dimanche 5 août 2018

Un conte de fée.

   Il me faut conclure la trilogie, laissons la place à l'imaginaire puisque l'ordinaire n'a plus sa place, mon épilepsie s'est transformée en "haut-mal" et me place ainsi, à l'instar des malades du moyen-âge, en contact direct avec les anges!
   Ils m'ont conté une belle histoire, je ne résiste pas à l'envie de vous la rapporter car c'est une histoire de mots dont le héros se nomme Vocabulon.
   Il naquit il y a un certain temps et à une date incertaine, mais nous n'en sommes pas sûrs, ainsi éviterons nous d'être aigris.
   Une bonne fée vint se pencher sur son berceau et lui attribua un don, la maîtrise totale des mots, que ce soit dans leurs utilisations ou par leurs définitions. Tout aurait pu s'annoncer pour le mieux si un problème important n'avait pas été négligé par la fée, le niveau d'éducation des parents du prodige n'était pas à la hauteur.
   Pour eux, le mot livre n'évoquait que le poids des aliments, quand à la lecture, elle n'était qu'un art abstrait pour ces gens frustres. Aussi Vocabulon fut-il envoyé chez les moines, les seuls à vous nourrir sans avoir à travailler!
    Là, il put faire la démonstration de son don, il comprenait le sens et l'origine des mots avant même que d'avoir étudié le latin à tel point que ses précepteurs y perdaient le leur! Il leur ôtait littéralement les mots de la bouche en réécrivant leurs traductions afin qu'elles traduisent mieux les pensées de l'auteur.
   Les moines, sans mot dire, commencèrent par le maudire puis par médire, ils réussirent à s'en débarrasser en l'envoyant en pèlerinage à Rome, sans le moindre sou, cela va sans dire! Ils étaient convaincus que sa façon de s'exprimer en ferait un incompris et qu'il ne mettrait pas longtemps à mourir de faim.
    Mais sa curiosité sincère alliée à sa gentillesse le firent accepter facilement partout où il passait, de plus il écrivait les courriers importants avec le vocabulaire adapté. Son voyage fut donc une promenade et il arriva à Rome détendu et enrichi de nombreuses expériences, la misère étant la plus marquante.
   Le choc fut d'autant plus grand au milieu de ors et richesses exhibées par la papauté, partout s'étalait un luxe indécent, aussi s'empressa-t-il de fuir les gens de religion. Il se rendit très vite compte que les gens biens étaient rarement les gens de biens, aussi fit-il le bien pour rien.
   C'est ainsi que les peuples apprirent à mettre leurs maux en mots se faisant ainsi mieux comprendre de qui de droit. C'est donc bien à Vocabulon et non à une soi-disant révolution française que l'on doit l'égalité parfaite qui règne entre les diverses couches de la population.
   Voilà, une première vérité rétablie, d'autres suivront mais je ne saurais vous dire quand puisque je suis tributaire de mes potentielles crises d'épilepsie, euh, de "haut mal", voulais-je dire!

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