vendredi 26 avril 2019

Apprenti malade.

   Peut-être est-ce le passage obligé, apprendre à être malade et accepter cette imitation de soi que l'on est devenu. Effrayant pour les autres, puisque leur rappelant la fragilité de la vie, je le sais pour l'avoir vécu, fermer les yeux est le meilleur moyen de ne pas voir.
   Cette forme d'abandon n'est pas condamnable, la maladie seule est responsable, c'est donc en l'acceptant le premier que je pourrais servir d'exemple, afin que mes proches le redeviennent vraiment. Cet isolement est de mon fait, même inconsciemment, je refuse de me montrer si faible, après m'être cru invincible.
   Contraint à la solitude il est difficile de ne pas en vouloir à quelqu'un...ou à quelqu'une, alors c'est à la maladie que je dois m'en prendre. Elle qui devient si présente qu'elle se montre même à ceux qui n'en avaient pas connaissance, qui m'empêche d'être, simplement d'être.
   J'ai voulu me remettre en phase avec cette société qui ne respecte plus que les travailleurs, encore faut-il qu'ils ne se plaignent jamais. Je pense avoir gagné en sagesse, encore relative, mais cela devait suffire pour redevenir un esclave salarié, et même retourner à l'école affronter des professeurs.
   Mais cette traitresse, qui s'était faite discrète, a décidé que je n'avais pas encore franchi assez d'obstacles pour accepter sa présence et, par dessus tout, ses contraintes. Elle sait se faire entendre même du sourd, elle sait se faire visible même pour l'aveugle, elle sait démoraliser le plus optimiste, elle est la maîtresse de chaque acte, seule me reste la volonté d'avancer malgré elle.
   Après tout, traîner un boulet devrait être naturel pour un artilleur, il ne me reste plus qu'à trouver le canon qui me permettrait de m'en débarrasser!
   Je dois composer avec elle, mais je ne suis pas musicien et moins encore compositeur.
   Ce texte n'est donc qu'un appel à d'éventuelles idées me permettant de devenir vraiment malade, mais si quelqu'un veut me sortir de cette solitude, il ou elle est bienvenue!

mercredi 24 avril 2019

Utopie durable.

   Comment nommer autrement tout ce qui touche à la préservation du patrimoine naturel et, par voie de conséquence, de notre environnement. Plein de cette si grande naïveté due à mon incorrigible optimisme, j'ai décidé de m'orienter vers un métier d'avenir, je n'avais cependant aucune conscience que c'est d'un avenir aussi lointain qu'il s'agissait!
   Après avoir pris quelques contacts avec des organismes en charge du développement de la protection de l'environnement, le constat est sévère. Les crédits alloués par l'état à l'écologie sont non seulement dérisoires mais tendent à être encore diminués, il vaut mieux se préoccuper d'un tas de cailloux ne concernant qu'une poignée de catholiques. Dans un état républicain, quoi de plus logique que de préserver un patrimoine religieux qui ne manquera pas de s'effondrer avec le reste lors des catastrophes climatiques qui nous attendent.
   Mieux vaut se préoccuper d'un passé "glorieux" que d'un avenir déjà condamné.
   Chacune de mes reconversions professionnelles me fait toujours plus ressembler à un Don Quichotte de l'emploi, alors je veux me révolter à nouveau contre tous ces obstacles. L'écologie me tient suffisamment à cœur pour trouver la motivation nécessaire à faire vraiment bouger les idées de nos ineptes décideurs.
   Nous avons tous plus ou moins conscience que rien n'est véritablement entrepris pour atténuer nos effets néfastes sur la nature, à part les quelques gentils manifestants et leurs slogans qui ne sauraient toucher à leur petit confort. Il est temps de réagir de façon véritablement efficace, tant que de simples gestes tels que démarrer sa voiture, mettre une machine à laver en route, éteindre une lampe inutile ne seront pas considérés comme des actes nuisibles, rien ne pourra changer.
   Que dire des nouvelles vacances qui s'offrent à tout un chacun, nous pouvons prendre un avion pas cher pour aller polluer les endroits les plus reculés de la planète. Tout ça dans l'indifférence la plus totale, nous sommes déjà pauvres, nous n'allons pas, en plus, nous priver de vacances de "riches"!
   Parlons-en de ces fabuleux détenteurs de la fortune mondiale, plutôt que de donner de l'argent à des causes utiles à leurs seules images, ils devraient s'inquiéter de l'avenir en investissant en masse dans l'écologie. Ils préfèrent se construire des havres de paix où ils pensent qu'ils seront à l'abri, des arches de Noë en quelque sorte, comme s'il existait des endroits de notre terre qui seraient épargnés par la catastrophe imminente. Ce qui est le plus inquiétant dans cette histoire, c'est de se rendre compte que des crétins patentés aient pu devenir aussi riches, c'est au moment où cela a débuté qu'il fallait réagir.
   Aujourd'hui, même nos dirigeants politiques sont des imbéciles qui semblent n'avoir aucune conscience de ce qui se passe autour d'eux, savent-ils simplement que nous existons?
   Alors, malgré mes problèmes de santé qui me poussent vers une forme de sagesse, il me faut retrouver ma colère, la vraie, afin d'entraîner le plus de monde possible vers une révolution verte. Nous la nommerons "révolte des fleurs" et nous en offrirons aux policiers pour qu'ils deviennent nos alliés! Les gilets verts remplaceront les jaunes, pour qu'à l'instar d'un monsieur Gandhi, la non-violence devienne notre force et que le respect de la nature passe par le respect de nous-même!
 

