jeudi 12 juillet 2018

Incompréhensible incompris.

   Il est de forts utiles pieds de nez que seule la vie peut provoquer. Je me suis assez plaint des termes trop techniques des médecins pour être compris, jusqu'à ce que je comprenne que je souffrais du même défaut!
   A ne lire que de vieux philosophes il fallait s'y attendre, il est un moment où l'on se questionne sur soi-même, là j'ai eu l'aide, bien involontaire, des gens de mon entourage, voire de certains membres de ma famille.
   Il se trouve que je me suis mis à m'exprimer avec un vocabulaire riche et varié, les enfants que j'accompagnais m'en avaient fait la remarque, mais comme cela les amusait, je ne m'étais pas posé plus de questions.
   Le problème vient, pour beaucoup, des vocables qu'il m'arrive d'utiliser, il est de nombreuses personnes pour ne pas dire leur incompréhension d'un mot et qui, par conséquent, ne font que semblant d'écouter. En fait, je laisse mes interlocuteurs sans voix par la richesse de mon verbe, ce quel que soit le milieu social.
    Il y a une réalité qui s'impose, quel que soit le lieu nous n'avons plus le droit de nous exprimer librement. Ainsi les personnes que je fréquente en ce moment trouvent stériles tous les débats d'idée, ils semblent ne jamais avoir eu le moindre espoir d'évoluer. Cela reste un enrichissement, je sais ce que je refuse dans le vieillissement, l'immobilisme qu'il peut entraîner!
   Alors je passe mes journées à essayer de rencontrer d'autres personnes, mais pour engager une conversation durable, il convient de s'adapter à son interlocuteur. Je passe beaucoup de mon temps dans un quartier de Saint-Malo réputé pour l'aisance financière de ses résidents, il est surtout, à mes yeux, le plus beau quartier de la ville. Surtout, les sentiers y sont propices aux rencontres, les promeneurs sont plus enclins à la conversation, tant que l'on ne laisse pas apparaître d'origines douteuses.
   J'en ai fait l'expérience une seule fois, mais elle a été très parlante, par la distance qui s'est créée très rapidement entre un couple et moi. La conversation était plaisante, portant sur la beauté du site essentiellement, jusqu'à ce que la dame me demande ma profession. Je ne sais pourquoi, alors qu'habituellement je mets en avant mon métier de paysagiste, là j'ai avoué avoir été un ouvrier du bâtiment.
   Ils ont dû comprendre maçon, vu leur rapidité à bâtir un mur entre eux et moi! Je compris, par leurs propos, cependant qu'ils me fuyaient, que la gêne venait pour beaucoup de mon expression orale inadaptée à ma condition d'ouvrier.
   Heureusement , je ne suis nullement affecté par ces comportements, au contraire je m'amuse des situations ambiguës que provoque la richesse de notre langue, cela ne me semble pas si incompréhensible!

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