jeudi 30 avril 2020

Chronique du racisme ordinaire.

   Une conversation avec un homme aux origines visiblement indiennes, fils d'une maman noire de surcroît, m'a éclairé sur ce sujet si délicat du racisme. Il en a souffert tant il a subi de remarques déplacées et de noms d'oiseaux associés, surtout lorsqu'il s'est engagé dans l'armée, ce fut alors continuel m'a-t-il dit. Il me semble difficile de juger ce sentiment puisque je n'ai jamais eu à subir cette vilenie, même lors de mon séjour au Sénégal où je ne me suis jamais fait traité de sale blanc, au contraire, j'étais surnommé l'Africain.
   Une fois n'est pas coutume, je me suis tu, écoutant les doléances de cet homme contre ce qu'il est convenu d'appeler le racisme ordinaire, tant les protagonistes ne semblent pas se rendre compte du mal qu'ils font subir. C'est à la fin de sa virulente diatribe que la conversation a quelque peu achoppé, nous avons parlé de l'Afrique, ce magnifique continent où je prétends aller finir mes jours.
   Ce charmant monsieur a entamé une très violente diatribe contre le peuple africain, sans me laisser développer mes arguments contre ce jugement péremptoire qu'il portait, contre cette vision étriquée et convenue des personnes qui ne jugent que sur les critères occidentaux. Ce discours m'était d'autant plus inadmissible qu'il me donnait là une vision très claire de ce qu'il avait dénoncé au début de notre échange, je me permettais alors de lui en faire la remarque. Ce fut l'ancien militaire qui me répondit, m'expliquant que ces sauvages n'avaient aucune notion de ce qu'est la vie en communauté, prétendant qu'ils passent leur temps à s'entre massacrer sans raisons autres que leur sauvagerie. J'avais l'impression de parler avec un sudiste de l'Amérique des années soixante, lorsque Martin Luther King tentait d'obtenir le simple droit de vivre pour la communauté noire, le racisme dans ce qu'il a de pire.
   Ne pouvant accepter un tel discours sans réagir, je l'accusais de racisme en lui disant que c'était encore plus inadmissible de la part de quelqu'un qui en a souffert. Sa réponse fut très basique, "ma mère est noire, je ne peux pas être raciste", je lui répondais que l'un de mes frères est homosexuel ce qui n'empêchait pas mon autre frère d'être homophobe. Le racisme n'a rien à voir avec l'homophobie me soutint alors mon interloquant interlocuteur, je compris alors que cet homme ne comprenait rien préférant couper court à ce dialogue de sourds.
   L'histoire ne s'arrête pourtant pas là, ce triste personnage étant mon colocataire de la semaine, il alla se plaindre auprès de notre hébergeur en lui demandant de le loger dans une chambre où il ne risquerait plus de me rencontrer. Son argument principal étant...que j'étais un raciste, voilà, je me pensais très tolérant et n'être pas de ceux qui jugent les gens sur leur couleur, ni même sur leur aspect et je me découvre raciste. Je me rassure en me convaincant que je ne suis qu'un raciste envers les cons obtus, mais je dois avouer que cela me fait quelque peu douter de mes certitudes, il va me falloir devenir un anti-raciste pour m'en dédouaner...au risque de devenir raciste !!!

samedi 25 avril 2020

Liberté chérie.

   Comment peut-on cautionner l'incommensurable bêtise de notre gouvernement actuel, ce message est pour tous les imbéciles heureux qui se font les promoteurs d'un confinement sévère, tous ces  potentiels délateurs des gens libres. Les pays qui ont laissé leurs peuples en liberté s'en sortent mieux que ceux qui ont emprisonné leurs citoyens à coup de journaux prônant la peur, les chiffres sont faussés en laissant croire que tous les morts sont des victimes de ce virus chinois, la moitié d'entre eux ne sont victimes que d'une mort naturelle, les humains ne sont pas et ne seront jamais éternels, nous sommes des morts en sursis, quelle que soit la façon de mourir.
   Penser que ce petit virus est un danger pour l'humanité tout en dénigrant le réchauffement climatique est le pire, le tabac et l'alcool font bien plus de victimes, jamais un gouvernement n'a décidé de simplement stopper la vente de ces drogues dures, au contraire ils en tirent profit. Ce refus de la réalité, de la part de moralistes d'un autre temps, n'est qu'une gabégie, il y a eu plusieurs virus aussi mortels dans les vingt dernières années, jamais l'emprisonnement n'a été le frein, il est des maladies et des virus qui vont faire des ravages, réveillés qu'ils seront par le réchauffement climatique mais, là encore, on préfère détourner le regard au profit d'une maladie qui ne fait pas plus de victimes qu'une simple grippe.
   Alors si vous décidez de faire les autruches en restant enfermés chez vous et dans votre incommensurable connerie, assumez et arrêtez de critiquer ceux qui ont un autre mode de pensée. Respectez les gens libres et acceptez de vous faire les victimes d'une dictature de la bien pensance sans vouloir l'imposer aux autres.

