dimanche 30 juin 2019

Le voyageur

   Je ne suis pas un grand voyageur au sens le plus commun du terme, à savoir le plus loin possible et en polluant le plus possible. Tout ça pour ramener des photographies de lieux que tout le monde a déjà vu...en photos postées sur internet par de précédents assassins de la Nature. Ah oui, mais là ce sont leurs visages qui masquent une partie du paysage, qu'ils sont venus visiter en lui tournant le dos.
   Bref, c'est à d'autres voyageurs que j'espère rendre hommage par ces quelques lignes.
 En premier lieu le voyageur le plus commun, le rêveur qui voyage dès la fermeture de ses paupières et le sommeil trouvé, un voyage étrange parfois, dont nous ne ramenons que des bribes mais qui est bien réel. Il n'est interrompu que par le deuxième voyage, tout aussi commun bien que plus physique car, qu'elle soit routinière ou originale, chaque journée est un voyage plein d'imprévus qui sont autant de nouvelles découvertes. D'une simple journée de travail routinière peuvent surgir les premiers secours à une personne ou un simple dépannage mécanique, apportant un rayon de soleil qui éclairera notre vie d'un jour nouveau, nous faisant voyageurs de l'hymne à la vie tels des arbres par leurs ensemencements du vent portant. Après tant d'aventures nous ne pouvons plus que retomber dans un sommeil peuplé de voyages...reposants?!
   Bon, je vais éluder les voyageurs de l'espace, qu'ils soient spationautes, cocaïnomanes ou opiomanes, ils ne sont que des voyageurs de l'inutile.
   Puis au détour du chemin apparaît le voyageur silencieux qui écoute autant qu'il regarde, point n'est besoin de se déplacer loin pour communiquer avec des personnes différentes. Quelques mots alignés sur un ordinateur peuvent parfois en dévoiler plus sur un lieu qu'un voyage lointain.
   Oh, voici qu'apparaît un voyageur du temps qui, par ses plongeons au cœur des histoires, voire des pré-histoires, nous invite à des millions d'années d'ici, au plus grand et incertain des voyages par des découvertes merveilleuses ne se dévoilant qu'au fil des ans. Loin dans le passé, pourtant loin d'être passéiste, il trouve la preuve de l'origine unifiée des peuples qui, loin de tous trépasser, n'ont fait que se métisser. Que nous l'acceptions ou pas, nous sommes tous homo, le tout est de savoir si c'est sapiens ou néanderthalensis!
   Les voyagineurs en sont pour leurs frais, ils doivent se rabattre sur des sujets plus controversés pour continuer de laisser leur imagination décider du prochain voyage.
   Et le dernier des voyageurs, mais pas le dernier des derniers j'ose l'espérer, est celui qui laisse ses pieds décider du prochain cap, le hasard se chargeant du reste. Son attention est retenue par diverses rencontres végétales, animales, humaines qui restent un voyage puisque le regard du voyeur en fait un voyageur hors d'âge qui, de fleurs en fleurs, butinant les cieux des yeux, peut rencontrer l'imprévu en allant plus loin que prévu.
   N'est-ce pas là l'essence de la vie, qui reste le plus extraordinaire des voyages quand tous nous sommes de passage et de simples voyageurs du temps présent qui passe?

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