lundi 11 décembre 2017

Violences ordinaires.

   Je vis actuellement dans un quartier de Saint-Malo à la sinistre réputation héritée d'un temps passé, mais entretenir la légende n'a pas que du bon.
   C'était le lieu de tous les abus, de toutes les dépravations, même la loi, surtout la loi, était persona non gratta, comme dans tous les lieux de sur-concentration d'humains. La refonte de ces quartiers a permis de les rendre moins insalubres par l'élargissement des espaces extérieurs et, surtout, par la déconcentration de ces si nuisibles entassements.
   Cela a permis un assainissement des violences et une nette diminution des actes délictueux. Mais la légende a la vie dure et ce sont certains habitants de ces mêmes quartiers qui semblent vouloir l'entretenir!
   Il y a des groupes nostalgiques de ce passé, ou le laissent-ils croire. Les plus âgés sont des alcooliques notoires qui vivent de minima sociaux, ils passent leurs journées dans un square ou à l'entrée d'une cave si le climat est défavorable.
   Le problème tient au fait qu'ils sont sur un lieu de passage et vous vous retrouvez parfois contraint de passer au milieu d'eux. Loin de s'écarter, c'est alors une forme d'agression pour quémander un euro ou une cigarette suivie d'insultes en cas de refus. Cela n'a l'air de rien, mais c'est une agression par sa constance, leur seule présence est une forme de violence pour tous les passants.
   Il y a un autre type de nostalgique, plus surprenant pour le naïf que je suis, les plus âgés ont à peine vingt ans, les plus jeunes treize-quatorze. Ils squattent les entrées d'immeubles où ils passent leur temps à fumer des joints impunément et au vu et au su de tout le monde.
   Ils laissent les lieux dans de piteux états, puis une équipe de nettoyeurs vient réparer les dégâts. Ce qui me surprend le plus, c'est que rien n'est fait pour empêcher cet état de fait. Les habitants qui subissent n'osent pas se plaindre, d'un côté c'est la sourde oreille, de l'autre c'est prendre le risque de se faire insulter.
   Alors les gens subissent cette violence pernicieuse, personne n'ose plus récriminer. Mais les tensions montent et il est un moment où "les nerfs lâchent", provoquant de véritables violences physiques.
   Mais le plus triste de cette affaire, c'est lorsque l'on se rend compte que ces comportements ne sont adoptés que pour une réputation à entretenir.
   Il paraît que l'on nomme ces comportements une nouvelle forme d'évolution...ah...bon!!!
 

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