samedi 18 avril 2020

La manipulatrice manipulée.

   Il est toujours désagréable pour un homme de reconnaître ses faiblesses, c'est pourtant l'exercice de ce jour pour votre serviteur, je dois me mettre à nu pour exorciser le mal qui m'habite encore. Il m'a fallu préparer le terrain pour me rendre possible ce qui me semblait impossible, d'où ce texte précédent dans lequel je laisse croire qu'un amour profond et total m'habite encore. Je peux l'écrire aujourd'hui, ce n'était qu'une lamentable forfaiture de ma part, afin de mieux faire tomber dans le piège une égocentrique dont j'ai croisé le chemin. J'ai donc manipulé la manipulatrice afin de m'en mieux débarrasser, un ultime cauchemar m'a permit de franchir le cap et achevé de me libérer de cette malsaine emprise qu'elle a  eu sur moi.
   Je peux , en toute sérénité, tourner cette page qui a failli me détruire, je m'étais cru un roc tant j'avais eu d'épreuves à traverser dans cette vie, mais la roche a ses failles dont a su profiter cette femme qui ne vit que pour elle-même. Elle a su y insinuer ses outils de destruction et n'a eu qu'à attendre que les lois de la nature fasse leur travail de sape, juste pour ne pas se sentir la responsable de tels dégâts, une maladie perverse m'a empêché de m'en rendre compte avant ce jour, mais me voici enfin libéré de ce joug.
   Me voici à nouveau  libre de mes choix et de mes pensées, je peux redevenir ce fou que je n'aurais jamais dû cesser d'être, ne plus me laisser diriger par une personne qui ne me veut pas que du bien et qui pense que seuls ses choix sont viables. Les mensonges qu'elle a pu utiliser pour ne pas me nuire, à ses dires en tout cas, ne servaient en fait qu'à lui permettre de s'en dédouaner, l'amour n'est pas régner sur le cœur de l'autre, il ne peut être qu'un partage sincère de deux personnalités. Ce dont cette impératrice de la manipulation est totalement incapable, plutôt que de m'en plaindre, c'est elle que je plains, tellement prisonnière de ses certitudes qu'elle finira seule, mais pas par choix.
   Voilà, ce texte, pour bref qu'il soit, est ma médication contre la méchanceté et le manque de scrupules d'une femme indigne, peu m'importera sa réaction à ces écrits, ils ne sont que les vecteurs de ma liberté et de ma joie de vivre retrouvées.
   Je suis à nouveau un homme libre, à bon entendeur salut.
 
 

mardi 14 avril 2020

Le lendemain.

