mercredi 25 décembre 2019

Un Noël pas très chrétien.

   Cette année, j'avais décidé de ne fêter que mon anniversaire en lieu et de ne pas penser du tout à cette fête imposée qui m'a tant fait d'ombre jusque là. Alors, j'ai pu traverser la période qui précède les agapes sans la moindre envie de ce qui avait trait à Noël, ni cadeaux, ni guirlandes. Je n'ai pu, cependant, éviter de croiser tous ces gens qui se préparent à cette fête de la chrétienté et j'ai fait un bien étrange constat.
   En fait, tout le monde fête Noël, nul ne peut ignorer ce moment de partage, quelles que soient leurs religions ou leurs convictions, qu'ils veuillent l'admettre ou non, ils fêtent tous la naissance de ce Jésus "sauveur du monde". Des commerçants israélites pratiquants m'annoncent avec le sourire qu'ils ferment le jour de Noël parce qu'ils réveillonnent en famille et que les petits enfants ouvriront leurs cadeaux au matin, à chacun ses convictions n'est-ce pas?
   Puis, au fil des rayons de magasins, j'ai appris que les musulmans aussi fêtaient la naissance, mais celle d'un simple prophète, pas le messie annoncé par les chrétiens. Cela ne les empêche pas de participer à la folie ambiante avec le même engouement que leurs ennemis de religion, prouvant, s'il en était besoin, que les trois religions monothéistes sont beaucoup plus proches que ne le laissent penser leurs comportements le reste de l'année.
   Noël n'est donc plus une fête chrétienne, plus même une fête religieuse d'ailleurs et ce ne sont pas les quelques fidèles présents à la messe qui me feront penser autrement. Je me demande s'il n'existe pas une catégorie de personnes qui ne savent même pas que c'est la naissance du "messie" des chrétiens qui est la seule raison d'être de cette fête de Noël. Sans doute pensent-ils que c'est grâce à caca cola que l'on célèbre noël, dans une débauche de mercantilisme débridé au point d'en être dépravé.
   Ainsi, il devient impératif que les enfants aient plusieurs cadeaux, qu'ils croient à cette immondice de père noël le plus tard possible afin que les marchands ( du temple?) continuent de s'enrichir toujours plus. Ils s'offrent une bonne conscience en laissant croire que c'est la fête des enfants, ils sont si joyeux en cette période! J'aurais tendance à les trouver plus capricieux qu'heureux, mais c'est sans doute parce que je deviens un vieux grognon qui ne voit plus que le mauvais côté des choses.
   Alors, ce matin du jour de Noël, j'ai voulu tester les personnes que je croisais au cours d'une de mes déambulations en leur souhaitant, après le bonjour, un joyeux Noël. Les réponses furent moins nombreuses que les regards torves qui me voyaient tel un illuminé, mais pas par les décors de pacotille qui se multiplient, heureusement sinon ils auraient déclenché ma colère, un jour de Noël ce ne serait pas très chrétien pour un athée convaincu, n'est-ce pas?
   Bon, joyeux Noël à tous malgré tout, mais surtout aux gens de bonne foi!

mardi 3 décembre 2019

Révélations.

   C'est une étrange anecdote qui me ramène vers le clavier, il m'est arrivé une étrange aventure qui aurait pu être dramatique, mais ce serait oublier mon immortalité! Depuis quelques mois, par un jeu de patience et de dialogues, j'ai noué contact avec des adolescents intéressés par la pratique du basket mais peu désireux d'intégrer un club. Petit à petit, je leur ai montré les gestes et postures à adopter pour mieux jouer et apprendre le respect des règles, j'ai aussi compris que je ne pourrai plus pratiquer ce sport autrement que sur un banc! Ce fut une première révélation, enfin presque, il y a déjà quelque temps que je devrais le savoir mais là j'ai pu en faire le constat physiquement, au moins ne puis-je plus nier ce "vieillissement prématuré" que m'impose ma santé, pour l'instant en tout cas.
   Au fil des semaines, nous avons réussi à réunir les cinq joueurs nécessaires à former une équipe mais nous ne pouvions qu'échanger quelques ballons et nous entraîner régulièrement. C'est alors qu'eut lieu la deuxième révélation, d'autres adolescents de ce quartier, à la sulfureuse réputation car revendeurs de diverses drogues en toute impunité ou presque puisqu'adolescents, se mirent à discuter avec nous, puis certains demandèrent à jouer. Une vraie bande de jeunes adolescents parfaitement dans leurs rôles d'adolescents s'amusèrent sous mes yeux ébahis, sans trop de grossièretés et aucune violence. Cela a doublé le nombre de pratiquants, nous permettant d'y prendre plus de plaisir et, surtout, d'avoir l'ossature d'une équipe, certains des revendeurs ont même arrêté leur business pour mieux se consacrer au sport.
   C'est donc plein d'optimisme que je prenais contact avec les services de la mairie dans le but d'avoir accès à une salle de sport. Mais tout le monde ne fait pas preuve d'optimisme à Saint-Malo, le responsable des sports entre autres, il m'a donc fallu engager ma responsabilité pour obtenir gain de cause. Il n'y a pas de droit à la rédemption pour ces jeunes délinquants, pour les adolescents de ce quartier maudit de la Découverte, ils allaient tout casser ou voler, alors j'ai signé un papier me rendant responsable de potentiels dégâts, sans peur puisque je connais les garçons qui jouent et je sais par avance qu'ils sont surtout reconnaissants d'être simplement reconnus!
   Nous avons donc pu nous entraîner à l'abri une fois par semaine en intérieur et en extérieur lorsque le climat s'y prête, neuf gars motivés et un drôle d'entraineur peuvent y croire, l'équipe rejoindra un championnat dès la saison prochaine. J'ai essayé de prendre contact avec des équipes officielles afin de pouvoir jouer des matches amicaux, mais peine perdue, outre le fait que l'équipe ne soit pas inscrite en ligue, il y a encore une fois cette sulfureuse réputation du quartier. Par contre je me suis vu proposer de rejoindre une structure sportive pour y entrainer de gentils petits apprentis, sages et obéissants, vu que: " vous, vous avez l'air de quelqu'un de bien" me fut-il annoncé, s'ils savaient, bande de racistes de bas étage.
   Cela n'a cependant pas réussi à me mettre en colère, j'étais juste dépité à l'idée de devoir annoncer mon échec à l'équipe, pensant que certains d'entre eux allaient abandonner à cause de ces rejets successifs. Mais non, ils ont été contaminés par mon optimisme et ma joie de vivre, ils ont confiance en moi, un adulte, ce qui ne leur était plus arrivé depuis longtemps, il suffit de peu! Nous avons continué nos entrainements et organisé de petits matches entre nous, pour qu'ils apprennent que les règles du basket ne sont pas celles de ces trouducs d'américains, rien de bien ne peut provenir de cette zone de non-droits de toute façon. Je me demande même si ce rejet de tout ce qui ressemble à un anglican n'est pas la raison de mon succès auprès de mes jeunes amis, ils en rient beaucoup en tout cas!
   Ce fut à ce moment qu'eut lieu la dernière révélation, après le rejet de la " bourgeoisie bien- pensante" se fit jour celui des habitants de ce quartier de la Découverte. Les parents de deux joueurs me firent comprendre que leurs fils ne devaient se consacrer qu'à leur scolarité et que la pratique d'un sport n'était pas une priorité. Mais je n'étais pas au bout de mes surprises, les jeunes revendeurs de drogues aussi m'annoncèrent qu'ils devaient reprendre le commerce sous peine de sanctions de la part des adultes pour qui ils agissent. Je me suis senti obligé d'intervenir, allant rencontrer ces immondices de profiteurs pour leur expliquer que les jeunes ne voulaient plus travailler pour eux.
   C'est à ce moment que je me suis rendu compte de la fragilité de la vie, je me vis menacé de mort par ces déchets, couteaux à l'appui, ils m'enjoignirent d'abandonner l'idée d'aider les adolescents du quartier à pratiquer une autre activité que la revente de drogues. Bien décidé à ne pas me laisser faire, j'allais directement au poste de police afin d'y porter plainte, mais la police reste la police et ils ne firent qu'une main courante, arguant du fait qu'une plainte ne ferait que me mettre plus en danger encore, le plus simple étant de laisser tomber ces jeunes gens. Dès mon retour dans le quartier, je me fis agresser par deux dealers déjà au courant de ma plainte, mais ma colère était trop grande pour me laisser faire, au moins ont-ils compris que j'étais aussi apte qu'eux à la violence.
   Mais voilà, j'ai cédé au chantage de bandits de bas-étage, cautionnés par les forces de l'ordre, abandonnant toute envie de faire le bien puisque le bien n'existe plus, sans possibilités de changement parce que, à Saint-Malo, il convient de ne pas vouloir faire mieux et sortir de sa condition. Je suis redevenu inutile, après l'aide aux devoirs pour cause d'épilepsie, voici le sport éclipsé par la délinquance.
   Sans doute les malouins n'ont-ils pas besoin d'aide, alors je vais cesser de vouloir aider qui que ce soit d'autre que moi-même, au moins je serais sûr de ne me voir imposer aucune entrave!

dimanche 3 novembre 2019

Le voile est à vapeurs.

   Il aura fallu que les foudres républicaines ne s'abattent sur une pauvre femme qui prétendait juste rendre service, pour que je prenne conscience d'avoir subi moi aussi certaine discrimination. Ce fut moins spectaculaire, certes, mais il m'a été refusé d'apporter de l'aide aux devoirs, dont manquent cruellement les écoles, au prétexte de mon épilepsie!
   Au-delà de cette anecdote et de l'offense vécue, il faut bien faire le constat d'un nouvel ostracisme très pernicieux dans sa sélection. Ainsi, cette femme qui souhaite porter un voile sur les cheveux afin de masquer ses attraits attire plus encore les regards, mais qu'en est-il des autres parents, ceux-là même qui ont refusé mon aide?
   Ils sont beaux et purs, qu'importe leurs sexes et leurs couleurs, tant qu'ils ont une grosse voiture, mais ce n'est que pour la sécurité des enfants, et qu'ils ne fassent prendre aucun risque, aucun effleurement de risque à ces mêmes enfants. Il n'est donc pas outrancier d'arriver en pantalon ou short plus que moulant et d'exhiber ses formes, qu'elles soient belles ou pas, l'important est d'être vue. Les couleurs de cheveux disparates, tout comme les tatouages et boucles d'oreilles partout sauf dans les oreilles semblent moins choquants qu'un simple foulard. Je me demande si, parfois, on ne se voile pas un peu la face.
   Les pères ne sont pas en reste, quasiment tous barbus ou mal rasés, ils sont des papas modèles, ils ne crient jamais sur leur enfant chéri, ils lui parlent calmement pour lui expliquer que donner des coups de pied aux filles ce n'est pas bien et que, surtout, il conviendrait qu'il arrête de taper son papa pendant qu'il lui fait la leçon. Là encore, l'important est de paraître moderne, peu importe l'impact sur les enfants, mais quels enfants déjà, ah, oui, cette marmaille mal éduquée qui crie et coure tout le temps, empêchant les parents de prendre des photos en mirant cet hypnotique téléphone qu'ils ne lâchent plus...que pour le donner à leurs enfants afin qu'ils soient sages.
   Mais toutes ces personnes ne portent ni voile ni maladie honteuse, n'est-ce pas, il n'y a plus de risque de voir cette femme expliquer aux autres enfants pourquoi elle porte un foulard, ni de voir cet homme faire une crise d'épilepsie devant ces innocents chérubins. Ils les préparent au monde de demain, celui où il n'y aura plus aucun danger, surveillés de près qu'ils seront par les techniques de la nouvelle révolution numérique qui va aussi sauver le monde de la catastrophe écologique, d'ailleurs, enfin peut-être, si ça rapporte de l'argent, c'est en cours d'étude, nous serons prêts dans cinquante ans mais nous cherchons activement une autre planète!
   Finalement, le voile "islamique" a plus de succès médiatique que la dénonciation de crimes quotidiens contre l'humanité en général, mais une fois encore nul ne saurait dire que l'on se voile la face!

vendredi 1 novembre 2019

La guerre des mots.

