samedi 16 juin 2012

Préparons l'avenir.

   Dans la série, "recyclons nos vieux", je vous propose une suite au texte de l'autre jour, après le vieux en bonne santé, je m'apprête à utiliser les vieux malades, après tout il n'y a aucune raison de les laisser sur le carreau!
   Nous savons déjà que, dans le futur, les voitures rouleront à la merde pour remplacer le pétrole défaillant, mais il est un autre problème grave auquel nous serons confrontés avec l'arrêt des centrales nucléaires, le manque d'électricité. Heureusement, des visionnaires comme votre serviteur veillent au grain et préparent l'avenir pour qu'il soit plus serein.
   En fait, c'est simple, il faudra adopter un vieux qui a la maladie de Parkinson, laisser se perdre ces mouvements perpétuels est un crime contre l'humanité à mes yeux. Pour commencer, il vaut mieux faire simple, ils pourront remplacer les machines à coudre, vous imaginez le gain, plus besoin de produire de machines, plus d'usines, nous réduisons la pollution et la consommation d'électricité! De plus, ils feront beaucoup moins de bruit que les machines existantes, ce sera un confort supplémentaire.
   Il conviendra de les brancher sur dynamo afin qu'en plus de n'en point consommer, ils produisent de l'électricité, c'est tout bénéfice! Certes, il y a un inconvénient majeur, il faudra héberger un autre vieux, en plus de celui qui nous sert à faire le plein de nos réservoirs. Mais il faut songer qu'avec un malade atteint de tremblements, c'est en continu, il produit même en dormant, avouez que c'est un avantage à ne pas négliger.
   Enfin, voilà deux problèmes du futur de réglés, reste la faim dans le monde, mais je m'en voudrais de reprendre l'idée de "soleil vert"! De plus, vieux comme ils le sont, leur viande serait de la carne, mieux vaut manger de l'enfant, c'est plus tendre et tout aussi inutile! Nous avançons vers un avenir radieux, finalement, les retraites nous serons reversées, ainsi nous pourrons arrêter plus tôt de travailler et... mais alors, nous deviendrons inutiles à notre tour! J'en tremble rien que d'y penser, vite un fil à coudre et une dynamo que je n'en perde pas une miette!

vendredi 15 juin 2012

J'aime rognonner.

   Je vous entends déjà, inattentifs et béotiens comme vous l'êtes, je suis sûr que vous pensez que je vais me remettre à râler. Mais là, ça n'a rien à voir, pas question de recommencer à ronchonner ou à grommeler, je ne suis pas redevenu grognon, je ne veux parler que de l'art de manger des rognons!
   Cette fin de semaine, ma tendre Aimée emmène ses enfants à Courbevoie afin qu'ils voient leur père, prétextant la grande quantité de travaux restant à effectuer dans notre future maison, je me proposais de ne pas les accompagner. En fait, hypocrite que je suis, j'avais une idée derrière la tête, manger ces mets qui m'agréent tant mais qui déplaisent à ma chère Cathy. Je veux parler de ces fabuleux rognons, un mets délicat, tout en finesse que seuls les ignares et les sans goût ne peuvent apprécier.
   Alors ce soir, je rognonne allègrement, tout seul, en égoïste, n'en déplaise aux scrognoneux et autres grognons. Un plat avec plein d'ail aussi, puisque j'ai tous les droits de l'homme abandonné à sa solitude! Peut-être mangerais je ensuite un bon morceau de camembert bien fait, afin de parfaire mon haleine, ensuite j'irai me coucher sans me laver les dents, bien sûr! Vive le célibat, mais uniquement parce qu'il est passager!
   Bon, je vais vous dévoiler le menu de demain, puisque je vous sens très curieux de le savoir et que si vous ne l'êtes pas, je m'en fous, c'est moi qui écrit. Je vais commencer par une andouillette, avec des patates nouvelles, je sais que ça n'a rien de monstrueux pour la plupart d'entre nous, mais, une fois encore, je connais des âmes sensibles qui pensent ne pas supporter l'odeur de cuisson de ce délicat mets. Ces gens là, s'ils ne sont pas forcément des andouilles, sont, à n'en pas douter de grands dépendeurs d'andouilles!
   Et le soir, après les rognons d'agneau de la veille, ce sera le rognon de veau, mais oui, plus rien ne peut m'arrêter dans l'escalade vers des sommets gastronomiques! Il sera accompagné d'un gratin de côtes de blettes, histoire de le bien digérer. Tout ça sera, évidemment, arrosé d'un bon vin rouge de caractère pour rehausser les goûts de ces plats parfois un peu fades!
   Voilà, je fais court, ce soir, mais c'est parce que j'ai tendance à baver sur le clavier avec toutes ces histoires de bouffe. Bon appétit à tous les gastronomes et bonne gastro à tous les gnomes!
 
