mardi 14 novembre 2017

Encore en vie.

   Il n'est plus que les battements de mon cœur pour me maintenir en vie, j'ai le sentiment que mes autres organes ne font plus qu'acte de présence.
   Mon cerveau s'est mis en berne, mes yeux aperçoivent plus qu'ils ne voient, mes oreilles n'écoutent plus, mon estomac, habituellement si prompt à se mettre en avant, semble toujours repu.
   Même mes doigts ne sont plus aussi agiles sur le clavier, comme raidis par le manque d'inspiration.
   Je fuis les conversations, n'ayant plus la capacité, ni l'envie d'échanger, mon esprit s'est vidé de toute spiritualité, l'incapacité de mes oreilles à entendre n'arrange pas la situation.
   Je n'arrive pas à lire plus de trois phrases avant que mes yeux refusent d'aller plus loin, confortés par l'inactivité du cerveau.
   La simple idée de manger me coupe l'appétit, aussi bien que si j'avais fait un bon repas, je dois me contraindre à me sustenter! Je crois que c'est ce qui m'inquiète le plus, ayant toujours pensé que si je devais simplement me priver de certains aliments, je me laisserai mourir et là, je me prive tout seul de manger!
   L'action du médicament ne peut être la seule cause d'un tel mal-être. Est-ce la découverte de mon épilepsie qui, à contretemps, me met au désespoir?
   Je dois trouver, mais c'est rendu difficile par le vide abyssal emplissant ma boîte crânienne, je dois poser mon regard et écouter mes oreilles. La réponse est là, palpable, j'en sens les contours, j'en devine la forme, mais je n'ose encore être affirmatif.
   Mais, tout à coup, mon voisin de salon, à savoir l'ami qui m'héberge, émet un ronflement, le regard surpris que je tourne vers lui me le confirme.
   En fait, je l'ai décris tel que perçu par nos amis, maintenant, il ne me reste plus qu'à lui faire lire le texte, et espérer que ça marche!
 
 

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