mercredi 22 novembre 2017

Aide aux devoirs.

   Ayant du temps libre à ne plus savoir qu'en faire, j'ai accueilli avec une joie intense la demande d'une amie pour aider sa fille. Laquelle ne saurait qu'à peine lire et écrire alors qu'elle est en CM1! Les associations ne suffisant à compenser le manque de personnel, l'aide aux devoirs n'est apportée qu'un jour par semaine à chaque élève demandeur. Un grand merci à notre président qui prouve que s'il se donne les moyens de promettre, il ne se donne pas celui de tenir ses promesses!
   Me voici donc, en ce mercredi après-midi, alors qu'il fait un temps splendide, enfermé face à des cahiers qui paraissent bien rébarbatifs. L'éveil de quelques mauvais souvenirs provoqua un déclic, je proposais donc à mon "élève" de commencer ses devoirs par une promenade.
   Il fallait, justement, sortir le chien et il y avait une poésie à finir d'apprendre, deux bonnes raisons de ne pas se voir opposer de refus par les parents. Mon cerveau s'étant déclaré officiellement comme parfaitement inutile, j'avais décidé de confier à mon instinct la prise de contact avec ma future victime!
   Bien m'en a pris, outre le plaisir de profiter des rayons du soleil, nous avons cheminé en se récitant mutuellement la poésie. Les gestes et mimiques accompagnant mes déclamations ont beaucoup fait rire Maëva, qui, se prenant au jeu, en fit de même, facilitant l'apprentissage.
   C'est donc après un premier travail parfaitement et simplement réalisé que nous remontions afin de continuer la séance de torture par des mathématiques et de l'orthographe.
   Là, quelle ne fut pas ma surprise de constater que nous étions sensés nous installer sur la table du salon. Sachant que se tenaient là, outre ses deux parents "sur écran", son grand frère "sur écran" et sa petite soeur de deux ans "sur batterie"!
   Après l'une de ces diatribes virulentes, qui me rassurent quant à la survie de mon cerveau, dont j'ai toujours eu le secret, ses parents semblèrent trouver logique que les devoirs se fassent dans un environnement plus propice.
   Ce n'est qu'une fois dans la chambre de la jeune fille que je compris l'ampleur de la tâche, il n'y avait, pour seule table, que celle qui servait à supporter une télévision!
   Une fois enlevé l'objet du crime contre l'intelligence, appuyé par une diatribe rigolote mais bien sentie afin que Maëva comprenne la nuisance de l'écran. Mais, à ma grande surprise, elle n'avait aucun besoin d'entendre ce qui, déjà, lui nuisait, les écrans qui s'interposent entre ses parents et elle.
   Nous avons, très vite, terminé les devoirs, sans que je ne constate de véritables problèmes, si ce n'est la confirmation de cette légère dyslexie en cours de traitement. Une enfant éveillée, souriante et heureuse que, simplement, un adulte s'occupe d'elle, sans autre pensée que faire son devoir d'adulte, être à son écoute, vraiment!
   Je pense, sincèrement, que je serai reparti sans autre souci que la date de notre prochain rendez-vous avec Maëva.
   Mais,  entre-temps, sa maman était partie acheter le cadeau de Noël de la petite, une télévision, un lecteur DVD et le meuble qui va avec! Elle a deux ans!!
   Ainsi, ma première journée d'aide aux devoirs fut-elle plus effective pour les parents que pour l'enfant. Elle n'a besoin que d'attention, ce sont eux qui ont besoin d'éducation!

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