   Post-scriptum: nous sommes samedi, il est vingt et une heure, je viens de finir mon rognon de veau et, si ceux d'agneau m'avaient laissé sans voix, là je dois vous dire que, pour la première fois de ma vie, mon estomac pleure d'émotion, tant ce fut un délice. Je frise l'évanouissement, voire la crise d'apoplexie, n'ayons pas peur des mots! Je pourrai mourir maintenant que ça ne me gênerai pas, mais je vais continuer de vivre pour profiter encore de tels moments de félicité, allez, je vous laisse à vos assiettes, je vous souhaite qu'elles vous apportent la même joie que celle que je connais ce soir.

jeudi 14 juin 2012

Ne me fais pas chier!

   Ce titre étrange m'est inspiré par le comportement des enfants de ma bien Aimée, hier soir, par leur refus catégorique d'obéir, ils ont provoqué le premier de mes coups de sang éducatif. Ce matin, lors du petit déjeuner, Cathy et moi avons décidé de dédramatiser la situation en leur donnant une leçon de savoir-vivre.
   Nous avons commencé la journée en leur annonçant que nous avions trouvé le moyen de nous venger de ce qu'ils pouvaient nous faire subir, nous attendrons d'être vieux et gâteux ( je rajoute gâteux pour les jeunes cons qui nous prennent déjà pour des vieux!) pour nous imposer dans leurs vies! Nous pourrons alors adopter le comportement puéril dont ils usent parfois, nous les ferons chier, pour être un peu plus cru! Devant leurs mines déconfites, nous avons éprouvé un tel plaisir que la conversation a dégénéré.
   L'idée nous est subitement venue que d'ici à ce que nous soyons vieux, les choses auront évolué et que, peut être, les voitures rouleront avec de la merde pour remplacer l'essence défaillante. Nous serions bien emm...bêtés, notre vengeance tomberait à l'eau (dans l'eau des chiottes serais je tenté d'écrire si je n'avais pas peur d'être vulgaire).
   Vous imaginez la scène, les personnes désirant faire le plein viendront dans les hospices de vieux qui seront eux même sponsorisés par les pétroliers en mal de reconversion. Toute l'ambiguïté du système tenant au fait que ce sont , généralement, les vieux qui font chier le monde, ce serait un vrai paradoxe, pour une fois qu'ils seraient utiles. Notre rôle consistant donc à faire chier les vieux, quel bonheur!
   Par contre, pendant les vacances il faudrait se trimballer son vieux, comme jerrycan de secours, cela pourrait s'avérer encombrant, surtout qu'il faudrait le nourrir si on veut pouvoir bien le faire chier! C'est ce que nous pourrions considérer comme se laisser emmerder par un vieux, heureusement que la place du jerrycan, c'est dans le coffre! Il faut se méfier, cependant, le vieux pourrait finir par refuser de se nourrir, plus moyen de le faire chier, ce pourrait être emm...nuyeux!
   Si les choses se passent bien, il ne faut, toutefois, pas oublier de donner des laxatifs tous les quinze jours à son vieux, pour qu'il ait la coulante afin de décrasser les injecteurs. Il conviendra aussi de ne pas donner n'importe quels aliments à son vieux, il ne manquerait plus qu'il pue en plus de nous emm...quiquiner! Au moins pendant qu'ils font ça dans nos réservoirs, cela les empêche de nous chier dans les bottes!
   Voilà, il ne nous reste plus qu'à inventer le moteur qui fonctionnera avec de la merde, ce sera un moteur à explosion, à n'en pas douter, mais l'odeur d'un pet n'est elle pas plus supportable que celle du pétrole.

