samedi 25 novembre 2017

Coup d'air.

   Il m'était devenu vital de sortir malgré la météo, on ne peut pas vivre sur la côte bretonne et être arrêté par un simple coup de tabac de saison!
   Armé de ma seule volonté, aidée par mon cabig, une bonne écharpe marocaine pour l'exotisme et des gants, au cas où j'aurai à sortir mes mains de mes poches!
   Ma première impression fut la bonne, je ne l'ai constaté qu'un peu tard, il faut toujours se fier à ses instincts primitifs.
   C'est un magnifique rayon de soleil qui salua mon audace car, outre les personnes qui allaient faire leurs courses, il n'y avait pas de promeneurs au sens propre du terme. Seuls quelques groupes épars animaient de leurs seules présences les alentours. L'entrée d'une cage d'escalier pour les fumeurs de joints, l'entrée d'une cave pour les alcooliques!
   Passant outre ces potentielles nouvelles rencontres, je prenais le chemin de la gare, ce n'est qu'une fois lancé, la musique dans les oreilles, que je levais les yeux au ciel. Il y avait toujours ce rayon de soleil, certes, mais il paraissait bien seul au milieu de toutes ces gigantesques masses nuageuses sombres comme un crépuscule.
   Malgré un pas soutenu, je ne me réchauffais pas beaucoup, mais l'air froid me faisait du bien, je sentais déjà mon regard plus attentif.
   Après m'être régalé des formes et lumières que provoque la rencontre du soleil avec les nuées d'automne, le ciel s'emplissant de masses multicolores, des nuances de gris (pas perverses celles-là!), de verts et de jaunes qui, se mêlant créent de nouvelles tonalités. Des couleurs qui n'existent que dans l'instant, si fugaces qu'elles en semblent irréelles.
   Le problème, avec ce genre de beautés, c'est qu'elles se méritent, un violent et très froid coup de vent m'annonça, un peu tard, l'arrivée d'une averse de grêlons. Ce coup de frais balaya mes dernières pensées sombres et c'est l'esprit clair que je décidais de continuer ma promenade.
   J'approchais d'un bar, il y avait quelques personnes en train de fumer devant, fumant coûte que coûte! C'est en passant près d'eux et en les saluant que je compris pourquoi ils ne semblaient pas gênés par le climat! Certains m'ont vu et même entendu, puisqu'ils m'ont salué de retour, c'est tout ce que j'en dirais!
   J'avançais d'un pas décidé vers un but non encore fixé, mais c'était le seul moyen de me réchauffer un peu. Le vent m'aida dans mes choix d'orientation, cela me mena vers Saint-Servan et son embouchure de La Rance. Là encore, le spectacle récompensa mon audace, mais le froid, devenu par trop tenace, me força au repli.
   J'ai regonflé mon moral avec un coup de vent, c'est efficace contre les coups de pompe!

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