lundi 22 janvier 2018

Incongruités.

   Il soufflait si fort qu'il m'a fallu zigzaguer dans les petites rues qui, par leurs chicanes, égarent le vent, mais je ne suis pas assez casanier pour chicaner, fut-ce face à Eole!
   Errant sans but précis, je laissais le hasard décider du but de ma promenade, même si mon but étais de faire une promenade.
   Mais le hasard est capricieux et je fus invité, par message téléphonique, à boire un café chez des amis. Je n'étais pas très loin de là, j'acceptais donc.
   Dès mon arrivée, je compris que tout n'allait pas pour le mieux, madame était seule et pleurait, elle avait besoin de parler et ne connaît pas encore beaucoup de monde à Saint-Malo, à l'inverse de son compagnon qui en est originaire.
   Elle me dit d'emblée qu'elle allait quitter le domicile conjugal, qu'elle n'en pouvait plus de la jalousie et du comportement de rustre du père de sa fille!
   Je n'avais jamais été dans cette situation où vous savez qu'il ne faut pas rester, mais où il serait plus qu'indélicat de s'en aller.
   Je n'aurais jamais eu l'idée de vous conter cette triste histoire si mon interlocutrice ne s'était mise à énumérer les raisons de son départ. Elles étaient, pour l'essentiel, liées à des "affaires de cul", aucun synonyme ne saurait définir mieux ce qui m'est arrivé ce jour.
   J'ai eu droit à une description par le menu de problèmes qui ne regardent, habituellement, que les protagonistes.
   Sourde à mes objections quand à l'incongruité de ses propos, elle alla jusqu'au bout de son exposé des chicaneries de son couple, sexuelles y compris!
   Je n'oserais pas écrire ce que j'ai entendu, alors je vais tenter de vous décrire l'évolution de mon état d'esprit au fur et à mesure.
   Au tout début des débats, j'étais plutôt pris de compassion pour cette femme qui s'adressait à moi comme à un père, je crus pouvoir être de bon conseil.
   Lorsqu'elle se mit à me parler comme à une maman, je commençais à me poser des questions.
   Ce fut quand elle me parla comme à une copine que je m'inquiétais vraiment, je l'interrompais le plus possible afin d'en entendre le moins possible, mais c'était impossible!
   Je réussis à la ramener au calme par des paroles rassurantes et apaisantes, lui faisant prendre conscience que c'est à son conjoint qu'elle eut dû expliquer ses griefs.
   Je suis reparti avant que ne rentrent son compagnon et leur fille, afin d'éviter tout risque de chicaneries jalouses de la part de celui-ci, laissant le soin à celle-ci de lui expliquer en quoi il lui arrivait d'être incongru!

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