   Au cours de mes déambulations, je croise, en ces jours de vacances, beaucoup de groupes de jeunes gens, filles ou garçons, filles et garçons, peu importe leurs apparences ils ont un point commun, ne s'exprimer que par des onomatopées venues d'ailleurs, quels que soient ces ailleurs, je crains qu'ils effacent la richesse de notre si belle langue.
   Cela semble être dans l'air du temps, de plus en plus de dictatures sont en place et entretiennent des relations plus que commerciales avec nos seules véritables démocraties, dont "nos" gouvernants  démocratiques ne s'offusquent que par quelques récriminations verbales. Comme ils doivent s'acquitter de cette tâche humanitaire dans le machoullis de ces connards d'anglais, ils ne disposent que d'un vocabulaire limité et ne peuvent exprimer les colères avec la teneur nécessaire. En serait-il de même avec Goethe et Molière?
   Le problème est qu'il nous manque cet héritage que seuls les archéologues pourraient sauver. Il semble si profondément enfoui que notre très coûteux, euh, très cher président soi-même s'empêtre régulièrement dans ses tentatives de parler Le français. Son gouvernement est pire, certes, jusqu'aux chargés de communication mais je ne vise personne en particulier, il devient un langage coloré cependant!
   Donc, l'état fait preuve d'une identique exemplarité dans sa volonté de bien parler et son sens de l'économie, et là je ne parle pas de mots. Cette volonté affichée de paupériser le langage en même temps que les citoyens ne nous mène-t-elle pas vers une forme de dictature, juste de l'ordre avant qu'il n'y ait plus que des ordres. D'ailleurs, les peuples révoltés comme vents et marées contre des gouvernements devenus autoritaires au seul nom de l'économie de marché paraît les réjouir plus que de les inquiéter, nous devrions nous en inquiéter. Car ces populations, malgré des forces de l'ordre implacables et aveuglément obéissantes dans leurs brutalités, restent debout dans les rues, dans les brumes policières, affichant plus leur désespoir que la colère.
   Là encore, les mots manquent pour décrire l'injustice grandissante qui, seule, pousse des personnes jusque là silencieuses à faire du bruit, mais tout ce bruit empêche les mots de se faire entendre, plus personne ne sait alors pourquoi il manifeste. Mais les réponses apportées par les grands penseurs de l'état étant tout aussi inaudibles, nous ne sommes pas sortis de ce dialogue de sourds.
   Pour s'entendre, il suffirait de parler la même langue, celle que l'on maîtrise le mieux, celle qui, seule, peut exprimer tous les maux et tous les biens et assurer une compréhension commune à tous.
   Cette langue, c'est le français, nous le parlons tous les jours et, à part bien sûr les anglais, tout le monde semble parfaitement me comprendre, pourtant je n'use que rarement de mots courants seulement ils font aussi le français, c'est ce qui rend le discours compréhensible!
 

mercredi 23 octobre 2019

La sagesse du singe.

   C'est l'histoire d'un homme qui adorait grimper dans les arbres, que ce soit pour leur donner une forme humaine par l'élagage, soit pour s'y amuser en compagnie d'autres apprentis singes. Mais sa préférence allait à la grimpette sauvage, avec pour seule sécurité son sens de l'équilibre et une totale confiance faite à son hôte pour ne pas le laisser tomber. Pour s'assurer d'un risque amoindri, il suffit de communiquer avec l'arbre convoité, de bien entendre la forme et la force de ses branches afin de savoir où l'on met les pieds et l'escalade peut commencer sereinement.
   Tout allait pour le mieux, la nature offrant à l'homme une vision élargie depuis le haut de la canopée, son regard portait plus loin, toujours tourné vers des horizons différents qui, tous, attisaient plus encore que son regard, son envie d'ailleurs, voire d'envol au vu du lieu. Il faut être parfaitement équilibré et faire la preuve d'une grande stabilité pour jouer au déséquilibré instable du haut de ces arbres, dont les branches pourtant ressemblent à des bras accueillants.
   Le temps passant sait nous faire prendre conscience du temps qui passe et, si le cerveau refuse d'en faire le constat, le corps sait faire entendre les sons du déclin. Cela se fit de façon pernicieuse, quelques douleurs dorsales se firent sentir, mais la réponse la mieux adaptée était encore le mouvement, justifiant plus encore ce besoin de grimper dans les arbres, voire d'escalader les côtes rocheuses de notre chère Bretagne.
   Mais il était déjà entendu que le déclin ne laisserait pas de place aux envies de hauteur, la première alerte n'ayant pas suffit, il y eut un deuxième obstacle, imposé par le cerveau lui-même, la perte du sens de l'équilibre si essentiel à la grimpette. Même ses amis les arbres semblaient refuser de le sécuriser, victime qu'il était de ces troubles ressemblant à une ivresse qui ne dirait pas son nom. Alors il fallut reconquérir ce sens essentiel à l'essence de notre personnage, retrouver une vie équilibrée pour assurer sa survie.
   En fait, l'escalade était encore possible mais avec la sagesse d'un vieux singe, sans faire de grimaces, il fallut que notre homme apprenne la lenteur, à réfléchir mûrement chacun de ses gestes avant que de pouvoir agir. Sans aller jusqu'à la méditation, il dut faire preuve de réflexion avant de reprendre les flexions. Quelques proprioceptions plus tard ce fut chose faite, mais l'équilibre retrouvé dans la sagesse du vieillissement prématuré concerne bien plus que quelques gesticulations arboricoles, il touche toutes les actions de la vie.
   C'est donc empli de sagesse que notre protagoniste a décidé de continuer à prendre de la hauteur, afin d'élargir les champs de visions, de toutes les visions de ces vies si riches parce que différentes qui constituent le socle de notre société. Il faut de tout pour faire un monde, il ne nous manque plus qu'un peu d'optimisme pour que nous puissions tous, enfin, prendre de la hauteur afin de devenir aussi sages que le vieux singe!

mercredi 2 octobre 2019

Le prince de la pince.

   Il est ici question d'un homme un peu particulier, très taciturne d'apparence, mais avec un peu de patience il est possible de le rencontrer plus avant. Il est un travailleur, immigré d'un pays d'Afrique dont il se refuse à citer le nom, " je ne suis qu'un Africain" se plait-il à dire, mais sans le moindre humour. Il a réussi à s'intégrer par le travail et la discrétion arguant que s'il ne fait pas de bruit personne ne le verra, une stratégie qui semble efficace comme nous allons en faire le constat.
   Le seul emploi qu'il ait trouvé est à l'entretien de l'extérieur d'une grande surface, toute la journée il ramasse les papiers que les clients jettent négligemment par terre, parfois juste à côté d'une poubelle. Ces gens là, à n'en pas douter, sont ceux qui ne voient pas cet homme, ils semblent penser que les papiers gras et, surtout, les emballages plastiques se ramassent tout seuls. En attendant, ils passent à côté de cette personne qui n'est personne sans lui accorder la moindre attention, ne pas saluer étant une normalité malouine, ils ne savent pas dire bonjour!
   Mais notre homme ne s'en offusque pas, il trouve normal de n'être pas visible, son métier le place en bas de l'échelle sociale. Alors, stoïque, il manie cette pince qui lui permet de ne pas se baisser, tel un escrimeur il la manie avec dextérité, ses gestes sont amples déposant ces déchets dans la poubelle, toujours souriant comme s'il exerçait la plus belle profession du monde. Il faut dire que c'est une vérité pour lui, cet emploi est la porte ouverte à une intégration réussie, à l'obtention de la nationalité française et d'un logement, c'est ce qui le rend si philosophe quant au déni d'existence que lui imposent certains d'entre nous.
   Cependant, à force de converser avec lui, j'ai découvert un homme cultivé qui aime passionnément la lecture, surtout les grands classiques et cela se remarque très vite tant il s'exprime bien, dans un français que peuvent lui envier beaucoup de ceux qui le toisent. C'est ainsi qu'il a gagné ce surnom, prince de la pince, il lui trouve même un air de noblesse et cela le réjouit.
   Voilà, la conclusion lui revient dans ses propres mots: "peu me chaut l'indifférence des autres tant que je peux être moi-même, tu m'as fait prince, tu es donc le roi!".
 
 

mardi 24 septembre 2019

Bozo.

   Un hommage tardif à l'un de ces professeurs qui comptent pour ceux qui aiment apprendre de personnes qui aiment enseigner. Ce surnom donné à Monsieur Alain Le Corvaisier, professeur de techniques horticoles en l'école de Saint-Ilan, était dû au fait qu'il terrorisait les élèves du BEP au BTS, toujours renfrogné qu'il était.
   J'ai eu, en deuxième année, la chance de rencontrer cet homme incroyable autrement que comme un professeur, par le truchement d'heures de colle les samedis très nombreux que j'avais fini par provoquer volontairement. La raison en est simple, le samedi matin était consacré aux devoirs de la punition, cependant que mon bourreau préféré s'affairait à réduire les espoirs de réussite de nombreux élèves à néant en corrigeant des copies où avoir un douze sur vingt était un exploit.
   Ce sont les après-midis qui m'ont permi d'apprécier la grandeur de cet homme hors du commun, nous partions dans les cultures et les parcs paysagés où il expérimentait divers détails qui pourraient sembler vains à un inculte de la culture horticole. C'était moi, cet inculte, venant d'une famille d'horticulteurs pourtant, mais je n'avais jamais vu cette façon d'agir.
   Nous commencions notre déambulation par les mesures, toutes les semaines, depuis des années, il vérifiait de combien les plantes s'étaient développées et notait tout sur des cahiers qui formaient une pile incroyable entassés qu'ils étaient dans un coin de son bureau. Ainsi, nous poursuivions ensemble les recherches de cet homme qui, tout à coup, passait de monstre de terreur à un scientifique des plus respectables.
   Ensuite, nous passions aux maladies des plantes, il isolait les parties touchées et soit traitait le problème par les produits phytosanitaires en notant combien de temps prenait la guérison, soit isolait la partie malade et attendait de voir si la plante avait une réaction d'autodéfense! Le tout,  bien évidemment, scrupuleusement noté sur ces fabuleux cahiers pour lesquels j'aurais été prêt à tous les sacrifices!
   C'est ainsi que j'ai découvert la vraie nature de cet homme d'exception, au fil de ces samedis qui, pour lors, n'étaient plus une punition mais un privilège. Au fil du temps s'est instaurée une relation emprunte de respect entre nous, je lui dévoilais un peu des raisons qui me poussaient à ne pas réussir mes études malgré des capacités peu communes, il essayait de me faire comprendre que je ne punissais que moi-même, mais j'étais encore trop con pour accepter de me remettre en question.
   Puis, ce fut à son tour d'exprimer ses griefs contre la vie qu'il menait, un jour où je l'interrogeais sur les raisons de sa présence tous les samedis. Tout à coup, il se mit à me dévoiler ses problèmes familiaux qui le poussaient à être le moins présent possible, fuyant un peu sa réalité lui aussi, deux enfants, une fille prostituée et un fils drogué, avec une épouse qui prenait leur parti.
   Ce fut ainsi que je compris le pourquoi de son autoritarisme excessif en cours et que je me retrouvais être son défenseur auprès des autres élèves. Ce revirement d'un des élèves les plus indisciplinés aurait dû les interpeler, mais ce ne fut jamais le cas à mon grand désarroi. Il conserva son surnom de Bozo, sauf pour moi, il était devenu Monsieur, voire Messire Le Corvaisier et, je peux l'avouer, l'immense respect pour cet homme ne m'a plus jamais quitté.
   Voilà, mon plus grand regret est de n'avoir pas su écrire cet hommage avant qu'il ne soit que posthume, mais je n'avais pas encore assez grandi!

mardi 17 septembre 2019

Une estompe japonaise.