   Quoique l'on fasse il existe toujours un lendemain, qu'il chante ou qu'il déchante, c'est toujours demain qu'il arrivera. Il a un côté pratique puisqu'il peut servir à reporter un évènement, un travail ou un projet, il est l'arme favorite des indécis, le recours des fainéants, voire l'arbitre d'un conflit. Il a un avenir puisqu'il n'est pas encore, se faisant le digne représentant d'un futur pas toujours proche puisqu'un lendemain cache toujours un après-demain.
   Ainsi en va-t-il de notre confinement, la sortie en est toujours reportée au lendemain nous laissant entendre que ce sera plus sûrement le surlendemain, dans ce cas précis nous ne savons plus où se situe le lendemain, la seule certitude étant que ce n'est pas pour demain. Il faut regarder le positif, cela nous permettra de préparer un autre lendemain, ça tombe bien la nature avait besoin que l'on réfléchisse pour créer un demain différent d'aujourd'hui.
   Ceux qui osent encore sortir de chez eux l'ont déjà compris, le lendemain qui chante est à notre portée, il n'est qu'à écouter les oiseaux, ils chantent haut et fort leur joie de ne plus entendre nos bruyantes activités. Les plantes expriment leur joie par des fleurissements plus fournis, les fleurs sont leurs porte-voix et les fruits qui en découleront seront l'expression de leur reconnaissance, pour peu que l'on ne revienne pas tout gâcher.
   Il ne tient plus qu'à nous, humains, de bâtir l'après-demain en continuant de faire preuve d'humilité dès le lendemain du déconfinement, en n'écoutant pas le chant des sirènes de la surproduction, de la surconsommation, c'est notre surdité qui assurera le lendemain qui chante. Il faut que la frustration actuelle se transforme en une douce voix, celle de la bonne intelligence et du respect, en ne respectant plus les règles imposées par quelques humains dépourvus d'humanité.
   Il convient d'accepter la maladie, nous ne sommes pas des immortels, nous ne sommes que le danger mortel, c'est ce que veut nous rappeler la nature pour s'assurer qu'il existe un lendemain qui peut assurer d'autres lendemains. Le virus, en nous contraignant à ne pas sortir aussi vite que nous le souhaiterions, n'est que le cri d'alarme d'une nature qui se meure, tant que nous ne l'auront pas compris, nous resterons prisonniers de nos peurs de mourir. Alors il faut que nous acceptions que le monde d'aujourd'hui meure, ce n'est qu'ainsi que la nature nous rendra libres de vivre encore d'autres lendemains, il ne tiendra plus qu'à nous de les rendre chantants pour que nos enfants aussi connaissent un lendemain.
   Il n'est aucun dieu pour empêcher les tragédies, nous ne sommes pas des dieux non plus, il n'est qu'une déesse du lendemain, son nom est Nature, à nous d'enfin la respecter dès maintenant et sûrement pas demain, sinon nous n'aurons plus de lendemain.

vendredi 10 avril 2020

Rêvolution.

   Le rêve d'une évolution future, suite à cette crise que traverse le système économique actuel, seule cause de la pandémie virale qui affecte tout les peuples de ce monde. L'expansion de ce virus ne s'est pas faite par les quelques sorties de personnes n'acceptant pas le confinement comme une solution à la disparition de cette maladie sans nom et sans origine connue. Ce sont les commerces internationaux  et les nantis qui peuvent déambuler de par le monde sans respect aucun de la nature, ni des peuples autochtones qu'ils croisent. Ce sont ces deux facteurs conjugués qui sont la cause véritable de la pandémie, mais il est plus facile pour les pouvoirs en place d'incriminer les populations désobéissantes, l'important étant de ne pas nuire à l'enrichissement toujours plus grand de quelques nantis.
   Que penser d'un confinement qui ne fait que favoriser les haines entre les personnes, qui ramène aux pires périodes de l'humanité, jalousies et dénonciations se multiplient, creusant encore plus le fossé entre les différentes catégories sociales, les pauvres étant les premières victimes une fois encore.
   Pendant ce temps, le système continue dans la même voie, il suffit d'aller dans une grande surface commerciale, les fruits et légumes continuent d'affluer de pays qui, tous, prônent le confinement, des pommes du Canada, des melons du Maroc, des agrumes d'Espagne, pour eux point de confinement, c'est qu'il y a des accords commerciaux à respecter, c'est bien plus important que les libertés individuelles.
   Appuyés par des médias aux ordres,  les différents pouvoirs en place en profitent pour tester la volonté des peuples à résister, les faits leur donnant, hélas, raison. Toutes ces personnes surendettées qui sont contraintes de participer au système actuel, sous peine de se voir spoliés de ce qu'ils pensaient être leurs biens, mais qui ne sont que ceux des banquiers qui leur ont prêté de l'argent, les contraignant à ne vivre qu'à crédit. Cette réalité est trop dure à accepter pour ceux qui y ont adhéré aveuglement, alors ils trouvent des boucs émissaires à leurs justes vindictes, ce sont toujours les mêmes, ceux qui se refusent à rester dans les sentiers battus de cet inhumain système capitaliste.
   Les dénonciations se trompent de cibles, les voleurs d'espoir sont ces tenants d'immenses fortunes qui ne donnent jamais rien sans avoir de gros intérêts en retour, qui ne deviennent humanistes que par souci de s''enrichir en se donnant bonne conscience, l'exploitation des masses confine à l'esclavage, mais personne ne veut se révolter, personne ne peut se révolter.
   La justice n'est plus qu'un fantasme d'égalité, il n'est que les riches pour être innocentés des crimes qu'ils ont commis, ceux qui n'ont qu'à peine de quoi vivre ne peuvent se défendre et paient les dettes des véritables tricheurs.
   La question qui se pose est, jusqu'à quand cela sera-t-il admis par les peuples? Jusqu'à ce que leurs proches en meurent sans doute, alors refusons le confinement et sortons mourir pour qu'enfin la révolution ne soit plus un rêve.

