vendredi 23 août 2019

Plier les genoux..

   Ce n'est pas que prier ou s'abaisser, c'est aussi faire preuve de souplesse, celle qui m'a manqué au moment le plus inopportun d'une parenthèse parentale jusque-là particulièrement sereine.
   J'ai vécu un temps fort, très inhabituel, une conversation avec mon père qui ne soit pas un dialogue de sourds, et qu'il va me falloir continuer de creuser en utilisant la bonne pelle, mais surtout en adoptant la posture idoine, au vu de la fragilité de mon épine dorsale. Pour que le bât ne blesse pas, il suffit de ne pas se comporter en âne bâté, ça paraît très simple à lire, encore faut-il bien l'écrire.
   Ce fut une semaine trop vite passée à retrouver un père que je croyais avoir perdu, quelques phrases plus tard, il n'était plus même égaré, pas plus que moi d'ailleurs. Nous avions la boussole mais nous avions omis de la regarder et là, tel un phare au milieu d'une nuit océane, apparaît cette lueur magnifique, puisque de vie.
   Qu'il et bon de croire à nouveau en un Père, ne fût-il pas même dieu mais que l'on puisse aimer comme tel.
   Tout ce temps pour se rendre compte, pour effacer toutes ces traces que l'on voulait croire indélébiles, pour enfin savoir ce qu'est le pardon vrai, celui que l'on accorde avec la même intensité qu'il est demandé.
   Cette sérénité absolue, si totale que rien n'a de valeur autre que celle que l'on veut bien lui accorder, permet d'accéder enfin à  la liberté. Là, par exemple, au moment si plein d'émotion de quitter mon Père, je suis resté à ma taille, à savoir que je n'ai pas plié les genoux pour être à sa hauteur, treize centimètres plus bas, mais ce n'est plus important puisque ce n'est que l'expression sincère de l'amour que je porte à mon Papa et réciproquement, n'est-ce pas?
 

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