   Ce titre n'aura peut-être rien à voir avec le contenu de ce texte, il n'est qu'un clin d'œil à une personne qui me tient particulièrement au cœur. En fait c'est l'estompe plus que la Japonaise qui me pousse vers le clavier, je ne peux esquiver le sujet, il y a comme un syndrome de la disparition au moment de l'aboutissement chez moi. J'ai toujours refusé d'accepter les honneurs, malgré quelques exploits, je me suis toujours trouvé un prétexte pour fuir avant la fin.
   Même mes enfants n'auront pu m'empêcher de m'envoler vers de nouvelles aventures, dans un besoin permanent de ne pas rester, de ne pas assister au passage à l'âge adulte de ma progéniture, de ne pas construire un couple qui dure. Les deux seules raisons de me stabiliser étaient Chloë et Tristan, pour compenser le quasi abandon de ma fille aînée Louise, j'aurai tenu dix-neuf ans en couple et quinze ans dans la même profession.
   Après un tel exploit, je ne pouvais que quitter ce monde pour de nouvelles aventures et ce fut chose faite très rapidement, comme toujours agir vite pour être sûr de ne pas renoncer sans doute. J'ai reconstruit ma vie assez vite pour mieux la quitter au bout de cinq ans à peine, comme si je ne voulais que permettre à mon Amoureuse de s'installer en Bretagne et partir une fois les choses en place. Là encore, l'idée de m'installer dans une vie bourgeoise au centre d'une petite ville comme Dinan m'a fait fuir, il m'est impossible d'imaginer rester au même endroit, même avec des barreaux dorés, une prison reste une prison.
   Alors je m'estompe, mais sans m'effacer, je repars sur les chemins aventureux d'une vie à découvrir puisque nouvelle. Je ne veux plus prendre le risque de m'installer afin de n'avoir pas à quitter, pour ne plus partir il suffit de ne jamais rester! Je veux rester en mouvement permanent afin de voir jusqu'où peuvent me mener mes pas, découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles amitiés, une nouveauté à chacun de mes pas voilà qui devrait me satisfaire et m'éviter l'ennui.
   Je sais que cela peut ressembler à une fuite, mais ce n'est que l'aboutissement d'une vie faite de mouvements, trois femmes ont partagé ma vie, seize professions pratiquées et des animations nombreuses et variées auxquelles je me suis donné plus que de raison. Je ne m'estomperai plus, je resterai simplement en mouvement...perpétuel!
   Il me reste cependant un dernier écueil, mon dos me refuse le droit de partir durablement avec un sac à porter, alors je vais demander à la médecine de faire un exploit en me rendant toute ma mobilité. En attendant je marche, toujours plus, afin de préparer le reste de mon corps car les métiers physiques n'ont rien à voir avec du sport. Bon, j'en ai assez écrit pour aujourd'hui alors je vais m'estomper comme je sais si bien le faire!
 

lundi 16 septembre 2019

Parole, parole!

  Nous connaissons tous ces moments d'égarement de la parole, qu'ils soient dus à une fatigue passagère ou à des soucis très prenants, ils restent un encombrant héritage. Que ce soit un mot de trop, une phrase qui, pour innocente qu'elle paraissait, devient tout à coup une arme contre celui qui l'a émise, cela reste une nuisance qu'il est parfois difficile d'effacer des mémoires.
  Chaque parole posée se devrait d'être pesée, soupesée et réfléchie, mais cela n'est pas toujours possible ou aisé, certains mots n'ont pas le même sens selon l'interlocuteur et deviennent les armes redoutables de l'incompréhension mutuelle de deux personnes, voire d'un auditoire! Notre belle langue permet les quiproquos par la richesse de son vocabulaire et la diversité de ses expressions, permettant à une seule locution d'avoir plusieurs sens, multipliant les risques de se "tromper". Un simple mot est plus souvent mal interprété que mal dit.par ceux à qui, pourtant, il s'adresse.
   Il existe de nombreux facteurs qui peuvent entraîner l'incompréhension, à commencer par l'éducation, selon le niveau d'études certains mots ne sont jamais utilisés ou ont perdu leur sens premier, une simple conversation peut être ainsi perçue comme une agression ou une insulte, il convient de savoir adapter son discours à la personne à qui on prétend le tenir. L'un des meilleurs exemple est le mot "vulgarisation", sensé mettre au niveau des gens simples un discours ou une explication technique, mais il peut être compris au sens de "rendre vulgaire" et, par le fait, être pressenti comme insultant.                                                                                                                           Et que dire du maître mot de l'incompréhension, "le quiproquo", souvent utilisé comme ressort comique au théâtre ou au cinéma, dans la vie courante il peut mener au pugilat. Là, deux interlocuteurs parlent de la même façon de deux sujets différents celui qui parle ne se rend pas compte que la personne en face de lui ne l'entend pas de cette oreille, source de tous les malentendus qui ne manqueront pas de suivre, bien entendu, à bon entendeur, salut!
  Un autre facteur de l'incompréhension entre deux personnes est la fatigue, qu'elle soit physique ou morale, elle entraîne souvent une nervosité qui fait que chaque interlocuteur est sur la défensive et considère que l'autre ne parle que pour lui nuire. Là, chaque mot est interprété de travers et entraîne des disputes interminables, puisque verbales, entre deux personnes qui refusent de s'entendre, donc de s'écouter. C'est le fameux "dialogue de sourds", il n'y a plus alors qu'à passer au langage des signes, les prises au col servant de phrases, les gifles en étant les ponctuations!
  Enfin, il existe un moyen de ne jamais commettre d'erreur, se taire! C'est d'ailleurs ce que je vais faire dès que vous aurez éteint votre ordinateur pour aller dialoguer avec des proches de vos incompréhensions mutuelles.  



mercredi 4 septembre 2019

Vagabondages.

   Comme tous les jours ou presque, je suis parti marcher sans autre but que de marcher toujours plus longtemps, plus loin jusqu'à n'en plus pouvoir revenir mais ce n'est pas pour tout de suite! Pour l'instant mes marches ressemblent plus à des promenades qu'à des randonnées, ce qui me permet d'observer, pour le simple plaisir que cela peut procurer.
   Une fois n'est pas coutume, en lieu et place des plantes et des animaux je décidais d'observer les humains ou considérés comme tels pour certains. La rentrée étant passée par là, ce n'est plus la même race d'humains qui errent sur les côtes malouines, il n'y a plus d'enfants, ni même de famille d'ailleurs, c'est devenu le domaine des célibataires en vacances. C'est sans doute ce qui a motivé l'écriture de ce texte, je me suis donc assis sur un rocher un peu isolé afin de me faire plus discret, un homme grand, bronzé et aux yeux bleus attire les regards dans ces zones de chasse!
   Je me retrouvais en léger surplomb d'une plage sous un soleil radieux, comme souvent en Bretagne, le temps idéal pour se lancer à la recherche du bronzage perdu, qui n'a visiblement pas même été trouvé par certains, tout le monde ne peut être Breton. Nous sommes en septembre, un mois trompeur en Bretagne, le soleil y tape toujours avec la même intensité mais ces touristes n'ont pas l'air de s'en préoccuper, tant qu'ils ne sont pas passés au rouge!
   Mais le phénomène le plus étrange de cet étalage de viande est la solitude de la plupart des protagonistes, ils mettent une certaine distance entre eux, comme pour mieux s'éviter, je comprends pourquoi ils sont toujours célibataires. Quelques uns d'entre eux profitent de la marée d'équinoxe pour aller pêcher à pied, errant le long du rivage ils n'ont pas même de besace où déposer leurs quelques trouvailles, mais peu importe semble-t-il, ils ne font que s'occuper.
   Il y a aussi ceux qui lisent, plongés dans leurs livres mais cela ne semble être que pour se donner une raison d'être là, je me sens toutefois plus proche d'eux que de ces obsédés de l'écran de téléphone, tous âges confondus ils font preuve de la même concentration.
   Un détail se fit alors jour, ce ne sont ni des livres, ni des téléphones qui importent, ils ne sont là que pour faire écran au désir de certains de sympathiser. Il semble d'ailleurs que ce soit une nouvelle façon de ne pas communiquer, les personnes seules qu'il m'arrive de croiser sur les chemins balisés ont souvent un coup de fil à passer juste à ce moment, particulièrement les femmes, juste pour ne pas se dire bonjour. Cela tourne à la peur des rencontres, adresser la parole à un inconnu est devenu incongru, sauf pour les femmes âgées qui ne craignent plus rien d'un inconnu, à leurs visibles désarroi.
   Bon, je ne supporte pas l'immobilité alors j'ai repris le cours de mon cheminement, croisant des promeneurs de chiens, qui eux aussi ne saluent pas, occupés qu'ils sont à empêcher leurs animaux de venir me saluer, les chiens sont plus polis que leurs maîtres! Les seuls personnes qui répondent à mon salut sont ces skieurs sans skis, marchant avec des cannes, ils ne peuvent se donner l'air préoccupé, leurs mains étant occupées alors ils marmonnent un bonjour contraint, mais c'est mieux que rien.
   Le constat est terrible, si même une pipelette comme moi n'arrive plus à trouver une simple oreille attentive il est grand temps de s'en inquiéter, le repli sur soi-même n'est jamais de bon augure. Voilà, le titre de ce texte m'a été inspiré par toutes ces personnes qui, loin de répondre à mon simple salut, me jaugent du regard comme le plus vil des vagabonds. Je devrais trouver cela flatteur puisque les seules personnes qui communiquent encore sont ces fameux vagabonds, même s'ils ont un intérêt à m'adresser la parole, au moins sont-ils polis et aimables!

vendredi 23 août 2019

Plier les genoux..

   Ce n'est pas que prier ou s'abaisser, c'est aussi faire preuve de souplesse, celle qui m'a manqué au moment le plus inopportun d'une parenthèse parentale jusque-là particulièrement sereine.
   J'ai vécu un temps fort, très inhabituel, une conversation avec mon père qui ne soit pas un dialogue de sourds, et qu'il va me falloir continuer de creuser en utilisant la bonne pelle, mais surtout en adoptant la posture idoine, au vu de la fragilité de mon épine dorsale. Pour que le bât ne blesse pas, il suffit de ne pas se comporter en âne bâté, ça paraît très simple à lire, encore faut-il bien l'écrire.
   Ce fut une semaine trop vite passée à retrouver un père que je croyais avoir perdu, quelques phrases plus tard, il n'était plus même égaré, pas plus que moi d'ailleurs. Nous avions la boussole mais nous avions omis de la regarder et là, tel un phare au milieu d'une nuit océane, apparaît cette lueur magnifique, puisque de vie.
   Qu'il et bon de croire à nouveau en un Père, ne fût-il pas même dieu mais que l'on puisse aimer comme tel.
   Tout ce temps pour se rendre compte, pour effacer toutes ces traces que l'on voulait croire indélébiles, pour enfin savoir ce qu'est le pardon vrai, celui que l'on accorde avec la même intensité qu'il est demandé.
   Cette sérénité absolue, si totale que rien n'a de valeur autre que celle que l'on veut bien lui accorder, permet d'accéder enfin à  la liberté. Là, par exemple, au moment si plein d'émotion de quitter mon Père, je suis resté à ma taille, à savoir que je n'ai pas plié les genoux pour être à sa hauteur, treize centimètres plus bas, mais ce n'est plus important puisque ce n'est que l'expression sincère de l'amour que je porte à mon Papa et réciproquement, n'est-ce pas?
 

mardi 6 août 2019

Ecarts de langage.

