samedi 13 janvier 2018

Arborescences..

   La journée s'annonçait belle, les premières lueurs du jour faisant fuir le brouillard, ce fut un ciel généreusement bleu qui se dévoila.
   Quelques cumulus renforçaient ce sentiment, l'immobilité des arbres confirmait l'absence de vent, l'ouverture de la fenêtre me rappela qu'il valait mieux se couvrir mais d'un froid sec, mon préféré!
   Afin de continuer à ignorer mes défaillances de santé, j'optais pour aller converser avec les arbres de la ville, ils sont nombreux et variés.
   Ma promenade s'annonçait bien, après quelques mètres, je croisais le chemin d'un Saule tortueux au comportement étrange. Son feuillage, normalement caduc, n'était tombé que pour moitié, l'autre moitié se comportant comme si nous étions en belle saison, étalant un feuillage aussi insolent que surprenant!
   Bon, un Saule tortueux qui agit comme un tordu ne confirme sans doute pas le changement climatique, mais ça tord le cou au refus de l'admettre!
   Puis je longeais un rang d'Erables taillés au carré, pour les nécessités urbaines de circulation, tout ce que je déteste. Mais, par quelques clins d'oeil, les arbres me rendirent le sourire, leurs branches se sont adaptées à la situation par des circonvolutions pleines de magie et de charme.
   Ce sont d'ailleurs des Charmes qui leur succédèrent, leur noirceur dessinant leurs silhouettes élancées dans le bleu du ciel.
   Je continuais ma promenade en longeant un alignement de platanes aux branches déformées par les émondages annuels, leurs troncs tachetés ressortant sur le fond de nuages de plus en plus gris!
   Enfin, j'arrivais en un parc paysagé, accueilli par de magnifiques Frênes accompagnés d'Ifs à l'âge canonique, quelques rares Chênes rappellent à tous qui est le plus majestueux.
   Des rangs de Peupliers sévèrement taillés semblent monter la garde, leurs branches noueuses paraissent prêtes à en découdre avec les vents!
   Des groupes épars de Bouleaux essayaient d'éclairer les lieux de leurs troncs si blancs, leurs branches sombres et légères se balançant dans le vent retrouvé.
   Ce même vent qui, ramenant les nuages et l'humidité me contraignit à rebrousser chemin plus tôt que prévu.
   Mais, d'avoir embrassé ces arbres, nobles représentants de mère-nature, d'avoir vu leurs nombreuses cicatrices, témoins de leur passé tumultueux m'a rendu confiant.
   Eux aussi ont l'air de feindre ignorer les attaques à leur intégrité physique et ils vivent plusieurs siècles.
   Alors, si ce sont les arbres, nos plus vénérables ancêtres qui le disent, je vais continuer de dédaigner mes problèmes, peut-être cicatriseront-ils tous seuls!

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