mercredi 1 novembre 2017

C'est aussi simple que ça!

   La conclusion se transforme en titre sans rapport avec les précédentes lignes, mais l'idée me fait sourire, au moment même où je voudrais pleurer.
   Il se fait jour, dans mon esprit, de la réalité des problèmes que j'ai à régler avec ma santé, ils sont graves et sérieux, tout le contraire de moi! La vraie difficulté tient à l'art de "n'être point malade" que j'ai développé jusqu'à ce que ma première moitié de siècle ne m'explose à la face, une forme de paradigme pour artilleur!
   Moquant le passage des cinquante ans, je ne pensais pas qu'il me serait aussi cruel, à la torture physique, il ajoute une étrange agression morale.
   Cinquante ans passés, mon dos a cédé, il ne peut plus porter plus que le poids des ans, à cela vient s'ajouter une maladie considérée comme handicapante par la médecine et la société.
   Deux façons d'exprimer un grand désarroi, je dois me considérer comme malade si je veux accepter de me soigner, ou pire, de me laisser soigner! Les derniers jours ont été contraignants physiquement, je me suis senti aidé par la providence dans mon cheminement, d'où ces lignes.
   Il faut décrire le ressenti, alors j'arriverais sans doute à croire ce que j'aurais écrit, c'est de la source que jaillit la réponse. C'est une cruelle ironie de la part de mon corps, me laisser intactes mes envies et, dans le même temps, m'empêcher de les vivre vraiment. Il faut apprendre à avoir envie autrement, plus lentement correspondrait mieux à mon état.
   Hier, j'ai été voir un couple d'amis, j'y vais à pied régulièrement et je sais mettre vingt minutes à arriver chez eux, mais là, cela m'en a pris quarante-cinq. Je n'étais pas pressé et le soleil brillait, j'aurais déambulé plus que marché. Si ce n'avait été cette légère gène, ces sournoises petites douleurs qui, au fil des jeux en compagnie d'Izia, deux ans, se faisaient de moins en moins discrètes.
   Après avoir écourté pour de fallacieuses raisons ma visite, je rentrais me vautrer de tout mon long afin de retrouver figure humaine. C'est lors de ce voyage de retour, je peux l'appeler ainsi tant il me parut long que m'est apparue la vérité sur mon état.
   Quel choc, heureusement adouci par quelque regard féminin expressif, puisqu'il ne semblait y avoir que moi pour m'offusquer de mon rythme. J'ai miré plus encore que de coutume le paysage, j'ai souri aux passants que le hasard avait mis sur ma voie, j'ai pris mon temps puisque j'en ai à revendre en ce moment!
   Je suis rentré harassé malgré tout, mais ce n'était pas une malsaine fatigue physique, ce n'était que la maladie, c'est plus simple comme ça!

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