jeudi 24 janvier 2013

Le conteur d'os.

   C'est l'histoire d'un homme victime d'un sort, il est devenu conteur d'os, tous les mois, il fait des relevés pour mieux conter, cela lui permet de s'éléver, c'est le conteur relevé. Pour pouvoir exercer son métier, il suce les os glacés par la mort afin d'en tirer la substantifique moelle où il puise son inspiration, aspirer les expirés pour s'inspirer, dur labeur.
   Notre homme est vite devenu un expert en pompage d'os, il sue sang et eau pour des histoires d'os, oh, il ne ménage pas sa peine, c'est qu'il faut les trouver les os, n'est pas Moïse qui veut! Il a fait appel à un sorcier, mais il ne trouvait que des eaux, point d'os, notre conteur en avait plein le dos, il était si maigre qu'il l'avait surnommé "sac d'os", il avait un sac à dos sur lequel il s'adossait, il faut dire qu'il était docile, le sac pas le sorcier! Quand il s'ennuyait, il jouait aux osselets, alors notre hér'os a eu envie de le désosser pour nous le raconter, mais le sorcier lui a dit "arête, et je te donne mon os dans le nez".
   Après ces mésaventures, notre homme décida d'acheter un chien, il l'appela Nonosse, il était très doué pour trouver des os, il faut dire que c'était le chien du croque-mort, vous savez, celui qui raconte les morts après leur avoir sucé les pieds. Le souci avec Nonosse, c'est qu'il bouffait les os avant que son nouveau maître ne soit arrivé, il ne lui restait plus qu'à ronger...son frein!
   Il écuma alors les ossuaires, là, son bonheur fut total, des os partout, de toutes les formes, de toutes les tailles, une véritable source d'os, des os comme s'il en pleuvait, des trombes d'os quoi! Mais voilà, il est tombé sur un os, ils étaient tout secs, rien à en tirer, pas la plus petite histoire, ils étaient taris, il était trahi! "Ô Seigneur, pourquoi m'as tu si ostensiblement abandonné, Hosanna, devrai je aller à Osaka manger un osso-bucco?" s'exclama-t-il.
   Aussitôt, il reçut une réponse: "construis une arche assez grande, je vais couvrir la terre d'os, tu auras quarante jours pour faire des stocks d'os, tu seras mon conteur d'os et tous les mois je te relèverai pour être sûr que tu ne me racontes pas d'histoires!". Notre ami se jeta au sol, manquant de se rompre les os, il lui aurait fallu appeler au secours, heureusement, il ne se fit qu'une bosse. Il décida de se nommer Oscar l'ostensoir, il roulerait en carrosse tiré par une rosse et malheur à celui qui lui cherche des crossesil tombera sur un os!

jeudi 17 janvier 2013

J'aime dépenser.

   Facile à dire, n'est ce pas? Tout le monde aime dépenser, cela semble évident, mais tout le monde n'a pas les mêmes façons de le pratiquer. Il y a ceux qui, pleins de leurs moyens financiers illimités, agissent comme s'ils pouvaient dépenser sans compter, il y a, à l'opposé, ceux qui n'ont pas les moyens, il y a ceux qui préfèrent la dépense physique, plus économique et plus ouverte puisque même les sans esprits peuvent dépenser de toutes leurs forces.
   Pourtant, à bien y réfléchir, dépenser n'est pas aussi simple qu'il y paraît, il faut être capable de réflexion et avoir la tête bien sur les épaules pour pouvoir dépenser sans se disperser, car dépenser n'est pas dilapider. C'est une acquisition nouvelle que de dépenser, on ne fait, somme toute, que transformer comme le dirait Lavoisier (certains mauvais esprits ont dépensé beaucoup d'énergie pour nous convaincre que ce n'est pas lui qui l'a dit, mais je continue de penser le contraire.)
   Il faut bien comprendre qu'après avoir dépensé tout son saoul, il vient inéluctablement le moment où il faut penser à repenser (non, ce n'est pas remettre un pansement), sinon il ne restera qu'un grand vide dans vos pensées. Comment ça, ce n'est pas une bonne lecture du mot, dépenser ne serait pas synonyme de se refaire une pensée, je me serais enduit d'erreur, aurais je perdu mon veau qu'a bu l'herbe? Mais que s'espace-t-il? Je me mets à dépenser mon Français, je perle fil de mes tests, mes maux me fuient, mon langage va à Cille, c'est une quatre à strophes.
   A force de dépenser sans compter je ne sais plus écrire, il faut que je pense des pensées repensées afin de panser les plaies de mon illettrisme naissant, sinon je devrais me racheter à vos yeux et c'est une grosse dépense, je n'en ai pas les moyens. 

vendredi 4 janvier 2013

J'aime la communication.

   Même si ce blog est une forme de communication, il n'est qu'un long monologue, ce n'est pas dans ce sens que j'aime à communiquer, je préfère largement le dialogue, l'échange, le débat d'idées, tout ce qui permet l'expression orale ou écrite tant qu'elle permet à deux parties de parler. Dans notre société, beaucoup prétendent que l'on a atteint une forme d'apogée dans la communication, je préfère penser que c'est devenu une telle cacophonie que plus personne ne s'entend parler, puisque plus personne n'écoute!
   Il est une preuve assez flagrante de ce phénomène, nos propres enfants, encore adolescents ils exigent, au nom du dieu consumérisme, d'avoir un téléphone portable. Fort bien, devrions nous nous réjouir, je pourrai le joindre partout et tout le temps, mais non, ils ne répondent jamais, il faut leur envoyer un sms avec des fautes d'orthographes pour qu'ils le comprennent. Alors, évidemment, vous allez me traiter de rétrograde, c'est une nouvelle forme de communication dirons les plus novateurs d'entre vous, certes je dois en convenir, mais les onomatopées, même écrites, n'ont jamais formé un langage, c'est une rétrogradation vers les grognements de nos ancêtres préhistoriques.
   Bon, je veux bien vous accorder que les adolescents, toutes époques confondues, n'ont jamais été une référence en matière de communication, étudions donc les adultes, c'est à dire, entre autres, moi même (si, je suis adulte, enfin j'en ai l'âge en tout cas!). Nous avons, en peu d'années, vu le nombre de moyens de communication augmenter de façon vertigineuse. En moins de quarante ans, nous sommes passés du courrier papier au courriel informatique, de trois chaînes télé à un nombre inestimable, du téléphone fixe au téléphone tellement portable qu'il en devient encombrant!
   Là encore, les incorrigibles optimistes du modernisme à tout crin crient haro sur les détracteurs de ces systèmes d'échanges, de ces moyens de communiquer avec le monde entier en direct, plus de barrières, tout et tout de suite! Malheureusement, à force de créer des contacts toujours plus nombreux, toujours plus loin, ,tout ce temps passé à "l'étranger", ne finit-il pas par nuire aux plus importants, à savoir nos proches, les vrais, famille, enfants, amis réels? Cela devient le principe de la vase communicante, on s'enlise! Plus on entend, moins on écoute, plus on parle, moins on en dit!
   D'ailleurs, ce soir je vais faire court, afin de n'en point trop dire, il ne faudrait pas que je vous oblige à lire plus longtemps, retournez vous, là, vous voyez, il y a des personnes qui vous attendent, allez, bonne année à tous, mais surtout... à moi!