samedi 28 octobre 2017

Foutu médicament.

   Je reviens déjà, mais je n'y suis pour rien cette fois-ci encore, je crois avoir fait mention de ma relation ambiguë avec le traitement imposé par mes nouvelles fantaisies médicales. Je traverse des moments très intenses de tristesse, je ne saurais le définir autrement.
   J'ai toujours été un être emprunt de sensibilité, même si ça ne sautait pas forcément aux yeux, je puis vous le concéder, preuve supplémentaire de ma sensibilité s'il en était besoin! Mais là, il y a un laps de temps dans l'action du médicament où je ne maîtrise absolument plus le flot de mes émotions, et je ne parle pas innocemment de flot! Si ça dure trop longtemps, je vais finir par me déshydrater par les yeux, mais la médecine a l'air de ne pas trop s'inquiéter, je devrais m'habituer, me voila rassuré!
   En attendant, je trouve surprenant le peu d'attention dont font preuve les professionnels de la médecine que j'ai pu croiser. Je suis de nature joyeuse et optimiste, mais j'ai traversé des périodes où j'avais des pensées morbides, le terme n'est pas exagéré et seule la notice du médicament m'en avait alerté. Non, je suis de mauvaise foi, la pharmacienne m'a dit de ne pas hésiter à venir lui parler de troubles liés à la prise "d'un produit très actif", textuellement.
   Imaginons un instant que la découverte de cette nouvelle maladie m'ait affecté au point de me démoraliser. Je peux y arriver aisément, si j'écris ce texte à la bonne heure, celle de "l'effet secondaire".
   C'est alors que je sentis une immense lassitude m'envahir, chaque partie de mon corps me semblait pesante, ma tête plus particulièrement. Je décidais qu'il me fallait me poser afin de laisser cet étrange trouble passer, c'est alors que ma vue se brouilla, envahie par un flot incontrôlable de larmes. Une tristesse aussi intense qu'inexpliquée s'insinua en moi, sans que je ne puisse y opposer la moindre résistance.
   Alors, je n'ai pas résisté, laissant les émotions s'abreuver de ces larmes qu'elles provoquaient, les laissant orienter mes pensées afin d'y mieux puiser leur source. Ce furent des images du passé, du présent, du futur, de tous les instants si cruellement délicieux de mes vies, qui en ont forgé l'âme en usant leurs forces. Je me retrouve confronté à mes défaillances par la défaillance de ma santé, mais je ne sais pas être triste, ce doit être ce qui me rend triste, foutue pharmacopée!
   J'en arrive à me demander si je ne ferais pas mieux de me rouler un bon gros pétard d'herbes "médicinales", au moins saurais-je pourquoi je rigole comme un gland!

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