mardi 7 avril 2020

Le sophiste paresseux.

   Un nouveau titre m'a été attribué lors d'une discussion sur un réseau social, au prétexte de mon inconscience à continuer de sortir en ces temps de confinement et des réponses apportées à mes contradicteurs. C'est l'avantage des échanges avec des personnes cultivées, cela permet d'enrichir son savoir et, dans ce cas particulier, de nouveaux vocables. Là, je fus accusé de sophisme, étant de nature curieuse je n'ai pu m'empêcher de chercher à comprendre pourquoi j'étais accusé d'aimer les Sophie, bien m'en a pris puisque cela n'a rien à voir avec le prénom.
   En fait, il s'agit de se servir d'une réalité pour la déformer et aboutir à une absurdité difficile à réfuter, là je me retrouve effectivement. Cet art que j'ai appris à développer à l'extrême a donc un nom, ajoutant une qualité supplémentaire à mon panel, je suis maintenant officiellement un sophiste paresseux, à l'instar d'un monsieur Leibniz, chantre de l'optimisme dont je puis me revendiquer être l'un des héritiers, c'est donc un compliment qui m'a été fait.
   En ce qui concerne le sophisme paresseux, il s'agit de penser que ce qui doit arriver arrivera quoique l'on fasse, étant convaincu que notre destin est déjà écrit, je me retrouve dans cette vision de la vie. Je n'adhère pas cependant au terme de paresseux parce que je suis un grand optimiste et que j'essaie malgré tout d'influer sur les évènements qui m'arrivent, bons ou mauvais. J'ai cependant un côté fataliste qui me pousse à penser qu'il ne nous arrive que ce qui doit nous arriver, je suis donc bel et bien un sophiste paresseux, et voilà que je fais du sophisme en essayant de m'en dédouaner. Je comprends enfin pourquoi je n'ai jamais aimé la philosophie (encore une Sophie, décidément, elles sont partout), elle ne fait qu'expliquer ce qui ne peut l'être et entraîne une incompréhension totale des évènements, quels qu'ils soient, ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. Je  suis par trop terre à terre pour apprécier ce mode de pensée, brasser de l'air pour en tirer de grandes conclusions ressemble à la politique moderne, une tentative de tuer la réalité par des écrits incompréhensibles, et c'est moi le sophiste !!!
   Mais je reste un incorrigible optimiste qui pense que demain sera toujours meilleur, puisque nous ne pouvons savoir ce qui arrivera, le pire ne peut être que derrière nous, sinon nous cesserions d'avancer et l'immobilisme est une forme cachée de recul. Mon sophisme n'est donc pas totalement paresseux, il ne consiste qu'à aider le destin à s'accomplir afin de continuer à évoluer, en bien ou en mal, mais évoluer.
   Et là, la lumière se fait jour éclairant mon esprit embrumé, je ne suis pas une exception, au contraire, nous sommes entourés de sophistes patentés. Nos dirigeants ne font rien pour enrayer le cours des évènements, ils réagissent au coup par coup, comme pour l'actuelle pandémie, en cherchant juste à s'adapter du mieux qu'ils le peuvent pour sauver non pas le peuple mais juste les apparences. Alors tout à coup, ce que je prenais pour un compliment et une qualité devient presque insultant, je ne serais qu'un homme politique déguisé en révolutionnaire, ne faisant que confirmer la définition du terme.
   Partant d'une dénomination vraie, le sophisme, j'en arrive à une conclusion si absurde qu'elle ne peut plus être réfutée, en acceptant l'appellation de sophiste je me contrains moi-même à devenir un candidat à l'élection présidentielle, mais est-ce si absurde que ça, finalement !

dimanche 5 avril 2020

Réclusion.

