mercredi 6 juillet 2011

J'aime bien manger!

  Oui, je sais, vous n'avez pas l'habitude de me voir revenir deux fois dans la même journée mais, là, je ne peux résister à l'envie d'en remettre une couche. Je viens de finir mon repas et j'ai tellement jubilé au cours de ce dernier qu'il faut que je vous en fasse part! Depuis quelques temps je suis contraint de manger de la nourriture en boîte, n'ayant plus les moyens de faire autrement, alternant avec des nouilles ou des patates, une nourriture qui, vous l'avouerez, lasse vite et est loin d'être ce que l'on fait de plus sain en matière d'alimentation.
  Mais, aujourd'hui, un petit miracle a eu lieu, j'ai réussi à retirer un peu d'argent au distributeur, prenant de vitesse ma banque et les aspirateurs habituels, je n'en suis pas qu'un peu fier car ils ont l'oeil ces rapaces! Je suis donc sorti de la banque avec une fortune, soixante euros, ce qui est une somme rondelette en ces temps de grande disette. Le premier réflexe de tout un chacun serait de se précipiter dans un magasin où ce n'est pas cher, genre discount, et d'y remplir un plein caddie de leurs produits de basse qualité ( sinon ils seraient ausssi chers qu'ailleurs!), mais je ne suis pas tout un chacun, j'ai donc adopté une autre attitude et bien m'en prix ( la faute est volontaire, c'est un jeu de mots!).
  Au lieu, donc, d'aller dans un lieu de débauche commerciale, je décidais de passer par les halles voisines de mon appartement tout juste avant la fermeture du lieu. Je commençais par aller chez le marchand de fruits et légumes, me voyant hésiter, la commerçante me demande ce qui me ferait plaisir, je lui réponds que je prendrai bien un peu de chaque tant je suis en manque de produits frais mais que mes moyens ne me le permettent hélas pas! " Pas de problèmes, me répond la charmante commerçante, j'ai des fruits et légumes tâchés que je ne pourrai vendre, pleine d'humour elle rajoute, je vous les solde!" Et me voilà de remplir mon cabas ( c'est un sac à dos mais cabas correspond mieux!). Courgettes, aubergines, melon, kiwis, brugnons, haricots verts je me suis servi allègrement. Le poissonnier, sis juste en face, ayant entendu notre conversation, m'interpelle: " hé! Jeune homme! (Ça vous coupe la chique, hein? Moi aussi, je dois bien avouer que ça me surprend d'être appelé ainsi, mais... j'aime bien!). Hé, jeune homme, disais je donc ( je ne m'en lasse pas!), j'ai du poisson qui sera invendable demain mais qui est encore bon, pour peu que vous le mangiez aujourd'hui!" AAAH! Du poisson frais, depuis le temps, je croyais que ça n'existait plus que congelé! Et me voici avec deux magnifiques filets de lieu noir, entre le poisson et les fruits et légumes, j'en ai pour moins de quinze euros! Donc, direction la fromagerie! C'est un petit monde que des halles, tout passse très vite d'un commerçant à l'autre, j'ai donc fait les fins de stock de la fromagère et, là, comme pour les fruits d'ailleurs, ceux qui ont la moins belle allure sont souvent les meilleurs! Me voici donc avec quatre fromages différents, bien servis, bien odorants, cinq euros de plus! Vingt euros pour trois jours au moins d'aliments frais, je suis au comble d'une joie gastronomique trop longtemps refoulée! J'avise alors le boucher, je regarde l'étalage mais,là, ce n'est plus la même chose, "pute vierge de nom de zeus!"  m'apartais je ( faire un aparté, bande d'illettrés!), "c'est fichtrement rébarbatif le prix de la viande!" Le boucher, lisant dans mon expressif regard, me dit avec un sourire :" j'ai, moi aussi des pièces de viande sur lesquels je peux vous faire un prix, si vous la congelez elle se gardera bien!" Bon, il n'a pas dit jeune homme, mais je l'aime bien ce gentil boucher et pour dix euros je suis reparti avec ce qui aurait dû me coûter vingt à vingt cinq euros!
  Je dois bien dire que je ne m'attendais pas à faire toutes mes courses en ce lieu, mais je suis bien content de n'avoir pas hésité à y entrer. C'est donc grâce à ces aimables commerçants que je vous gratifie de ce deuxième texte dans la même journée, un demi melon parfaitement mûr, un beau filet de lieu accompagné d'une poêlée d'aubergines et courgettes, un plateau de fromages (l'écrire au pluriel me fait venir la larme à l'oeil!) et deux, oui, j'ai bien dis deux, brugnons dégoulinant de jus pour dessert. Cela valait bien un texte, même un poème si je ne haïssais tant la poésie!
  Bon, je vous laisse éteindre votre ordinateur, vous pourrez aller manger à moins, bien sur, que vous ne soyez repus de mes gastronomiques écritures!

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