dimanche 29 juillet 2018

Ne pas rester en place.

   Ce texte n'est pas une suite, il n'aura peut-être aucun rapport avec le précédent, je n'en sais encore rien, je suis dans l'une de ces périodes où mes doigts semblent penser par eux-même, ils seront donc responsables des mots qui vont suivre.
   Je devrais être en train de faire sursauter des foules et pleurer des enfants, mais je sors d'hospitalisation et ils m'ont dit: "pas d'exercices physiques ce week-end", le tout est de  savoir si l'artillerie médiévale est un exercice physique....Bon, admettons!
   Je suis contraint à l'inactivité, il me faut apprendre à vivre comme si j'étais malade, puisque mon affection est très discrète mais d'une redoutable efficacité pour se rappeler à mon souvenir de temps en temps.
   Seulement voilà, si ma tête et mes doigts sont capables d'indépendance, il se trouve que mon corps obéit plus à ses ressentis qu'à ceux de mon cerveau. Je devrais parler de ce problème à ma neurologue, mes doigts et mon corps peuvent-ils déclencher l'épilepsie? Si ça n'ouvre pas de pistes, ça nous permettra au moins d'en rire!
   Bref, il me faut bouger, je n'ai pas le choix, même de saines lectures ne sauraient m'immobiliser plus d'une heure, alors je pars déambuler sans autre but que la dépense physique. De toute façon, les autres dépenses se font souvent à mon insu et mon porte-monnaie maigrit plus vite que moi!
   Or donc, disais-je, avant que d'être interrompu par la fuite des capitaux, je dois bouger physiquement de façon quasi permanente dès qu'éveillé. Une fois utilisés les habituels subterfuges de ménage et autres nettoyages corporels, il faut trouver un but, n'étant point en ma demeure je ne puis bricoler comme je l'entends.
   Alors je chausse mes sandales et je pars en vadrouille sans autre but qu'une marche curieuse, de potentielles rencontres ou une heureuse solitude. Jusque là, je n'avais pas encore pris conscience de l'arrivée des touristes, qui semblent être les mêmes d'une année sur l'autre au vu des habitudes qu'ils affichent déjà.
   Ils n'ont pu atteindre la plage où ils se trouvent que parce que c'est la plus proche de leurs lieux de villégiature. Ils n'y sont venus que parce qu'ils ne savent pas que faire d'autre et qu'il faut bien se donner une raison d'être venus "à la côte"!
   Tout à coup, passant devant ces hardes de corps étalés, je me rends compte que c'est l'immobilisme qui est l'activité la plus pratiquée! C'est comme si j'étais au milieu de mes amis et de leurs échevelées parties d'échecs, la seule différence est que nous sommes en extérieur.
   Nous sommes peu nombreux à ne pas être vautrés sur le sable, surtout des enfants d'ailleurs, c'est ce qui me rassure, ce sont les vivants qui ne tiennent pas en place!
 

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