mardi 7 juin 2011

Démission

C'est ce que font les gens en ces tristes jours de crise, les yeux fermés, les oreilles bouchées chacun se retire dans sa bulle, évitant même le regard du voisin. Ce que je ne vois pas, ce que je n'entends pas ne peut me faire réagir. C'est donc les yeux fermés que nous prétendons avancer, voilà pourquoi nous dévions de notre route. C'est sourds aux protestations des plus démunis de nos contemporains que nous écoutons, voilà pourquoi nous n'entendons pas.
Pourtant tout semble indiquer que nous arrivons au point de rupture, à ce moment fatidique où les sourds se remettront à entendre, où les aveugles recouvreront la vue et ce n'est pas dû à une intervention divine mais, bel et bien à l'insupportable morgue des nantis, à l'exhibition indécente de la richesse d'une poignée face à la déchéance de la majorité . Il y eut Louis XIV et sa cour de vils flatteurs pour déclencher la colère du peuple, certes il aura fallu deux rois après lui, mais aujourd'hui tout va plus vite et quand la population se met en réel droit d'exiger son dû, rien ne peut arrêter le cours de l'histoire en marche, il n'y a qu'à voir les pays musulmans.
Le peuple est son seul souverain et c'est à lui de décider, le droit de vote n'était pas autre chose que l'affirmation de ce droit, il est foulé aux pieds par les tenants des pouvoirs, ne se fait plus élire celui que le peuple choisit mais celui qui va dans le sens du vrai pouvoir qui appartient, aujourd'hui, aux multinationales qui vont jusqu'à cautionner les pires dictatures en toute impunité! Et qui, dans nos démocraties de parade, font élire ceux des politiques qui iront dans le sens de la marche, nous imposant la dictature immorale du chacun pour soi, appelée aussi marché du libre échange. Le problème est qu'ils ont rétabli l'esclavage sans que l'on ne s'en aperçoive, de façon pernicieuse, accusant leurs détracteurs de n'être que des jaloux utopistes, des naïfs irréalistes alors même qu'ils fondent leur pouvoir sur de l'argent qui n'existe pas, nous en avons la preuve depuis la crise financière qui n'a ébranlé qu'eux même, jusqu'à ce que nos gouvernants leur fasse don de notre argent. Nous voilà donc repartis dans une partie de Monopoly interminable, avec des dettes telles qu'elles ne sauraient être remboursées puisque l'argent engagé n'existe pas. Sous la révolution les assignats avaient été créés, les gens qui osent regarder l'histoire du monde dans ce qu'elle a de réel savent où cela nous mènera, de gigantesques brasiers vont s'enflammer, espérons qu'ils ne se transformeront pas en bûchers car ce sont souvent les innocents que l'on y brûle.
Il est un fait d'importance que ces mondialistes prospères omettent en ne regardant pas le passé c'est qu'invariablement les peuples se sont recroquevillés sur eux mêmes à chaque grande crise et ce repli sur soi ne fait qu'exacerber les nationalismes, avec leur cohorte de mesures d'enfermement, de rejet de "l'autre" donc du mondialisme, ils creusent leurs tombes et n'en ont pas conscience, le problème est le nombre de personnes qu'ils entraîneront dans leur sillage, des pays entiers risquent de disparaître sans que personne ne bouge, chacun ne regardant plus que son propre nombril. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, c'est la politique du nombrilisme qui domine et à tous les niveaux, il faut être propriétaire de sa maison quitte à en faire sa tombe, il faut une voiture plus grosse que celle de son voisin pour faire croire que l'on gagne mieux sa vie, les enfants doivent avoir les mêmes jeux que les autres ou ils seront exclus, dans leur cas ça va jusqu'aux vêtements, tant pis pour l'essentiel, à savoir la nourriture et surtout l'affection et l'amour que nous ne leur donnons plus, "ils ont déjà tout ce qu'il faut, les téléphones portables, les ordinateurs, rendez vous compte mon enfant a des amis jusqu'en Australie!" mais ils n'ont plus de parents et c'est ce qui les rend si vindicatifs et violents mais, ça, personne ne semble en prendre conscience et rejette la faute sur l'ingratitude de ces enfants gâtés, dans les deux sens du terme! Nos enfants pourrissent de nos propres maladies à nous parents qui pensons qu'une télévision et un ordinateur leur assureront une meilleure éducation que nous ne saurions le faire. Et qui est à la base de ces croyances populaires, je vous le donne en mille, ceux là même qui ne voient d'intérêt que dans leurs profits financiers et qui, pour garder la mainmise sur le pouvoir, vont imposer leurs héritiers pour leur succéder comme les rois autrefois! Notre seul espoir résidant dans le fait qu'ils sont de moins en moins nombreux et que, ne se mariant qu'entre eux, cela finisse dans la consanguinité qui provoqua jadis l'accession au pouvoir de dégénérés, on pourrait penser que George W La bûche n'était que le premier d'une longue lignée de ratés à qui le pouvoir devient accessible, ce qui laisse de l'espoir c'est que cette dégénérescence a provoqué la révolution! L'accession au pouvoir du fils Sarkozy pourrait il être le prochain déclic?
