jeudi 23 mai 2019

Paroxysme.

   Le plus haut degré d'un état affectif, cela semble dans l'air du temps, l'économie, la pollution, la répression, la pauvreté. Toutes les maladies qui nous affectent ont atteint leur paroxysme, mais il semble être très humain d'attendre les dernières extrémités avant de l'admettre. 
   Il y a des signes qui ne trompent pas, l'entêtement des quelques révoltés du monde face au déni des autorités en est une belle preuve. Ils ont assez cédé devant de vaines promesses, seuls des actes forts les apaiseront, sinon les dirigeants risquent fort de voir grossir leurs rangs. Mais, là encore, la réponse est aussi ridicule que désuète prouvant s'il en était besoin l'insanité, sinon l'inanité, des tenants du pouvoir.
   Là aussi, la politique semble avoir atteint un paroxysme, mais je crains que ce ne soit que celui de la connerie (je n'ai d'autre choix que la vulgarité, bêtise n'eut pas suffi!). Ils ont beau se voir de plus en plus nombreux à être rattrapés par la justice, ils n'en continuent pas moins à puiser dans la caisse et, comme leurs prédécesseurs, nous demandent de rembourser la dette en leurs lieu et place.
   Bon, tout ça n'est pas très grave au regard de ce qui nous attend au niveau climatique, le peu d'argent qui reste nous servira à acheter des bouées gonflables made in China! A moins que "Super donalduck la trompe" n'ai déclaré la troisième guerre mondiale, il semble bien parti et ses adversaires meurent d'envie d'essayer leurs armes. Mais que sur les civils, parce que les militaires quand ça meurt, il faut organiser des obsèques nationales et puis ça fera moins de chômeurs!
   Ne nous gaussons tout de même pas trop des méthodes de ce grand malade de président du pays le plus malade au monde, il va relancer l'économie, tout ce qui aura été cassé, il faudra bien le reconstruire. On sent qu'il a su s'entourer de conseillers plus intelligents!
   Finalement, c'est à se demander si ce n'est pas tout simplement l'humanité qui a atteint son paroxysme. La terre se sait atteinte d'une maladie destructrice, alors elle va s'en débarrasser, ne survivront que ceux qui sauront faire preuve d'une humilité vraie, donc pas nous les humains?
   

lundi 13 mai 2019

Catalogue.

   Liste énumérative et descriptive d'œuvres, d'objets, etc...; livre contenant cette liste nous dit, entre autre, le dictionnaire. Je crois que c'est exactement ce que font les médecins qui s'occupent de mon cas, une liste énumérative et descriptive, mais non exhaustive, des causes de mes problèmes de santé. Ils m'auront fait faire tout le catalogue de la médecine, je n'aurais jamais pensé qu'ils étaient si nombreux en "logues", qu'ils soient rhumato, neuro, oto-rhino-laryngo, viro, bientôt cardio, ils ont tous en commun le "logue" à la fin de leur nom.
   Jusque là, ce n'est qu'un détail un peu drôle, seulement ils ont aussi en commun leurs diagnostics qui n'en sont pas puisque toutes les pistes mènent à une impasse. Ce pourrait être une mauvaise nouvelle, mais tout le catalogue est unanime à me dire que je suis en parfaite santé, ils ne devraient pas tarder à cataloguer mes symptômes comme psychosomatiques!
   Peut-être n'est-ce qu'une nouvelle manière de soigner, si tout le catalogue annonce à un patient qu'il va très bien, comment peut-il décemment rester malade? Ce serait de la mauvaise foi et donc, de toute façon, une raison valable pour arrêter les remboursements de soins, donc les soins, il suffit de demander à un Américain!
   Bon, il ne me reste plus qu'à convaincre ma maladie qu'elle n'existe pas et je devrais retrouver ma santé. Je fais encore preuve de résistance, mais je me demande si ce n'est pas par simple curiosité, pour finir mon catalogue de docteurs. Ainsi saurais-je vers quelle spécialité me tourner lorsque j'entreprendrais mes études de médecine!
   Je pourrais innover en devenant moi-même un catalogue, vous savez, le spécialiste de la catalogie...la science des catastrophes. D'ailleurs, à l'allure où je les enchaîne, je prends déjà de l'avance sur les cours!
 

mardi 7 mai 2019

Le défaut dans la cuirasse.

