vendredi 3 mai 2019

Le défaut de la cuirasse.

   Nous vivons une étrange époque, alors que nous devrions devenir de plus en plus solidaires, au vu de l'accélération de la dégradation du climat, une majorité d'entre nous préfère se retrancher derrière une carapace. Il est vrai qu'elle donne un sentiment de sécurité, mais c'est au prix d'un isolement toujours plus grand, enclenchant une peur irrationnelle des autres, de tous les "autres", même voisins, ils deviennent étrangers!
   C'est bien là que réside ce fameux défaut de la cuirasse, au lieu de protection, il n'apporte qu'isolement et quelqu'un qui veut se cacher ne fait qu'attirer l'attention. La curiosité nous pousse toujours à voir ce qui ne veut pas se montrer!
   Des voitures déguisées en tanks sortent de maisons aux apparences de château-forts pour aller déposer les enfants aux seuils des écoles, il ne faudrait surtout pas qu'ils marchent dans la rue, avec le danger que représente la présence des autres élèves...ceux du petit peuple qui viennent en bus sans doute!
   Les armures, si elles sont passées de mode pour l'instant, ont été remplacées par des tenues d'apparat qui permettent de jauger du premier coup d'œil son interlocuteur. La carapace est remplacée par un caparaçon qui isole les personnes dans un système de jugements dignes du moyen-âge. Nous nous renfermons sur nous-même mais, afin de ne pas passer pour racistes nos amis ont des couleurs diverses, même s'ils sont du même milieu social et ont exactement les mêmes modes de vie et de pensée, c'est la nouvelle tolérance!
   Le problème essentiel de cet isolement est le manque de communication que cela provoque, plus personne n'entend, même les spécialistes de l'écoute n'écoutent plus qu'eux même. Nos gouvernants sont devenus sourds à tout ce qui n'émane pas de leur autorité, les services d'entraide sont devenus malentendants à cause des restrictions, l'écologie elle-même n'arrive pas à se faire entendre malgré toutes les gesticulations qu'elle provoque.
   Cette surdité est la cause essentielle de la frustration des peuples, un simple, mais sincère, "je vous ai compris." aurait pu suffire, l'histoire le prouve. Mais nos autoritaires gouvernants ont choisi l'affrontement, ils ont mis en première ligne un mal rasé aussi irrespectueux du peuple que de son apparence et sont surpris des réactions. Un ministre de l'intérieur pas très intelligent, à l'allure de mafieux, qui donne des leçons de morale en insultant ses concitoyens, je ne suis pas certain que ce soit la meilleure façon de prouver que l'on est sensible aux récriminations des plaignants.
   Enfin, comme ils nous ont assourdi avec leur propagande, peut-être n'entendrons nous pas le cynisme de leurs déclarations à venir, sinon il nous faudra enfiler nos armures mais pour se battre!
 

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