mardi 19 décembre 2017

Le droit de mourir.

   Je suis contraint d'écouter la radio tant que mon hébergeur est présent, il dort énormément, mais je subis plusieurs heures de conversations pas toujours dignes d'intérêt, voire pire. Je pensais que ce n'était qu'une peur du silence, mais même une musique de son choix ne peut lui convenir. Comme tous ces gens qui allument la télévision pour se sentir reliés à la réalité, alors qu'ils ne regardent ni n'écoutent ce qu'il s'y passe.
   Mon problème tient au fait que, non seulement j'entends, mais j'écoute ce qui se dit et ce n'est pas toujours très reluisant!
   Cependant, il est une constante dans ces discours, c'est au moment des informations que c'est le plus marquant, c'est toujours excessif!
   Chaque information se doit d'être sensationnelle, jusqu'aux discours de notre président qui sont toujours si "novateurs" et quel sens de la repartie! Ainsi, tout au long de la journée s'égrènent des informations sur de "formidables" avancées, technologiques, sociétales et autres qui vont, dans les années qui viennent, bouleverser nos vies...mais seulement si nous sommes riches! Ah, non! Ça, ils ne le précisent pas!
   Ainsi en est-il de la pauvreté et de la misère, elle se déroule très loin de nous, mais elle est toujours pire que la nôtre. A nos immeubles vétustes aux loyers hors de prix, on nous oppose des tentes dans des montagnes enneigées. A nos soucis de violences, on nous oppose les peuples dans les tourments de la guerre.
   Je crains pourtant que ce ne soit pas le pire. Que penser de l'exhibition quotidienne des morts de tous acabits? Des cadavres plein les placards, de toutes formes, de toutes les couleurs, de tous les âges, même si les enfants ont leur préférence!
   Le même discours est tenu partout, il ne faut annoncer que des mauvaises nouvelles. Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est l'aveuglement dans lequel sont maintenues les masses par ces images de mort.
   Ainsi, nous sommes arrivés au stade ultime, la mort de deux personnes connues efface les autres, un accident de la route, comme il en arrive tous les jours, fera disparaître le meurtre de Palestiniens désarmés par des militaires israéliens surarmés. Il ne faut pas pleurer trop longtemps un sujet, les morts doivent se succéder à tout prix.
   Alors, j'aimerais bien comprendre ce qui motive les décideurs à nous imposer un tel déploiement de morts, mais il faut  admettre que ça fonctionne, il n'y a qu'à regarder le nombre grandissant de cadavres ambulants, les yeux fixés sur l'écran de leurs téléphones...

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