jeudi 1 août 2019

Une dragonne.

   Je sais ce que peuvent penser les personnes qui connaissent le sens véritable du vocable à savoir, pour les moins férus de langage qui se seraient égarés, une lanière reliée à un objet et que l'on peut passer à son poignet.
   Effectivement, ce texte n'a pas de rapport avec le sens premier, je pensais naïvement que l'égalité entre les sexes avait permis d'admettre un féminin au dragon, mais non, elle n'est qu'une courroie! Tant pis, je veux lui garder ce sens imaginaire que je lui prête car cette après-midi, en déambulant sur une plage de Saint-Malo, errant de rochers en amas d'algues afin de réaliser quelques photos sortant un peu de l'ordinaire vue de la mer, j'ai fait une rencontre qui m'a laissé pantois.
   Le climat est quelque peu capricieux ces jours-ci et une averse virulente m'a obligé à rejoindre une zone abritée, très vite rejoint par plusieurs personnes qui s'étaient allongées sur le sable, afin de bronzer sans doute même si cela paraît douteux! Une femme s'est alors approchée de moi et a engagé la conversation sans ambages, n'ayant pu s'empêcher de me remarquer, selon ses propres propos, elle apprécierait de jeter un œil sur mes clichés. Surpris, mais surtout flatté, je reste un homme, j'acceptais sans détours, ce n'est que lorsqu'elle s'est littéralement collée à moi, afin de mieux regarder, que j'ai commencé à avoir des doutes sur ses intentions véritables.
   En effet, elle s'est vite désintéressée de l'écran pour mieux me complimenter sur mon apparence, bien plus agréable à regarder que mes photos, pourtant très réussie, selon elle. Elle s'est immédiatement présentée et m'a proposé un rendez-vous galant dans la même phrase, provoquant mon visible ahurissement. Je tentais de parer la demande en expliquant que mon cœur était définitivement acquis à une autre femme et que je ne saurais avoir une autre relation. Mais elle n'y attacha aucune importance et me répondit avec un grand sourire qu'il n'était question que de, je cite, "s'envoyer en l'air pendant toute la nuit"!
   Heureusement qu'elle n'a pas parlé de baiser, après le texte précédent ma réaction eut été plus vive, je ne lui ai donc opposé qu'un aimable refus,  laissant au passage un ou deux célibataires pantois!
   Si elle n'a pas insisté, son attitude m'a inspiré le titre de ce texte, je me suis fait draguer comme jamais je n'aurais osé le faire avec une femme, par une femme. Un homme aussi cavalier est surnommé un macho, mais si je nomme leur équivalent féminin machette, il risque d'y avoir confusion, surtout que le sentiment de castration est bien réel, je reste donc convaincu que dragonne leur convient mieux.

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