mardi 5 décembre 2017

J'ai la pêche!

   En ce jour de grande marée, j'ai été invité par des autochtones à aller à la pêche à pied, une occasion de prendre l'air en profitant du magnifique littoral et, accessoirement, de ses opportunités nourricières.
   Dûment équipés, nous voici en route pour le littoral malouin et ses promesses de homards. Le climat, étonnamment doux semblait vouloir favoriser nos visées. Arrivés sur les lieux du délit, après avoir profité du paysage, nous nous mîmes au travail sans plus attendre, la partie de "bouge-cailloux" démarra fort.
   Deux crabes de taille fort respectable semblaient n'attendre que nous et c'est avec la pêche que nous nous lancions dans notre pêche. Seulement, l'euphorie du début céda vite la place à un certain désarroi, hormis quelques spécimens bien trop petits, pas la moindre trace de homards!
   Après quelques heures de labeur, pas désagréables vu le cadre, le bilan était plutôt maigre, trois homards pas très gros et quatre dormeurs, plus un congre attrapé à la main dans les rochers où la marée l'avait abandonné!
   Calculant que le partage risquait de ne laisser que peu à chacun, je proposais à mes deux compagnons de prolonger un peu la pêche, la marée ne faisant que commencer à remonter. Après quelques tergiversation, ils acceptèrent et ils firent bien!
   Nous marchions devant la marée montante, ne soulevant que les pierres les moins lourdes. Bien nous en pris, à peine une heure plus tard, exténués, nous étions heureux des trois magnifiques homards que notre persévérance nous a permis de capturer.
   Mais le plus délirant de cette journée est à venir, nous sommes rentrés chez l'un de mes compagnons. Une fois décrottés, notre pêche dans l'évier, je demande comment s'organise la répartition. C'est là que mes deux acolytes s'exclament en coeur qu'ils ne mangent jamais de crustacés, un seul prend deux homards pour sa femme et le reste est pour moi!
   Je suis content, bien sûr, mais je ne puis m'empêcher de trouver ce comportement étrange. Il est vrai que l'on passe plusieurs heures dehors, face à La Manche, se promenant sur un site superbe, cela peut suffire. Mais le climat était clément, s'il avait plu avec du vent, nous y allions de la même manière!       Aller à la pêche pour ne pas consommer le fruit de sa récolte me fait le même effet qu'aller acheter de la nourriture pour ne pas la manger. Tant pis, je vais manger mes fruits de mer avec d'autres amis qui, s'ils sont trop faignants pour aller à la pêche, ont la pêche pour la manger!

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