mardi 17 septembre 2019

Une estompe japonaise.

   Ce titre n'aura peut-être rien à voir avec le contenu de ce texte, il n'est qu'un clin d'œil à une personne qui me tient particulièrement au cœur. En fait c'est l'estompe plus que la Japonaise qui me pousse vers le clavier, je ne peux esquiver le sujet, il y a comme un syndrome de la disparition au moment de l'aboutissement chez moi. J'ai toujours refusé d'accepter les honneurs, malgré quelques exploits, je me suis toujours trouvé un prétexte pour fuir avant la fin.
   Même mes enfants n'auront pu m'empêcher de m'envoler vers de nouvelles aventures, dans un besoin permanent de ne pas rester, de ne pas assister au passage à l'âge adulte de ma progéniture, de ne pas construire un couple qui dure. Les deux seules raisons de me stabiliser étaient Chloë et Tristan, pour compenser le quasi abandon de ma fille aînée Louise, j'aurai tenu dix-neuf ans en couple et quinze ans dans la même profession.
   Après un tel exploit, je ne pouvais que quitter ce monde pour de nouvelles aventures et ce fut chose faite très rapidement, comme toujours agir vite pour être sûr de ne pas renoncer sans doute. J'ai reconstruit ma vie assez vite pour mieux la quitter au bout de cinq ans à peine, comme si je ne voulais que permettre à mon Amoureuse de s'installer en Bretagne et partir une fois les choses en place. Là encore, l'idée de m'installer dans une vie bourgeoise au centre d'une petite ville comme Dinan m'a fait fuir, il m'est impossible d'imaginer rester au même endroit, même avec des barreaux dorés, une prison reste une prison.
   Alors je m'estompe, mais sans m'effacer, je repars sur les chemins aventureux d'une vie à découvrir puisque nouvelle. Je ne veux plus prendre le risque de m'installer afin de n'avoir pas à quitter, pour ne plus partir il suffit de ne jamais rester! Je veux rester en mouvement permanent afin de voir jusqu'où peuvent me mener mes pas, découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles amitiés, une nouveauté à chacun de mes pas voilà qui devrait me satisfaire et m'éviter l'ennui.
   Je sais que cela peut ressembler à une fuite, mais ce n'est que l'aboutissement d'une vie faite de mouvements, trois femmes ont partagé ma vie, seize professions pratiquées et des animations nombreuses et variées auxquelles je me suis donné plus que de raison. Je ne m'estomperai plus, je resterai simplement en mouvement...perpétuel!
   Il me reste cependant un dernier écueil, mon dos me refuse le droit de partir durablement avec un sac à porter, alors je vais demander à la médecine de faire un exploit en me rendant toute ma mobilité. En attendant je marche, toujours plus, afin de préparer le reste de mon corps car les métiers physiques n'ont rien à voir avec du sport. Bon, j'en ai assez écrit pour aujourd'hui alors je vais m'estomper comme je sais si bien le faire!
 

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