dimanche 30 décembre 2018

Les aventures rocambolesques de l'huître facétieuse.

   C'est de saison me direz-vous, mais elles n'ont pas toutes le même sens de l'humour.
Il convient de la regarder droit dans les yeux au moment de l'ouverture, ce n'est que là que l'huître se dévoile dans son entière vérité.
   C'est un bref instant de communion entre l'écailleur et sa victime, mais il est essentiel pour détecter ce regard si particulier, cette œillade pourrais-je dire, propre à l'huître facétieuse. N'étant pas la victime de service le jour de Noël, je n'ai pas opéré de tri avant que de m'en délecter.
   Ce n'est qu'en "cours de route" que j'ai pris conscience que l'une d'entre-elles n'avait pas produit le même effet que ses consoeurs, en arrivant à l'estomac plus exactement. Mais, et c'est là le propre de l'huître facétieuse, l'effet n'en est pas immédiat, elle se cache dans un quelconque recoin de l'estomac en attendant son heure, masquée derrière les goûts variés des autres mets.
   La soirée se déroule, le problème est oublié, digéré par le cerveau en attendant mieux, un peu de vin, du manger, de nouveau du vin et le doute est levé, à propos de l'huître je veux dire! Plus le repas avance, moins il semble y avoir de doute, l'huître, pour facétieuse qu'elle semblait, paraît avoir été digérée.
   En fait, il n'en est rien, de facétieuse elle devient pernicieuse, nageant telle une sirène au milieu de divers nutriments en cours de digestion, mais elle refuse, devenue capricieuse, d'en suivre le cheminement naturel. Elle reste là, attendant un ascenseur pour quitter cet estomac qui, décidemment ne lui convient pas.
   Comme nous sommes le soir du réveillon, chacun s'offre un petit cadeau avant que d'aller se coucher et puis au lit, des fois qu'un père noël passe!
   Ce n'est qu'au réveil, le lendemain matin, que mon huître facétieuse a laissé s'exprimer son "sens de l'humour", je n'ai eu que le temps de prendre un verre d'eau avec mon traitement, le café qui devait suivre ayant refusé l'entrée, la suite n'est pas racontable si ce n'est que mon huître est sortie en chevauchant mon remède.
   Je savais risquer une crise, c'est dans les bras d'une infirmière que j'ai passé un Noël épileptique, essayant de la convaincre que je n'étais que la victime de l'huître facétieuse. Par chance, le neurologue de service en avait déjà rencontré une, donnant tout son crédit à mon histoire, ils m'ont donc relâché rapidement.
   Mais, s'il est une leçon que je puis tirer de cet épisode, c'est que, dorénavant, je ne laisserais à personne le soin d'ouvrir mes huîtres!

mardi 11 décembre 2018

Il faudrait...

   Plus qu'un simple titre, c'est une devise qui émaille toutes les réponses aux justes révoltes qui grondent de plus en plus fort au sein du peuple. Qu'il s'agisse des politiciens, des experts en tous genres, des journalistes, toujours ils répondront: "ce qu'il faudrait...", parfois le temps de conjugaison peut varier, mais le verbe reste le même. Il s'agit simplement de ne jamais le conjuguer au présent!
   Mais n'est-ce que l'adage des classes dirigeantes? Ne serions-nous pas tous un peu plus que concernés par ce verbiage, ainsi qu'il conviendrait de le nommer?
   L'exemple le plus fréquent en ces périodes de doute est le fameux "il faudrait" des experts en climat et écologie. Nous nous empressons de réutiliser leur formule pour excuser nos refus de changement de style de vie.
   Nous devons passer en mode moins, déplacements, gaspillages, déchets et dès qu'un gouvernement veut en faire un programme national, nous descendons dans la rue pour crier que l'on veut bien changer mais pas en souffrir, alors même que nos souffrances seront amplifiées par le refus de changement!
   Ce qu'il faudrait en fait, c'est un miracle, mais les prières n'ont pas l'air très audibles vu le peu de réaction de leur destinataire.
   Nous agissons comme si nous n'avions pas de descendance ou comme si elle ne comptait pas, nous pouvons bien vilipender Donald la trompe, nous refusons autant que lui la réalité climatique mais au moins le reconnaît-il officiellement.
   Nos villes éclairées de trop nombreux lampadaires, aidés par les enseignes de commerces ne provoquent toujours pas de "il faudrait", pas plus que les trop nombreux déplacements d'avions, de bateaux tous toujours plus gros, comme les voitures particulières, tous toujours plus polluants, plus nombreux ne font pas même partie du débat.
   Mais, nous, simples citoyens, il faudrait que nous l'acceptions tout en faisant des sacrifices vains en leur lieu et place...il faudrait!