   En cette période estivale il est aisé de cultiver son rapport aux langues étrangères, il y en a de toutes les origines mais ils ne sont pas des étrangers, ils sont des touristes. Les premiers dialogues sont de sourds, ponctués de langage des signes, nous devenons déjà polyglottes, leurs dialectes diffèrent parfois beaucoup, mais les Européens restent les plus compréhensibles, à mes oreilles en tout cas. Autre point commun, dès que vous avez renseigné l'un d'entre eux de façon compréhensible, ils se précipitent, toutes origines européennes confondues, pensant que vous en comprenez tous les dialectes, surtout que la France a ses propres dialectes, aussi variés que les autres pays européens réunis!
   Nous finissons par nous entendre c'est l'essentiel, je peux progresser dans ma connaissance des autres formes de langage, particulièrement celles qui me sont étrangères, américaines...du sud, indiennes, africaines et arabes ou asiatiques. J'ai volontairement cité les ressortissants de l'Asie en dernier, ce sont les seuls dont je n'ai pu décrypter le moindre signe, surtout les Chinois, ils n'émettent que des cliquetis qui ressemblent à s'y méprendre aux bruits des appareils photos et ne vous regardent qu'à travers un objectif, me faisant douter de leur objectivité d'ailleurs, vraiment d'ailleurs!
   Mais le plus étrange des langages et l'un des plus complexes à maîtriser, puisque ses représentants  souventes fois se mésentendent, provoquant d'incompréhensibles incompréhensions frisant la mésentente. Car, figurez vous, ces "chez gens là" pour reprendre le titre de monsieur Brel, la définition des mots n'est point la notre et ce qui se règle par "hein?" dans certains endroits pouvant atteindre, dans le meilleur des cas, un "pardon?" devient une "guerre larvée" chez eux.
   Dans la ville de Saint-Malo, ils se sont parqués tous seuls dans la fausse vieille ville, l'endroit le plus inconfortable des lieux, qui pourrait inspirer les pseudo re-bâtisseurs de leur Dame de Paris. "On ne fait pas du neuf avec du vieux", disait-on dans un langage du passé, refaire ce qui a été fait n'est qu'une répétition pas très constructive, se tourner vers le passé est un signe de la peur de l'avenir, une bouée avant la montée des eaux!
   Revenons-en à nos moutons bêlants mais point rebelles, si ce n'est à la pauvreté visible et ils ont l'œil s'ils n'ont pas d'ouïe, ils repèrent les étrangers, pas les touristes entendons nous bien, mais ceux qui viennent d'au-delà des murs. Si un simple coup d'œil ne suffit pas, il reste ce fameux langage qui est sensé n'appartenir qu'à eux, alors que ce n'est qu'un français qui se rend étrange par le mauvais usage de ses vocables les plus riches, ce ne sont que des mots mal dits qui causent tant de maux
   Il est tant de mots pour ne simplement définir qu'un seul d'entre eux dans notre langage, ce français qui, par simple synonymie, peut magnifier la description d'une forme de vie ou d'inertie comme risquer d'en faire la pire, par un mauvais usage du verbe.
   Il est si important de pouvoir verbaliser à nouveau sans qu'il n'y ai la moindre incompréhension, mais la verbalisation, contrairement à ce qu'en disent les dictionnaires, n'est-elle pas la plus belle des façons d'exprimer notre langage, à l'instar des vocalises!












jeudi 1 août 2019

Esthétisme.

   Encore un mot dont le sens est dévoyé mais je ne suis pas en cause cette fois-ci, notre société et ses évolutions est seule en cause. Il n'est qu'à voir les efforts, le temps et l'argent dépensés à seule fin de sauver les apparences, car c'est bien de cela qu'il s'agit, sembler être ce que l'on ne saurait être sans artifices.
   Or donc, comme je me suis fait outrageusement draguer hier, j'ai décidé de m'amuser avec mon apparence physique qui, ce me semble, ne laisse pas certaines femmes indifférentes. J'ai donc revêtu mes plus beaux atours, soigné mon corps et je suis parti à la conquête des regards féminins. Ma naïveté reste grande malgré mon âge et dès les premières rencontres j'ai compris que ce n'est pas moi qui serait le plus regardé. 
   En effet, dès que je croisais un regard féminin, il se détournait avec un air gêné, me prouvant par là même que la dragueuse d'hier ne représentait qu'une minorité. En fait j'ai, à force d'attention, remarqué la raison des regards détournés, ce n'était que la gêne provoquée par mon attention soutenue. C'est alors qu'un détail m'a poussé à continuer mon petit jeu, à chaque fois que je posais mon regard sur une représentante de la gent féminine, celle-ci avait tendance à se recoiffer, regarder si les pans de la jupe sont bien en place, se redresser et marcher de façon un peu plus sensuelle. Le succès a très vite dépassé mes espérances, même mariées et accompagnées, le phénomène se reproduisait systématiquement. Une majorité de femme se  plaît à plaire et apprécie le regard d'un homme inconnu, pour peu qu'il soit celui de l'esthète, pour le regard pervers je ferais appel au goujat précédemment rencontré!
   Ce petit jeu m'a permis de faire un autre constat, j'étais en bordure de plage et le temps couvert et un peu frais n'incitait pas à jouer la saucisse sur le sable. Mais là encore, se faisant fi du climat, il y avait quelques cadavres épars allongés en maillot de bain, dans l'espoir de ramener des couleurs attestant qu'ils ont été en vacances. Ce n'est pas leur présence qui m'a le plus surpris, mais leur arrivée. En effet, les naïades, aux formes généreuses comprimées par des vêtements trop étroits dont elles débordaient allègrement, se transformaient, aussitôt dévêtues, en femmes aux formes beaucoup moins généreuses, pour ne pas dire absentes. Que dire des hommes qui les accompagnaient, souvent nantis de ces barbes ramasse-poussière à la mode en ce moment, qui une fois en maillot de bain laissent apparaître un torse totalement épilé! C'est donc ça le secret, ils passent tant de temps à s'épiler le torse qu'ils n'en ont plus pour le menton!
   Après cet étrange constat, je ne pus résister à l'envie de trouver, parmi les passants, ce qui se cachait réellement derrière les attributs vestimentaires. Une fois encore, mon attention fut détournée par les vêtements eux même tant leur variété est grande, tout autant que l'originalité de leurs formes. Jamais le mot unisexe n'aura été tant justifié, c'est uniforme, je ne saurais le dire autrement, les pantalons sont trop étroits pour les femmes tandis qu'ils sont trop grands pour les hommes. Beaucoup d'entre eux semblent apprécier d'être affublés en homme sandwich, affichant  en grand le nom de la marque en travers de leur dos ou sur le sac à main de madame. L'aspect du vêtement devenant secondaire, ils porteraient des slips en place de bonnets, pour peu que le logo adapté y soit imprimé.
   Bref, je suis rentré de ce périple en continuant d'observer les passants et les passantes surtout, mais n'y voyez aucune malice, lorsqu'une femme se promène en ville comme si elle était à la plage, pour peu qu'elle soit en plus jolie, il ne faut pas qu'elle joue les offusquées d'être regardée par tant d'hommes puisqu'ils ne sont, pour lors, que des adeptes de l'esthétisme!

Une dragonne.

   Je sais ce que peuvent penser les personnes qui connaissent le sens véritable du vocable à savoir, pour les moins férus de langage qui se seraient égarés, une lanière reliée à un objet et que l'on peut passer à son poignet.
   Effectivement, ce texte n'a pas de rapport avec le sens premier, je pensais naïvement que l'égalité entre les sexes avait permis d'admettre un féminin au dragon, mais non, elle n'est qu'une courroie! Tant pis, je veux lui garder ce sens imaginaire que je lui prête car cette après-midi, en déambulant sur une plage de Saint-Malo, errant de rochers en amas d'algues afin de réaliser quelques photos sortant un peu de l'ordinaire vue de la mer, j'ai fait une rencontre qui m'a laissé pantois.
   Le climat est quelque peu capricieux ces jours-ci et une averse virulente m'a obligé à rejoindre une zone abritée, très vite rejoint par plusieurs personnes qui s'étaient allongées sur le sable, afin de bronzer sans doute même si cela paraît douteux! Une femme s'est alors approchée de moi et a engagé la conversation sans ambages, n'ayant pu s'empêcher de me remarquer, selon ses propres propos, elle apprécierait de jeter un œil sur mes clichés. Surpris, mais surtout flatté, je reste un homme, j'acceptais sans détours, ce n'est que lorsqu'elle s'est littéralement collée à moi, afin de mieux regarder, que j'ai commencé à avoir des doutes sur ses intentions véritables.
   En effet, elle s'est vite désintéressée de l'écran pour mieux me complimenter sur mon apparence, bien plus agréable à regarder que mes photos, pourtant très réussie, selon elle. Elle s'est immédiatement présentée et m'a proposé un rendez-vous galant dans la même phrase, provoquant mon visible ahurissement. Je tentais de parer la demande en expliquant que mon cœur était définitivement acquis à une autre femme et que je ne saurais avoir une autre relation. Mais elle n'y attacha aucune importance et me répondit avec un grand sourire qu'il n'était question que de, je cite, "s'envoyer en l'air pendant toute la nuit"!
   Heureusement qu'elle n'a pas parlé de baiser, après le texte précédent ma réaction eut été plus vive, je ne lui ai donc opposé qu'un aimable refus,  laissant au passage un ou deux célibataires pantois!
   Si elle n'a pas insisté, son attitude m'a inspiré le titre de ce texte, je me suis fait draguer comme jamais je n'aurais osé le faire avec une femme, par une femme. Un homme aussi cavalier est surnommé un macho, mais si je nomme leur équivalent féminin machette, il risque d'y avoir confusion, surtout que le sentiment de castration est bien réel, je reste donc convaincu que dragonne leur convient mieux.

mercredi 31 juillet 2019

Le baiser.