   Est-ce pour me protéger de cette pernicieuse maladie qui ne veut pas me laisser de répit ou, plus simplement pour suivre cette mode dénoncée juste avant? Je ne saurais le dire, mais le fait est là, je me suis recouvert d'une cuirasse et, comme pour confirmer mes propos du texte précédent, c'est la découverte de son principal défaut qui m'a fait prendre conscience de sa présence.
   Et c'est dans sa partie qui recouvre le cœur que se situe la faiblesse de mon armure, le hasard m'a donné rendez-vous avec un cardiologue, mais j'ai bien peur qu'il ne trouve pas la faille. Il n'appartient qu'à moi de réparer cette fissure pour retrouver une certaine sérénité, à moins que je ne me débarrasse de cette cuirasse qui, finalement, ne fait qu'empêcher tout mouvement.
   Alors ce défaut, qui aurait dû être le pire de tous, pourrait se révéler sa plus belle qualité, il suffit de peu, mais de tant à la fois, de temps aussi d'ailleurs. Il faut réapprendre à encaisser les coups sans protection, durcir le cuir assez pour de la cuirasse se passer, le temps durera un peu moins longtemps, c'est tout.
   Ce peut même être le début d'une autre façon d'être, de vivre et même de penser. Cette fabuleuse liberté ne peut passer que par une forme de solitude, c'est son prix, mais les rencontres qu'elle provoque ne me laisseront pas solitaire.
   Finalement, la vie me mène où je voulais aller, le fameux adage "travail, famille, patrie" ne pouvait être le mien, j'ai dû pourtant l'adopter jusqu'à ce jour, bon gré, mal gré. Si je suis heureux d'avoir eu trois magnifiques enfants, de les avoir éduqués, de les avoir aidés à grandir, je n'ai pas su ou voulu fonder une famille au sens propre de la définition. Maintenant, ils sont grands, ils vont bien et semblent heureux dans leurs vies respectives que je respecte quelque soit la forme qu'elles prennent.
   Il me reste un fond d'esprit de famille, au fond, tout au fond.
   La patrie m'a poussé à lui tourner le dos assez rapidement, entre l'autorité paternelle et celle des enseignants mes velléités guerrières ont été promptes à m'exclure d'un système trop stéréotypé pour moi. Là encore, j'ai fait face aux obligations, mais dans une grande liberté de conception et d'action qui, là encore, m'ont très vite sorti de la norme.
   S'il me reste un petit sentiment patriotique, il est voué à ma chère Bretagne et à elle seule.
   Quand au travail comme tout un chacun, il ne suffit que de s'y mettre et de ne pas se relever avant que d'avoir fait sa part. C'est la question qui se pose en ces temps de doute quand à ma santé défaillante, ai-je suffisamment œuvré pour mériter d'arrêter? La réponse m'est donnée par la maladie elle-même, ne me laissant aucun autre choix que de prendre ce qui m'est dû et de ne vivre que pour vivre.
   Je ne dois plus travailler qu'à apprendre à ne plus travailler!
   Bon, ce texte me semblait devoir être une complainte à l'Amour défaillant, il est en fait un remerciement à l'Amour qui permet de déployer ses ailes pour un envol sans frein, sans fin et sans retour.
   Comment conclure autrement qu'en reconnaissant que "l'amour rend libre"!!!

vendredi 3 mai 2019

Le défaut de la cuirasse.

   Nous vivons une étrange époque, alors que nous devrions devenir de plus en plus solidaires, au vu de l'accélération de la dégradation du climat, une majorité d'entre nous préfère se retrancher derrière une carapace. Il est vrai qu'elle donne un sentiment de sécurité, mais c'est au prix d'un isolement toujours plus grand, enclenchant une peur irrationnelle des autres, de tous les "autres", même voisins, ils deviennent étrangers!
   C'est bien là que réside ce fameux défaut de la cuirasse, au lieu de protection, il n'apporte qu'isolement et quelqu'un qui veut se cacher ne fait qu'attirer l'attention. La curiosité nous pousse toujours à voir ce qui ne veut pas se montrer!
   Des voitures déguisées en tanks sortent de maisons aux apparences de château-forts pour aller déposer les enfants aux seuils des écoles, il ne faudrait surtout pas qu'ils marchent dans la rue, avec le danger que représente la présence des autres élèves...ceux du petit peuple qui viennent en bus sans doute!
   Les armures, si elles sont passées de mode pour l'instant, ont été remplacées par des tenues d'apparat qui permettent de jauger du premier coup d'œil son interlocuteur. La carapace est remplacée par un caparaçon qui isole les personnes dans un système de jugements dignes du moyen-âge. Nous nous renfermons sur nous-même mais, afin de ne pas passer pour racistes nos amis ont des couleurs diverses, même s'ils sont du même milieu social et ont exactement les mêmes modes de vie et de pensée, c'est la nouvelle tolérance!
   Le problème essentiel de cet isolement est le manque de communication que cela provoque, plus personne n'entend, même les spécialistes de l'écoute n'écoutent plus qu'eux même. Nos gouvernants sont devenus sourds à tout ce qui n'émane pas de leur autorité, les services d'entraide sont devenus malentendants à cause des restrictions, l'écologie elle-même n'arrive pas à se faire entendre malgré toutes les gesticulations qu'elle provoque.
   Cette surdité est la cause essentielle de la frustration des peuples, un simple, mais sincère, "je vous ai compris." aurait pu suffire, l'histoire le prouve. Mais nos autoritaires gouvernants ont choisi l'affrontement, ils ont mis en première ligne un mal rasé aussi irrespectueux du peuple que de son apparence et sont surpris des réactions. Un ministre de l'intérieur pas très intelligent, à l'allure de mafieux, qui donne des leçons de morale en insultant ses concitoyens, je ne suis pas certain que ce soit la meilleure façon de prouver que l'on est sensible aux récriminations des plaignants.
   Enfin, comme ils nous ont assourdi avec leur propagande, peut-être n'entendrons nous pas le cynisme de leurs déclarations à venir, sinon il nous faudra enfiler nos armures mais pour se battre!