mardi 2 janvier 2018

Paternalismes.

   Ils sont trois à se partager mon amour paternel.
   Ils sont trois à avoir partagé mes malhabiles autant que sincères attentions.
   Mais partager un en trois n'est pas des plus simple, surtout lorsque, comme moi, on est nul en mathématiques!
   Trente-trois virgule trente-trois.
   Il ne reste que zéro virgule un.
   Ce qui peut ne sembler qu'un petit rien est pourtant le tout!
   Il est la base d'un déséquilibre pernicieux auquel il semblerait que la gent féminine de ma descendance soit plus sensible que la partie masculine.
   Mes deux filles en désaccord avec mon fils et moi, égalité, pensais-je naïvement, oubliant que le poids de mon éducation maternelle pèserait dans la balance. Et, là, ce n'est pas un petit rien!
   Je vis, en ce moment, mais depuis un moment, la phase deux de mon apprentissage.
   Ma deuxième fille ayant, depuis quelques années, pris le relais de sa grande soeur dans la "bouderie éducative". Je ne veux en rien minorer les actes de mes filles et leur portée réelle, mais je ne trouve aucune autre formule d'où les guillemets!
   Je ne puis m'empêcher de penser n'avoir pas su tirer toutes les leçons de la juste colère, parfaitement exprimée, de ma première enfant. Je continue les cours, d'ailleurs!
   Mais il ne saurait en aller d'un enfant comme de l'autre. Je pensais n'avoir appris à écouter ma deuxième fille qu'au moment où elle s'est tue.
   Je tentais bien de renouer les liens par de discrètes sollicitations, mais le silence se fit de plus en plus lourd, jusqu'au reniement total.
    Un père ne peut accepter de perdre un enfant, plus encore s'il est en vie!
   Il m'a fallu l'épilepsie pour retrouver la certitude de n'être pas mort aux yeux de ma propre enfant, la joie effaçant les doutes, je pensais au seul bonheur de l'enfant retrouvée.
   L'année qui vient de se terminer l'a fait dans un silence glaçant qui ne doit rien à l'hiver.
   Je n'arrive pas à savoir si c'est lié à la persistance de ma surdité ou à une perte de mémoire mais je suis dans l'incompréhension totale de la situation!
   Ma détresse tient à un coup de téléphone, un seul, j'ai cru que j'avais adopté le bon ton, j'ai cru avoir su faire entendre l'amour que je lui porte. J'ai cru mais je n'en sors pas grandi aux yeux de ma fille.
   Ce message est ma bouteille à la mer, je n'ai plus qu'à espérer que ce soit la bonne personne qui la trouve!

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