   En cette période de confinement contraint par une simple maladie dont, finalement, personne ne sait rien, vu que chacun y va de sa version, c'est juste un gigantesque capharnaüm. Nous sommes tous en réclusion, condamnés sans avoir fauté à l'enfermement. Les seuls véritables responsables ayant tout loisir de se déplacer grâce à leurs fonctions, il n'est que les travailleurs qui peuvent sortir de chez eux, même si cela comporte des risques, nous allons finir par leur envier leurs situations.
   Il n'est qu'à voir les réseaux sociaux, au début tout le monde y allait de sa version, ensuite ce fut les soutiens aux travailleuses et travailleurs du monde médical, aux commerçants, aux routiers, j'en passe et des meilleures. Aujourd'hui, après vingt jours de confinement, chacun ne parle plus que de soi-même et des problèmes que cause cet emprisonnement, plus quelques voix qui s'élèvent encore contre les responsables de la propagation de l'épidémie, les résistants qui continuent de sortir régulièrement pour ne pas devenir neurasthéniques.
   C'est pourtant une des solutions pour enrayer la spirale infernale dans laquelle nous nous trouvons, apprendre à vivre ensemble dans le respect des autres, l'essentiel de ces résistants sont des personnes âgées qui ne verraient personne de la journée sans sortir. Ils sont les victimes les plus sensibles à la maladie mais semblent préférer mourir de ça que d'ennui, ou d'abandon, ils rencontrent d'autres passants avec qui ils peuvent échanger tout en gardant les distances nécessaires.
   Ne serait-ce pas la solution du problème, devenir respectueux des autres par cette éducation qui nous fait tant défaut, déjà les parents de jeunes enfants prennent conscience de n'avoir jamais éduqué leurs propres enfants, en laissant le soin aux institutrices et instituteurs, aux nourrices et autres. Il ne leur reste plus qu'à se rééduquer eux-même par l'éducation de leurs progénitures. Ils ne sont pas les seuls, loin s'en faut, puisque tous nous prenons des leçons de savoir vivre, en commençant par l'hygiène, combien d'entre nous avaient perdu l'habitude de simplement se laver les mains ?
   Dans les rues, dans les commerces, les gens recommencent à communiquer, à se saluer, il en est beaucoup qui découvrent qu'ils ont des voisins qui sont aimables, pour peu que l'on prenne un peu de temps pour parler et là, force est de reconnaître que nous avons du temps, beaucoup de temps. Tous nous prenons conscience que nous avions cessé de vivre vraiment pour servir ce système économique inhumain, que l'air est de nouveau respirable lorsque l'on utilise pas sa voiture, que le chant des oiseaux nous éveille le matin plutôt que le vrombissement des moteurs.
   Alors, finalement, cette réclusion n'est qu'une simple leçon de savoir vivre ensemble, de redécouverte d'une nature que nous sommes en train de détruire, de rires d'enfants qui, seuls, couvrent le chant des oiseaux, des odeurs des fleurs qui se répandent à nouveau enchantent nos narines et les insectes butineurs peuvent reprendre leurs droits, couvrant l'environnement de fleurs plus nombreuses.
   Il suffisait de nous redonner peur de la mort pour nous rappeler que nous sommes vivants...et en bonne santé, on ne peut que crier "merci au virus" et vive la réclusion.

vendredi 3 avril 2020

Vieille baderne.

