup, sans coup férir cependant, une lueur fugace apparaît, puis son intensité augmente jusqu'à éclairer les recoins les plus sombres de l'âme, jusqu'à ce que le regard lui-même s'éclaire, jusqu'à redonner l'envie d'avoir à nouveau envie et de se prouver que l'on est encore en vie.
   C'est à se demander si ce n'est pas un clin d'oeil du destin, nous laisser sombrer pour mieux nous ramener à la vie, pour réapprendre à apprécier les moments de bonheur passés inaperçus aux yeux de ceux qui les vivent, au moment où ils les vivent. Comme s'il fallait irrémédiablement tomber pour savoir se relever, s'effondrer pour savoir se reconstruire. Alors seulement, chaque instant fait surgir un bonheur et une joie retrouvés, en appréciant chaque détail fut-il fugace.
   Nous pouvons alors entreprendre la reconstruction de ce que l'on a soit même détruit, pierre par pierre mais sans y mettre le moindre ciment, afin de mieux se rappeler que l'éternité ne nous appartient pas. La simple locution "toujours" devient désuète, un "pour la vie" ne paraît qu'une vaine promesse. La joie ne peut-être que fugace pour être réelle, les larmes qu'elle engendre sont aussi celles de la tristesse, moins amères sans doute mais aussi pleines du sel de la vie, puisque quelle que soit leur forme elles sont la vie. Pour en avoir pleinement conscience la lumière doit se faire afin de mieux faire briller ces larmes, alors elles se transforment en espoir face à cette vie si capricieuse qu'elle en devient parfois brouillonne.
   Souvent c'est la magie de l'amitié qui en est l'interrupteur, plus encore que la famille car c'est la gratuité du geste qui le rend si lumineux. C'est dans le regard des autres que l'on voit le mieux ses propres reflets, illuminés qu'ils sont par l'attention des amis. Là réside la vraie lumière, celle de l'amitié qui est contrainte à plus de concessions que celle de la famille afin de rester vraie et sincère. Certes les retrouvailles sont moins fréquentes mais elles en sont d'autant plus intenses et passionnées, ce sont ces moments qui rappellent au distrait que la vie est belle, quel que soit le sens qu'elle prenne.
   On sort toujours grandi des rencontres entre amis, des "tu n'as pas changé" aux "tu as pris un coup de vieux, dis donc" ce ne sont qu'échanges pleins de sincérité et d'amour. Car telle est la finalité des amitiés, apprendre à dire je t'aime pour mieux apprendre, ou réapprendre, à dire je m'aime. Alors l'ombre s'efface devant le soleil et nous pouvons sans crainte atteindre le zénith.
                    A mes amies et amis, toutes et tous.

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