lundi 6 novembre 2017

Plus dure est la chute.

   J'avais effleuré le sujet en précisant qu'il me faudrait le vivre pour mieux le raconter, je veux parler de ce spleen agressif déclenché par la médication de mon épilepsie.
   C'est par cette splendide matinée bretonne, les cieux nettoyés par la tempête, éclairés de magnifiques lumières automnales que la tristesse, tout à coup envahit mon corps. Une affliction profonde m'affecte, les larmes jaillissent de mes yeux sans que je n'y puisse rien, l'intensité du désarroi est telle que la lutte n'est pas même permise.
   Il ne reste alors que l'isolement pour tenter de ne pas provoquer l'attention des autres, qui par leurs attentions pleines de bonnes intentions ne feraient qu'envenimer la situation.
   C'est une solitude larmoyante, traversée de moments de chagrin puissant que seule la mort d'un proche devrait pouvoir provoquer. L'épisode n'annonce jamais sa durée, la taille du mouchoir utile varie du simple carré de papier absorbant à la serviette éponge!
   Ce qui fait la difficulté est cette durée qui jamais ne s'annonce, si je sens l'épisode avant son arrivée, rien n'en laisse jamais présager le terme.
   Il survient aussi brutalement qu'était apparue l'agression, tout à coup, le sourire n'est plus contraint, les muscles se relâchent, la crise est passée. Je retrouve ma joie de vivre intacte, renforcée ou simplement plus assurée, mais heureusement présente.
   Ce n'est qu'un inconfort pour empêcher de plus importants inconforts, mais j'ai le sentiment que je ne suis malade que parce que je me soigne! Une crise d'épilepsie est, à n'en pas douter, plus violente que ces crises de spleen, mais elles ne laissent aucun souvenir, au contraire de ces dernières.
   Je sais que j'apprendrais à maîtriser les effets négatifs de cette drogue, mais le peu d'inquiétude du monde médical quand aux effets secondaires, me laisse à penser que c'est seul qu'il faudra remédier au remède!

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