   J'ai été contraint, il y a peu, de subir la conversation de ce qu'il convient d'appeler un goujat de la pire espèce, j'userais bien de mots plus vulgaires qui éclaireraient sur le niveau de goujaterie de l'individu, mais je n'en ai nulle velléité, les faits parleront d'eux même!
   Pourquoi fréquenter une telle engeance me direz-vous, mais il est l'ami d'un ami et c'est plein de mon habituel sens du service que j'ai accepté d'aller creuser une tranchée chez le susnommé, à l'aide d'une pelleteuse qu'il ne savait pas manier, tout comme le vocabulaire, ce me semble.
   Je vous épargne l'épisode des travaux, il suffiraient à justifier un autre texte, mais je ne saurais donner plus de valeur à cette expérience tant la journée fut longue et laborieuse, dans tous les sens du terme. C'est d'ailleurs des divers sens des mots qu'il me plaît de digresser, d'où le titre qui me permet certaines libertés dont j'entends bien user, voire abuser.
   Or donc ce mot, baiser, est un véritable exemple d'une lutte des classes d'un autre temps, celui de la royauté où baiser une main féminine était une aimable façon de saluer les dames. Baiser les pieds était réservé aux courtisans les plus empressés de la cour, pour saluer le monarque du moment et ne pas risquer de se prendre un pied dans le fondement. Cela exprimait donc un signe d'affection ou de respect jusqu'à l'excès.
   Puis, quelques têtes coupées plus tard, il nous devient possible de dire qu'ils se sont fait baiser, puisque le sens du mot a déjà évolué vers un signe de familiarité, bien qu'il n'exprime pas encore la débauche. Une fois terminées les effusions de sang, le baiser est devenu signe de paix, d'amitié et d'égalité se transformant presque en bisou, seulement certains ont préféré en faire un baiser de Judas, remplaçant la monarchie par l'oligarchie.
   Il semblerait que la vindicte populaire ait amené le sens ultime du verbe baiser qui, de poser ses lèvres sur quelqu'un est devenu la plus vulgaire des façons de faire l'amour. C'est là qu'intervient mon protagoniste précédemment cité, car non-content d'user de ce sens malsain du verbe, il y ajoutait de telles descriptions que j'en ai encore les oreilles salies, une telle façon de parler empêchant les mots d'arriver jusqu'à mon cerveau.
   Voilà, ce n'est donc que pour me nettoyer les conduits auditifs que j'écris ce texte, agissant comme un coton-tige il me permet d'omettre cet évènement. Il faut cependant que je précise quelques détails, à la fin de cette éreintante journée, je déposais un baiser sur la joue de sa petite fille, eut droit à deux baisers de la part de sa femme, pour finalement me faire baiser par l'olibrius qui ne m'a pas payé mon dû! Je vais terminer en vous déposant un baiser que vous pourrez appliquer où vous le souhaiterez, l'important est que vous le receviez.
 

jeudi 25 juillet 2019

Les yeux ouverts.

   L'observation a toujours été une seconde nature chez moi, voir ce que ne voient pas les autres est devenu une spécialité. Le tout est de savoir si les autres veulent percevoir ce qu'ils ne voient pas dans un aveuglement de plus en plus visible. Il n'est qu'à voir les spécialistes de la lutte contre l'inéluctable réchauffement climatique, ils semblent découvrir que le climat évolue et qu'il n'est que peu, voir pas, de solutions efficaces.
   Ainsi en est-il de nombreux sujets, nous ne savons plus regarder donc nous ne voyons plus, pensant sans doute que ce qui n'est pas vu ne saurait exister. La seule vision qu'ont une majorité d'entre nous est celle des médias, tronquée, erronée, pour ne pas dire mensongère, la bien-pensance est devenue télévisuelle.
   Là, le soleil se couche face à moi, sur une plage où je suis absolument seul, à Saint-Malo un soir d'été chaud de surcroît! Dans les rues, même solitude, si ce n'est quelques voitures, mais où sont-ils donc?
   En attendant, j'ai profité des derniers vols d'hirondelles cherchant à attraper les insectes encore présents, les goëlands se préparant à retourner au nid essaient encore de grapiller quelques crustacés ou poissons. Les reflets du soleil couchant dans l'eau forment des ombres magiques qui interpellent l'œil pour son plus grand émerveillement. Puis j'ai pris le chemin du retour, là encore, des rues vides de toute présence humaine à part cette dame promenant son chien.
   Alors j'ai regardé dans les jardins, pensant que c'est là que se réfugiaient ceux qui veulent profiter de la fraîcheur vespérale, mais que nenni derechef! Les volets fermés me laissaient penser que la plupart d'entre eux étaient partis en vacances, mais ce n'est pas le cas. En fait ils s'enferment avant même que le soleil ne soit couché pour regarder cet écran obsessionnel qui leur permettra de penser qu'ils voient, le tout est de ne pas demander ce qu'ils ont vu!
   Ce sont les mêmes personnes que l'on voit parfois errant sur des sites magnifiques, auxquels ils tournent le dos pour être sur la photographie! Là aussi, ils regardent sans voir, l'important n'est pas là, l'essentiel est d'y avoir été, pour simplement dire que c'était joli. Mais si vous en demandez une description, il vous faudra consulter l'album photo puisque l'appareil ou le téléphone sont les seuls a avoir réellement vu le paysage!
   Si ce n'était que ça, il n'y aurait sans doute pas matière à en écrire un texte, mais le problème est plus grave quand ce sont les êtres humains que l'on ne voit plus. Ainsi, ces destinations lointaines qui, en plus de polluer inutilement la planète, sont souvent des pays pauvres et leurs habitants voient passer des touristes pleins aux as défiler sans un regard pour eux. La pauvreté du lieu ne sera découverte que par la diffusion d'un reportage télévisé, personne ne veut ramener le malheur d'un voyage à l'autre bout du monde.
   Voilà, il serait grand temps de réapprendre à voir vraiment et ne plus faire que regarder de façon passive, garder les yeux ouverts permet de ne pas s'endormir, surtout quand il convient de rester éveillé.

Décrocher la lune.

   C'est dans l'air du temps avec le cinquantenaire du premier pas sur cet astre céleste, ouvrant la voie à une conquête de l'univers qui n'a jamais eu lieu, de là à dire qu'ils ont voulu décrocher la Lune, il n'y a qu'un pas!
   Cette expression, au-delà d'une potentielle invasion de la planète, désigne aussi, par un curieux hasard, une expression populaire qui désigne une personne dont les rêves tiennent plus du fantasme que d'une potentielle réalité. Sans doute est-ce la raison qui pousse les américains à aller sur Mars, tandis que les nations s'éveillant à la conquête de l'espace veulent envoyer des humains vivre sur la Lune. Ils sont tous convaincus qu'ils y arriveront...dans quelques décennies, à coup de dépenses pharaoniques, ramenant Ramsès au rang d'avare!
   Tout cet argent sert à rémunérer des scientifiques qui passent leur temps à créer de nouvelles et très coûteuses machines qui ne serviront en rien l'humanité, au lieu de travailler à nous permettre de continuer à vivre sur notre chère Terre mère, seul dieu à vénérer puisque nous n'avons jamais su la respecter, aujourd'hui comme hier et peut-être comme demain partis comme nous le sommes. Ce n'est plus très grave puisque nous irons pourrir une autre planète du système solaire, l'important étant que les "investisseurs"  retombent sur leurs pieds et continuent de posséder toujours plus.. d'argent, cette chose qui n'avait déjà pas d'odeur et qui devient invisible et impalpable.
   La nouvelle arche de Noë aura donc la forme d'un suppositoire géant avec le feu au cul, l'humanité jouera son avenir sur un décollage, réjouissons nous en, c'est plus rapide qu'un réchauffement climatique. Les nouveau dictateurs des démocraties en déclin sont en train de nous rejouer la bible. Une fois sur Mars, nous enverrons des pigeons vers la Terre, dès qu'il y en a un qui revient, c'est le retour sur la seule planète viable qui se sera refait une santé grâce à notre seule disparition. Car, ne nous leurrons pas, il n'y aura jamais assez de place pour tout le monde, alors ils partiront sans nous, les petites gens, à quoi pourrions nous bien leur servir dans un monde de technologie où tout sera robotisé. Ils vivront heureux et longtemps, jusqu'à ce que leurs machines ne fonctionnent plus. Alors ils deviendront verts, autant par manque d'air que de rage, d'où le mythe puisqu'ils auront eu le temps de s'apercevoir que la vie aura repris sur Terre et que nous avons survécu en reprenant une forme primitive.
   En attendant le moment béni où les nuisibles seront partis, ils continuent d'imposer leurs lubies, même en Inde, malgré une sècheresse meurtrière, ils ont réussi à se réjouir de la réussite de leur mission vers la Lune. D'ailleurs, il est étrange de constater que ce sont les pays surpeuplés qui pensent envoyer des humains y vivre. Sans doute espèrent-ils diminuer la population sans avoir à contrôler les naissances, ayant peur que les catastrophes naturelles ne suffisent pas!
   Il ne nous reste plus qu'à espérer que les futurs habitants de cet astre céleste deviendront des Luniens et pas des Lunatiques!

jeudi 18 juillet 2019

Politiquement incorrect.

   Je viens de lire un article qui provoque un sentiment de rejet total des personnages politiques de tous bords et de tous genres, car ces chères femmes qui ont intégré le mouvement se comportent comme les mâles au lieu d'apporter leur féminité!
   Il y a peu de temps les impôts me sont tombés dessus et ont saisi l'argent que je leur devais, trois mois pendant lesquels ces immoraux fonctionnaires d'état ne m'ont laissé que trois cent cinquante euros et il paraît qu'ils ont le droit. Cet argent était dû mais le refus de négocier un paiement étalé a achevé de me dégoûter du système mis en place par l'abo-minable de macron de merde. Il veut faire payer au peuple les abus des politiciens, ceux qui nous volent NOTRE argent sans le moindre scrupule et en toute impunité.
   Il suffit de voir les réactions des élus après le scandale de rugy, ils osent se plaindre d'un média qui fait son travail, je n'ose penser qu'ils sont aussi des voleurs. Si au moins ces brigands étaient jugés équitablement, mais non, les pires excuses lui seront trouvées, comme balkany, tapie, le nain à talonnettes, liste non-exhaustive! Aucun d'entre ces sous-hommes n'a eu de véritables ennuis, les médias font un tapage du jugement et ne nous disent rien des non-condamnations, il ne faudrait pas que le peuple, tous ces pauvres gens qui ne servent à rien aux yeux de ces grands intellectuels de politiciens, ou politichiens pour le coup, ne se mette en colère.
   Aucun rapport ne nous est proposé sur le coût réel de ces vols officiels, par contre nous savons déjà combien d'euros ont coûté les manifestations de gilets jaunes. Quand à nous, les pauvres, nous voyons augmenter nos impôts, nos taxes qui, nous le savons aujourd'hui, ne servent qu'à enrichir un peu plus tous ces gens sans scrupules. Au-delà de ces problèmes, c'est aussi le comportement du gouvernement qui inquiète et peut provoquer un certain malaise, à aucun moment il n'est question de réduire leurs dépenses somptuaires. Je me demande même si Louis XVII n'a pas passé plus de temps en voyages qu'à l'élysée, le bébé à sa maman n'a aucun sens des réalités et continue de dépenser l'argent que l'état n'a plus.
   Je n'ose imaginer la réaction des banquiers si nous avions de tels découverts, mais pour les hommes de pouvoir cela est permis, encore une injustice flagrante mais nous devons comprendre que ces personnes se sont engagées pour nous assurer un avenir meilleur, s'il reste un peu d'argent une fois qu'ils seront défrayés!
   Voilà, notre homo refoulé de président avance à grands pas vers la monarchie absolue, omettant que c'est ce système qui a déclenché la Révolution et fait tomber les têtes des profiteurs, alors à bon entendeur salut!

mercredi 17 juillet 2019

Proprioception.