   Pour ceux qui ne connaissent pas l'expression, ce n'est qu'un synonyme de "vieux con", elle permet de n'être point trop vulgaire pour définir cette engeance qui continue, vaille que vaille, à s'entêter dans une vision étriquée du monde. Dans le cas présent, je ne veux parler que de ces ignares qui ont une vision d'un autre temps et qui continuent d'être convaincus ( ou cons vaincus) que l'humain est sur la bonne voie et qu'il conviendrait de cesser de critiquer un système qui lèse la nature et la majorité des humains. Devant leur aveuglement, nous préférons nous taire puisqu'il n'est pas possible de faire changer d'avis à ces pitoyables foutriquets. Quoiqu'il arrive, quelles que soient les preuves, ils trouveront toujours un argument pour se convaincre eux-mêmes qu'ils ont raison, tenant des discours contradictoires à leurs propres idées sans en prendre conscience.
   Souvent favorables à l'autorité en place, pour peu qu'elle affiche les idées qui les confirment dans leurs jugements péremptoires, même s'ils en sont les premiers lésés, ils sont faciles à reconnaître. Il suffit d'aller sur les réseaux sociaux pour les rencontrer, ils dénoncent leurs voisins, ils font la promotion du confinement et critiquent ceux qui sortent de chez eux, ils sont cons pas finement. D'ailleurs, en cette période de crise planétaire, ils continuent de vouer un culte sans bornes à ceux qu'ils ont élu, leur stupidité les confine dans un jugement qu'ils sont les seuls à avoir, mais ils ont raison. Ils ont voté pour le président actuel non pas pour contrer Le pen, mais par conviction que le bébé à sa maman allait réduire la dette en tapant sur les plus pauvres, sur les services publics, omettant que ce sont les nantis qui nous coutent le plus cher. Il se prend pour un roi, peu importe à ces abrutis, il les spolie de ces droits que monsieur De Gaulle a mis en place et se revendiquent des admirateurs de ce grand homme, qui doit s'en retourner dans sa tombe, favorisant un libéralisme débridé ne favorisant que les financiers.
   Ces entêtés imbéciles continuent de penser que la science permettra aux humains de détruire son propre lieu de vie, ils s'en foutent, dans leur incommensurable égoïsme le futur se limite à leurs vies, qu'ils feront durer même décatis à grands frais, quitte à ruiner leurs propres descendants. Mais ça c'est normal, ils sont ces  fameux babyboomers et ont ruiné l'avenir par leurs comportements indécents, là encore c'est normal, la connerie n'a jamais eu de limites.
   Voilà, ce message est destiné à toutes ces vieilles badernes, c'est vous qui nous coutez cher et pas seulement financièrement, votre rôle de destructeurs de l'avenir ne vous apparait même pas. Vivement votre disparition, vous êtes déjà en voie d'extinction, comptez sur vos petits enfants pour finir le travail afin de pouvoir continuer à survivre, juste survivre.
   Monsieur Gainsbourg vous l'a pourtant chanté avec son "Requiem pour un con", il a juste omis que vous étiez si nombreux.
 

jeudi 2 avril 2020

Aimer toujours.