mercredi 6 juin 2012

J'aime le sport.

   Le week-end dernier, le fils de Cathy s'est offensé lorsque je lui ai dit qu'il n'était pas sportif, je lui ai donc lancé un défi pour le dimanche matin. Nous étions censés faire du vélo, mais sur un rythme soutenu, sans faire la moindre pause, une heure trente d'efforts physiques auxquels Josselin a parfaitement répondu, sans plainte et même avec une certaine joie, voire de l'entrain.
   Certes, nous ne sommes sportifs ni l'un, ni l'autre, je puis vous l'assurer, il y a même un pépé qui nous a dépassés! Mais c'est l'intention qui compte et nous sommes rentrés fourbus et en sueur, mais heureux de savoir qu'un poulet rôti nous attendait afin de combler un appétit fort excité par l'exercice effectué. Nous nous sommes sustentés tout notre soûl, n'hésitant pas à nous resservir tant notre effort méritait une récompense, un bon sportif doit reconstituer ses forces, n'est ce pas? La tarte aux fraises qui faisait office de dessert venant clore cette débauche d'alimentation, mais ce n'était point de la gourmandise, juste de la faim!
   C'est au moment où je buvais mon café que s'est déclenchée la véritable catastrophe de ce jour, notre cher voisin vint m'inviter à l'accompagner en VTT, mais de façon raisonnable avait il tenu à rajouter. J'aurais dû me méfier, aucun sportif n'est raisonnable et c'est un sportif que cet homme là! Le pire est que Josselin a tenu à nous accompagner, il avait peur de s'ennuyer en restant avec sa mère et sa soeur.
   Bon, nous voici prêts à partir, notre voisin enfile son casque et ses lunettes de protection, c'est là qu'il aurait fallu trouver un prétexte, même fallacieux, pour refuser de partir, mais voilà, on a sa fierté. Il nous emmène à travers des rues de Dinan que nous ne connaissons pas encore, jusqu'à un endroit d'où part un petit sentier de terre, au milieu des bois, c'est joli comme coin, le chemin est agréable même si je trouve déjà qu'il va un peu vite le monsieur.
   Et, là, au détour d'un virage, tout à coup, le petit sentier champêtre se transforme en descente aux enfers, une pente d'au moins quinze pour cent avec un sol très gras, pour ne pas dire boueux et sinueuse au possible, bien sûr! Ce n'est pas grave, mon vélo a de bon freins et puis une descente ça veut dire qu'il n'y a pas besoin de pédaler, le petit crie un peu, évidemment, mais l'on se dit que ce n'est que pour contrer sa peur!
   Seulement, il y a un hic, une descente veut dire qu'il y aura une remontée, au moins aussi raide que la descente est forte! Nous voici au pied de ce qu'il convient d'appeler une montagne, oui, je sais qu'il n'y a pas de montagne en Bretagne, mais là, ça y ressemble beaucoup. Prenant notre courage à deux mains, nous la gravîmes cette côte, les deux pieds au sol et en poussant nos vélos! L'homme, dont la raison nous paraissait chancelante tout à coup, nous attendait, les deux mains sur les hanches, un sourire béat sur les lèvres et nous accueillis d'un chaleureux: "ça va les gars? C'est pas la plus dure mais c'est une bonne mise en bouche!"
   Nous avons bien fait une vingtaine de kilomètres ainsi, alternant des descentes dangereuses avec des côtes assassines, une chute pour moi, une dizaine pour Josselin. Nous sommes rentrés à la maison vidés de toute énergie, les muscles endoloris mais avec le souvenir d'un bon moment, malgré tout.
   Alors voilà, j'aime le sport, je peux continuer à le dire et à l'écrire, mais je n'aime pas le pratiquer!

samedi 2 juin 2012

Finissons en.