   Derrière ce mot, d'apparence incompréhensible, se cache des actions essentielles de notre vie de tous les jours conscientes ou non. Le fonctionnement de nos muscles, la simple marche sont des réflexes naturels et nous avons tendance à l'oublier grâce au propriocepteur qui permet cette fabuleuse proprioception, qui désigne la perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps (Wikipédia) de se faire oublier.
   Je me suis donc vu prescrire une kinésithérapie proprioceptive afin de retrouver mon équilibre physique, pour le mental je crains qu'il ne soit trop tard. Or donc, je me présentais à mon premier rendez-vous plein d'envie et de bonne volonté, accueilli par la praticienne à l'air sympathique, de prime abord. Mais,dés que commencent les exercices une seule pensée vous traverse l'esprit,  derrière cette femme d'apparence douce se cache un véritable bourreau! Elle nous pousse dans nos derniers retranchements dans le seul but de nous refaire prendre conscience de nos mouvements les plus basiques, il faut lui concéder la réussite de sa méthode, un grand merci à elle.
   Toutes ces gesticulations imposées permettent de ressentir l'ensemble des facultés du corps à se mouvoir dans l'espace, nous rendant attentifs à chacun de nos gestes. Ainsi, descendre un escalier, marcher sur un chemin escarpé et autres gymnastiques prennent une autre dimension, ces mouvements sont un exercice physique qui, pour anodin qu'il puisse sembler, exige une attention que nous ignorons... inconsciemment. Il est cependant des moments ou nous prenons conscience de ces utilisations de nos organes, si nous regardons sur le côté en ne déplaçant que les yeux ce sera en pleine conscience, si la tête tourne en même temps que le regard, nous n'aurons plus conscience du déplacement des yeux, pourtant ils bougent aussi.
   C'est ainsi que j'ai pu me débarrasser de mes vertiges qui me handicapaient jusque dans la marche que je ne pouvais plus pratiquer qu'avec parcimonie. Certes, c'est au prix d'une attention qu'il m'est difficile d'éluder au risque de ne plus marcher droit, même si je n'ai pas souvent marché dans le droit chemin mais c'était mon choix.
   Voilà, je craignais de finir mes jours dans un ennui incommensurable et grâce aux bons soins d'une kinésithérapeute qui a réussi là où les autres avaient échoué, je reprends espoir de pouvoir partir explorer le monde en marchant.
   Et, comme je ne zigzaguerai plus, je devrai pouvoir aller plus loin!
   

Le regard des femmes.

   En ces temps de féminisme exacerbé, une tendance semble se dessiner pour, non plus une égalité, mais bel et bien une domination sans partage, que mon humour me pousse à qualifier de masculine!
Je me suis vu ainsi insulté par une jeune femme à qui, outrage suprême, j'avais proposé la préséance au nom d'une galanterie non plus désuète, mais bel et bien déplacée. Si les  faits s'en étaient tenus à cette simple anecdote, cela n'eut pas déclenché mon ire, mais la personne concernée a continué entendait finir de me clouer le bec en m'accusant de "vouloir mater ses fesses", je ne pus alors m'empêcher de répliquer. Fort heureusement, je ne suis plus le même homme, alors c'est avec un calme olympien que je lui ai répondu que s'il m'arrivait de me régaler d'une paire de fesses, mon sens de l'esthétique me poussait à ne mirer que les jolis postérieurs.
   Bon, je n'ai pas encore fini la transition vers le calme absolu, mais le silence de la femme m'aide à croire que je serai diplomate un jour, peut-être!
   En attendant, la réaction agressive autant que disproportionnée a éveillé ma curiosité et je n'ai pu m'empêcher de regarder les femmes et leurs divers comportements tout au long de ma promenade.
   Mes premières victimes furent toutes ces nouvelles cyclistes sur leurs montures, cheveux au vent ou casque sur la tête, elles n'adoptent pas toutes la même vêture et c'est là que le regard d'un homme peut être dérangeant. En ces temps de grande chaleur, certaines d'entre elles n'hésitent pas à porter une jupe, ce sont rarement des "écolos" qui portent le pantalon, euh, un pantalon voulais-je écrire, mais les grandes sportives avec leurs vélos électriques. Nous pourrons effectivement le penser les voyant apparaître au loin, bien droites sur leurs montures déchaînées, les cheveux flottant car elles roulent vite, très vite, trop vite? Que penser d'autre lorsqu'elles se sont suffisamment rapprochées et que leurs jupes légères dévoilent leurs jambes, si ce n'est plus, mais ma pudeur ne m'a pas permis d'en être certain! Un étrange manège se met alors en place, se sentant regardée, la femme essaie de retenir sa jupe mais la vitesse excessive de son vélo l'oblige à remettre les deux mains sur le guidon!
   Les vélos utilisés habituellement par les femmes ne comportent pas de barre en haut, cela est calculé pour qu'elles puissent porter une jupe sans ce souci d'exhibition involontaire, mais la femme moderne veut une barre entre les jambes, au nom de l'égalité des sexes sans doute. Peut-on vilipender l'homme qui par quasi obligation de voir, ne peut que regarder ce qui ne devrait se dévoiler?
   Nous  n'avons là que la partie visible de l'iceberg, des femmes prétendent pouvoir se promener à moitié nues, le peu de vêtements restant ne servant qu'à mettre en avant leurs formes...déformées car trop comprimées, mais celui qui en fait visuellement le constat se voit rabrouer illico. Elles ont le droit de montrer ce que personne n'a le droit de regarder, surtout les hommes puisque cela fait de nous des obsédés, car la femme ne saurait être exhibitionniste!
   Alors tant pis, j'assumerais le regard réprobateur des femmes en continuant à leur porter un regard admiratif, accordant ainsi à mes yeux ce que mes mains ne sauraient toucher, je suis par trop amoureux. Mais si les femmes veulent obtenir notre respect, il conviendrait que ce soit réciproque...mais uniquement par souci d'égalité des sexes, n'est-ce pas!

samedi 13 juillet 2019

Renaissance.

   S'il est un mot que j'exècre, c'est bien celui-ci, mais ce n'est dû qu'au sens qui lui est attribué, à savoir représenter une période sombre de notre histoire passée. J'en fais pourtant le titre de ce texte dans l'espoir de lui redonner sa vraie valeur, exprimer un retour à la vie, après une extinction de voix qui ne voulait plus me laisser me faire entendre. J'y ai appris à mieux écouter, enfin j'ose l'espérer, et pour incroyable que cela puisse paraître j'ai retrouvé mon audition!
  Il est toujours surprenant de voir les chemins que prennent nos vies dans les hasards de nos pérégrinations, qu'ils soient liés à la famille, aux amitiés, à divers emplois, nous les acceptons tant que nous avons l'impression, vérifiée ou non, d'en contrôler les aléas. C'est pourtant bien dans les moments de doute qu'il faut garder le contrôle.
  Puisque la vie elle même devient incontrôlable, pour la personne concernée, il convient de reprendre les rênes, afin de ne pas devenir la victime expiatoire d'un bourreau refusant de dire son nom. Mais un combat se doit d'être préparé, car c'est bien d'une bataille qu'il s'agit et c'est contre soi-même qu'il faudra lutter. Au début chacun pense pouvoir s'appuyer sur l'entourage, mais l'affaiblissement d'un être aimé semble plus difficile à vivre pour les proches que pour les personnes concernées, ce qui est heureux puisque ce genre de lutte ne peut se livrer que seul.
   Cette nécessaire solitude, pour difficile qu'elle soit à accepter, permet de se concentrer sur le seul vrai problème du moment, comment sortir de cette crise sans y laisser trop de plumes. Vaincre l'invincible semble plus simple pour un artilleur, mais c'est son double qui a été agressé et il semble que je sois plus fort en Fleuriquet qu'en Alain, je crains de n'être pas un héritier du peuple du même nom!
   Alors il m'a fallu me détacher du personnage d'artilleur afin de mieux retrouver le combattant qui est en moi. Ce fut long, baignés d'une rivière de larmes mes souvenirs passés ont ressurgi de l'oubliette où je pensais m'en être débarrassé. Je pensais que mes yeux voulaient juste se dessécher pour masquer cette émotivité qui m'habite depuis l'enfance, mais là n'était point le but de la manœuvre. En fait c'était un bain de larmes pour laver mes yeux afin que je retrouve la vue après l'audition et me souvenir que regarder m'est aussi vital que respirer, je l'avais oublié et la vie m'a aidé à le voir, un peu brutalement sans doute mais aurais-je entendu autrement?
   Il ne me manquait plus alors que l'énergie à récupérer, cette invraisemblable capacité à rebondir dans tous les sens quels que soient les obstacles, surtout infranchissables! Prenant enfin conscience que l'artilleur n'était qu'un double fantasmé puisqu'enfant déjà j'étais explosif, un baril de poudre sur pattes, il n'est pas étonnant que je sois amoureux d'un canon. Une fois cette énergie retrouvée, je n'avais plus qu'à accepter de me laisser aider par des personnes compétentes pour poursuivre mon cheminement.
   C'est grâce à divers soignants que je me suis rappelé que j'étais un battant et qu'une simple maladie, fut elle nuisible, ne saurait m'abattre, je suis un Hêtre vivant qu'aucune hache ne peut entamer. Ainsi, marche après marche, ai-je réussi à sortir la tête de l'eau, le reste a suivi et si ce fut long ce n'est que pour m'apprendre à attendre en modérant mon impatience.
   Voilà, je vais enfin pouvoir passer d'errements à un cheminement qui me mènera plus loin, toujours plus loin, tout en étant jamais loin de me ramener à la raison, puisque je ne saurais avoir de maison.

lundi 8 juillet 2019

De très à trop.

   Il est un pas que nul ne devrait franchir, au risque de déclencher des évènements imprévus voire fâcheux, c'est de ce pas dont il sera question ici. Bien évidemment, une majorité le qualifiera de pas de trop et c'est effectivement le cas bien souvent, mais ce n'est pas une absolue vérité pour autant. Il est des fois où savoir franchir la limite est une nécessité vitale, le seul moyen de continuer à avancer et d'obtenir le soutien des personnes dont la conscience a été éveillée par ce "pas de trop", qui en mérite pour lors les guillemets.
   Franchir un seuil, même s'il semble inaccessible ou, mieux encore interdit, est d'abord un pas en avant qui, convenons-en, est une forme d'avancement. Nous avons donc gagné du terrain grâce à un "pas de trop" redevenu très, tout simplement très normal. Nous sommes de toute façon dans une période où le trop est devenu la norme, les informations, les paroles des politiques de tout bord, les marchands du temple que sont devenus les commerçants de grande surface, liste non exhaustive, ne sont plus qu'abus et désinformation éhontée. Il n'est que les actes qui restent de l'autre côté de la barrière, là aucun risque que l'on tombe dans l'excès, le trop n'y a tout simplement pas sa place!
   Mais nous ne sommes pas exempts de reproches, en acceptant d'abandonner le statut de citoyen pour celui de consommateur nous avons cautionné le système. Il en est même qui ont réussi à exploiter le filon de la pire des manières, je veux parler des pseudo-journalistes qui hantent les plateaux de télévision pour y étaler avec morgue leur méconnaissance des sujets traités. Tout n'est que trop dans ces lieux, donner plus d'importance que nécessaire à un fait minime est leur seule capacité, le seul but étant de retenir le chaland pour lui vendre les publicités sur lesquelles je préfère ne pas m'étendre, je ne voudrais pas paraître excessif dans mes propos!
   Dès lors, la boîte de Pandore est ouverte et nous apprenons qu'il est un plus beau village de France, un homme le plus fort du monde, un homme le plus riche du monde, ah non, celui-là pour être trop n'en est que plus réel! Dans le cadre de l'égalité des sexes (qui atteint aussi une forme de trop), je me dois de parler aussi de la plus belle ville de France, de la femme la plus forte du monde et de celle qui est la plus riche au monde. Au féminin comme au masculin, nous sommes dans le trop qui, bizarrement, n'est que masculin, mais l'égalité des sexes tend plus à rendre les femmes fortes que les hommes sensibles!
   Tout ce trop risque de nous mener vers de très gros problèmes et, si nous n'en prenons pas très vite conscience, il sera peut-être trop tard pour agir.
 