   Il est des histoires sans fin, on pense avoir tourné la page et un détail minime, presque dérisoire, permet de comprendre qu'il est des livres où chaque page raconte le même épisode, l'amour refuse de se laisser effacer. La tête a beau avoir voulut le tuer cet amour refuse d'empêcher le cœur de battre encore, il est des feux que l'on  éteint pas, celui de l'amour vrai est de ceux là. Seule la fuite permet de ne pas devenir le mendiant d'un simple regard, d'une seule attention et là encore il continue de brûler l'âme jusque dans ses tréfonds.
   Il faut pourtant apprendre à vivre autrement, à vivre seul puisqu'il n'est aucune femme qui fera battre ce cœur à nouveau. Devenir un aveugle d'amour, ne plus voir qu'une image mais qui reste la plus belle, la plus forte, la plus intense. L'homme doit affronter seul ses démons, continuer d'avancer sans but, errer comme une âme en peine et ne plus pleurer sur un sort toujours contraire.
   Mais qu'il est difficile d'effacer ce qui n'est plus, le plus beau des rêves est devenu cauchemar sans raison apparente. C'est la raison que l'on perd avec cet amour éteint, une folie que l'on ne peut canaliser envahit tout le corps, le laissant exsangue, vidé de sa substance vitale, tuant la capacité d'aimer encore.
   Il ne reste plus que le départ vers d'autres lieux, d'autres vies qui, peut-être, permettront de ne plus souffrir en cessant d'espérer l'impossible. Choisir une étoile et la suivre pour s'éloigner de ce lieu emprunt de la plus grande tristesse, se laisser guider dans la nuit qu'est devenue la vie sans plus d'amour. Apprendre à aimer de nouveau l'inconnu pour ne plus aimer le connu, n'être plus reconnu afin de revivre malgré cette fièvre qui n'est plus. Faire battre le cœur par la découverte des autres, quels qu'ils soient, où qu'ils soient, mais loin, toujours plus loin.
   Mais il est impossible d'oublier l'inoubliable, ce ne sont plus les pages qui répètent la même histoire, c'est la page qui refuse de se tourner. L'amour est ancré dans le cœur et le maintient au port par une chaîne d'airain, que nul ne saurait plus briser, rendant le départ plus lourd à supporter.il faudra errer avec ce poids, le regard devant mais les épaules basses, malheureux jusqu'au bout du grand voyage que l'homme ne peut se résoudre à écourter. La distance seule peut alléger le fardeau sans avoir la certitude de pouvoir oublier, loin des yeux mais pas du cœur, c'est la seule certitude qui reste.
   Aimer toujours, aimer encore, pour l'éternité, jusque dans les autres vies où il ne sera, peut-être, plus un fardeau, juste un souvenir magnifique, juste le souvenir afin de ne jamais oublier l'inoubliable sans larmes, à jamais.

Le cadet de mes soucis.

   Il est surprenant que le deuxième enfant d'une fratrie soit nommé le cadet, même l'étymologie ne peut l'expliquer si ce n'est comme le titre de ce texte, le mot semble signifier que l'on ne s'en inquiète pas. Il est pourtant totalement inapproprié puisque le terme désigne une personne moins âgée qu'une autre, je suis donc le cadet de mon frère aîné et mon plus jeune frère est mon cadet. Pourtant c'est une erreur importante pour celle ou celui qui est ainsi nommé, ayant déjà "le cul entre deux chaises", il se retrouve affublé d'une dénomination qui ne le représente pas, devenant par conséquent le soldat inconnu d'une fratrie.
   Cette inexistence a souvent des conséquences désastreuses, beaucoup de ces "cadets" ne s'en remettent pas et se créent un personnage afin d'exister au-delà du mot, ce n'est pas toujours une réussite. Placé entre le premier né et le dernier, sa place est ambigüe, l'aîné est l'enfant attendu, voire espéré et le plus jeune est celui qui permettra d'être parents plus longtemps. Il est parfois difficile de trouver sa place au milieu de trois enfants, des questionnements se font jour, quelle place a-t-il  réellement dans le cœur de ses parents, n'est-il qu'un intermédiaire, étant au milieu pourquoi n'est-il pas le centre de l'attention parentale.
   Il en arrive à penser qu'il n'est que la quantité négligeable se sentant le mal-aimé, ne trouvant pas sa place il en arrive souvent à chercher le moyen d'attirer l'attention des parents. C'est là que le bât blesse, pour se faire entendre et se rendre visible son comportement suscite la colère des parents, le convainquant un peu plus qu'il n'est pas à la bonne place voire qu'il n'a pas sa place. Alors la rébellion se fait jour, provoquant une guerre avec des parents dans l'incompréhension de cette étrange façon d'agir.
   Il devient alors rebelle à toute forme d'autorité et, plus encore d'autoritarisme, il lui est difficile de trouver une place où qu'il soit, quelle que soit ses activités, il se victimise sans cesse et finit par partir. De toute façon quoiqu'il fasse il ne correspond pas à ce que ses parents étaient en droit d'attendre de lui, les éloignant plus encore de celui qui se sent le mal-aimé.
   Alors, en fait de cadet, il se sent comme le cadet des soucis de ses propres parents quand bien même ce n'est pas le cas. Je ne connais pas de parents qui n'aiment pas un de leurs enfants, quelle que soit sa place dans le trio, il n'est le deuxième que dans sa tête et, sans doute est-ce pour ça qu'il n'en fait qu'à sa tête !