dimanche 3 juillet 2011

J'aime l'état d'apesanteur.

  Je vous ai déjà dit combien je haïssais l'attraction universelle, ce titre ne va donc surprendre personne mais rassurez vous je ne suis pas devenu astronaute! Si j'éprouve cette légèreté du corps alors même que je n'ai pas quitté notre bonne vieille terre, ce n'est que par une conjoncture des faits, je suis passé en peu de temps de la misère la plus absolue à un état de joie proche de l'extase qui fait que mon esprit serein à repris le dessus sur mon corps si pesant. Il n'est donc plus nécessaire de regarder vers le sol pour me trouver, de plus bas que terre que j'étais, me voici propulsé en orbite, je plane, je ne saurai le dire autrement, au dessus des limbes qui font parfois de l'ombre sur cette vie terrestre. C'est l'avantage d'avoir, de temps en temps, connu une telle détresse, la moindre nouvelle qui n'est pas mauvaise devient une très bonne nouvelle!
 Ça a commencé dès vendredi, je retrouvais mes chers amis, mes incorrigibles nuisibles du pôle emploi, afin de me faire garantir un passage en commission d'attribution de mes allocations, bien m'en pris, il est en effet un dossier que l'on se doit de remplir impérativement pour accéder à ce haut tribunal! Je n'avais reçu aucun courrier, aucune information, comme il se doit dans les pratiques de ces aimables fonctionnaires, mon interlocuteur du jour critiquant lui même l'incompétence de l'un de ses collègues! Par chance, lui était compétent et serviable (vous voyez bien que ça existe!) et m'a illico fait remplir le dossier sus nommé afin de le traiter dans la foulée, il ne me restait qu'une heure avant la clôture des dossiers! Enfin, c'est chose faite, je n'ai plus qu'à attendre leur verdict afin de savoir si j'aurai de quoi me nourrir et abreuver ma voiture en ce mois de juillet, je repartais donc le coeur léger de cet horrible endroit mais ce n'était pas encore l'apesanteur, juste un pas aérien.
  En fait, le décollage a réellement commencé un peu plus tard, lorsque mon téléphone s'est mis à sonner, c'était l'agence d'intérim chez qui je me suis dernièrement inscrit :" bonjour, monsieur, c'est Valérie de l'agence trucmuche (je ne vais pas leur faire de la pub en plus!), seriez vous libre la semaine prochaine pour un travail dans les travaux publics?" Le gag, je les ai prévenus la semaine dernière que je devais commencer un nouveau boulot ces jours ci, je lui réponds donc que je n'en sais encore rien vu que j'attends le coup de téléphone qui doit me dire la date du début de contrat mais que je la rappellerai dès que plus informé (dans ma situation on apprend vite à se garder des portes de sortie). A peine ai je raccroché que mon téléphone se remet à sonner, fichtre je suis très sollicité me dis je avant de répondre et, là, au bout du fil, mon futur employeur qui m'annonce que je commence dès lundi après midi, bonne nouvelle m'exclamai je, ne sentant déjà qu'à peine le sol sous mes pieds, ce n'était pas encore de l'apesanteur mais de la lévitation, j'allais pouvoir rappeler l'agence d'intérim pour... refuser un emploi!! Dans ma situation, croyez moi, c'est un luxe qui vaut son pesant d'or, je crois que c'est là que mon corps a décidé que messire Newton n'avait jamais existé et que l'attraction universelle n'était plus qu'un mauvais souvenir! Ajoutez à cela les appels de mon Amoureuse qui ne m'annonce que de bonnes nouvelles en ce moment de douce félicité et me voilà parti vers les cieux pour n'en plus redescendre que le temps de me sustenter un peu, avant de mieux repartir pour le septième ciel!
  Le samedi, j'ai atterri dans ce parc que je vous décrivais hier soir, ma joie intense et irradiante contenue par mon envie d'observer le monde terrestre, je réussissais à rester cloué au sol la majeure partie de la journée sauf, bien sur, lors des appels de ma douce et tendre mie, son Amour exprimé me faisant opérer des décollages verticaux me permettant de cueillir quelques étoiles au passage! Mais c'est en ce dimanche que le décollage fut le plus fulgurant, je crois d'ailleurs n'avoir toujours pas atterri, c'était en ce jour béni, l'anniversaire de ma fille Chloë, dix sept ans, et j'ai pu parler avec elle le plus sereinement du monde en une conversation où j'ai perçu son amour pour moi et où j'ai pu, moi aussi, exprimer mon amour pour elle. Elle a mûri et semble vouloir me pardonner le simili abandon que je lui ai imposé par mon échappée vers d'autres lieux, le pardon de ma fille m'a fait décoller vers d'autres cieux! Là encore, il y a eu un autre coup de téléphone magique de la sublime femme qui occupe mes pensées à longueur de temps, sans que jamais je ne m'en lasse faut il encore le dire? Elle m'annonçait une très bonne nouvelle dont je ne vous dirai rien de plus bande de malséants curieux que vous êtes, mais là, je ne suis pas près de redescendre, j'ai squatté un nuage, je vous écris de là haut d'ailleurs! J'ai définitivement rejoint mes amis éléphants volants et je n'ai pas emmené Fleuriquette si ce n'est dans mes pensées!
  Voilà, si vous souhaitez me donner de vos nouvelles, pliez la lettre en forme d'avion en papier, ouvrez la fenêtre et postez la! Si vous ne faites pas confiance aux vents, confiez votre courrier à un éléphant volant, ils sont devenus mes amis! Allez, éteignez moi vos ordinateurs et allez observer le ciel, vous m'apercevrez peut être nageant dans le plus intense des bonheurs, celui d'Aimer et d'être Aimé!

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