dimanche 30 juin 2019

Le voyageur

   Je ne suis pas un grand voyageur au sens le plus commun du terme, à savoir le plus loin possible et en polluant le plus possible. Tout ça pour ramener des photographies de lieux que tout le monde a déjà vu...en photos postées sur internet par de précédents assassins de la Nature. Ah oui, mais là ce sont leurs visages qui masquent une partie du paysage, qu'ils sont venus visiter en lui tournant le dos.
   Bref, c'est à d'autres voyageurs que j'espère rendre hommage par ces quelques lignes.
 En premier lieu le voyageur le plus commun, le rêveur qui voyage dès la fermeture de ses paupières et le sommeil trouvé, un voyage étrange parfois, dont nous ne ramenons que des bribes mais qui est bien réel. Il n'est interrompu que par le deuxième voyage, tout aussi commun bien que plus physique car, qu'elle soit routinière ou originale, chaque journée est un voyage plein d'imprévus qui sont autant de nouvelles découvertes. D'une simple journée de travail routinière peuvent surgir les premiers secours à une personne ou un simple dépannage mécanique, apportant un rayon de soleil qui éclairera notre vie d'un jour nouveau, nous faisant voyageurs de l'hymne à la vie tels des arbres par leurs ensemencements du vent portant. Après tant d'aventures nous ne pouvons plus que retomber dans un sommeil peuplé de voyages...reposants?!
   Bon, je vais éluder les voyageurs de l'espace, qu'ils soient spationautes, cocaïnomanes ou opiomanes, ils ne sont que des voyageurs de l'inutile.
   Puis au détour du chemin apparaît le voyageur silencieux qui écoute autant qu'il regarde, point n'est besoin de se déplacer loin pour communiquer avec des personnes différentes. Quelques mots alignés sur un ordinateur peuvent parfois en dévoiler plus sur un lieu qu'un voyage lointain.
   Oh, voici qu'apparaît un voyageur du temps qui, par ses plongeons au cœur des histoires, voire des pré-histoires, nous invite à des millions d'années d'ici, au plus grand et incertain des voyages par des découvertes merveilleuses ne se dévoilant qu'au fil des ans. Loin dans le passé, pourtant loin d'être passéiste, il trouve la preuve de l'origine unifiée des peuples qui, loin de tous trépasser, n'ont fait que se métisser. Que nous l'acceptions ou pas, nous sommes tous homo, le tout est de savoir si c'est sapiens ou néanderthalensis!
   Les voyagineurs en sont pour leurs frais, ils doivent se rabattre sur des sujets plus controversés pour continuer de laisser leur imagination décider du prochain voyage.
   Et le dernier des voyageurs, mais pas le dernier des derniers j'ose l'espérer, est celui qui laisse ses pieds décider du prochain cap, le hasard se chargeant du reste. Son attention est retenue par diverses rencontres végétales, animales, humaines qui restent un voyage puisque le regard du voyeur en fait un voyageur hors d'âge qui, de fleurs en fleurs, butinant les cieux des yeux, peut rencontrer l'imprévu en allant plus loin que prévu.
   N'est-ce pas là l'essence de la vie, qui reste le plus extraordinaire des voyages quand tous nous sommes de passage et de simples voyageurs du temps présent qui passe?

vendredi 28 juin 2019

Au nom d'un père.

   S'il est un nom que l'on a béni ou maudit, c'est bien celui du père, quel qu'il soit, puisque si notre père a un père, il arrive à beaucoup d'entre nous de devenir père à leur tour. Il devient alors plus difficile de se démarquer de ce père, quel qu'il soit, qui a laissé son empreinte sur chacun des actes que le statut impose. Mais, il semble que ce soit une question de principe, les jeunes pères essaient d'agir à l'opposé, ne serait-ce que pour leur prouver qu'ils se sont trompés, jusqu'à ce que ses propres enfants soient suffisamment grands pour le mettre face à ses erreurs éducatives.
   En fait un bon père ne peut pas exister, tout juste peut-il être moins mauvais qu'un autre mais à l'impossible nul n'est tenu...sauf un père bien sûr!
   Cependant il existe aussi de très mauvais pères, qui, souvent, ne sont  qu'effrayés par la charge et qui, plutôt que de demander de l'aide s'enferrent dans l'erreur. Ils n'ont alors que le moyen de la violence pour imposer une autorité dictatoriale donc aveugle, c'est l'éducation par le conflit qui n'aboutit qu'au rejet du père et, par dessus tout, de l'autorité en général.
   D'autres ne sont pas meilleurs en prônant la liberté totale pour leurs enfants, les transformant en monstres capricieux convaincus que le monde est à leurs pieds jusqu'au constat terrible des incapacités paternelles, toujours paternelle puisque nous nous interdisons de penser que la mère avait son rôle à jouer. Si un père ne peut être bon, une mère n'est jamais responsable, aux yeux des enfants en tout cas.
   Puisque nous jugeons nos pères dans l'erreur, nous développons l'art du contrepied en omettant leurs qualités, celles qui nous auraient été utiles. Mais, quand il s'agit du père les défauts prennent le pas sur les qualités et il nous est alors difficile de faire preuve d'honnêteté, ce qui nous met déjà dans l'erreur, avant même que d'avoir endossé le rôle.
   Il n'existe qu'un seul moyen d'atténuer ces jugements, forcément péremptoires, de nos propres enfants, leur donner de vraies preuves d'amour. Mais, là encore, il est difficile de donner le même amour à chacun, dans leur esprit en  tout cas. Il faut simplement admettre que la vision de ses enfants reste la seule vérité pour un père, fut elle inacceptable.
   Finalement, être un bon père ne tient qu'à une reconnaissance de ses erreurs et à leur acceptation.
Alors je demande pardon à mes enfants de chacune de mes incapacités puisque je les aime tous les trois avec la même force et la même maladresse.
   Voilà, ce texte s'adresse à tous les pères qui se sentiront concernés, surtout le mien qui est incapable de simplement s'excuser et, plus encore de prouver son amour, s'il lui est arrivé d'aimer un jour en tout cas!
 

jeudi 27 juin 2019

Le regard du voyeur.

   Encore un mot dépouillé de sa diversité de définitions car, avant que d'être un obsédé malsain, un voyeur est surtout quelqu'un qui regarde vraiment ce et ceux qu'il y a dans son environnement. Il est celui qui met le doigt sur le détail qui échappe à la plupart des personnes, juste en y portant un regard attentif.
   C'est une belle qualité mais elle provoque l'irritation des mal-voyants que sont la majorité de nos contemporains. Le voyeur se retrouve en décalage permanent, faire découvrir une évidence à quelqu'un qui n'y avait jamais prêté attention n'est pas toujours bien accepté. Particulièrement lorsqu'il s'agit de regarder les personnes qui nous entourent et d'en faire une description juste, là encore, ceux qui n'avaient pas constaté une évidence font preuve de la plus grande des mauvaises fois.
   Mais le sens de l'observation, car c'est bien de cela qu'il s'agit, permet de voir au-delà des apparences, des déguisements et de l'hypocrisie de notre système. Ainsi, comment peut-on accepter d'écouter des journalistes qui ne font plus leur travail en commentant des informations non vérifiées, parfois fausses et délaissant ainsi les sujets qui fâchent. Ils ont perdu leur sens de l'observation et se contentent de transmettre les messages émis par de quelconques autorités. L'exemple qui résume le mieux ce décalage est celui des manifestations, avant nous avions les chiffres minimisés de la police et ceux augmentés des manifestants, aujourd'hui ce n'est plus annoncé que par le mal rasé qui nous sert de ministre de l'intérieur. Il n'est plus que des connards réactionnaires pour ne pas reconnaître qu'ils se sont trompés en votant pour un "bébé à sa maman" qui ne s'est entouré que de gens déjà riches.
   Le voyeur, quand à lui, a déjà constaté que les erreurs de notre gouvernement ne peuvent mener qu'à une révolution des pauvres, ceux là même que ce président de tous les Français accusent d'être responsables de leurs malheurs. Alors, pour confirmer ses propos, il impose aux pauvres de rembourser l'argent qu'il a offert aux riches et les dépenses somptuaires d'un gouvernement plus endetté que tout le peuple réuni.
   Seulement le voyeur est bien seul et ne peut pas même dénoncer les faits, sous peine d'être condamner pour diffamation, dans ce monde où il n'est plus possible de dire la vérité. Il serait bénéfique d'enfin voir les voyeurs pour ce qu'ils sont, des personnes qui voient, tout simplement.
   

mercredi 26 juin 2019

Maudits mots dits.

   Nous ne prêtons pas toujours suffisamment attention aux mots que nous utilisons et qui, par leur double voir triple sens, ne sont pas toujours compris dans le sens que leur attribue leur auteur. Car, contrairement à l'écriture, il n'est pas de correction possible dans le discours oral et toute tentative de rattrapage ne fait souvent qu'envenimer les choses.
   Je pense être devenu un expert de ce genre d'incompréhensions, il m'est arrivé de fréquentes fois de faire un usage aussi impromptu qu'incompris de mon verbe. Ce qui rend ces situations difficiles à gérer est la mauvaise fois dont font preuve les deux parties, arguant que le discours est confus pour les uns ou que l'écoute est par trop inattentive pour les autres, ajoutant la confusion à l'incompréhension, tout ça pour quelques mots de trop!
   Il conviendrait donc d'écouter les adages anciens, "tourner sept fois sa langue dans la bouche" par exemple, mais nous sommes dans l'ère de l'immédiateté, les échanges verbaux n'échappent pas à cette règle, ils en sont même les principales victimes. Comme il est devenu fréquent de tout filmer, ces échanges prennent une importance qu'ils n'avaient jamais eue, il y a des preuves! Là encore, il faut faire appel au passé pour comprendre les échecs du présent, le dicton: "les paroles passent et les écrits restent", permettait de laisser les propos verbeux à leur vraie place, dans l'oubli.
   La parole devenue un véritable acte de foi, interdisant toute conversation honnête puisque chaque mot doit être étudié pour ne heurter personne, orne les discours de détours vains qui nuisent au verbe et sa spontanéité. C'était pourtant utile pour débattre de façon décousue, où chacun exprimait ses idées, bonnes ou mauvaises, ridicules ou géniales, mais cela permettait d'aboutir à un accord commun où nul n'était frustré. Aujourd'hui, le débat se doit d'être consensuel au point de ne satisfaire personne, quand une simple contradiction est considérée comme un acte politique engagé, nul ne peut plus dire sa vérité sans être qualifié d'extrémisme.
   Nous sommes donc entourés de personnes intransigeantes jusqu'à l'excès, selon la bien-pensance du moment en tout cas. Les partis politiques en ont eux même été les victimes puisque décrédibilisés par des discours qui n'auraient jamais dus être rendus publics. Plus grave, les écologistes sérieux sont eux aussi mis sur la sellette au moindre propos décalé, rendant leurs actions vaines et dérisoires. Il semblerait qu'il n'y ait plus que les journalistes qui gardent le cap, seulement c'est pour mieux dénoncer toutes paroles qui ne correspondent pas à leurs points de vue, souvent proches de celui des décideurs politiques au pouvoir, mais ce n'est qu'un hasard!
 

mardi 18 juin 2019

L'aveugle aimant.

