samedi 2 décembre 2017

Le déni.

   J'ai passé une drôle de nuit, la fille de mon hébergeur a laissé ses deux chats en pension, je leur ai ouvert la fenêtre hier soir, ils voulaient sortir. Le problème est qu'ils ne sont pas rentrés, j'ai donc passé ma nuit à courir le félin, c'est moins amusant que la gueuse!
   Je ne suis pas inquiet pour eux, ce ne sont que des chats, s'ils ne sont pas capables de retrouver leur chemin, cela confirmera tout le bien que je leur voue! Je dois, cependant, avouer que leur comportement n'est pas pour me déplaire, ce sens de l'indépendance poussé à l'extrême me correspond bien.
   La recherche de chats égarés me permet de me retrouver un peu plus, encore un de ces paradoxes dont la vie a le secret!
   En quête des félidés, me voici, noctambule déambulant sans but, errant plus que cherchant, poussant les portes d'immeubles entrebâillées. Mais, hormis quelques alcooliques aussi enfumés que les caves où ils semblent vouloir accélérer leur mise en bière , les pétards succédant aux alcools, il n'y a pas un chat!
   Un peu plus loin, une fenêtre entrouverte et éclairée, malgré le froid et l'heure tardive, laisse échapper des nuages de fumée, les fumeurs doivent fêter la fin du mois sans tabac!
   Et toujours pas un chat à l'horizon, je continue mes explorations nocturnes du quartier, mais même le bruit des croquettes remuées dans leur gamelle ne les fait réapparaître. Tout ça pour des animaux que je n'aime pas!
   Je n'ai jamais aimé la chasse, si ce n'est celle aux éléphants volants mais c'était une autre époque et j'ai toujours très mal visé! Je suis donc rentré bredouille et abattu, paradoxe de chasseur. Il m'a fallu appeler la fille de mon ami pour lui annoncer la perte de ses chats. Un immense éclat de rire m'a répondu, il leur arrive régulièrement de fuguer plusieurs jours et, dans le pire des cas, ils sont pucés!
   Ce n'est qu'à ce moment que j'ai ouvert les yeux, cet acharnement que je mets à n'être attentif qu'aux autres, humains ou animaux, me sert à ne pas m'occuper de mes problèmes. Je me voile la face pour ne pas avoir a simplement penser à ma situation, je vis dans le déni d'une réalité que je trouve inacceptable.
   Mais c'est ce même déni qui est inacceptable!
    

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