   Notre maison avance, je n'en parlais plus car les travaux étaient dans une phase où ils semblent stagner, mais ça y est, les maçons ont terminé d'encombrer et de salir les salles et les escaliers, ils ont fait les enduits à la chaux sur tous les murs et il ne leur reste plus que quelques coups de badigeon avant leur départ définitif, ouf!
   Nous sommes entrés de plein pied dans les finitions, vous savez, ce moment terrible où l'on se dit qu'il n'y a plus grand chose à faire, mais qui prend un temps infini puisqu'il faut que ce soit propre et bien fait. J'ai commencé le placoplatre, ce matériau qui semble si facile à poser....quand on regarde les autres le faire! Il faut un certain temps pour s'adapter à la pose de ce matériau, il y a un phénomène étrange qui y est lié, les mesures que l'on prend ne sont jamais bonnes, il faut les réduire de quelques centimètres si l'on veut que les panneaux se mettent en place sans casse.
   Bon, une fois pris le coup de patte, cela va tout seul et il y a un gros avantage, les surfaces sont vite couvertes. Moralement c'est très important car, ensuite, il faut faire les bandes, ceux qui ont déjà pratiqué cet exercice comprendront aisément le désarroi profond qui peut très vite nous envahir. Heureusement, nous avons trouvé un plaquiste qui a besoin d'argent! Ce problème réglé, il faut enchaîner sur d'autres menus travaux tout aussi réjouissants.
   C'est ainsi que j'ai dû me mettre à la maçonnerie, quelques trous à boucher aux endroits où nous avons supprimé les canalisations sur le mur du pignon. C'était un passage obligé, figurez vous que les évacuations d'eaux usées se faisaient par l'extérieur! Je me suis retrouvé en équilibre précaire sur une échelle, avec mon seau d'enduit à la chaux et des cailloux afin de permettre à notre mur de ne plus ressembler à un gruyère. Mais, car il y a toujours un "mais" lorsque l'on attaque les finitions, il y avait aussi un enduit très ancien sur ce mur, il me fallait, pensais je naïvement, juste décoller quelques menus morceaux pour me permettre d'oeuvrer en toute tranquillité.
   Vous devinez ce qu'il advint, à peine avais je regardé le pan de mur, avec un pied de biche plus qu'avec les yeux, je vous l'accorde, que l'enduit s'est mis à tomber comme une averse de printemps, plus moyen de l'arrêter, pas plus que moi, d'ailleurs! J'ai dégagé toute une partie du pignon, j'avais bonne conscience puisque le mur ainsi mis à nu dévoilait un magnifique appareillage, ce n'est que lorsque je suis redescendu de mon échelle que j'ai pris conscience de la quantité invraisemblable de gravats qu'avait généré ma crise passagère. Encore un voyage en pickup, youpi s'exclament les enfants, aïe s'exclame mon dos!
   J'en ai profité pour reboucher en partie la tranchée par laquelle passent, dorénavant, nos tuyaux, faisant ainsi d'une pierre deux coups, j'apprends à m'économiser. Je vais bientôt pouvoir passer aux planchers, la menuiserie, un art qui m'est encore inconnu, je vais au devant de grandes surprises, j'espère seulement qu'elles ne seront pas trop mauvaises, afin de me réjouir si elles sont bonnes. On finit par être prudent, c'est ça les finitions, une prudence infinie!