   C'est une histoire d'amours que je veux conter en ce jour, comme souvent dans ce genre d'histoires, il y a beaucoup d'incompréhensions.
   Il était un enfant ne se posant pas même la question, comme tous les enfants, de savoir s'il était aimé et s'il aimait. Ils étaient ses parents, les lumières de sa vie, qui devaient le guider sur les chemins tortueux du passage de l'enfance à l'âge adulte. Malgré un léger sentiment de n'être pas dans la norme, le passage de l'enfance se fit sans trop d'encombres, il développait ses qualités propres d'esplièglerie et ce pouvoir de faire rire, adultes comme enfants.
   Sa place au centre de la fratrie, entre le premier et le dernier né, n'était pas des plus simples pour se sentir vraiment visible, simplement visible. Ayant très vite compris le pouvoir des mots, que ce soit par l'évasion dans la lecture ou par la communication permise, il plongea avec délice dans les livres. Cependant, même une maîtrise presque parfaite de l'orthographe n'attirait pas les regards attendus, ses qualités semblaient normalité quand sa normalité paraissait défaut. Le sentiment diffus de n'être jamais à sa place se faisait insidieusement jour, jusqu'à se sentir encombrant et masquer certaines qualités "en trop".
   Et c'est ainsi, de plus en plus bridés par l'autorité aveugle d'un père trop violent, que se déroula l'enfance des trois frères. Chacun développa ses armes propres, l'amour aveugle de l'aîné pour le père, l'amour aveugle du dernier pour la mère et la révolte contre tout excès d'autorité injustifié pour le cadet. Refusant le chemin tracé par ce père seul maître à bord, les premiers conflits se faisaient jour, surtout au sujet de la scolarité.
   L'adolescence prit lentement la place de l'enfance, les parents étant devenus horticulteurs, les enfants devinrent très vite de "petits paysans", couverts de terre, des herbes dans les cheveux mais heureux de pouvoir ainsi s'épanouir dans de nouvelles libertés et enfin utiles, vraiment utiles.
   Tout semblait réuni pour qu'enfin chacun se sente à sa place, enfin considéré et vu par ce père tant respecté et aimé. Jusqu'à ce jour maudit, l'ancien commandant de brigade était venu rendre une visite de politesse en famille, seuls les parents étaient présents. Les enfants courant dans les champs, couverts de poussière et de terre ignoraient tout de la situation. Le cadet rentra afin de prendre de l'eau tant ils avaient soif, son arrivée dans la cuisine où se trouvaient les invités fut un grand moment.
Seulement, à la question sur l'identité de cet adolescent tout crotté, la réponse du père se fit déni de paternité et passer de fils à apprenti est un choc à treize ans.
   Aucun membre de la famille ne sembla prendre la mesure du désarroi et de la perplexité ressentis, passant de mal compris à renié dans son esprit le cadet entra en révolte. La guerre devint terrible entre le père et le fils, ayant beaucoup de qualités communes mais plus encore de défauts chacun s'enfonça dans son aveuglement, le conflit devint total. La révolte du fis devint haine du père mais avec, pour but, d'enfin être respecté et aimé pour celui qu'il est vraiment. L'autorité du père devint rejet du fils, l'effacement de ce dernier semblant son seul but.
   Les études lamentablement baclées par un choix qui n'en fut pas libre, la tranchée prenait la forme d'un gouffre entre le père et le fils, chacun s'entêtant dans sa déraison. Le fruit était mûr pour le dernier acte, la séparation de fait et le père dégaina plus vite et plus efficacement que le fils.
   Après une absence de deux mois, rentrant de son école éloignée à la demeure familiale, le père accueilli le fils par un tonitruant :"j'espère que tu n'as pas l'intention de squatter chez moi cet été, il n'est pas question que je te nourrisse". Par chance, le fils trouva un emploi le lendemain et le fit durer jusqu'à l'heure du départ pour l'école afin de ne pas déranger, comme demandé.
   Mais cela ne suffisait pas au père, qui semblait vouloir mettre à terre cet enfant qui avait tant nui à son autoritarisme débile.
   Alors il laissa au surveillant général du lycée le soin d'annoncer au fils qu'il n'était plus un fils, en lui demandant comment il comptait payer ses études puisque le père ne le ferait plus.
   L'histoire aurait dû s'arrêter là mais voilà, le fils continua de se considérer le fils de cet homme qui lui avait clairement signifié son désamour en l'aimant toujours plus aveuglément malgré son évident aveuglement.

vendredi 14 juin 2019

La biographie.

   C'est une drôle d'idée que m'ont mis en tête deux personnes de mon entourage actuel, je veux dire par là que nous ne connaissons que depuis deux ans. Elles sont de deux milieux différents, il en est une qui se charge de mes soins, l'autre est une amitié forte bien que naissante, mais les deux pensent que ma vie vaut un conte.
   Alors j'ai décidé de relever le défi et je me suis mis à prendre des notes désordonnées, au fur et à mesure des résurgences du passé. Un souvenir mémorisé est souvent la clé vers des souvenirs qui ont préféré se faire plus discrets. Petit à petit se met en place un tissu échevelé qui, j'en prends conscience, sera plus qu'une simple biographie, il y aura une face cachée, c'est mon propre bilan.
   Tout à coup, ma vie m'apparaît comme jamais encore je n'avais osé la regarder, en prenant une nécessaire distance. En plus d'élargir le champ de vision, cela offre l'avantage de ne plus voir les détails souvent semeurs de troubles. Il y a alors une vue globale sur la globalité d'une vie, tous les actes, échecs comme réussites, coups d'éclats comme gestes idiots, apparaissent dans leur ensemble d'une vie pas si ordinaire.
   Il y a aussi, pour expliquer certains comportements, les raisons qui se font jour et c'est souvent là que se cachent ces fameux souvenirs occultés, ils savaient se qu'ils faisaient en s'estompant! Seulement, j'ai ouvert la boîte de Pandore et les nuées s'en échappent allègrement, m'échappant avec la même allégresse! Il y a ce drôle de tri qui s'impose, penser qu'un souvenir n'a de vérités que celles que nous lui donnons ne permet pas toujours le réalisme.
   Alors, je vais devoir repartir chercher des confirmations que cette mémoire ne se trompe pas dans la vision qu'elle me donne de ce passé qui est le mien. Je suis passionné d'histoire médiévale, cela devrait m'aider à retracer la mienne qui est bien moins tumultueuse mais pas forcément plus simple à restituer!

jeudi 13 juin 2019

Des solutions.

   C'est ce qu'il nous faut pour empêcher que la tristesse exprimée précédemment ne devienne pas désolation. Mais les gouvernants continuent de nous faire la promesse de commencer à s'inquiéter d'écologie. Seulement c'est nous qu'ils inquiètent par leurs premières actions qui ne font que nous coûter toujours plus cher, sans que le moindre retour ne se fasse sentir.
   Il en est de l'écologie comme de la politique en général, de nombreuses promesses qui ne sont que rarement tenues, à part taper sur les plus pauvres. Les vaines gesticulations de notre illuminé de président, à part un peu de vent n'apportent rien, il ne semble capable que de soulever les problèmes mais il ne voit que notre sacrifice total et aveugle pour les résoudre. Il est un impuissant, l'âge de sa femme aurait dû nous mettre la puce à l'oreille!
   Il faut que nous, le peuple, agissions en lieu et place des autorités, les mettre devant leurs incapacités à ne pas céder aux sirènes des lobbyistes de tout genre, mais surtout industriel. Il n'y a que par la maîtrise de notre consommation que nous ferons plier tous ces tarés qui ne pensent qu'à leur enrichissement, sans même s'inquiéter de l'avenir de leur propre descendance. De toute façon, à force d'être taxés, démunis par l'état, nous n'aurons plus les moyens que de la solidarité, ils vont nous contraindre à l'humanité retrouvée, ne se rendant pas même compte qu'ils s'autodétruisent.
   Laissons les se noyer dans leur argent, à l'instar d'un Picsou, ce n'est qu'en nous débarrassant d'eux que nous construirons notre avenir.
   Nous devons tous changer nos comportements, ne plus prendre nos véhicules qu'en dernier recours, le covoiturage doit devenir obligatoire. Nous devons mettre fin à cet individualisme automobile qui n'apporte que nuisances, pollutions, embouteillages et manque de place de parking, en plus d'amputer les budgets!
   L'avion doit être banni des moyens de locomotion, prendre le train devient un devoir, il n'y a que nous, citoyens, pour lancer le mouvement. Ce sont nos comportements de consommateurs qui doivent les contraindre à nous entendre vraiment, contraignons l'industrie à s'adapter à nous, plutôt que de continuer d'accepter le contraire.
   Le partage des ressources ne doit plus paraître un caprice mais une absolue nécessité, cesser de les gaspiller doit devenir un réflexe. C'est l'avenir de nos enfants que nous préparons, agissons maintenant pour que ce ne soit pas un avenir sans futur.
 

lundi 10 juin 2019

Des pollutions.

   L'Homme doit apprendre à maîtriser sa nature s'il veut respecter vraiment la Nature car, même si cela semble contre nature à une majorité, c'est d'elle et d'elle seule que dépend notre survie, pas d'une quelconque déité sur laquelle nous nous déchargeons de nos erreurs.
   C'est d'ailleurs par les religions que l'humain a cessé de respecter son environnement, nous devions tout maîtriser pour que le monde soit beau, en fait de croire en un dieu nous nous sommes créés dieux!
   Quelques millénaires plus tard, on ne peut que constater la réussite du projet, le monde est enfin beau, il ne nous reste plus qu'à trouver où!
   Pourtant des âmes charitables passent leur temps à sillonner le ciel pour aider à la recherche, au début ils cherchaient du beau, maintenant ils cherchent du propre. Mais, comme ils s'empressent de pourrir les lieux où ils passent, les chercheurs n'annoncent la bonne nouvelle que trop tard, ce qui n'empêche pas les "touristes" d'affluer juste le temps de faire le selfie qui le prouve, de jeter quelques déchets et s'empresser de rentrer raconter à quel point les autochtones ne sont pas accueillants!
   Mais ils ne sont pas les seuls à contribuer au meurtre de dame Nature, les écologistes eux aussi apportent leurs pierres à l'édifice, ils n'hésitent pas à sillonner la planète sous le prétexte de la mieux étudier ou, pire encore, donner de simples conférences où ils ne font que répéter les mêmes inepties. Ils en sont encore à utiliser quelques animaux, déjà éteints, pour convaincre les peuples qu'il faut absolument que nous prenions moins nos voitures et que nous fassions le tri de nos déchets. Ce qui devrait largement suffire à sauver notre planète, donc s'il convient de s'en préoccuper, nul besoin de faire dans l'alarmisme!
   Alors, nos dirigeants continuent d'agir comme si l'humanité avait un avenir, ils élaborent de fabuleux projets qui ne verrons pas le jour avant des décennies, mais qui permettrons aux humains de savoir enfin s'il y a de l'eau sur Mars! Car, si tel est le cas nous pourrons, sans le moindre doute, aller la coloniser et abandonner cet espèce d'étron que sera devenue la Terre.
   Les têtes pensantes de notre si belle et radieuse société continuent de fabriquer un avenir qui n'a aucun avenir.
   Il n'y a donc que les peuples qui peuvent créer un nouveau monde en cessant d'accepter la surconsommation et l'acquisition de biens jusqu'à l'excès. Il faut bien constater que les premiers signes de révoltes ne demandent que les moyens de continuer à vivre cette vie de désolation, les parents de la nouvelle génération entendent couper la branche sur laquelle leurs enfants sont assis eux même.
   Quand il est si simple de refuser de céder aux caprices des enfants quand à leurs envies de tout posséder, ces objets ne sont que des armes pour tuer la nature et s'il est une catégorie d'humains qui peut sauver la vie de l'humain, c'est celle des enfants qui ont encore quelque instinct de survie.
   Voilà, en relisant ce texte, je le trouve triste, mais je crains d'avoir exprimé une vérité que nous ne pouvons plus nier, à moins d'apprendre à nager...ou de continuer à se marcher les uns sur les autres en espérant être le dernier à se noyer!