mardi 14 avril 2020

Le lendemain.

   Quoique l'on fasse il existe toujours un lendemain, qu'il chante ou qu'il déchante, c'est toujours demain qu'il arrivera. Il a un côté pratique puisqu'il peut servir à reporter un évènement, un travail ou un projet, il est l'arme favorite des indécis, le recours des fainéants, voire l'arbitre d'un conflit. Il a un avenir puisqu'il n'est pas encore, se faisant le digne représentant d'un futur pas toujours proche puisqu'un lendemain cache toujours un après-demain.
   Ainsi en va-t-il de notre confinement, la sortie en est toujours reportée au lendemain nous laissant entendre que ce sera plus sûrement le surlendemain, dans ce cas précis nous ne savons plus où se situe le lendemain, la seule certitude étant que ce n'est pas pour demain. Il faut regarder le positif, cela nous permettra de préparer un autre lendemain, ça tombe bien la nature avait besoin que l'on réfléchisse pour créer un demain différent d'aujourd'hui.
   Ceux qui osent encore sortir de chez eux l'ont déjà compris, le lendemain qui chante est à notre portée, il n'est qu'à écouter les oiseaux, ils chantent haut et fort leur joie de ne plus entendre nos bruyantes activités. Les plantes expriment leur joie par des fleurissements plus fournis, les fleurs sont leurs porte-voix et les fruits qui en découleront seront l'expression de leur reconnaissance, pour peu que l'on ne revienne pas tout gâcher.
   Il ne tient plus qu'à nous, humains, de bâtir l'après-demain en continuant de faire preuve d'humilité dès le lendemain du déconfinement, en n'écoutant pas le chant des sirènes de la surproduction, de la surconsommation, c'est notre surdité qui assurera le lendemain qui chante. Il faut que la frustration actuelle se transforme en une douce voix, celle de la bonne intelligence et du respect, en ne respectant plus les règles imposées par quelques humains dépourvus d'humanité.
   Il convient d'accepter la maladie, nous ne sommes pas des immortels, nous ne sommes que le danger mortel, c'est ce que veut nous rappeler la nature pour s'assurer qu'il existe un lendemain qui peut assurer d'autres lendemains. Le virus, en nous contraignant à ne pas sortir aussi vite que nous le souhaiterions, n'est que le cri d'alarme d'une nature qui se meure, tant que nous ne l'auront pas compris, nous resterons prisonniers de nos peurs de mourir. Alors il faut que nous acceptions que le monde d'aujourd'hui meure, ce n'est qu'ainsi que la nature nous rendra libres de vivre encore d'autres lendemains, il ne tiendra plus qu'à nous de les rendre chantants pour que nos enfants aussi connaissent un lendemain.
   Il n'est aucun dieu pour empêcher les tragédies, nous ne sommes pas des dieux non plus, il n'est qu'une déesse du lendemain, son nom est Nature, à nous d'enfin la respecter dès maintenant et sûrement pas demain, sinon nous n'aurons plus de lendemain.

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