En attendant ce savoureux moment, c'est la démission qui prédomine, la facilité de ne rien faire pour changer les choses. Tant qu'un semblant de confort existe pourquoi vouloir que ça change? Les gens deviennent propriétaires, chacun achetant sa maison en pensant que c'est un Château fort imprenable et qu'ils y couleront des jours heureux jusqu'à la fin de leur modeste vie. Combien de couples, de familles se sont déchirés en prenant conscience qu'ils ne vivraient rien d'autre tant ils se sont endettés pour acquérir ce tas de cailloux, car qu'est ce d'autre? Toute une vie vouée à l'achat d'un bien qui nous emmure vivants, qui bloque toute velléité de mouvement, qui ancre les gens dans une passivité de bon aloi et les empêche de bouger, quitte à conserver un emploi qui leur déplaît, à supporter l'insupportable juste pour pouvoir dire: "je suis chez moi", si la maison n'est pas saisie! Le gouvernement actuel savait ce qu'il faisait en facilitant l'accès à la propriété, il tuait toute velléité de révolte!
De la même manière, les employeurs ont profité de la crise financière pour imposer des sacrifices aux salariés, leur faire comprendre que seuls les moins gourmands en salaire tout en ayant la même productivité seraient conservés à leurs postes et tout le monde a plongé la tête la première, nous avons aujourd'hui un salaire net plus faible qu'il y a dix ans, pourtant nous produisons plus qu'il y a dix ans, où est l'argent si ce n'est dans la poche de quelques uns? Les tenants du système serinent à longueur de journées par média interposé que c'est normal que ceux qui prennent des risques financiers soient mieux rémunérés, cela est sans doute vrai, mais faut il qu'ils gagnent autant d'argent aux dépens des travailleurs qui sont les seuls créateurs de vraie richesse? Il faut bien admettre que sans main d'oeuvre, ces investisseurs ne seraient rien d'autre que vains et inutiles personnages, comment ne peuvent ils pas se rendre compte de cette évidence? Sont ils déjà dégénérés à ce point?
Alors demissionnons de nos démissions et révoltons nous contre cette injustice croissante, si ce n'est pour nous même, que ce soit pour nos enfants, pour un avenir à l'humanité, un avenir solide et durable. Ces maudits tenants du pouvoir ne comprennent hélas que la violence morale et la haine alors donnons leur ce qu'ils désirent tant, soumettons les à notre furieuse vindicte, ils seront bien contraints de changer.
Nous pourrions commencer en douceur, juste pour les avertir, l'année prochaine doit avoir lieu la grande pantalonnade présidentielle, que chacun reste chez soi, que personne n'aille voter puisque tous les candidats ont le même programme et qu'il ne nous convient pas, refusons leur le droit de nous représenter en une totale et entière abstention et si cela ne suffit pas, descendons dans les rues, tous ensembles et asseyons nous sans rien faire d'autre que de revendiquer notre droit à être, tout du simplement à être!
Il ne faut qu'un peu de courage et d'entraide pour que les choses bougent, nous avons en nous la force d'agir, le devoir, même, pour ceux qui sont parents! Nous devons arrêter de pourrir la planète et nous sommes prêts à nous y mettre, seuls les gouvernants, au fallacieux prétexte de gérer le mouvement, empêche que les choses avancent, juste pour que leurs "amis" puissent se préparer à faire de l'argent avec ça! Mais c'est de l'avenir de l'humanité qu'il s'agit et nous et nos enfants sommes un petit bout de cette humanité. Il faut que nous obligions tous ces gens de pouvoir à prendre conscience qu'il sont aussi un petit bout d'humanité, quelque part, enfoui tout au fond de leur portefeuille, en cherchant bien ils trouveront ou nous les y aiderons! Mais pour ça, encore une fois, il nous faudra démissionner de nos démissions, admettre que l'on s'est fourvoyé et que la course à l'échalote n'est pas une finalité de la vie, il faut que nous apprenions à désapprendre. Cessons de voir le voisin ou le collègue de travail comme des adversaires qu'il conviendrait absolument de battre dans la consommation et le paraître qui sont devenus les seuls critères de jugement d'une valeur dépourvue de la moindre intelligence, basée sur de simples apparences qui, comme chacun le sait, sont souvent trompeuses. Alors pourquoi continuer d'accepter l'inacceptable, redevenons intelligents dans tous les sens du terme, vivons en bonne intelligence avec les autres et, donc, avec nous même.

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