lundi 8 avril 2019

Environnementalement.

   Et voilà, à force de chercher une voie je l'ai trouvée, pas où je l'attendais mais c'était attendu, ce n'est donc pas une surprise puisqu'il s'agit d'apprendre à protéger l'environnement de façon durable. Je n'aurais pas même dû avoir recours à des logiciels pour penser à une telle orientation, faire dans l'écologie, la vraie, à savoir l'étude de la nature, comme son nom l'indique.
   Je devais avoir seize ou dix-sept ans, dans le train qui me conduisait vers le savoir, mais je ne le savais pas encore, d'où un certain rejet de la scolarité traditionnelle. Il y avait, dans le compartiment où je m'installais, un vieux monsieur très digne, inspirant naturellement le respect. Après nous être mutuellement salués, il m'interrogeait sur la raison de ma présence en ce lieu.
   Dès que j'eus fait  mention du côté horticole de mes laborieuses études, il m'expliqua qu'il en avait fait son métier en devenant écologiste, c'est en voyant mon sourire qu'il me répliqua, "mais un vrai, qui étudie la nature, eco-logos, ce n'est que du latin mais il a un sens profond!". Et là, pendant les deux heures passées avec lui, cet homme de grand savoir a su me captiver et inspirer mon grand respect envers la nature et...sa vraie nature! C'était l'une de ces rencontres décisives dont nous ne prenons conscience qu'à notre rythme ou celui, plus fluctuant, de nos souvenirs.
   Je connais le sujet, l'écologie fait partie de mes centres d'intérêts, mais j'ai bien conscience que ce ne sont pas les gesticulations de quelques citoyens qui changeront quoi que ce soit. Déjà, les personnes qui m'entouraient lors de mes recherches remettaient en question l'idée même de toucher à leur petit confort personnel. Comme une majorité d'entre nous, ils attendent de n'avoir plus le choix pour changer leurs modes de vie.
   L'écologie d'accord, mais mon confort d'abord!
   Je vais donc essayer d'intégrer le groupe de ceux qui agissent et peuvent, peut-être, influer sur les décisions de nos gouvernants, aussi peu enclins que les électeurs à sacrifier leurs envies de possession. Il va falloir décider des décideurs indécis, ce seul challenge pourrait suffire à me motiver, mais je veux surtout que mes enfants sachent que je me préoccupe de leur avenir en essayant de limiter le chaos inéluctable qui s'annonce.
   Voilà, j'ai retrouvé l'envie de vivre et de me battre à nouveau, la colère froide qui m'habite saura chasser les dernières velléités de mon corps. De toute façon, je n'arrive pas plus à être malade qu'à vieillir alors autant continuer à vivre la fin de mon adolescence sereinement. Et quel meilleur moyen que de retourner à l'école finir ce que j'ai commencé il y a trente-huit ans environ, n'est-ce pas, Papa?