mardi 5 juillet 2011

J'aime les livres.

  Attention, ne vous méprenez pas, je dis bien, j'aime les livres, ce qui ne veut pas dire j'aime la lecture car celle ci peut se pratiquer sur n'importe quel format. Un simple journal, une revue, voire même un prospectus peuvent servir de support à une lecture, mais n'est pas livre qui veut.
  Un livre, simple objet de décor pour les illettrés, simple objet de parade pour les imbus, est en fait un trésor, une manne au trésor devrai je dire. Tant qu'il n'est pas ouvert nul ne peut savoir ce qu'il recèle, une histoire banale malhabilement racontée, une aventure aux allures d'épopée, un gigantesque éclat de rire, une fabuleuse et grandiose Histoire d'Amour ou une simple vie si parfaitement décrite qu'elle n'en est plus si simple, un livre est tout cela à la fois et tant d'autres choses encore. Ce n'est jamais qu'un amas de papier diront les plus rabougris, c'est un arbre abattu diront les écologistes, c'est encombrant diront les étroits d'esprit, il est possible qu'ils aient raison mais il faut voir au delà de ces mesquineries lorsque l'on parle d'un livre. Il faut penser à la sensualité qui s'en dégage avant même que de l'avoir ouvert, il faut caresser et humer la couverture, prendre possession du livre en se laissant par lui posséder.
  Une fois ce moment passé, on peut le prendre et ressentir son poids, sa texture et l'ouvrir lentement, c'est un instant de sensualité pure que d'en découvrir le titre puis la préface, une mise en appétit qui va nous pousser à entrer dans ce livre plus qu'on ne va le lire. Lentement, délicatement, tournons la première page, qu'est ce? Oh, l'Histoire d'une vie, mais, et si c'était l'Histoire de votre vie!
  La magie s'opère, nous devenons le héros de ce livre et chaque page tournée nous dévoile un nouveau pan de notre vie. Tournons lentement les pages parcheminées et avançons dans notre Histoire, rien ne sert de se presser puisqu'elle est déjà écrite, nous n'avons plus qu'à en suivre le déroulement, nous laisser emmener par le livre. Il y a d'abord, petit à petit, la présentation des protagonistes qui sont souvent si éloignés les uns des autres que rien ne semble devoir les rassembler, ils sont pourtant dans le même livre, ils sont déjà proches mais nul encore ne le sait, pas même eux et ce n'est qu'au fil des pages tournées que l'on perçoit leur lent rapprochement.
  Parfois, l'avidité nous fait tourner les pages plus vite, nous avançons à grands pas dans cette magnifique Histoire, qui nous est contée de manière si légère qu'il est facile de constater que c'est le livre lui même qui nous pousse à en accélérer le cours, puis viennent des moments plus intenses où nous caressons longuement les pages avant de les tourner et de découvrir, enfin, ce que cache cette soudaine langueur.
  Le bruit de la page que l'on tourne ressemble à un papier que l'on déchire, ce n'est, en fait, que le bruit d'une Histoire qui suit son cours et ce que l'on a cru être un déchirement n'est qu'une construction qui prend son temps afin de nous mieux amener à son dénouement. Et la caresse du doigt sur le papier, chuchotement heureux qui guide notre lecture afin de ne point s'égarer, de garder le fil conducteur qui saura nous mener au bout de l'Histoire, mais qui nous permettra surtout de continuer à tourner les pages, encore et encore, sans plus pouvoir arrêter, chaque page tournée nous donnant envie de tourner la page suivante afin de savoir ce qu'elle dissimule de secrets et d'avancées.
  Et c'est ainsi, page après page, l'Histoire prenant forme, que nous arrivons à l'aboutissement d'une Histoire dont le dénouement ne peut être qu'Heureux, sinon que ferait elle dans ce si magnifique livre. Je voudrai bien vous en donner le titre mais il n'en a pas, il s'appelle juste Le Livre et celui qui l'a écrit n'a pas plus de nom, Il ne veut pas être nommé, c'est tout ce que j'en sais mais peu m'importe puisque ce que j'aime, c'est le livre!
  Voilà, tu peux éteindre ton ordinateur et aller travailler le coeur léger puisque ce qui doit arriver est déjà écrit! " Ad vitam aeternam".

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