vendredi 28 juin 2019

Au nom d'un père.

   S'il est un nom que l'on a béni ou maudit, c'est bien celui du père, quel qu'il soit, puisque si notre père a un père, il arrive à beaucoup d'entre nous de devenir père à leur tour. Il devient alors plus difficile de se démarquer de ce père, quel qu'il soit, qui a laissé son empreinte sur chacun des actes que le statut impose. Mais, il semble que ce soit une question de principe, les jeunes pères essaient d'agir à l'opposé, ne serait-ce que pour leur prouver qu'ils se sont trompés, jusqu'à ce que ses propres enfants soient suffisamment grands pour le mettre face à ses erreurs éducatives.
   En fait un bon père ne peut pas exister, tout juste peut-il être moins mauvais qu'un autre mais à l'impossible nul n'est tenu...sauf un père bien sûr!
   Cependant il existe aussi de très mauvais pères, qui, souvent, ne sont  qu'effrayés par la charge et qui, plutôt que de demander de l'aide s'enferrent dans l'erreur. Ils n'ont alors que le moyen de la violence pour imposer une autorité dictatoriale donc aveugle, c'est l'éducation par le conflit qui n'aboutit qu'au rejet du père et, par dessus tout, de l'autorité en général.
   D'autres ne sont pas meilleurs en prônant la liberté totale pour leurs enfants, les transformant en monstres capricieux convaincus que le monde est à leurs pieds jusqu'au constat terrible des incapacités paternelles, toujours paternelle puisque nous nous interdisons de penser que la mère avait son rôle à jouer. Si un père ne peut être bon, une mère n'est jamais responsable, aux yeux des enfants en tout cas.
   Puisque nous jugeons nos pères dans l'erreur, nous développons l'art du contrepied en omettant leurs qualités, celles qui nous auraient été utiles. Mais, quand il s'agit du père les défauts prennent le pas sur les qualités et il nous est alors difficile de faire preuve d'honnêteté, ce qui nous met déjà dans l'erreur, avant même que d'avoir endossé le rôle.
   Il n'existe qu'un seul moyen d'atténuer ces jugements, forcément péremptoires, de nos propres enfants, leur donner de vraies preuves d'amour. Mais, là encore, il est difficile de donner le même amour à chacun, dans leur esprit en  tout cas. Il faut simplement admettre que la vision de ses enfants reste la seule vérité pour un père, fut elle inacceptable.
   Finalement, être un bon père ne tient qu'à une reconnaissance de ses erreurs et à leur acceptation.
Alors je demande pardon à mes enfants de chacune de mes incapacités puisque je les aime tous les trois avec la même force et la même maladresse.
   Voilà, ce texte s'adresse à tous les pères qui se sentiront concernés, surtout le mien qui est incapable de simplement s'excuser et, plus encore de prouver son amour, s'il lui est arrivé d'aimer un jour en tout cas!
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire