vendredi 15 juin 2012

J'aime rognonner.

   Je vous entends déjà, inattentifs et béotiens comme vous l'êtes, je suis sûr que vous pensez que je vais me remettre à râler. Mais là, ça n'a rien à voir, pas question de recommencer à ronchonner ou à grommeler, je ne suis pas redevenu grognon, je ne veux parler que de l'art de manger des rognons!
   Cette fin de semaine, ma tendre Aimée emmène ses enfants à Courbevoie afin qu'ils voient leur père, prétextant la grande quantité de travaux restant à effectuer dans notre future maison, je me proposais de ne pas les accompagner. En fait, hypocrite que je suis, j'avais une idée derrière la tête, manger ces mets qui m'agréent tant mais qui déplaisent à ma chère Cathy. Je veux parler de ces fabuleux rognons, un mets délicat, tout en finesse que seuls les ignares et les sans goût ne peuvent apprécier.
   Alors ce soir, je rognonne allègrement, tout seul, en égoïste, n'en déplaise aux scrognoneux et autres grognons. Un plat avec plein d'ail aussi, puisque j'ai tous les droits de l'homme abandonné à sa solitude! Peut-être mangerais je ensuite un bon morceau de camembert bien fait, afin de parfaire mon haleine, ensuite j'irai me coucher sans me laver les dents, bien sûr! Vive le célibat, mais uniquement parce qu'il est passager!
   Bon, je vais vous dévoiler le menu de demain, puisque je vous sens très curieux de le savoir et que si vous ne l'êtes pas, je m'en fous, c'est moi qui écrit. Je vais commencer par une andouillette, avec des patates nouvelles, je sais que ça n'a rien de monstrueux pour la plupart d'entre nous, mais, une fois encore, je connais des âmes sensibles qui pensent ne pas supporter l'odeur de cuisson de ce délicat mets. Ces gens là, s'ils ne sont pas forcément des andouilles, sont, à n'en pas douter de grands dépendeurs d'andouilles!
   Et le soir, après les rognons d'agneau de la veille, ce sera le rognon de veau, mais oui, plus rien ne peut m'arrêter dans l'escalade vers des sommets gastronomiques! Il sera accompagné d'un gratin de côtes de blettes, histoire de le bien digérer. Tout ça sera, évidemment, arrosé d'un bon vin rouge de caractère pour rehausser les goûts de ces plats parfois un peu fades!
   Voilà, je fais court, ce soir, mais c'est parce que j'ai tendance à baver sur le clavier avec toutes ces histoires de bouffe. Bon appétit à tous les gastronomes et bonne gastro à tous les gnomes!
 
   Post-scriptum: nous sommes samedi, il est vingt et une heure, je viens de finir mon rognon de veau et, si ceux d'agneau m'avaient laissé sans voix, là je dois vous dire que, pour la première fois de ma vie, mon estomac pleure d'émotion, tant ce fut un délice. Je frise l'évanouissement, voire la crise d'apoplexie, n'ayons pas peur des mots! Je pourrai mourir maintenant que ça ne me gênerai pas, mais je vais continuer de vivre pour profiter encore de tels moments de félicité, allez, je vous laisse à vos assiettes, je vous souhaite qu'elles vous apportent la même joie que celle que je connais ce soir.

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